Chapitre 11

Après avoir suivi ma curiosité et être entré dans l'antre de Dabi sans sa permission, je viens de faire une découverte des plus révélatrices : Dabi est en réalité le frère de Shouto. Un frère qui n'a aucune apparence physique et morale avec les caractères des Todoroki et Shouto lui même.
Mais les questions me submergent les unes après les autres. Comment en est-il arrivé là ? Son père est un super-héros alors pourquoi est-il devenu un vilain?
Appâté par ma curiosité grandissante, je me laisse aller et pose mes mains sur le torse greffé de ce grand corps de muscles. Dès la première fois que je l'ai vu, ce sont ses peaux différentes qui me sont restées à l'esprit. Rugueuses et dures, on pourrait confondre cette deuxième variante comme de la peau brûlée.
Ma main est dégagée violemment par son bras.

« (Dabi) - Ne me touche pas. »

Sans prendre en compte ses ordres, je repose ma main sur son torse. Il vire de nouveau ma main, l'air menaçant.

« (Dabi) - En quelle langue faut que je te le dises?

(Izuku) - Je veux juste toucher.

(Dabi) - Et je te l'interdis.

(Izuku) - Alors dis-m'en plus sur ton passé.

(Dabi) - Ce chantage ne marche pas.

(Izuku) - Alors je vais devoir employer la force.

(Dabi) - Et je vais devoir te brûler de mes flammes.

(Izuku) - Shigaraki te tuerait. »

Il commence à pouffer de rire et pour finir, rire à gorge déployée. Un rire qui est normal en comparaison de celui de Tomura. Cependant, je ne comprends pas, venais-je tout juste de dire quelque chose de drôle? Une menace n'est pas censée être marrante.
Soudainement, son visage redevient sérieux.

« (Dabi) - Je crois que tu n'as pas encore compris mes relations avec lui. Il ne m'effraie pas, pas plus que toi ou Toga. Je ne vous respecte pas. »

Ses paroles sont honnêtes. Il se relève pour ranger les photos qu'il garde en souvenir et me lance un nouveau regard supérieur.

« (Dabi) - Je pourrais te baiser ici, je me foutrais toujours aussi bien de Shigaraki. »

Il se rapproche dangereusement de moi, son visage quasiment collé au mien et dans le creux de mon oreille, murmure.

« (Dabi) - C'est plutôt toi qui devrais être sur tes gardes, Izuku. Je suis la menace ici. »

Puis il repart, les mains dans les poches et le sourire aux lèvres.

« (Dabi) - Mais si tu veux en savoir plus, reviens ici ce soir. »

La porte de sa chambre se ferme, me laissant pour seule compagnie l'obscurité étouffante de la pièce. Ses réactions sont intéressantes et son passé aussi, si j'en sais un peu plus, je pourrais procéder à l'humiliation de la famille de Endeavor et entraîner la réclusion du second héros après All Might. Le monde serait confronté à la terreur, et nous prendrons les rênes d'une société qui exilera tous les héros.
Oui, je reviendrai ce soir.

Je me relève, tremblotant légèrement suite aux séquelles de ma blessure à la hanche et sors de la chambre de Dabi. L'escalier est encore intacte ce qui m'étonne fortement, et alors que je m'apprête à descendre au rez-de-chaussée, je me retrouve nez-à-nez avec Toga. Elle me sourit telle une véritable folle et me plante son couteau caché, dans mon avant-bras gauche, suçant mon sang.
Furieux, je la prends par la mâchoire et la propulse contre un des murs. Rouge comme une pivoine, elle se relève et me regarde en rigolant.

« (Toga) - Je vais enfin être aimée moi aussi..!! »

Peut-être qu'en pensant s'attribuer mon alter elle allait pouvoir le maîtriser. Une naïve gamine. Je rigole à mon tour, assez fort pour lui faire comprendre qu'elle se trompe, et son visage et son expression change immédiatement de couleur.

« (Izuku) - Essaie de l'utiliser... Et tu ne t'en remettras pas. »

Mes paroles, telle une menace, se retourne malheureusement contre elle. Je descends enfin les escaliers en lui jetant un clin d'il et je la vois s'écrouler à terre, comme une enfant.
Peut-être pense-t-elle qu'en ayant mon alter, Shigaraki lui montrerait plus d'attention ou bien je me trompe. Dans tous les cas, elle ne pourra jamais l'utiliser sans qu'elle ne se casse un bras ou une jambe.
Et ici, nous n'avons pas de Recovery Girl. Elle pourrait succomber à ses blessures comme j'ai failli y succomber de nombreuses fois.

Le rez-de-chaussée atteint, je tombe de nez-à-nez avec celui qui a maudit mon enfance. Je le regarde de haut et bas et lui souris. Il me plaque contre le mur à notre gauche et déchaîne ses pensées.

« (Katsuki) - T'aurais mieux fait de pas me recroiser après toute a l'heure enfoiré.

