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C'est un frôlement léger qui me sort de mon sommeil.
Je mets quelques secondes avant d'ouvrir les yeux. Un peu paumé, je me redresse en passant une main dans mes cheveux.
— On va manger... je me suis dit que tu aurais peut-être faim, explique Liam lorsque je pose mes yeux sur lui. Je te connais, sinon tu vas te lever en pleine nuit et comme tu n'es pas chez toi, tu vas te perdre ou te casser la figure dans les escaliers.
— Tu n'as pas tout à fait tort, je reconnais sans mal en riant doucement.
Je me lève finalement sans prendre la peine de remettre mes chaussures et suis mon ami dans les escaliers.
— J'ai dormi longtemps ?
— Une heure et demie à peu près. Tu en avais besoin vu ta tête, alors on t'a laissé tranquille.
— Trop aimable, je bougonne en bâillant, ce qui fait rire mon ami.
— Tu verras, ils sont vraiment sympas. On va bien s'entendre, je pense. Ça devrait bien se passer.
— Même avec le grand bouclé là ? Heu... Harry ?
— Oui, pourquoi ?
— Chais pas, il n'avait pas l'air hyper emballé à l'idée qu'on reste et son comportement était bizarre quand on est arrivés. Tu n'as pas trouvé ?
— Il m'a énervé au départ, mais au final, quand t'apprends à le connaître, il est plutôt cool. Un peu taquin de ce que j'ai pu voir, mais sympa. Ne te monte pas la tête, tu vas te braquer pour rien. Laisse faire et tu verras bien.
— Mhm... je grogne, sans grande conviction.
Je hausse les épaules avant de bâiller de nouveau. Oui, je verrai bien. Peut-être qu'il a fini par se détendre après tout. Je peux comprendre que voir débarquer des inconnus chez soi, ce n'est pas agréable et ça peut inquiéter ou agacer. J'espère qu'il sera plus cool avec moi, je n'ai pas besoin de l'avoir sur le dos.
Nous rejoignons la petite troupe qui est déjà attablée. Nous nous saluons rapidement. Une forte odeur de fromage vient assaillir mes narines. Je ne suis pas vraiment habitué à manger ce genre de choses. Perplexe, je m'assieds à côté de Calvin et face à Harry. Rapidement, je me retrouve avec une assiette remplie d'une espèce de gratin avec des lardons, des oignons et beaucoup de fromage qui sent fort et me fait plisser le nez.
— C'est de la tartiflette, me souffle Harry, l'amusement pointant dans sa voix.
— Ça sent fort...
— Ça va, il y a pire. Tu ne vas pas nous faire un malaise quand même ? me demande-t-il en se moquant ouvertement de moi.
Je le fusille du regard. Bon, j'ai ma réponse. Nous ne sommes définitivement pas faits pour nous entendre. Ce genre de vannes, je peux facilement les accepter de mes amis, mais pas d'un inconnu que j'ai vu deux fois dans ma vie, aussi sexy soit-il. Je n'aime pas que l'on me cherche, je suis d'une nature assez susceptible et ça peut vite partir en cacahuète.
Loin de me démonter, je soupire avant de lâcher avec dédain,
— Je ne te ferais pas ce plaisir.
— Dommage...
Je souffle, agacé, et décide de goûter à mon assiette. Au final, j'aime bien. C'est assez inattendu, mais le mariage des saveurs me plaît bien.
— Ben tu vois, tu as survécu ! ironise le bouclé en jouant avec ses sourcils de façon ridicule.
— C'est plus digeste que toi en tout cas, je lance avec froideur, ce qui a le don de le calmer direct.
Je crois qu'il ne s'attendait pas à ce que je lui réponde. Il n'a peut-être pas l'habitude qu'on lui tienne tête. Si c'est le cas, il est mal tombé avec moi. Je ne suis pas du genre à me laisser faire. Si c'est ce qu'il espérait, il peut se mettre le doigt dans l'œil jusqu'au coude. Je n'ai pas pour habitude de m'écraser et il ne me fait pas peur. Ce n'est pas parce qu'il est beau qu'il peut tout se permettre.
Après l'avoir bâché dans les règles, je détourne mon attention sur la discussion en cours en l'ignorant copieusement.
