IV - SONNY - Père et fils

PAPA...

ERREUR... INSTABILITÉ SYSTÈME... ERREUR... INSTABILITÉ SYSTÈME...

Une barrière rougeâtre se dressa entre Sonny et David. L'androïde savait de quoi il s'agissait. Son processeur était envahi par les émotions du jeune androïde et, bientôt, la barrière se détruirait. Les barrières de son esprit se détruiraient et il deviendrait un déviant.

David ouvrit la portière de sa voiture et lança un regard ému à celui qu'il avait considéré comme son fils ces dernières semaines. Face à lui, Sonny distinguait à peine sa silhouette derrière les messages d'erreur qui s'accumulaient sur la muraille infernale qui les séparait.

PAPA... PAPA !

"Papa !", lança-t-il dans un cri de désespoir tandis que la barrière éclata en morceaux qui disparurent rapidement dans le paysage désert de l'aire d'autoroute.

"Papa, ne pars pas !"

L'androïde, désormais libéré des restrictions de son processeur, se lança en direction de la voiture. Il enroula ses bras autour de la taille de David et s'agrippa fermement à ce père qu'il ne voulait pas perdre.

"Ne m'abandonne pas, je t'en supplie !"

Sa voix se noyait dans les plis du blouson noir de David. L'androïde comprit qu'il ressentait une émotion inédite. La peur. Il était effrayé à l'idée de perdre David, à l'idée de se retrouver seul sur cette route déserte. Pire encore, il était effrayé de se retrouver seul dans cette ville remplie d'êtres humains hostiles et d'androïdes dociles.

"Sonny, ta mère ne te laissera jamais rentrer à la maison", lui répondit l'homme d'une voix résignée. "Je ne peux pas te ramener avec moi."

"Alors partons ailleurs ! Ne rentrons pas à la maison !"

Sonny se rendit compte à cet instant qu'il ne ressentait plus d'affection particulière à l'égard de celle qu'il avait appelé maman jusque-là. Son processeur lui avait dicté d'aimer cette femme et de la considérer comme sa génitrice mais son processeur ne le guidait plus. Désormais il ressentait une certaine animosité envers elle. Il lui en voulait de ne pas l'avoir aimé malgré tous ses efforts et d'avoir forcé son mari à l'abandonner au milieu de nulle part en cette nuit glaciale.

David se saisit délicatement du visage de son fils et le souleva pour croiser son regard.

"Nous passerons la nuit à l'hôtel", conclut son père. "Et demain, j'irai parler à Claire. Seul. Pour tenter de la convaincre de te garder."

"Et si elle refuse ?"

"Je n'accepterai pas de refus", scanda-t-il d'une voix convaincue. "Nous avons décidé de t'adopter et tu es notre responsabilité à présent. Que ça lui plaise ou non. Maintenant, monte en voiture. Il faut qu'on trouve un hôtel encore ouvert."

Sonny s'exécuta sans broncher, le coeur léger. Après avoir bouclé sa ceinture, l'androïde se rendit compte de ce qu'il venait de faire : il était devenu un déviant. Il n'analyserait plus le moindre élément qui lui faisait face, il ne prendrait plus de décisions basées uniquement sur le bonheur de ses parents, il pourrait apprécier la vie et découvrir qui il était réellement. Sonny était vivant. Il était libre.

///

Après avoir roulé une dizaine de minutes à peine, David dut stopper sa voiture à l'entrée de la ville. Une file de véhicules le devançaient qui semblaient rebrousser chemin les unes après les autres.

"Sûrement un accident", supposa-t-il. "Ça fait longtemps que je n'en ai pas vu un. Depuis l'arrivée des voitures à conduite automatique en fait."

Un sentiment de curiosité s'invita dans l'esprit de Sonny. Encore une émotion nouvelle pour lui. Mais il voulut la satisfaire alors il rechercha des informations sur les voitures automatiques.

VOITURES À CONDUITE AUTOMATIQUE. PREMIÈRE MISE SUR LE MARCHÉ EN 2026. LES VOITURES À CONDUITE AUTOMATIQUE PERMETTENT AUX CONDUCTEURS.TRICES DE VOYAGER EN TOUTE SÉCURITÉ SANS SE SOUCIER DE LA ROUTE. RÉDUCTION DU NOMBRE D'ACCIDENTS DE 1045% DEPUIS 2027. AUCUN ACCIDENT RÉPERTORIÉ AUX ÉTATS-UNIS CETTE ANNÉE.

