21 jours avant.

Putain, putain, putain.

Ca défonce les cuisses bordel de merde.

— Allez Evan ! Zach me hurle carrément dessus, tu peux le faire, vas à 19 km/h ! VAS-Y BEBE TU PEUX LE FAIRE!

Je continue de courir malgré que la douleur à l'arrière de mes cuisses m'empêche de me concentrer et que je n'arrive même plus à respirer correctement.

— MERDE J'AI MAL ! je crie.

Je m'arrête enfin, j'ai la tête qui tourne et j'ai vraiment, vraiment, vraiment mal aux jambes. Alors je place ma tête dans le creux de mes mains et je respire l'air frais alors que Zach commence à s'énerver contre moi.

— Je peux savoir pourquoi tu t'arrêtes ? il hurle, t'étais presque à 17 km/h !

— Zach, c'est pas la fin du monde.

— Non, il roule des yeux, mais si tu ne t'entraînes pas assez tu ne pourras jamais être préparée à ton premier marathon !

— C'est dans trois semaines, j'ai le temps ! je souffle, Et puis franchement chéri, que je mettes deux heures ou trois heures à finir la course, ce sera pareil.

— Je veux juste que tu sois une des premières, il me sourit faiblement.

— Tu me saoules.

— Tu m'aimes, il me sourit.

...

Dans trois semaines, je vais courir mon premier marathon, c'est Zach qui m'a poussé à le faire, c'est lui qui m'entraîne tous les jours pour que je sois la meilleure, c'est lui qui m'oblige à me surpasser, à faire un kilomètre de plus à chaque course, à toujours aller plus vite, il m'oblige à donner le meilleur de moi-même.

La relation qu'on entretient est assez particulière, généralement les gens dans la rue nous prennent pour un entraîneur et son élève, et rarement pour un couple. Mais c'est ce que j'aime justement, cette compétition constante entre nous, cette envie de battre l'autre tout en l'aidant du plus profond de son âme à s'améliorer.

— Tu veux aller manger à Macdo ? Zach me sort de mes pensées, non je déconne, j'ai pas fait deux heures de musculation ce matin pour aller bouffer de la merde ce midi, il rigole.

Je prend sa main en riant et nous nous apprêtons à sortir de la salle de sport.

— C'est pas drôle Zach, une voix lâche derrière nous.

Nous nous retournons simultanément et apercevons Kayden, le meilleur ennemi de Zach.

— Au moins ça fait rire ma copine, Zach lui fait un doigt d'honneur, connard, il crache.

— Zach ! je lache.

— Ah c'est ta copine ? Elle m'a pourtant dit qu'elle était célibataire quand je l'ai baisé dans les vestiaires, Kayden sourit.

J'entrouvre mes lèvres et prend le bras de Zach, celui ci est brûlant, je sens ses muscles se contractés sous son t-shirt et je comprend qu'il va le frapper, et croyez moi ou non mais il ne vaut mieux pas être le punching ball de Zach.

— On s'en va, il en vaut pas la peine, je chuchote.

Kayden acquiesce et se retourne, un sourire triomphant sur son visage et part vers les machines.

— En attendant Kayden, la voix de Zach est dure, c'est pas moi qui ai laissé mourir ma copine parce que j'étais saoul.

Oh. Kayden se retourne et fout une droite à Zach.

— Non ! je crie, Zach, oh mon dieu.

Il se relève et opte pour un sourire en coin en guise de réponse, ça va mal se passer...

— Ca fait mal, hein ? Kayden hurle, sale fils de pute !

Zach lance son genou dans les parties sensibles de Kayden, manquant de le faire tomber par terre.

— Ca c'est pour te rappeler que ma copine ne couchera jamais avec toi, encore moins si t'as perdu tes couilles lors d'une baston contre moi !

Kayden a la main sur son entrejambe et il regarde mon petit copain, les yeux remplis de rage.

— On se casse, Zach déclare rapidement.

...

— T'as pas trop mal ?

— J'ai l'habitude bébé.

— Je sais, je chuchote.

Je suis entrain de soigner Zach, Kayden ne l'a pas raté, l'arcade de mon copain est en sang. Je me concentre sur la blessure pendant que « le grand blessé » parsème mon avant bras de baisers brûlants.