Le reste de la soirée se passe tranquillement. Nous buvons des bières, nous continuons à faire connaissance et tant que je reste loin d'Harry, tout se passe pour le mieux. Je sens quelquefois son regard peser sur moi, mais je n'y prête pas attention. Je ne lui adresse pas la parole et ne rebondit sur rien de ce qu'il peut dire. Je sens bien qu'il me cherche, mais je ne lui laisse pas l'opportunité de m'atteindre et vu sa tête, je crois que ça le déstabilise un peu. Je suis fier de moi, mais je sais pertinemment que ça ne va pas durer.
Je ne vais pas être capable de me taire, je me connais trop bien.
Liam et Zayn, par contre, ont l'air de s'entendre particulièrement bien. Ils se dévorent littéralement des yeux, s'abreuvant des paroles de l'autre. Je les trouve adorables. Ça fait un moment que Liam n'a pas été en couple. Il a du mal à se poser avec son caractère de cochon. Il lui faut quelqu'un de doux et de patient, quelqu'un qui modère son tempérament de feu. Zayn semble être le bon candidat, même si c'est un peu tôt pour le dire. En tout cas, ça fait longtemps que je n'ai pas vu mon ami être aussi intéressé par quelqu'un.
Au moins, cette cohabitation forcée aura servi à quelque chose...
C'est assez tard que nous montons finalement nous coucher. Je suis mort de fatigue. Je me traîne jusqu'à ma chambre et tombe sur mon lit tel un poids mort. Le calme du lieu et l'air de la montagne auront au moins ça de bon. Je dors comme un bébé. Moi qui mets d'habitude des heures à trouver le sommeil, ici ce n'est pas du tout le cas. Je n'ouvre brièvement les yeux que lorsque Liam me déplace pour me glisser sous les couvertures. Je n'ai même pas la force d'aligner deux mots corrects pour le remercier. Je lâche une espèce de grognement incompréhensible qui le fait rire... un rire lointain qui me parvient à peine, car je suis déjà loin dans les limbes du sommeil.
*
Lorsque je me réveille le lendemain matin, tout le monde dort encore.
Tout est calme et silencieux, c'est agréable. Ça me donne l'impression que quelqu'un a appuyé sur le bouton pause. Ça me change tellement de la frénésie urbaine. Londres est une ville toujours en mouvement. Une fois qu'elle vous happe, elle vous entraîne dans un tourbillon dont il est difficile de s'extirper. C'est une habitude à prendre et même si je m'y sens bien, parfois ça fait du bien de calmer le rythme, de se retrouver un peu. Ici, j'ai juste la sensation de renaître. Je me sens bien reposé et d'attaque pour affronter les pistes.
J'ai trop hâte !
Après être passé par la salle de bain pour me soulager et me passer un peu d'eau sur le visage, je descends sans faire de bruit pour préparer le petit-déjeuner pour tout le monde. Je me dis que si chacun y met un peu du sien, ça ne pourra que bien se passer. Je ne suis pas un grand cuisinier, mais je me débrouille. En tout cas, je n'ai encore empoisonné personne. Je chasse rapidement l'image d'Harry qui vient de s'imposer dans mon esprit.
Non... je ne suis pas si méchant ! Même si c'est tentant.
Lorsque j'entre dans la cuisine, toute ma joie et mon allégresse s'échappent lorsque je vois qu'il est justement installé à table avec une tasse de je ne sais quoi devant lui et quelques tartines. Il n'a rien préparé pour les autres, ce qui ne m'étonne même pas de lui. Quel égoïste ! Je le salue brièvement, uniquement par pure politesse, avant d'ouvrir les placards et de commencer à faire cuire des œufs, du bacon et faire griller des toasts pour toute la maisonnée. Je fais chauffer de l'eau pour le thé, je fais couler du café et je prépare même un thermos de chocolat chaud. Tout le monde aura de quoi se faire plaisir au moins.
Quand tout est prêt, je m'assieds enfin avec un mug dans lequel infuse mon thé, un yaourt et un toast beurré. Je mange en silence pendant qu'Harry joue sur son portable. Un froid glacial règne entre nous, c'est limite palpable. Je ne sais pas trop pourquoi, mais sa seule présence dans la pièce a le don de me hérisser le poil.
Je n'ai jamais eu une telle aversion pour quelqu'un avant lui. Je n'aime pas son arrogance, la façon dont il agit avec moi alors qu'il ne me connaît pas. J'en viens même à me demander s'il a senti que j'étais gay et si ce n'est pas ça qui le dérange. Mais non, je ne pense pas que ce soit ça le problème. Vu les regards attendris qu'il lance à Liam et Zayn lorsque ceux-ci se perdent dans leur monde, ce serait étonnant.
