##4 - Charlotte
Charlotte parvenait à peine à croire que personne n'avait été blessé durant l'assaut. Elle laissa son nouvel assistant, Bill, s'occuper du gouvernail. Malgré son air mou et ses bras ballants, le gosse ne se débrouillait pas si mal et méritait qu'on lui donne sa chance. Les trois navires pirates les entourant pour les protéger ne leur barraient pas la route : nul besoin de quelqu'un de très expérimenté à la barre pour les éviter.
Émerveillée de voir d'aussi beaux vaisseaux autour d'elle, Charlotte ne put s'empêcher de saluer tous les pirates qu'elle distinguait d'un grand geste du bras. Certains saisirent une longue vue pour vérifier qu'ils n'avaient pas rêvé.
« C'est dangereux, la prévint Jackson en se plantant solidement à ses côtés pour accueillir leurs sauveurs. Ils n'ont sûrement pas vu de femmes depuis des mois, et tu n'es pas la plus vilaine d'entre elles.
— Je ne me suis pas lavée depuis une semaine, répliqua-t-elle.
— Même. C'est toujours ça de pris, pour eux. »
Charlotte savait parfaitement que le monde était un champ de bataille pour les femmes, et encore plus pour celles qui ne restaient pas à la place que la société voulait bien leur laisser. Elle n'avait rien à faire sur un bateau, aux côtés du capitaine, lui soufflant toutes ses décisions, plus influente que le quartier-maître lui-même. Charlotte ne connaissait aucune autre femme libre de faire partie de l'équipage d'un bateau, pirate ou marchand. Je suis sûre qu'il y en a quelques-unes, j'aimerais tant les connaître... Elle s'imaginait dans un équipage féminin, entourée des femmes les plus douées, peut-être des Anglaises ou des Espagnoles... ou des Françaises, pourquoi pas. Non, ce serait triste de ne plus vivre avec Armand et Jackson.
Charlotte avait fini par s'attacher au quartier-maître, sans doute le seul homme digne de confiance sur le HMS Jolly en-dehors de son jumeau. Il était bourru et solitaire, certes, ainsi que désobligeant lorsque la situation l'exigeait – Armand avait souvent besoin d'un bon coup de pied aux fesses –, mais sa gentillesse n'avait pas d'égale. Il lui avait pardonné son comportement vaguement menaçant lorsque son frère avait été élu capitaine : elle avait refusé que cette décision soit prise par un vote collectif.
Même après ces quelques années à bord du HMS Jolly, Charlotte n'appréciait pas toujours la justice parfaite qui régnait entre deux beuveries. Les pirates n'avaient pas forcément raison, comme pour l'exécution d'Ian Woode. Déjà que la British Royal Navy les poursuivait... Si le corps du capitaine marchand était repêché, ils feraient vite le rapprochement et leur passeraient les fers. Heureusement, Armand ne lui a pas donné son nom. Si on repeint le navire, peut-être qu'on ne nous reconnaîtra plus jamais !
Les trois vaisseaux pirates les menèrent sans encombre jusqu'à leur repaire, une dizaine d'heures plus tard. Le HMS Jolly filait à sept nœuds, une vitesse plus que respectable pour un bateau de cette taille rempli à ras bord de marins. Jolie machine, quand on y pense.
La nuit noire ne parvenait pas à envelopper le port de Nassau, illuminé de torches incandescentes. Des marins buvaient joyeusement dans des auberges visibles depuis la côte en se bagarrant à moitié. La camaraderie battait son plein. Charlotte n'arrivait pas à croire ce qu'elle voyait : des femmes ! Elles marchaient sur les petits chemins de terre reliant chaque maison pour forcer leur mari à rentrer, ou pour participer à l'ambiance festive de leur voix claire. Charlotte s'imaginait mal chanter avec elles. Le son de crécelle qui sortait de sa gorge lorsqu'elle participait à Drunken Sailor ne serait jamais accepté à Nassau. Ils font semblant de l'aimer, ici...