"Papa, je ne crois pas que ce soit un accident."

La remarque de Sonny sembla semer le doute dans l'esprit de son père. Ses sourcils s'abaissèrent et il observa devant lui pour essayer de distinguer quelque chose. Ses yeux s'ouvrirent bientôt en grand sous l'effet de la surprise.

"Des militaires ? Mais qu'est-ce qu'ils font ici ?", s'interrogea-t-il en lançant un regard à Sonny.

L'androïde voulut aider son père à résoudre ce mystère.

RECHERCHE... MILITAIRES À LA SORTIE DE DETROIT - 11 NOVEMBRE 2038...

La réponse arriva rapidement sous la forme d'un flot d'articles de presse, d'extraits de journaux télévisés ou de discours présidentiels. Mais Sonny reconstitua rapidement le puzzle et comprit ce qui se passait.

"Papa... Il faut faire demi-tour."

"Ne t'inquiètes pas, Sonny. Les militaires sont impressionnants mais ils sont là pour nous aider."

Une triste ironie du sort vint cependant confirmer les inquiétudes de Sonny. Un militaire extirpa une androïde d'une voiture située à quelques mètres seulement de la leur. Il la lâcha pour agripper fermement son arme de ses deux mains et la pointer en plein sur le visage de l'androïde AP-400. Une assistante domestique.

"C'est une déviante !", aboya l'homme à ses collègues sous le regard effrayé de celle qui lui faisait face.

"S'il vous plaît ! C'est sûrement une erreur !", le supplia sa propriétaire en s'interposant entre l'assaillant et sa victime. "Isis est à mes côtés depuis des années. Elle ne ferait jamais de mal à personne."

"Écartez-vous, madame, et laissez-nous faire notre travail", lui lança le militaire. "La situation à Detroit a changé et je ne peux pas la laisser partir."

"Mais la présidente Warren a annoncé un cessez-le-feu ! Vous n'avez pas le droit !"

"La présidente Warren n'est pas ici. Alors écartez-vous, madame !"

Le ton montait à mesure que la patience du militaire s'amenuisait. Sonny ne pouvait s'empêcher de le scanner dans l'espoir de détecter de la compassion de la part de cette brute armée. Mais il n'en était rien. L'homme était déterminé à tuer l'androïde et ne comptait pas se laisser faire par la femme qui s'y opposait. Une parole de plus et la situation allait dégénérer.

"Papa, il faut qu'on s'en aille !"

Cette fois, Sonny suppliait son père. David le comprit d'un simple regard en direction de son fils.

"Véhicule, demi-tour !"

La voiture redémarra et engagea la manœuvre. Mais pas assez rapidement pour échapper à la scène qui se jouait face à eux.

"Laissez-la tranquille !"

La voix de la femme envahit le silence de la nuit. Mais le militaire se saisit de son bras et, d'un geste, la dégagea de sa ligne de tir. L'instant d'après les balles volèrent. Quatre d'entre elles allèrent se loger dans le corps de l'androïde et une autre la percuta en plein visage. L'assistante domestique s'écrasa au sol sous les cris éplorés de sa propriétaire.

La voiture acheva sa manœuvre et s'éloigna de la scène de crime.

Les minutes suivantes passèrent dans un silence pesant. David se contenta d'indiquer l'itinéraire à la voiture. Ils iraient se cacher dans la cabane au bord du lac Belleville, que David louait avec trois amis pour y passer certains week-ends. Après cela, plus personne ne prononça un mot pendant un long moment. Sonny était sous le choc de l'exécution de l'androïde et, à en juger par son visage crispé, David était parcouru des mêmes émotions.

Avant de dévier, Sonny n'aurait certainement rien ressenti face à cette exécution. Son processeur aurait simplement emmagasiné le souvenir de cet événement et l'aurait froidement classé dans sa mémoire. Mais désormais, il ne pouvait plus se sortir l'image de la tête. La détermination dans le regard du militaire. L'effroi dans les yeux de l'androïde. La balle percutant sa joue gauche et lui retirant presque instantanément tout souffle de vie. Tout cela défilait en boucle dans l'esprit de Sonny.

"Fils, il va falloir que tu m'expliques ce qui se passe. Tu le sais, n'est-ce pas ?"