Il soupire fortement, ce qui me fait lever les yeux sur lui. Je le vois reposer son téléphone sur la table et boire une gorgée de sa boisson à sa tasse. Son regard vert clair se pose sur moi un instant.
— T'as passé une mauvaise nuit ? s'enquiert-il en m'observant les sourcils froncés.
— Pourquoi me demandes-tu ça ? je le questionne, méfiant.
— Juste pour savoir si ta sale tête du matin est exceptionnelle ou si je vais devoir la supporter tous les jours, déclare-t-il comme si tout était normal.
Je reste sidéré par ce qu'il vient de me dire. Il est sérieux là ? Il a vu la sienne ou pas ? Bon, OK, même le matin il reste sexy, mais ça il n'a pas besoin de le savoir hein. Et ça ne lui donne pas le droit de me traiter de cette façon. Je repose calmement mon mug sur la table avant de plonger mon regard fulminant dans le sien.
Il rit cet idiot !
Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans son impolitesse et son culot. Je sens la colère couler dans mes veines comme autant de flammes qui me brûlent. Si je m'écoutais, je lui lancerais ma tasse à la figure.
— C'est de ta faute si j'ai cette tête-là. J'allais très bien avant d'entrer dans cette cuisine. Te voir me rend juste malade, je lâche avec mépris.
J'ai réussi à maîtriser ma voix et mes émotions, ce qui doit lui faire penser que je suis calme et posé alors qu'en réalité, c'est tout l'inverse. Je suis assez fier de moi d'ailleurs. Je devrais peut-être penser à m'inscrire à des cours de théâtre.
Il relève un sourcil, visiblement dérouté par ma réponse avant de se reprendre rapidement et de laisser un sourire en coin relever ses lèvres.
— En général, c'est plutôt de jolis rêves que je provoque chez les autres, si tu vois ce que je veux dire... voire même des rêves plutôt particuliers... qui donnent chaud... déclare-t-il d'une voix suave qui m'arrache un frisson que je n'essaie même pas d'analyser.
Il est sérieux lui ? Il rentre dans ses chaussures de ski avec de telles chevilles ? Non, mais je rêve !
— À moi, c'est plutôt des cauchemars que tu me donnes envie de faire, je réplique avec un dédain dont je ne me savais même pas capable.
La joute verbale prend fin lorsque la cuisine se retrouve tout à coup envahie par nos amis respectifs qui ont enfin eu la bonne idée de se lever et de nous rejoindre.
— Oh, qui a préparé le p'tit déj' ? Demande Lily, un grand sourire aux lèvres, ravie comme une enfant.
Harry va pour ouvrir la bouche, mais je le coupe aussitôt en l'ignorant.
— C'est moi. Mais c'est trois fois rien, tu sais.
— C'est juste adorable ! s'exclame-t-elle avec sincérité.
— Ça me fait plaisir.
— Prends exemple Haz, ce n'est pas toi qui aurais fait ça pour nous, remarque Niall en riant, donnant un coup de coude joueur au bouclé qui bougonne sous les rires de ses amis.
Il vient de se faire remettre en place comme il faut et j'avoue que j'apprécie. Je me pince les lèvres pour ne pas sourire comme un idiot. Tout le monde me remercie chaleureusement pendant qu'ils se servent et s'installent. Ayant terminé et ne voulant pas rester en présence d'Harry plus que nécessaire, je finis ma tasse avant de me relever pour la laver rapidement. Je profite que tout le monde soit en bas pour monter me doucher.
L'eau chaude me fait un bien fou lorsqu'elle descend en cascade sur ma peau nue, décontractant chacun de mes muscles un par un. Même si ça m'ennuie de l'avouer, je suis énervé et blessé par l'attitude du bouclé. Il se permet de m'attaquer, de me descendre sans même se demander ce que je ressens face à son attitude... son assurance me dérange, sa verve me déplaît, sa vanité le rend détestable.