Le HMS Jolly accosta et l'équipage se précipita dans le sable, heureux de revoir la terre.
« Dans deux jours, la mer leur manquera, s'amusa Armand en hissant sa sœur par-dessus le bastingage, où une corde à nœuds l'attendait. On ne peut pas passer sa vie à quai, quand on est un pirate !
— Au moins, ils arrêteront de vider la cargaison de rhum en buvant celui de Nassau. Est-ce qu'on a de quoi en racheter ? Et de la viande ?
— La viande va pourrir ! C'est un miracle que l'équipage soit en bonne santé, je ne voudrais pas forcer la chance. On continuera de pêcher par-dessus bord, c'est très bien comme ça. »
Charlotte acquiesça, mais elle faisait la moue. Ça fait peu de poisson, quand même. Peut-être que les anciens hommes de Woode seraient plus doués qu'eux pour ferrer des requins ou des tortues, mais ceux de Fuentes ne savaient pas s'y prendre. Charlotte avait perdu du poids depuis le commencement de sa vie de hors-la-loi, alors qu'elle se fatiguait bien moins qu'en récurant le pont à toute heure. C'est la vie de pirate... Du rhum, mais pas de bouillie infâme à chaque dîner. Les repas étaient magnifiques ou inexistants, rien d'autre.
Armand salua le capitaine propriétaire des trois navires qui les avaient sauvés, un certain Jones. L'homme de plus de six pieds de haut semblait plus proche de son frère que de Lowry, l'ancien tortionnaire de Jackson : il traitait son équipage avec respect, n'était pas craint par ses semblables et respirait la joie de vivre. Jones se moqua gentiment de la bande de bras cassés agglutinée sur la plage.
« Eh bien, vous avez croisé une tornade ? »
Tandis qu'Armand lui racontait la bataille contre l'équipage de Woode, Charlotte s'éloigna discrètement. Elle ne tenait à ce qu'on lui sorte un couplet sur les femmes et leur présence sur un bateau. Les reproches et les sales remarques, ce sera pour plus tard. Jones était peut-être sympathique, mais sans doute pas au point d'accepter son existence avec un grand sourire. Sans même parler de sa fine équipe. Le regard des pirates qui l'avaient repérée sur le HMS Jolly pesait sur ses épaules, dans son dos, partout. Ils étaient prêts à lui poser des questions.
Étonnée de sentir le sable presque recouvrir ses chaussures, Charlotte marcha tant bien que mal vers l'auberge en bord de mer. Une femme distribuant des chopes de rhum lui sourit, manifestement heureuse de la voir. Elle l'invita à s'asseoir à une table éloignée des autres, à l'écart des yeux inquisiteurs des hors-la-loi rassemblés pour boire.
« Vous venez de la mer ? lui demanda-t-elle avec curiosité. Je ne vous connais pas, vous n'êtes jamais venue à l'auberge...
— Mon frère jumeau est capitaine, répondit Charlotte en acceptant avec réticence une eau de coco. Vous n'avez pas d'alcool pour moi ? Vous ne servez pas ça aux femmes ?
— Je me suis dit que vous auriez envie de boire autre chose que du rhum, pour changer... »
Charlotte toisa son verre de métal, pensive.
« Vous avez raison, finalement. Dites voir, asseyez-vous, j'ai quelques questions à vous poser. »
La tenancière ordonna à un garçon bien caché dans les cuisines de passer en salle au lieu de faire la plonge. Elle s'installa en face de Charlotte et croisa les bras, ses traits durs de quadragénaire s'adoucissant enfin.
« Je vous écoute.
— Est-ce que Nassau est une ville vivable pour les femmes ?
— Vous avez les traits assez neutres pour vous déguiser en homme, soupira-elle en posant ses coudes sur la table. C'est le mieux que vous puissiez faire, pour être honnête. Être une femme n'a aucun intérêt particulier, ici, et ça ne vous apportera que des ennuis ! »
Charlotte se renfrogna. Elle s'était attendue à cette réponse, bien sûr, mais la vérité la blessait. Il n'y a qu'en mer que je peux être moi-même, tout compte fait. Autour d'elle, les hommes devenaient de plus en plus bruyants en regardant dans sa direction. Plusieurs d'entre eux semblaient sympathiques, mais Charlotte n'avait jamais rencontré de pirates leur ressemblant physiquement.