(Izuku) - Je pense que c'est le destin ou bien la maison trop petite. »

J'hausse les épaules, neutre. Il prend mes actes comme une provocation et me plaque de nouveau contre le mur, plus violemment. La force dont il fait preuve en broyant mes deux épaules est impressionnante. Depuis la dernière fois que j'ai eu affaire à ses mains, ses forces ont décuplés. À quoi est-ce dû ?
Une profonde douleur parvient à me sortir de mes pensées, Katsuki vient de me cogner le front contre le sien.

« (Katsuki) - Te fous pas de moi.

(Izuku) - ...Je n'oserais pas Kacchan. »

Ne jamais montrer de failles à l'ennemi, c'est ce que Shigaraki m'a toujours appris. Sourire même si ça fait mal, rigoler si on se sait perdu et surtout, ne jamais dévier le regard d'une personne qui nous menace. Ce sont des règles d'or et c'est pourquoi même après de nombreux coups situés sur toutes les parties de mon corps, je ne lâche pas le regard de mon ennemi. Visiblement énervé, il me prend par les cheveux et me jette de l'autre côté du couloir, m'écrasant contre le mur d'en face. Je ne riposte pas et me relève en époussetant mon costume.
Je ne peux pas me défendre, si j'utilise mon alter, il mourra, et Tomura m'a interdit de le tuer.

« (Katsuki) - Espèce de taré. Vous êtes tous les mêmes ici.

(Izuku) - Si c'est ce que tu penses. »

Je lui crache sur les pieds, et fais mine d'avancer, ignorant. Katsuki m'attrape de nouveau par les épaules et m'enfonce son genou dans mon ventre, un filet de sang sort de ma bouche, tachant la moquette noire du sol.
Je tombe à genoux, reprenant rapidement mon souffle et appuyant sur ma blessure qu'il a rouverte. Le sang s'écoule abondamment et tâche mes habits propres.

« (Izuku) - Et merde...

(Katsuki) - Quoi? J'tai blessé ? Excuse-moi, je savais pas que t'étais un fragile. »

Il s'abaisse à mon niveau et me fais lever le menton jusqu'à la hauteur de ses yeux. Cette sensation d'infériorité m'énerve mais, égal à moi-même, je lui souris de toutes mes dents.
Alors qu'il s'apprête à me frapper suite à ma provocation, il devient étrange, comme quand vous vous souvenez de quelque chose d'évident, de blessant. Ses yeux ne sont plus haineux mais confus et il retombe en arrière.

« (Katsuki) - Je me rappelle de cette blessure... »

Il regarde son tee-shirt et me le montre. Quelques tâches rosâtres de sang sur du blanc qui n'a pas dû partir au lavage.

« (Katsuki) - Je sais pas pourquoi ni comment, mais ce sang t'appartient. Je m'en souviens.

(Izuku) - Épargne-moi tes folies. »

Je me relève tant bien que mal et essuie mes mains contre mon pantalon, le sang s'écoule toujours autant de la plaie, il faut que je trouve un moyen d'arrêter l'hémorragie. Des serviettes ou des chiffons feront l'affaire.
Mon rival se relève et m'empêche de partir, des yeux encore plus perdus qu'avant et sa haine envolée. Mais pas la mienne.

« (Katsuki) - Tu dois savoir ce qu'il s'est passé.

(Izuku) - Quoi? Ça te rend pas heureux de m'avoir battu au point de me faire une blessure telle que celle-ci? Lâche ma main.

(Katsuki) - Je m'en serais souvenu si je t'avais battu.

(Izuku) - Et bien t'as perdu la mémoire, voilà tout. Je ne sais rien. »

Une étincelle brille dans ses yeux et fait surface dans ma tête à mon tour. Troubles de la mémoire? En y repensant plus attentivement, moi aussi je ne me souviens pas d'une partie de ma vie qui remonte à quelques jours seulement. Je n'en ai pas pris grande attention ne comprenant pas réellement ce qui aurait pu se passer pendant ses quelques jours manquants. Je ne sais pas pourquoi je suis blessé à la hanche, je ne sais rien. Katsuki remarque mon temps de réflexion et attend désespérément une réponse.

« (Izuku) - Je n'ai pas de comptes à te rendre. »

Je pars dans sa direction opposé, énervé par cette situation. Nous avions tous deux perdus la mémoire? Impossible. Simple coïncidence.
Je me mords l'ongle du pouce devenu trop long, nerveux. Cette idée ne doit pas trop me préoccuper car elle vient de Katsuki, il ne m'à jamais rien apporté de bon. Autant l'ignorer.
Je m'avance vers ce qui me semble être le salon, toujours en quête de chiffons.

« (Katsuki) - Reviens enflure! Tu penses que ça me fais plaisir de causer avec toi batard?! J'ai juste besoin de tirer ça au clair!

(Izuku) - Laisse-moi. »

Rongé par la nervosité et le stress, je m'arrache violemment l'ongle que je mordais quelques secondes plus tôt. Il m'énervait tellement, et à présent, il faut que je stoppe le sang s'écoulant de mon pouce en plus de celui de ma hanche. Je tombe à genoux suite à mes pertes de sang trop abondante, appuyant ma main sur le mur et l'autre contre ma hanche, je garde la face.