Sous couvert d'humour, il tient des propos déplacés et désagréables. Il ne le fait qu'avec moi en plus. Il arrive à chaque fois à me faire sortir de mes gonds. Je sais que je ne devrais pas, que je rentre dans son jeu en agissant ainsi, mais c'est plus fort que moi. Je ne sais pas me taire. C'est juste impossible. Quand on m'attaque, je réponds. Cependant, il est hors de question que je le laisse me gâcher mes vacances. En plus, les autres sont tous très sympas. Je n'ai qu'à faire en sorte de l'éviter le plus possible.
Une fois séché, je réalise que je n'ai pas pris mes affaires pour m'habiller. Je n'ai pas l'habitude de ne pas être chez moi, je n'y ai pas pensé. Je noue une grande serviette autour de mes hanches et sors de la pièce. À peine suis-je dans le couloir que j'aperçois Harry qui arrive en haut des marches. Il semble figé lorsque nos regards s'effleurent, mais je ne m'attarde pas et me dépêche d'entrer dans ma chambre. Une fois la porte bien fermée, je me prépare en occultant la lueur que j'ai cru lire dans ses iris et que je n'ai su saisir.
Le reste de la journée se passe sans encombre et plutôt agréablement. Nous sommes restés entre nous avec les gars, alors forcément ça ne pouvait qu'aller bien. Nous n'avons pas lâché les pistes jusqu'à la fermeture. J'ai les jambes en coton, mais je me suis éclaté. Je me sens bien, libre, léger. Et c'est la même chose pour mes amis. Liam a un sourire de gamin aux lèvres, Oliver a les yeux qui brillent de bonheur et Calvin a tout ça à la fois. Et c'est tout ce qui compte pour moi.
Que mes amis se sentent heureux.
La soirée qui suit est plutôt courte. Nous sommes tous fatigués d'avoir autant skié et d'avoir été au grand air toute la journée. L'autre bande est dans le même état que nous d'ailleurs. C'est sûr que ça nous change du smog londonien. Le ciel était d'un bleu immaculé malgré le froid, j'avais la sensation qu'on l'avait retouché au pinceau, c'est dingue. Nos joues sont rougies, ce qui nous donne à tous bonne mine. Je dois admettre que Harry est plus beau que jamais ainsi, ce qui m'agace encore plus. Pour éviter tout incident, je fais en sorte de ne pas me trouver près de lui.
Et ça fonctionne plutôt bien.
Jusqu'à ce que j'aille me coucher du moins.
Alors que je me dirige en silence vers la porte de ma chambre, je me retrouve face à lui. Moi qui pensais que tout le monde était déjà au lit, je me suis bien trompé. J'ai un mouvement de recul dû à la surprise, mais il me rattrape par le bras pour ne pas que je m'écarte trop de lui. Mon cœur bat légèrement plus fort à ce geste. La luminosité est faible et bêtement, je me sens un peu vulnérable. Pour rien n'arranger, son sourire suffisant ne me dit rien qui vaille. L'éclat de la lune qui passe par la fenêtre redessine ses traits d'une pâleur spectrale qui le rend encore plus inaccessible. Sa beauté l'est en tout cas, je ne peux pas le nier. Elle est si absolue qu'elle en devient irréelle.
Je reste figé, presque hypnotisé par sa présence, par le charisme qui se dégage de lui. Je voudrais pouvoir lutter, ne pas lui laisser ce pouvoir, mais je n'y parviens pas. Mes yeux sont ancrés aux siens sans que je ne puisse rien y faire. La seule question qui passe en boucle dans ma tête est : que fait-il là ? Je suis certain qu'il l'a fait exprès. Il m'attendait. Mais pourquoi ? Je fronce les sourcils alors qu'il sourit, visiblement amusé par la situation.
Il s'approche de moi avec lenteur, ce qui fait accélérer mon pouls. Sa main autour de mon bras me brûle. Je veux qu'il me lâche et il doit le sentir, car il le fait sans que je n'aie besoin de le lui demander. Je suis comme paralysé alors qu'il se mord la lèvre inférieure, déclenchant un frisson le long de mon échine. Ce n'est pas de la peur, c'est certain, mais je ne sais pas vraiment ce qui peut provoquer une telle réaction chez moi. Je n'ai jamais rien ressenti d'identique auparavant.
Est-ce de la haine ? Non... c'est un peu fort tout de même. Du dégoût ? Sans doute. Oui, ça doit être ça. Du dégoût. Évidemment, qu'est-ce que ça pourrait être d'autre ?
