Le dragon s'enroule autour de l'épée (3/3)

Désormais seule dans la petite pièce sombre et sans fenêtre, qui me servira dorénavant de chambre, mes pensées naviguent entre le livre poussiéreux, la raison de ma présence ici, et toutes les questions sans réponses qui commencent à me faire perdre la raison.

Finalement je me mets en tailleur sur le sol en pierre, le froid traverse mon corps et provoque des frissons à son passage. Le livre tient dans une seule de mes mains. Je fais lentement tourner une à une les pages abîmées et recouvertes d'une écriture fine qui commence déjà à s'effacer. Les pages sont tellement fines que ce livre contient bien plus d'information que ne le montre sa taille.

" La guerre a commencé depuis bien longtemps, Deusterra a essayé de résister mais il était déjà trop tard... nul ne pouvait plus ignorer que le royaume d'Oxon allait prendre possession de notre terre. Et c'est ce qu'il se passa, ils ont réduit en esclavage les quelques survivant. Mais une prophétie est née, elle a redonné de l'espoir à tous. Certain d'entre nous se sont enfuit et on créé un groupe de rébellion pour permettre la réalisation de celle-ci. Alors j'ai décidé d'écrire l'histoire de notre peuple, pour qu'elle ne se perde pas et pour aider la rébellion."

La prophétie ? Je feuillette désormais le livre a la recherche de celle-ci, intriguée par ma découverte, après quelques minutes de recherche au milieu des pages délavées et jaunies par le temps , je la trouves enfin... Écrite proprement avec de l'encre rouge au centre d'une page bien en évidence , comme si elle attendait que je la trouve

Alors, je prends ma respiration, et je commences à lire... un mélange de mot sans queue ni tête,charabia incompréhensible, des mots qui m'étaient inconnus, des phrases sans aucune harmonie, des lettres semblable à des dessins,d'autres très élégante, certaines que je connaissais, d'autres non...

Et pourtant, lorsque j'y jette un rapide coup d'œil, tout semble normal, clair, et parfaitement lisible, mais, dès que je commences à lire, tout devient obscure et incompréhensible : La sensation d'être tous prêt du but mais de ne pourvoir l'atteindre, l'envie d'attraper un fantôme qui paressait réel, sensation insupportable... trop insupportable.

Le mystérieux livre vole à l'autre bout de la petite pièce, ne pouvant plus me contrôler, et je réalise trop tard mon geste priant pour ne pas l'avoir abîmé.

Je panique, des pas résonnent dans le couloir et se rapproche de ma porte.

Mon objectif premier était alors de récupérer le livre, et de le cacher, que l'on ne comprenne pas ce qui venait de se passer. Mais j'ai seulement le temps de le ramasser, que la porte s'ouvre violemment...

Il est là, dans le cadre de la porte , le regard a glacé le sang, me scrutant de la tête au pied,et moi figé, comme prise en flagrant délit de vol... Son regard s'arrête quelques secondes sur le livre, et je crois y déceler un soupçon de surprise, mais son regard bleu, redevient très vite polaire.

- On mange, dit-il sans aucune émotion

Et il referme la porte d'un coup sec à en faire trembler la totalité de l'habitation

Mon cœur se remet à battre, et je respire de nouveau. Je n'ai pas faim. Mais mon estomac,mécontent de ma décision, se fait entendre et me pousse à sortir de mon refuge.

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Les discutions s'éteignent une à une... Et tous me fixent... Il n'y avait plus qu'une seule chaise vide, en bout de table, mais j'étais soulager d'apercevoir la vieille dame qui avait réussis à ce lever de son lit, à coté de celle-ci... Je m'assois en veillant à faire le moins de bruit possible, aucun regard ne s'est pour autant détourné, tous m'observent encore et le rouge commence à me monter aux joues, je me dépêche donc de m'asseoir et c'est seulement quand je suis assise, que les conversations reprennent, plus doucement cette fois, de peur qu'une étrangère, c'est à dire moi, les entendent...

La vieille dame, me fait un sourire qui réchauffe mon cœur quelques instants, avant que je ne remarque,l'armoire à glace assise en face de moi qui me lance un magnifique sourire sadique. Mon rythme cardiaque augmente instantanément. Ma respiration se coupe. Je dois être très pâle car il se mets à rire, d'un rire qui lui va bien.. un rire sadique.

Sa femme l'interpelle pour lui dire de se calmer, il s'appelle donc Haenor, et elle Sana, je crois,elle me lance un petit sourire discret que je lui rends, surprise par cet acte de gentillesse et Haenor me lance en chuchotant :

- Si il y a bien une chose que j'ai appris en dix ans de cavale, c'est à reconnaître les personnes en qui je peux avoir confiance, et celle qui pourrait se rallier à notre cause, c'est vrai que si l'on est accompagné, on prend le risque d'être trahis à chaque instant, mais seul on est faible, et on ne tient pas deux jours dans ce monde. Alors je préfère prendre ce risque, je me méfie toujours serte, mais on reste en vie au moins. Et toi, tu as besoin d'être accompagnée pour t'en sortir

Puis il s'adresse discrètement à la vieille dame qui l'écoute avec intérêt :

- Gwen, Je sais très bien que tu ne l'aurais pas recueillis, si tu n'avais pas vu en elle quelques choses de spécial, et bien,je voudrais que tu nous dises pourquoi, on a le droit de savoir, la semaine dernière tu as laissé deux garçons qui étaient eux aussi dans cette impasse ce faire descendre devant la porte mais elle non ?

Elle lui lance un sourire malicieux et reste muette, Gwendoline et moi commençons alors à rigoler, pour le mettre encore plus en rogne, très vite rejointent par Sana, Haenor nous lance un regard carnassier, qui nous fait rire de plus belle,puis il nous rejoint. On a les larmes au yeux et mal au ventre.Et c'est seulement quand nous nous calmons que l'on remarque tous les regards posés sur nous... Encore une fois. Mais je me sent moins seul, nous sommes quatre, et je commence à comprendre ce qu'Haenor a voulut nous dire, J'aurais été la cible de tous ces regards je me serais sentis très mal alors qu'être plusieurs, même s'ils ne seront peut- être pas du même côté que moi demain, passe beaucoup mieux, on se sent plus fort à plusieurs.

Alors on recommence à parler les quatre comme si de rien était afin que leur attention se détourne de nous, de tout et de rien, de qui on était, d'où l'on venait,la vieille dame reste discrète sur ces véritables origines mais nous raconte volontiers comment elle a acquit cette maison au prix de nombreux stratagèmes tous plus fous les uns que les autres,allants même jusqu'à dragué le vendeur de celle-ci, alors âgé de 30 ans seulement car elle n'avait pas un rond. Sana et Haenor,ce sont eux rencontrés ici, quand Sana avait été retrouvée à moitié morte dans les bois qui entoure la capitale et c'était mariés en secret, je leur raconte donc comment je me suis retrouvé ici, ma vie à l'orphelinat et que je ne connais pas même un indices sur mes parents.

Mais Haenor ne compte pas rester sur son échec cuisant et il réitère sa question, et elle consent alors à y répondre de sa voix rauque...

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