« (Izuku) - Dégage. »

Il m'ignore et part dans la cuisine chercher des chiffons et revient vers moi, une expression mélangée entre l'inquiétude et le sérieux.
Inquiétude? Était-ce vraiment de l'inquiétude? Impossible. C'est tout bonnement impossible pour nous de faire preuve d'autres sentiments que la haine.

« (Katsuki) - Bouge pas.

(Izuku) - Comme si j'allais t'écouter. »

Il me donne un coup de poing, qui m'assomme sur le sol. Humilié et révolté, j'essaie de me relever mais une douleur incommensurable m'y empêche. J'hurle de douleur devant mon ennemi à qui j'aimerais arracher les dents et lui lui faire avaler. Le seul être contre qui je ne devais pas lui montrer une quelconque expression est juste devant moi, j'ai échoué.

Katsuki prend la décision de s'asseoir sur mes jambes, m'empêchant ainsi de les bouger. Il déchire ma chemise blanche trempée de mon propre sang et la balance contre le mur, devenant ainsi à son tour, teinté de rouge. Mon ennemi pris les chiffons et appuya fortement sur ma plaie. Une douleur égale à une torture qui ne manque pas de me faire crier.
Des pas se font entendre.

« (Dabi) - Je ne peux même plus lire en paix... Qu'est-ce qu'il se passe ici? »

Avec le peu de force que je peux encore faire preuve, je tourne ma tête et y aperçois Dabi se tenant dans l'entrée du couloir menant au premier étage.

« (Katsuki) - Ferme ta gueule le zombie. J'me concentre. »

« Le zombie » en référence à ses greffes, s'accroupi juste en face de ma tête et me sourit faussement. Son livre à la main, il me le pose sur le front et me lance un défi.

« (Dabi) - Si tu arrives à garder ce livre sur ton front sans le faire tomber... Je te promets que je ne te dirais que la vérité ce soir et que je ne m'en prendrais pas à toi. »

Je supposais bien qu'en m'aventurant dans sa chambre le soir sous son invitation ne serait pas une bonne idée, mais ce qu'il comptait me faire était peut-être pire que ce que j'avais prévu. J'ai trop sous-estimé cet homme, et maintenant j'en paie mon ignorance.

« (Katsuki) - Putain mais tu peux pas aller lire ton livre ailleurs?! J'suis occupé bordel!

(Dabi) - Ce serait une perte importante de ne pas assister à un spectacle comme ça.

(Katsuki) - J'le fais pour obtenir un service en échange, alors dégage !!

(Dabi) - Quel service ?

(Katsuki) - Des mémoires! CASSE-TOI!! »

La situation dans laquelle il se trouve avec son super-ennemi et Dabi juste à côté en est largement assez pour rendre furieux Katsuki.
L'homme-zombie se relève, l'air sérieux. Il reprend son livre et repart d'où il est venu en nous lançant :

« (Dabi) - J'échangerai des informations avec toi ce soir, Midoriya. »

"Midoriya". Cela fait bien longtemps depuis que je n'ai plus entendu mon nom de famille dans la bouche de quelqu'un.
Je retourne la tête vers Katsuki qui se débarrasse maintenant de tous les chiffons imbibés de sang. Je suppose que l'hémorragie a été stoppée.
Il contemple ma plaie en silence, et malgré tout l'irrespect que je lui porte, je n'ose pas interrompre ce moment de solitude sacré. Son visage s'endurcit et il m'attrape par la mâchoire.

« (Katsuki) - Y'a rien qui me revient RIEN!! J'tai sauvé la vie pour rien putain!! »

Il met son poing en évidence et j'attend le coup qu'il s'apprête à me donner les yeux fermés, mais rien ne vient. Quand j'ouvre enfin les yeux, je vois Shigaraki maintenir la main de Katsuki qui est destinée à m'atterrir sur le visage.
Il paraît énervé et d'une certaine façon heureux. Mon rival se dégage brusquement et se relève aussitôt.

« (Shigaraki) - Je ne pense pas vous avoir donné l'autorisation de vous battre..? »

Avec ses nouveaux gants, il peut de nouveau toucher tout ce dont il désire et il envoie Bakugou voler jusqu'au fond du couloir avec un seul coup de poing. Malgré son apparence, Shigaraki est fort.
Il s'approche ensuite de moi, qui suis allongé sur le sol, sans possibilités de me relever.

« (Shigaraki) - Retournons dans notre chambre... »

Pas cette chambre pitié.
Alors qu'il me porte dans ses bras et monte les escaliers, je peut voir du coin de l'il Dabi me sourire provoquant chez moi une colère sans fin mais aussi une douloureuse vérité.
Ils jouent de nous, nous ne sommes que des pions, j'en ai le cur net.

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Hello!
C'est les vacances pour moi donc je suis beaucoup plus active !

Prochain chapitre dans maximum quatre jours.

Bonne journée! ❤

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