« Ceux-là, d'où sont-ils ?
— Deux d'entre eux viennent de Jamaïque, ce sont des marrons.
— Des marrons ? Ça me semble impoli.
— Mais non, soupira-t-elle en levant les yeux au ciel. Les marrons sont des esclaves qui se sont enfuis de la propriété de leur maître. Ils sont en sécurité, à Nassau ! Leur propriétaire ne viendra jamais les chercher ici. Les trois autres ont été sauvés par des pirates pendant un abordage, sur un navire de transport d'esclaves. Un négrier. »
La tenancière lui raconta que chaque navire transportait des centaines d'hommes et de femmes vers les Amériques et les Antilles. Elle était soulagée que le HMS Jolly n'ait jamais croisé la route d'un négrier, auquel cas le navire aurait coulé : on ne pouvait pas faire tenir autant de monde sur un rafiot pareil ! Et j'aurais voulu libérer tous ces pauvres gens, c'est sûr et certain. Jackson l'aurait sans doute sermonnée en regardant leur bateau couler.
« Est-ce que c'est facile à manœuvrer, comme vaisseau ? demanda Charlotte. Les pirates peuvent laisser partir les esclaves à bord du négrier qui les transportait, n'est-ce pas ?
— Ce n'est pas ce qu'ils font en priorité, non. »
Charlotte fronça les sourcils.
« Ne me dites pas qu'ils massacrent les esclaves au lieu de les accueillir !
— Ils les revendent, le plus souvent.
— C'est ignoble ! C'est comme si on renvoyait les marins chez un autre marchand tortionnaire !
— Vous parlez trop fort ! Vous allez les énerver, ils doivent croire que vous les insultez ! » s'énerva la tenancière.
Charlotte fulminait en imaginant les esclaves, fourbus après un voyage de trois mois entassés sur un négrier, ressentir tant d'espoir en voyant les pirates tuer leurs maîtres... et finir dans une plantation ou dans la maison d'un riche acariâtre. Quelle horreur ! De loin, les anciens esclaves l'observaient avec attention, sans savoir qu'elle prenait leur défense.
« Donc, reprit Charlotte, ces hommes sont libres.
— Et ils mènent une vie de rêve, sur les mers. Tous n'ont pas cette chance. J'ai une esclave marron, dans une chambre... Je ne lui fais pas payer le loyer, elle me fait beaucoup trop de peine. Je n'ai jamais vu quelqu'un d'aussi sauvagement mutilé ! Son maître lui a coupé la main et y a enfoncé un crochet pour s'amuser, c'est absolument atroce.
— Immonde..., cracha Charlotte, horrifiée.
— Elle a été secourue par un Anglais qui l'a aidée à s'enfuir, ce que j'ai trouvé à peine compréhensible ! Son pays est le plus gros exportateur d'humains en Sierra Leone, et le voilà en train de sauver des esclaves... Ils dorment dans la même chambre.
— Même lui ? Un homme, quand même...
— Il est étrange. Sa peau... Je préfère ne pas le laisser seul, il claquerait entre mes doigts. »
Charlotte rit doucement, habituée aux plaisanteries morbides de son équipage, puis songea que ce n'était pas amusant pour un shilling. Ce pauvre bougre avait certainement vogué au hasard jusque dans les Antilles pour sauver une esclave, et sa mort probable n'avait rien de drôle. Je suis fatiguée...
« J'espère qu'il n'a rien attrapé de mauvais, la tuberculose est une belle saleté ! Heureusement que personne ne l'a sur notre navire !
— Il ne tousse pas, dort plutôt bien, mais il est... Oh, et puis, vous savez quoi ? Allez les voir, tous les deux !
— Moi ? s'étonna Charlotte, anxieuse même si elle mourait d'envie de les rencontrer. Pourquoi, est-ce que je peux leur apporter quelque chose ?
