15

Harry caresse du bout de ses doigts mon bras dans un geste régulier.

Je me sens bien dans la chaleur de son étreinte. Même si nous avons décidé de rester sages, nous ne pouvons nous empêcher de nous toucher, de laisser courir nos mains et nos lèvres sur nos corps respectifs, permettre à nos peaux de s'apprécier, de se découvrir avec tendresse et douceur. Finalement, si on y réfléchit bien, c'est une autre façon de faire l'amour. Nous sommes dans notre bulle et je n'ai pour rien au monde envie d'en sortir. Je suis pourtant fatigué et je sais que demain sera une grosse journée, puisque c'est Noël. Je relève la tête et embrasse sa mâchoire. C'est léger, un simple contact, mais j'en avais juste besoin. Il me serre un peu plus fort contre lui.

- Je me sens bien, souffle-t-il.

- Moi aussi... je pourrais passer mon temps dans tes bras, je lui réponds avant de m'esclaffer sans pouvoir m'en empêcher.

- Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

Il se recule pour mieux m'observer, ce qui accentue mon hilarité. Je pose une main sur ma bouche pour étouffer mes éclats de rire. Il semble totalement perdu par ma réaction bizarre. Je souffle pour me calmer et reprends la parole lorsque j'y parviens enfin.

- Désolé... juste... ce n'est tellement pas nous ce genre de phrases niaises ! j'explique en chassant de mes yeux les quelques larmes qui étaient venues les border.

Il se met à rire à son tour, sans doute sur la même longueur d'onde que moi.

- Tu sais, j'en pense chaque mot, vraiment, je précise malgré tout. Mais c'est trop étrange. Si on m'avait dit, il y a dix jours, que je serais dans tes bras dans un même lit et que j'en serais heureux, je ne l'aurais pas cru une seule seconde.

- En même temps, c'était mal parti, reconnaît-il avant d'embrasser mon front.

- Oh ça oui ! Je rêvais de te voir disparaître dans une avalanche.

Il éclate de rire de nouveau, penchant sa tête en arrière. Il est si beau. Il reprend son sérieux et plonge son regard brillant dans le mien. Il y a dans ses pupilles quelque chose d'hypnotique qui me couple le souffle. Il pose délicatement sa main sur ma joue.

- En parlant de ça, il y a un truc que je voudrais faire...

Sa voix est calme, posée. Son changement soudain d'attitude me questionne.

- Quoi donc ?

Il sourit puis se penche vers moi pour me donner un doux baiser qui fait emballer mon cœur. C'est lent, tendre, il ne cherche pas à allumer un quelconque feu. Je m'accroche à lui et joue avec ses boucles à la naissance de sa nuque. Il dévie sa bouche dans mon cou et me mordille gentiment la peau avant de murmurer,

- Je voudrais m'excuser...

- Pour quelle raison ?

- Pour tout ce qu'il s'est passé les premiers temps, explique-t-il avant d'embrasser mon épaule.

Il soupire en plongeant son regard dans le mien. Il n'y a plus aucune trace d'humour dans ses iris, juste une infinie douceur qui me retourne le ventre.

- Tu n'en as pas besoin, je remarque tout en caressant son nez du mien.

Il sourit puis bascule délicatement son corps sur le mien en veillant à ne pas me faire mal. Il se loge entre mes jambes, mais il n'y a rien de sensuel dans son geste. Ses yeux ne lâchent pas les miens, ils m'hypnotisent, me happent, me plongent dans un autre monde qui n'appartient qu'à nous. Il me vole un nouveau baiser avant de descendre lentement vers mon épaule pour ensuite continuer sur mon torse.

- Je sais, mais je pense que c'est important... et puis j'en ai besoin... chuchote-t-il tout en explorant de sa bouche ma peau frissonnante. En plus, je crois que tu en as tout autant besoin que moi, même si tu ne t'en rends pas compte.