Loin de mes considérations, Harry pose sa main désormais libre sur le chambranle de la porte et se penche doucement vers moi, me bloquant contre le mur. Nos corps se frôlent sans vraiment se toucher, ce qui me fait tressaillir. En sa présence, je ne contrôle plus rien, je ne comprends pas pourquoi. Son parfum m'enivre, m'enveloppe tout comme sa chaleur alors qu'il me domine de toute sa taille. Sa bouche s'approche de mon oreille tandis que je retiens ma respiration, mal à l'aise.
— Essaie de faire de beaux rêves cette fois... murmure-t-il, son souffle chaud chatouillant ma peau qui frissonne. Tu auras une meilleure tête demain.
— Tant que tu n'es pas dedans, ça devrait le faire, je rétorque moins sèchement que je ne le voudrais.
Je m'en veux de me laisser impressionner par ce mec. Je me décale brusquement de lui. Il rit en secouant la tête. Je le déteste putain. Je le contourne et entre rapidement dans ma chambre, le laissant planté là. Je suis si stupide de lui laisser cette emprise sur moi ! Il voulait se moquer de moi et comme un imbécile, je lui en ai laissé l'opportunité. Je ferme les yeux une seconde et m'adosse au panneau de bois, les jambes flageolantes.
Liam, qui est déjà dans son lit, tourne la tête vers moi et fronce les sourcils en m'observant.
— Ça va, Lou ? On dirait que tu as vu un fantôme...
— Oui, oui, t'inquiète, je vais bien, j'élude avant de me reprendre et de rejoindre mon lit.
— Tu es sûr ? insiste-t-il en me suivant du regard.
— Oui, je suis juste fatigué Li, je le rassure en me glissant sous les épaisses couvertures. J'ai juste besoin de dormir.
Je l'entends soupirer avant d'éteindre la lumière. Je ferme les yeux et me laisse porter par le silence ambiant avant que la voix de mon ami ne résonne de nouveau et me tire de ma langueur.
— Tu en penses quoi de Zayn ? me demande-t-il dans un murmure à peine audible.
Je ne peux m'empêcher de sourire dans le noir.
— J'en pense qu'il t'aime bien. Plus que bien même.
— Tu crois ?
— J'en suis même certain, j'affirme sans hésiter.
Nouveau soupir. Nouveau silence. Puis,
— Et tu en penses quoi de tout ça ? D'un possible nous ?
— C'est un gars bien, il est adorable, intéressant, intelligent, sensible... j'expose en comptant sur mes doigts. Et pour ne rien gâcher, il est beau gosse. Qu'est-ce que tu veux que je te dise à part fonce mon pote ? À ta place, je n'hésiterais pas !
Il ne me répond rien. J'entends juste le rythme régulier de sa respiration, comme s'il s'était endormi, mais je sais que ce n'est pas le cas. Il cogite juste. Et quand il cogite, il a besoin de silence. Je ferme de nouveau les yeux parce que je commence à avoir mal à la tête. Juste avant de sombrer dans un sommeil profond, je l'entends me chuchoter, comme dans un rêve.
— Merci, Louis.
Je ne lui réponds pas. C'est inutile. Je me laisse juste submerger par le sommeil.
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J'ai longuement hésité à publier ce chapitre... avec les derniers événements, je me suis demandée si c'était bien à propos...
Puis, je me suis dit que la vie continue, qu'il faut s'accrocher et avancer. Louis prône l'espoir dans son dernier single, Two Of Us, il nous enjoint de tenir le coup dans Just Hold On... alors je le fais.
Je n'oblige personne à le lire et je comprendrais parfaitement que vous n'ayez pas envie de le faire.
Cette nouvelle m'a dévastée. Les Tomlinson ont déjà perdu énormément avec leur maman... Et perdre une sœur de 18 ans, ça n'est pas normal, ça n'est pas dans l'ordre des choses.
Je suis de tout cœur avec eux. Je les soutiens et m'associe à leur douleur.
Louis est fort, il se battra pour revenir. Quand il le sentira, quand il le voudra, quand il le pourra. J'attendrai, le temps qu'il faut et je l'aimerai encore plus fort. Ce qui compte, c'est qu'il se reconstruise et je suis bien placée pour savoir que ça sera long. Surtout parce que c'est soudain et injuste.
Pas de smileys aujourd'hui. Mon cœur n'est pas à la fête.
Je vous aime, prenez soin de vous surtout.
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