— Tu sais que je t'aime bébé.

— Ouais je le sais, je mord ma lèvre inférieur, concentrée, mais laisse moi faire et arrête de bouger s'il te plaît.

Il se met à ricaner et je le regarde surprise.

— Quoi ?

— Tu m'as mis un vent.

— Pourquoi ? je hausse un sourcil.

— Laisse tomber, il rigole et immédiatement je souris.

merde il est trop beau

Je finis de désinfecter l'entaille et le regarde dans les yeux.

— Il s'est passé quoi pour que Kayden et toi vous détestiez ? Je veux dire, je passe ma main sur ma nuque, si Kayden est un connard avec nous, il l'a d'abord été avec toi donc pourquoi ?

— Evan, il réfléchit et se gratte la nuque, tu sais parfois les gens ne s'aiment pas pour aucune bonne raison, c'est juste...physique, tu vois ?

— j'esquisse un sourire, je ne te crois pas.

— Tu m'aimes quand même ?

— Un jour tu m'expliqueras ?

— Ouais.

— Alors oui je vous aime monsieur Parker.

Il m'embrasse et doux jésus ce que j'aime quand il m'embrasse.

...

Je suis réveillée par un bruit de sonnette, qui peut sonner à neuf heures du matin chez Zach, j'ouvre les yeux et pose ma main sur le torse chaud de l'homme près de moi.

— Hey Zach, je lui murmure à l'oreille, bébé réveilles toi.

Il se met à grogner mais ne bouge pas d'un poil, me faisant soupirer.

Je me lève alors et me dirige vers la porte d'entrée, toujours sous les bruits incessants de sonnettes provoqués par la personne derrière la porte.

— Ouvres connard ! j'entend.

J'ouvre doucement la porte comme par peur de ce qui pourrait se trouver derrière. J'analyse lentement l'homme se tenant devant moi, c'est Kayden et il a l'air... plutôt énervé.

— Que me vaux ton passage ? je lui offre mon plus beau sourire.

— Je dois parler à ton mec, il me pousse et rentre, il est où cet enculé ?

Je lui attrape le bras et le fait par la même occasion se retourner vers moi.

— Qu'est-ce-que tu veux Kayden ?

— Je te laisse deviner chérie, il me lance un regard joueur.

— Ne m'appelle pas comme ça, je ne suis pas ta copine.

— C'est Zach qui t'a dit que tu lui appartenais ? Parce qu'il l'a aussi dit à pas mal d'autres filles tu sais...

— Je répète ma question Kayden, je suis plus sèche tout d'un coup, qu'est-ce-que tu veux ?

— Il me regarde puis passe sa main dans ses cheveux bruns, je repasserais.

Et c'est sur ces mots qu'il sort de l'appartement me laissant, comment dire ça, perplexe ?

Je rejoins Zach dans la chambre, il est assis sur le lit et feuillette un carnet.

— Zach ? il lève ses yeux pour les poser sur moi.

— C'était qui ?

bonjour à toi aussi.

— Kayden.

— Merde, euh, il semble à la fois confus et mal, je dois y aller, je suis désolé bébé.

Il se lève et commence à s'habiller rapidement, il sort de la chambre et je le suis.

— On se voit demain à la salle hein? il enfile son t-shirt me coupant de la vue sur son magnifique torse musclé.

— Ouais j'imagine.

Il embrasse mon front et attrape les clés de sa voiture.

— Ne t'inquiètes pas pour moi, j'ai juste des choses à régler.

— Fais attention Zach.

— Il plante ses yeux dans les miens et murmure, je t'aime.

— Moi aussi je t'aime.

*point de vue omniscient*

Zach s'avançait méfiant dans la ruelle manquant deux ou trois fois de tomber à cause des bouteilles de bière vides s'étalant sur le sol. Il s'arrêta enfin devant la porte numéro 283, il souleva alors le paillasson et y déposa un petit carnet, enveloppé dans une enveloppe en papier kraft jaunie sur laquelle était marquée d'une écriture en pattes de mouches : Olivia Schmidt, lettres à Kayden.