Ses lèvres retracent l'un de mes tatouages. Je ferme les yeux en soufflant me laissant aller sous ses caresses. Je me sens si bien, si détendu. Il n'y a aucun empressement dans ses gestes, aucune urgence. Il prend son temps, il apprend mon corps, sans aucune arrière-pensée et j'aime ça. Je ressens si fort que j'ai l'impression de découvrir avec lui chaque fibre qui me constitue.

- Je ne t'en veux plus... je le rassure d'une voix un peu plus rauque qu'à l'accoutumée en passant une main dans ses boucles.

- Laisse-moi faire, souffle-t-il tout en embrassant brièvement chacun de mes tétons. Certains mots doivent être dits.

J'acquiesce, bien qu'il ne me voit pas. Il continue sa lente torture en traçant un chemin brûlant vers mon ventre que je rentre par automatisme.

- Je voudrais te présenter mes excuses pour toutes les réactions désagréables que j'ai pu avoir envers toi, et ce, dès le premier jour...

Il caresse du bout de son nez la zone autour de mon nombril.

- Je m'excuse pour t'avoir fait tourner en bourrique lorsque tu avais mis ton match, ce n'était pas fair-play.

Il embrasse lentement mon flanc gauche tandis que ses mains retracent mes courbes.

- Je m'excuse aussi pour t'avoir donné à manger une pâte brûlante alors qu'on préparait la carbo. J'ai agi sous le coup de l'impulsivité et j'ai regretté quand tu as voulu quitter la pièce. J'ai réalisé à ce moment-là que ta présence était importante pour moi.

- Je n'aurais pas dû t'envoyer non plus un verre d'eau dans la figure... je murmure en laissant traîner le bout de mes doigts sur son avant-bras. Tu me rendais dingue à me chercher tout le temps, mais j'étais incapable de t'ignorer.

- Nous étions attirés l'un vers l'autre sans que nous ne pussions rien y faire. Au moins, tu m'as remis les idées en place ! ricane-t-il avant de m'embrasser sous le nombril.

Il picore cet endroit à plusieurs reprises, ce qui me chatouille un peu. Je gigote sous lui, ce qui le fait sourire. Je me mords la lèvre inférieure avant de finalement me lancer.

- Moi aussi, je tiens à m'excuser, je souffle tout en fermant les yeux pour mieux profiter de ses caresses. Je n'ai pas été très sympa non plus, notamment lorsque je t'ai tourné en ridicule en te comparant au Grinch... j'étais mal à l'aise de t'avoir vu nu et j'ai eu peur que tu retournes la situation contre moi. Je suis désolé parce que tout le monde t'a appelé comme ça après.

Je me redresse sur mes coudes pour mieux l'observer.

- Ce n'était pas très cool de ma part et un peu lâche aussi.

Il plonge ses yeux amusés dans les miens, un sourire étirant ses lèvres.

- La seule chose que j'ai retenue, c'est ton regard sur moi quand tu es rentré dans la salle de bain.

- Je ne vois pas de quoi tu parles ! je m'exclame avec toute la mauvaise foi dont je sais faire preuve.

- Vraiment ?

La lueur qui traverse ses pupilles à cet instant me fait haleter. Il se relève après avoir déposé un dernier baiser sur mon ventre, m'obligeant à me rallonger. Il entoure ma tête de ses avant-bras qu'il appuie sur l'oreiller. Il me surplombe sans peser toutefois sur mon corps, nos yeux toujours accrochés.

- Ton regard m'a brûlé tellement il était chaud...

Je rougis légèrement à ces mots. Je me souviens parfaitement de ce moment. Je n'avais pas pu me détourner de lui, happé par sa beauté et son magnétisme. Je l'avais scanné, profitant du spectacle qu'il m'offrait bien malgré lui.

- Tu te rends compte que jamais je ne reconnaîtrais une telle chose ? je lui demande en levant les yeux au ciel.

Il éclate de rire en secouant la tête.

- Évidemment, tu es une tête de mule.