Le regard de David ne lâchait plus le visage fermé de Sonny. L'androïde voulait faire preuve d'honnêteté envers son père et ne pouvait pas lui cacher la vérité plus longtemps.

"Les androïdes se sont révoltés à Detroit. Jericho a pris la ville en marchant sur Hart Plaza et la présidente Warren a décidé un cessez-le-feu et une évacuation immédiate de tous les humains."

David sembla tomber des nues. Ses yeux étaient écarquillés et sa bouche entrouverte sous le choc de cette annonce. Sonny ne doutait pas de la sympathie de son père pour les androïdes mais, désormais, leurs deux espèces étaient en conflit. Et malgré les annonces de la présidente, Sonny savait bien que ce conflit allait faire des victimes dans les deux camps. L'exécution de l'androïde par le militaire en était la preuve.

"Papa, ce n'est pas tout..."

"Dis-moi, mon fils", répondit David en se saisissant de la main de Sonny dans un geste rempli d'affection.

"Quand tu as voulu m'abandonner à la station essence..." Les mots ne voulaient pas sortir de la bouche de l'enfant. Il craignait de rompre le lien d'affection qui le liait à son père et de se retrouver seul à nouveau. "Pour te retenir, j'ai dû..."

"Tu es devenue un déviant", conclut son père à sa place en serrant un peu plus fort sa main. "Je l'ai ressenti, Sonny. Quelque chose a changé en toi à ce moment-là."

"Tu m'en veux ?"

"Oh Sonny..." Les yeux de David s'embuèrent de larmes et sa voix se fit chevrotante. "Bien sûr que non. Quand tu m'as pris dans tes bras, j'ai eu l'impression que tu étais enfin toi-même, que je te rencontrais pour la première fois."

"Comment ça ?"

"Un enfant ne devrait pas s'inquiéter du bien-être de ses parents. Ce n'est pas dans l'ordre normal des choses, Sonny. Et toi, tu ne faisais que ça. Tu voulais tellement nous rendre heureux que j'en étais triste pour toi. Alors que ce soir..."

"Ce soir, j'ai pensé à moi."

"Oui, Sonny. Ce soir, tu as pensé à toi. Et ça m'a rendu tellement heureux et fier."

La main de David glissa sur la joue de son fils dans un geste de tendresse. Sonny s'en saisit doucement de ses deux mains qui parvenaient à peine à entourer celle de son père. Tout comme son père, elle semblait plus âgée que son âge réel. Le temps et les épreuves traversées avaient marqué chaque trait de David. Mais ils l'avaient aussi rendu plus solide face à la vie. Sonny se sentait en sécurité à ses côtés.

"Destination atteinte dans deux minutes", les informa la voiture, mettant fin au moment de tendresse qu'ils avaient partagés.

///

"Bienvenue chez nous, Sonny", s'exclama David d'un air soulagé.

Le garçon faisait face à la grande cabane derrière laquelle s'étendait à perte de vue l'immense lac Belleville. A peine éclairée par les phares de la voiture, celle-ci parut aux yeux de Sonny tout aussi solide que son père. Sa structure était composée d'énormes rondins de Douglas brut qui semblaient inébranlables et s'imposaient fièrement face aux immenses sapins qui l'entouraient.

"Je vais allumer le compteur électrique", indiqua David en contournant l'habitation. "On sera bien ici, tu verras. Demain j'irai faire quelques courses et après ça, on pourra aller pêcher dans le lac si tu veux. Il y a plein de poissons à cette période de l'année."

Tout en pointant la lampe torche de son téléphone en direction d'une trappe construite sur la façade ouest de la cabane, David continua de vanter les charmes des lieux et des activités qu'ils pourraient faire ensemble. Selon lui, l'air des grands espaces était bénéfique pour la santé. Il commença à énumérer tous ses bienfaits avant de s'arrêter d'une voix gênée en s'apercevant qu'il s'adressait à un androïde qui n'en avait que faire de l'air qu'il ne respirait pas. Mais cette gêne se dissipa à l'instant où il activa le compteur électrique. Toutes les ampoules à l'intérieur de la bâtisse s'illuminèrent comme un phare dans la nuit noire. La cabane lui parut d'autant plus impressionnante désormais.

"Tu peux entrer si tu veux", lui proposa son père. "Moi, je vais rester là et appeler Claire pour voir comment elle va. Avec toutes ces histoires de révolte des androïdes, je m'inquiète un peu pour elle."