— Évidemment ! Si votre navire accueille des femmes, elle pourrait tout-à-fait avoir une nouvelle vie grâce à vous. Suivez-moi, ils sont juste au-dessus. »
Charlotte siffla son eau de coco d'un seul trait et se leva, sentant nettement le silence se faire autour d'elle.
« Au fait, dit la tenancière en la menant devant une volée d'escaliers, je m'appelle Mary.
— Charlotte, enchantée.
— Elle n'a pas osé me dire son nom, et l'autre ne parle pas vraiment non plus, désolée par avance. Il va falloir gagner leur confiance, si tant est qu'il soit capable de s'exprimer. »
Charlotte hocha la tête et la suivit à l'étage, faisant craquer chaque marche au passage. Elle ne doutait pas de redonner confiance à la jeune femme, mais l'autre ? S'il refusait de lui adresser la parole, elle ne pourrait pas l'aider. Armand n'appréciait pas les marins louches et silencieux, même s'il passait souvent pour l'un d'entre eux. Il ne sait pas comment se comporter, des fois. Son frère jumeau avait le chic pour regarder dans le vide, impassible, au milieu d'une joyeuse beuverie. Elle en soupçonnait la raison mais n'osait se l'avouer. C'est interdit, de toute façon.
Mary frappa à la porte de l'une des chambres et répéta plusieurs fois son nom.
« Ils sont froussards, chuchota-t-elle avant de s'adresser à nouveau aux deux hors-la-loi. Laissez-moi entrer, j'ai quelqu'un de bien à vous présenter ! Ce n'est pas un piège ! »
La porte s'entrouvrit lentement et Charlotte recula d'un pas. Il ne faudrait pas que je les fasse flipper en leur sautant dessus, quand même. Le jeune homme qui leur avait ouvert retourna s'asseoir sur son lit. Ses cheveux châtain clair dégoulinaient en pagaille jusque sous ses épaules, bien plus bas que ceux d'Armand, encadrant un visage plus pâle que celui d'un mort. Il n'a jamais vu le soleil, ou quoi ? Charlotte ne comprenait pas comment quiconque pouvait avoir l'air aussi inquiétant... et familier à la fois. Je suis sûre que j'ai déjà vu ce type. Mais où ?
Cependant, elle oublia vite le jeune homme cadavérique en croisant le regard de la jeune esclave. Sa peau d'un brun plus sombre que les Jamaïcains de l'auberge était parsemée de petites taches roses, sans doute des marques de brûlures et de coups de fouet dont les plaies s'étaient mal refermées. Même si les traces de telles tortures choquaient Charlotte, elle s'en soucia bien moins en apercevant ce dont Mary lui avait parlé.
Sa main droite avait été sectionnée méthodiquement au niveau du poignet et un horrible crochet y était attaché. Est-ce que son maître a fait ça pour l'humilier ? Pour lui permettre d'attraper des objets malgré la mutilation ? Pour s'amuser ? Les dents serrées, Charlotte s'agenouilla devant elle et lui demanda d'une voix douce :
« Tu parles espagnol ? Français ? Anglais ?
— Anglais, répondit-elle d'une petite voix, avec un fort accent.
— Est-ce que tu sais faire des choses utiles ?
— Je peux... Je peux parler avec les autres Temnés et chanter. »
Charlotte fit la moue, indécise. Je ne sais pas qui sont les Temnés ni si ça pourra nous être utile, mais c'est toujours bien d'avoir une chanteuse. Si elle pouvait apprendre à crocheter des serrures de coffres avec sa nouvelle main, ce serait parfait ! Charlotte savait que les pirates ne seraient pas tendres avec une femme dont ils n'avaient pas spécialement peur à bord. Il fallait absolument qu'elle serve à quelque chose.
« Comment tu t'appelles ?
— Kadi, je m'appelle Kadi, murmura-t-elle avec un léger sourire.
— Contente de te rencontrer, Kadi, moi c'est Charlotte.