Je le pousse légèrement, mais il ne bouge pas d'un iota, s'esclaffant de plus belle.

- Je croyais que tu voulais t'excuser, pas me rendre dingue, je bougonne en me renfrognant.

- Tu es adorable quand tu râles.

Il s'allonge doucement contre moi et enfouit son visage dans mon cou. Je l'entoure de mes bras, profitant de sa chaleur et de sa présence.

- Je... hum... je voulais également m'excuser pour le pari débile de la course en luge.

Sa prise se raffermit sur moi alors qu'il embrasse ma peau.

- J'ai été aussi stupide que toi, je lui rappelle tout en caressant son dos.

Il soupire avant de me répondre dans un murmure à peine audible,

- J'ai eu si peur, Louis... je t'ai vu perdre le contrôle de la luge, je t'ai vu prendre de la vitesse, je t'ai vu t'échouer dans cet arbre, j'ai entendu ton cri... je me suis dépêché de te rejoindre et là...

Sa voix déraille légèrement, me serrant le cœur.

- Il... il y avait beaucoup sang, tu avais perdu connaissance, j'ai cru... j'ai cru que tu t'étais tué. J'ai hurlé, je t'ai appelé, mais tu ne réagissais pas. J'ai contacté les secours pendant que les autres nous ont rejoints.

Son souffle est saccadé, mais je le laisse poursuivre. Il a besoin de s'exprimer, d'évacuer la peur et le traumatisme qu'il a vécu. Je continue mon câlin pour lui montrer que je suis là.

- Nous étions tous en panique, on ne savait pas quoi faire, on n'osait pas te toucher de peur d'aggraver les choses. Je m'en voulais terriblement. Je n'arrêtais pas de te caresser la joue en pleurant, j'étais perdu, rongé par le remords, j'espérais te voir ouvrir les yeux et me lancer une de tes vannes bien acide. Je voulais t'aider, mais je ne pouvais rien faire. Je me suis senti tellement impuissant.

Il me serre encore plus fermement, c'en est presque douloureux, mais je ne dis rien parce qu'il en a besoin. Je passe ma main dans ses cheveux et lui masse doucement le crâne pour le calmer. Il reprend d'une voix légèrement brisée qui me fait mal.

- J'ai joué au con, j'ai voulu te pousser dans tes retranchements pour prouver que j'étais plus fort que toi, j'ai été stupide et inconscient. Je t'ai mis en danger et là, dans cette neige, j'ai pensé que tu étais mort... par ma faute.

Ces derniers mots résonnent dans la pièce comme un couperet. Un frisson me traverse. Le silence retombe autour de nous, m'oppressant légèrement. Je réalise que toute cette histoire l'a vraiment secoué, plus que je ne l'avais imaginé.

- Ce n'était pas de ta faute, je remarque d'une voix douce pour l'apaiser. J'ai relevé le défi, je me suis élancé dans cette pente en ayant totalement conscience du danger. Je suis un adulte. J'ai fait mes choix, je les assume.

Il soupire sans me répondre. Je ne veux pas qu'il se sente mal. Pas alors que nous passons notre première nuit ensemble.

- Hey... tout va bien d'accord, je murmure en m'écartant un peu de lui pour mieux le regarder.

Il a les larmes aux yeux.

- C'est fini maintenant. Je vais bien.

Il m'observe en silence, laissant mes mots l'imprégner. Il semble si vulnérable à cet instant. Il me donne envie de le protéger.

- Je vais bien, je répète en caressant sa joue dans un geste que j'espère à la fois tendre et rassurant.

Il hoche la tête et m'embrasse avec une infinie douceur puis reprend sa position initiale. Je lance la main pour éteindre la lumière. Nous restons ainsi un long moment, en silence. Tout a été dit et, effectivement, je me rends compte que j'en avais besoin de ces mots, de ces excuses. J'avais également besoin de les exprimer. Si nous voulons partir sur de bonnes bases, il faut savoir nous délester du négatif.