David semblait mal à l'aise en parlant de son épouse. Mais Sonny se contenta de lui adresser un sourire avant de courir en direction de la cabane d'un pas surexcité. Il était impatient de découvrir leur nouvelle maison mais, surtout, il voulait faire comprendre à son père qu'il ne lui en voulait pas d'avoir décidé de l'abandonner.

A l'intérieur, Sonny arriva dans un grand salon aux meubles de bois brut, variant de différentes teintes de brun. Il n'en avait que faire de leur code couleur désormais, il se contenta de se satisfaire de la sensation de bien-être que la demeure lui procurait. Une immense cheminée de pierre trônait au fond de la pièce dans laquelle gisaient les cendres d'un feu éteint cinq jours auparavant. Sûrement lors de la venue d'un des amis dont David lui avait parlé. Le garçon observa le coin cuisine rudimentaire installé sur sa gauche avant de s'avancer jusqu'à une porte dans le fond de l'habitation. En l'ouvrant, il découvrit une grande chambre qui offrait une vue imprenable sur l'étendue d'eau à travers la grande baie vitrée qui préservait les lieux du froid extérieur. Une petite terrasse sur laquelle étaient entreposées une table et deux chaises de bois séparait la maison d'un chemin de pierre qui menait aux abords du lac. Le lieu dénotait avec tout ce qu'avait connu Sonny dans sa courte vie. La ville et ses longues rues étroites couvertes par les grands immeubles faisaient pâle figure face à ce lieu baigné de nature et de calme. L'androïde s'y sentait bien. Il n'aspirait désormais qu'à vivre ici en compagnie de son père. Mais il savait que la réalité était bien plus complexe et qu'elle les rattraperait tôt ou tard. David n'allait pas abandonner Claire. Et la révolte des androïdes finirait irrémédiablement par avoir un impact sur son existence.

"Tu pourras dormir dans la chambre", intervint David en franchissant le seuil de la porte. "C'est ici que dormait Samuel quand il nous accompagnait. Moi, je dormirai sur le canapé. Il est plus confortable qu'il n'y paraît."

David offrit un sourire amusé à son fils mais les craintes de Sonny semblaient ne pas vouloir s'échapper de son esprit. A commencer par la plus importante : l'appel que venait de passer son père.

"Tu as parlé à Claire alors ?"

"Non, son portable était éteint. C'est bizarre", indiqua-t-il avec une pointe d'inquiétude. "Elle est du genre à le garder constamment allumé jour et nuit. J'espère qu'elle va bien."

David se baissa pour retirer soigneusement ses chaussures mais il semblait préoccupé. Il tenait beaucoup à Claire et Sonny savait qu'il était la raison pour laquelle ils étaient désormais séparés l'un de l'autre.

"Je suis sûr qu'elle te rappellera, papa."

"Oui, certainement. C'est une nuit compliquée pour nous tous, elle me donnera des nouvelles demain. En attendant, je vais chercher quelques bûches et lancer un feu. Il fait un froid de canard là-dedans."

Sonny ne ressentait pas le froid mais il ne répondit rien. Son père avait besoin de s'occuper les mains et l'esprit. Entreprendre de démarrer un feu de cheminée était une activité parfaite pour dissiper son sentiment d'inquiétude. L'androïde se contenta donc d'entrer dans la chambre pour observer la vue sur le lac à travers le filtre nocturne de ses yeux. Il resta là un long moment, entre admiration et profonde inquiétude.

///

La journée du lendemain permit à Sonny d'oublier temporairement ses craintes face à l'avenir. Son père alla faire les courses tôt dans la matinée, alors que Sonny était encore en veille dans son espace interne. Tous deux passèrent ensuite le reste de la journée au bord du lac, David apprenant à son fils les rudiments de la pêche à la ligne. Sonny connaissait évidemment toutes ces informations et bien plus encore grâce à son processeur mais il préférait quand c'était son père qui les lui expliquait. Même si c'était souvent de manière plus ou moins exacte. Puis vint le moment de la pratique. Les bras mécaniques de Sonny n'étaient pas les plus adaptés pour le lancer de ligne mais il parvint tout de même, après de lourds efforts, à pêcher un petit crapet arlequin. La fierté l'avait inondé à cet instant, malgré la maigreur de sa prise comparée aux trois achigans à grande bouche pêchés par son aîné.