— Charlotte ! » s'exclama soudain le jeune homme.
Elle se tourna vers lui, inquiète. Est-ce qu'il a travaillé pour Fuentes ou Matthews ? Est-ce qu'il espionne Armand ? Malgré sa première impression fugace, Charlotte ne reconnaissait pas ces yeux presque vides, cette bouche en cœur et ce front légèrement trop grand. Elle se méfiait, et sans doute à raison. Personne ne pouvait l'appeler par son prénom en-dehors de l'équipage et de ses ennemis !
« Lottie, c'est vraiment toi ! »
Charlotte écarquilla les yeux, tétanisée de stupeur. C'est... c'est... ?
« On s'est connus dans la maison pour jeunes défavorisés de Londres, c'est bien ça ? Je ne vois pas qui tu es, on en est partis à quatorze ans...
— Mais enfin, c'est moi, Tobias ! »
Quoi ? Les yeux de Charlotte s'emplirent d'une lueur désespérée. Non, pas lui, pas avec une telle apparence... Le si gentil Tobias n'était plus que l'ombre de lui-même. Le garçon un peu trop curieux et vif avant disparu. Armand ne s'en remettrait jamais, s'il le voyait dans cet état. Je dois absolument les empêcher de se croiser.
« Est-ce que tu es venue avec Armand ? lui demanda-t-il, réduisant tous ses espoirs en poussière.
— Oui, mais je ne sais pas où il est. Quelque part à Nassau...
— Je vais faire le tour des auberges. » décida-t-il en fuyant presque la chambre.
Charlotte serra les poings, clouée sur place. C'est pas vrai... Toutes ces années à le protéger et à l'aider à oublier Tobias, et voilà le travail... Kadi la regardait avec effarement.
« Tu le connais ? » lui demanda-t-elle.
Au milieu du brouhaha qui saturait sa cervelle, Charlotte ressentit une pointe de joie : Kadi se croyait déjà chez elle dans l'équipage du capitaine Armand et participait à la conversation. Mary semblait également attendre une réponse de sa part.
« Tobias faisait partie du foyer pour orphelins où j'ai vécu avec mon frère jumeau. Il ne ressemblait pas du tout à ça ! Beaucoup plus petit, avec les joues roses...
— Il s'est transformé en homme, dit Kadi pour la rassurer.
— Mais il est tellement pâle ! Ce n'est pas normal du tout, ça !
— Vous vous ressemblez tous, je ne vois pas la différence. » soupira-t-elle en haussant les épaules.
Charlotte ne put s'empêcher de rire.
« Ce sera encore pire quand tu verras mon frère ! On a souvent échangé nos vêtements sur les navires marchands pour ne pas faire le même travail tous les jours...
— J'aurais aimé pouvoir faire ça, moi aussi. »
Kadi fit tourner devant ses grands yeux tristes le crochet qui lui servait de main. La pauvre... Je lui demanderai ce qu'il lui est arrivé, si elle veut bien me le raconter un jour. De quel pays venait-elle ? Où était le reste de sa famille ? Que lui avait-on fait subir, et est-ce que quelqu'un la recherchait ? Je la protègerai quoi qu'il en coûte, même si Matthews lui-même est à ses trousses, mais je préfère être prévenue.
Charlotte invita Kadi à quitter l'auberge avec elle pour lui montrer le HSM Jolly. L'esclave prit un maigre baluchon contenant un morceau de pain et des linges divers et salua Mary une dernière fois.
« Merci d'avoir pris soin d'elle, dit Charlotte en lui serrant la main. J'espère revenir un jour pour vous dire que tout s'est bien passé.
— J'y compte bien ! Et au fait, ça fera deux pièces de huit pour l'eau de coco. »
Charlotte grogna quelque chose d'indistinct en sortant la somme de sa poche. Décidément, Mary savait s'y prendre pour gagner sa vie.
« Rusée ! conclut Charlotte avec un sourire en coin.
— Toujours. C'est le seul moyen de survivre, ici, ne l'oubliez pas. »
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