Nous nous rhabillons quand la fraîcheur de la chambre nous fait un peu trop frissonner et nous nous recouchons dans les bras l'un de l'autre. Après quelques nouveaux baisers, nous laissons le sommeil nous envelopper doucement. Je me sens si bien, si vivant. J'aime tellement cette sensation, de l'avoir tout contre moi. Je sais que les niaiseries ne sont pas notre truc, mais à cet instant, je m'en moque totalement. Je suis bien et c'est tout ce qui compte.

*

Ce sont de douces caresses sur mon visage qui me tirent de mon sommeil.

Je grogne en me blottissant contre la source de chaleur que représente le corps d'Harry. Je le sens rire en silence contre moi. Il passe une de ses mains dans mes cheveux.

- Hey... il est l'heure de se réveiller, souffle-t-il tout en continuant ses papouilles.

- Mhm... pas envie... je râle tout en enfouissant mon visage dans son cou.

Il sent bon le gel douche et le parfum. Il a dû se préparer pendant que je dormais.

- Allez... tout le monde est déjà debout, remarque-t-il gentiment.

Je ne bouge pas d'un pouce, profitant encore un peu de cet instant câlin. Je l'entends s'esclaffer avant de déposer ses lèvres sur mon front.

- Tant pis, tu n'auras pas mon cadeau dans ce cas.

Je relève la tête et plonge mes yeux dans son regard amusé.

- Si tu crois que tu vas t'en sortir comme ça, tu rêves ! J'ai envie de savoir ce que tu m'as concocté !

- Alors, lève-toi, feignasse !

Je lui tape le bras en riant avant d'enfin me redresser sur mon séant. Il secoue la tête et se penche vers moi pour m'embrasser le front.

- Joyeux Noël, me souhaite-t-il avec un sourire tendre aux lèvres.

- Joyeux Noël à toi aussi, je réponds en lui caressant la joue.

Dommage que je ne me sois pas lavé les dents, sinon il aurait eu droit à un baiser passionné. Mais bon, je tiens à garder encore un peu de mystère sur certaines choses.

- Je peux enfin t'offrir mon cadeau ? s'enquiert-il, ses orbes pâles brillants d'un je ne sais quoi qui retourne mon ventre.

Il est plus impatient que moi.

- Avec plaisir, si tu en as envie.

Il hoche la tête et se relève. Il se dirige vers le fond de la chambre puis revient avec sa guitare à la main. J'écarquille les yeux, mon cœur menaçant de sortir de ma poitrine lorsque je comprends où il veut en venir. Il se pose sur le bord du lit et laisse ses doigts parcourir les cordes une fois, sans doute pour vérifier que son instrument est bien accordé.

- Comme tu m'as demandé de ne rien t'acheter et que j'avais commencé à composer ce morceau en pensant à toi, je me suis dit que peut-être tu accepterais cette chanson en cadeau.

Il relève son regard sur moi. Je suis incapable de prononcer un seul mot tellement je me sens ému. Je me contente d'acquiescer en esquissant un sourire timide. Sans rien ajouter, il récupère son téléphone qui se trouvait sur la table de chevet et navigue quelques secondes dessus avant de le poser entre nous. Je remarque qu'il a enclenché l'enregistreur. Il me regarde une dernière fois puis se concentre. Il commence alors à jouer, laissant se dérouler la mélodie qui me prend aussitôt aux tripes.

Ce n'est pas doux comme un slow, mais plutôt pop-rock, avec un rythme un peu saccadé qui donne envie de taper dans ses mains ou du pied pour l'accompagner. C'est harmonieux, entraînant juste ce qu'il faut. Je dois dire que ça nous correspond plutôt bien. Ça nous ressemble. Notre couple n'est pas mièvre, nous ne sommes pas non plus dégoulinants de guimauve. Même si nous avons nos moments tendres, notre relation est tout de même basée sur cette note d'humour acide qui nous caractérise tant. La musique qu'il interprète est donc parfaite. À la fois douce et rude, comme nous.