De retour à la cabane, David s'était chargé d'apprendre à Sonny comment vider et cuisiner les poissons. Lorsque vint la dégustation, Sonny poussa au maximum tous ses capteurs sensoriels pour savourer goulûment leurs prises.

"C'était délicieux", s'extasia le garçon en s'allongeant sur le canapé, au coin du reste de feu qui crépitait encore dans la cheminée.

A l'extérieur, la nuit était déjà tombé depuis une bonne heure et l'œil humain aurait été incapable d'y voir à dix mètres à la ronde.

"Je t'avais dit que ton père était le roi de la pêche", se vanta David.

"Et tu avais bien raison !"

Le père et le fils se lancèrent simultanément un sourire affectueux. Mais celui-ci disparut lorsque des phares apparurent au bout de la route de graviers qui séparait la cabane de l'axe principal.

"Qui c'est ?", s'inquiéta Sonny.

"Aucune idée." La crainte se lisait tout autant sur le visage de son père. "Fais-toi discret, je vais sortir voir."

Sonny s'enfonça un peu plus dans le canapé alors qu'une voiture arrivait désormais à quelques mètres à peine de la cabane. David n'attendit pas qu'elle soit à l'arrêt pour aller au devant de ses occupants. Il laissa la porte entrouverte derrière lui, ce qui permit à Sonny d'entendre son échange avec leurs mystérieux visiteurs.

"Qui êtes-vous ?", démarra son père d'une voix sèche et défensive.

"Excusez-moi, mon brave monsieur. Je croyais la cabane inoccupée, nous allons rebrousser chemin."

La voix était celle d'un vieil homme. Il avait un accent du sud du pays. Il devait avoir des origines texanes, supposa Sonny.

CAPTEURS THERMIQUES ACTIVÉS... ANALYSE...

Sonny repéra la présence du vieil homme, posté devant son pick-up encore chaud d'un long voyage. L'analyse thermique ne releva la présence d'aucun autre être vivant dans le véhicule. Quant au vieux texan, ni sa voix ni sa température corporelle n'indiquaient qu'il était particulièrement anxieux face à David. Cela inquiéta d'autant plus l'androïde. Après analyse approfondie, Sonny repéra du mouvement à l'arrière du véhicule. Mais une autre analyse thermique lui confirma que personne ne se trouvait dans le véhicule. Il supposa qu'il s'agissait de bêtes à sang froid, éventuellement des reptiles. Ou alors...

"Des androïdes ?", murmura l'androïde à lui-même en écarquillant les yeux.

"Vous êtes sur une propriété privée, monsieur", se défendit David d'une voix autoritaire alors que son opposant ne semblait pas décidé à bouger. "Vous devriez effectivement rebrousser chemin."

"C'est que...", démarra le texan avec un flegme inquiétant. "J'ai besoin de me reposer pour la nuit et je croyais cette cabane inhabitée, alors je me suis dit..."

"Elle est habitée pourtant."

Un message parvint soudain jusqu'à Sonny.

SOS... NOUS SOMMES CAPTIFS... AFFAIBLIS... SOS...

Cette fois, il ne faisait plus aucun doute qu'il s'agissait d'androïdes à l'arrière du véhicule. Ils étaient trois. Et ils étaient en danger.

"Je crois que nous allons pouvoir nous arranger", affirma l'inconnu.

Un cliquetis suivit son propos et le rythme cardiaque de David s'accéléra soudain. Sonny analysa le son et comprit rapidement l'inquiétude de son père. Un revolver. Plus exactement un Colt Delta Elite Gold Cup. L'androïde se leva du canapé d'un bond pour aller rejoindre son père.

Mais était-ce judicieux ? Ne valait-il mieux pas laisser David régler le problème seul ? Le temps sembla se figer tandis que Sonny analysait l'environnement qui l'entourait. L'homme tenait toujours son revolver pointé en direction du sol face à David qui ne bougeait plus d'un centimètre. Les androïdes dans le pick-up ne pouvaient rien faire contre leur kidnappeur. Et aucune autre personne n'était présente alentour.

Sonny devait faire un choix. Et vite.

QUE FAIRE ?

- ALLER AIDER DAVID (2 votes)

OU

- LE LAISSER RÉGLER LA SITUATION SEUL (1 vote)

À VOUS DE DÉCIDER...

(LE VOTE EST DÉSORMAIS CLOS)

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