La voix d'Harry avec son timbre si particulier s'élève dans la pièce, me coupant le souffle. Cette raucité, cette puissance retenue s'harmonisent tellement bien avec l'air qu'il joue. Je me concentre sur les paroles et je le laisse m'emmener dans son monde, loin de cette chambre et de ce chalet.

Il chante l'inattendu de ce qu'il a ressenti, si vite, si fort, sans y être préparé et sans vraiment y croire lors de notre rencontre. De ce que j'ai éveillé en lui sans même m'en rendre compte et sans qu'il le veuille réellement.

It was only a smile
Ce n'était qu'un sourire
But my heart it went wild
Mais mon cœur s'est emballé
I wasn't expecting that
Je ne m'y attendais pas


Il chante qu'il ne croyait plus en rien, que l'amour pour lui n'était qu'un sentiment confus, qui passait aussi vite que le vent, éphémère et pourtant...

I thought love wasn't meant to last
Je pensais que l'amour n'était pas censé durer
I thought you were just passing through
Je pensais que tu ne faisais que passer

Chaque parole me touche en plein cœur. Elles me parlent, car j'aurais pu les prononcer moi-même. Ce qu'il a vécu, je l'ai vécu. Ce qu'il a ressenti au fond de lui, je l'ai ressenti au fond de moi.

Cette histoire nous est tombée dessus sans que ni lui ni moi ne nous y attendions. Nous la vivons sans vraiment nous poser de question, sans nous définir vraiment même si nous savons que nous formons un couple, un nous. Cela nous suffit pour le moment. Nous n'avons pas encore besoin de nous projeter dans l'avenir, de tirer des plans sur la comète de ce que nous deviendrons. Nous nous laissons porter, nous nous sentons exister ensemble, nous sommes bien et finalement, c'est tout ce qui compte.


Il chante cette même impression que nous ressentons tous les deux d'avoir une chance insolente d'avoir trouvé l'autre. Il arrive parfaitement à le formuler à travers sa musique, faisant naître au fond de moi un feu nouveau qui se déploie en moi, courant dans mes veines et enflammant tout sur son passage. Ces braises qui couvaient et qui n'attendaient qu'une petite étincelle pour prendre toute la place et devenir un brasier incontrôlable.

What did I get right to deserve somebody like you?
Qu'est-ce que j'ai fait de bien pour mériter quelqu'un comme toi ?
I wasn't expecting that
Je ne m'y attendais pas

Les larmes me montent aux yeux, je suis ému, bouleversé, retourné. Ce texte, cette musique, sa voix... tout est si authentique, si fort, si poignant. Je suis si fier de lui. Il a créé, écrit et composé lui-même ces paroles et cet air qui les accompagne si bien et il l'a fait pour moi. Rien que pour moi. J'ai du mal à y croire. Il m'a offert un morceau de son âme, un bout d'éternité qui ne disparaîtra jamais, qui sera à jamais là, quelque part au fond de moi.

C'est la plus belle chose qu'on ait pu faire pour moi dans ma vie.

Tandis que les dernières notes et les derniers mots imprègnent l'espace, les perles salées dévalent mes joues.

I wasn't expecting that*
Je ne m'attendais pas à ça


C'est une évidence. Je ne m'y attendais pas non plus, mais c'est finalement ce que je trouve beau. Pour la première fois depuis longtemps, je me sens vivant, entier et prêt à tout affronter. Harry me donne cette force qu'il me manquait et même si ça ne doit pas durer, cette parenthèse enchantée qu'il m'a offerte restera à jamais gravée en moi.

Le silence nous enveloppe de nouveau. Harry dépose sa guitare au sol et arrête l'enregistrement sans rien ajouter et moi, je suis figé, le cœur au bord de l'explosion, la gorge nouée et le ventre remué par une nuée de papillons qui retournent tout sur leur passage. Ma respiration est légèrement saccadée. Mes émotions sont sens dessus dessous, je ne sais plus comment gérer tout le flux de sentiments qui m'a envahi. Je suis à la fois touché, reconnaissant, heureux et bouleversé. Un vrai cocktail Molotov de ressentis.

Mon bouclé pose timidement les yeux vers moi avant de se pincer les lèvres devant mon absence de réaction.

- Désolé... ce n'est pas grand-chose... amorce-t-il en se frottant nerveusement la nuque.

- Tu plaisantes ? C'était absolument tout ! je le coupe vivement, pris par ma passion, lui faisant relever la tête. C'était toi, c'était moi, c'était nous... c'était merveilleux !

Il me regarde, surpris par ce que je lui dis.

- C'est le plus beau cadeau que je n'ai jamais reçu, je continue, la voix vibrante d'émotion. Je n'ai même pas les mots pour exprimer ma reconnaissance et mon bonheur.

Je me coupe subitement en lui souriant grandement.

- Voilà, c'est ça. Je me sens heureux, Harry. Tu me rends heureux et cette chanson me rend heureux !

Je me lève maladroitement sans mes béquilles et sautille jusqu'à lui avant de m'asseoir sur ses genoux et prendre délicatement son visage entre mes mains. Nos orbes ne se lâchent pas.

- Merci, mille fois merci, je souffle avant de le serrer contre moi avec une force que je ne me connaissais pas. Merci.

Il me rend mon étreinte et lorsque je relève la tête pour le regarder, ses yeux humides m'indiquent qu'il est aussi ému que moi. Je lui souris avant de rire doucement.

- Qu'est-ce qu'il y a ?

- Mon cadeau va paraître bien fade en comparaison, je lui confie en me cachant dans son cou.

- Ce n'est pas un concours, rétorque-t-il en me frottant le dos. Tu l'as fabriqué pour moi, tu as pris du temps pour moi... c'est déjà énorme.

Je lui souris avant d'embrasser sa joue. J'ai envie de plus, mais je ne suis toujours pas passé par la salle de bain, alors je m'abstiens.

- Je vais à la douche, j'annonce en me relevant. Tu m'attends en bas ? Je te préviendrai quand je serai prêt.

Il acquiesce et alors que je me baisse pour prendre mes béquilles, il me rattrape par le bras pour me rapprocher de lui et me voler un baiser.

- J'en avais envie, explique-t-il en riant devant ma mine surprise.

C'est avec un sourire idiot sur les lèvres que je regagne la salle de bain, le cœur un peu plus plein et l'âme un peu plus légère qu'il y a quelques minutes. Après m'être préparé pour cette journée qui promet d'être particulière, je retourne dans la chambre pour récupérer mon portable. J'ai un nouveau message d'Harry qui m'a envoyé l'enregistrement de la chanson. Enfin... de ma chanson... de notre chanson. Après l'avoir précieusement sauvegardée, je ne résiste pas à l'envie de l'écouter encore une fois pendant que je m'empresse de terminer ce que j'ai prévu pour Harry.

Le reste de la journée se passe sur la même note positive que cette matinée. Tout le monde semble baigner dans une certaine quiétude que seule l'ambiance de Noël sait conférer. Nous rions en cuisinant, nous jouons à des jeux de société. Les anecdotes en tout genre et les souvenirs rythment le repas copieux que nous avons préparé tous ensemble entre nos fous rires et nos batailles de nourriture. De nouveaux cadeaux sont échangés. Je suis encore gâté, malgré tout, rien ne peut égaler ce que m'a offert Harry.

Lorsqu'il se saisit du paquet que je lui tends, une lueur particulière illumine ses pupilles. Il le secoue près de son oreille, comme s'il allait deviner au bruit ce qu'il contient. Je lève les yeux au ciel en riant.

- Heureusement que ce n'est ni vivant ni fragile, je plaisante en lui donnant un coup d'épaule.

Il sourit en me tirant la langue et s'empresse de déchirer le papier cadeau. Il me fait penser à un gosse. Il découvre les bracelets brésiliens que je lui ai confectionnés. J'ai toujours aimé en faire pour mes sœurs et c'est la seule chose que je sais faire de mes dix doigts de toute façon. Il y en a un bleu et un vert, assez significatif selon moi. Un, aux couleurs de l'arc en ciel, censé rappeler le rainbow flag qui nous représente bien. Un, noir et rouge bordeaux, parce que ce sont ses couleurs préférées.

Un sourire immense illumine son visage.

- C'est génial Lou, merci.

Il passe sa main sur ma nuque pour m'attirer à lui et m'embrasser avec fougue. Lorsqu'il se détache de moi et à sa demande, j'attache les trois bracelets à son poignet.

- Tu dois faire un vœu pour chacun d'un, je lui explique tout en les nouant. Lorsqu'ils se briseront, tes souhaits se réaliseront.

Il va pour ouvrir la bouche, mais je secoue la tête.

- Non, tu dois les garder pour toi, sinon ça ne fonctionnera pas.

Il acquiesce et se concentre. Lorsque j'ai terminé, il me regarde en souriant.

- C'est fait.

- J'espère que tu as souhaité être un peu moins casse-pieds, ça m'arrangerait, je le charrie en jouant avec mes sourcils.

Il fait semblant d'être choqué en prenant un air outré plus drôle que crédible.

- Tu plaisantes ! Je suis un amour, moi monsieur ! Non, j'ai souhaité que tu deviennes doux comme un agneau, que tu m'obéisses au doigt et à l'œil et que tu arrêtes de trop saler les pâtes.

J'explose de rire en le poussant.

- Mes pâtes sont parfaites !

- Si on aime manger une salière, oui, sans doute.

- Je n'écoute pas les récriminations d'une personne qui ne met pas d'oignons dans la carbo ! je m'insurge.

Nous nous regardons un instant avant de nous esclaffer.

Une chose est certaine, cette relation, je ne m'y attendais vraiment pas, mais je ne la regrette pas une seule seconde.

Je ne la changerais pour rien au monde.

Parce que cette complicité, cet humour acidulé, ces vannes constantes, c'est ce qui nous constitue.

Parce que nous sommes deux idiots qui tombons doucement, mais sûrement amoureux.

Deux adorables idiots.

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Voici donc le dernier chapitre avant l'épilogue de cette fiction 🙈🙈 ils vont me manquer mes deux idiots, je me suis attachée à eux 😔😢 ça va me faire bizarre de leur dire au revoir samedi prochain 🙈

J'aime beaucoup ce chapitre 🙈🙈, j'espère que vous aussi. 🙈🙈 Leurs sentiments naissants évoluent doucement, se renforcent, transformant peu à peu leur relation 😍😍 Je les trouve adorable, ils me donnent envie de les câliner 💙💚😍

Tout est maintenant dit. Cette première nuit a été productive, même si ce n'est pas comme on l'imaginait aux premiers abords 😂😂🙈 Ils ont enfin échangées leurs excuses et c'était important selon moi pour partir du bon pied. Louis et Harry en avaient autant besoin l'un que l'autre 😊😊

J'ai voulu cette scène à la fois tendre et douce, j'espère que c'est ce que j'ai réussi à transmettre. 🙈🙈

Le cadeau d'Harry... Beaucoup avaient deviné, d'autres non... J'espère ne vous avoir trop déçus 🙈🙈

Cette chanson reflète tellement bien ce qu'ils sont et ce qu'ils ont vécu... Ce n'est pas une chanson d'Harry ou de Louis, mais elle était juste parfaite à mon sens (vous pouvez l'écouter en média ❤️) Merci à Christine de me l'avoir soufflée 😘😘

J'attends vos réactions et j'espère vraiment que ce dernier chapitre a été à la hauteur 🙈🙈

Rendez-vous samedi prochain donc pour l'épilogue 😍😍

Je vous embrasse fort 😘

💙💚

*Jamie Lawson - Wasn't Expecting That

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