J-11 : Busy Hollidays
Heyyy, ici Drac' ! Me voilà pour notre deuxième jour, aka l'incompréhension totale de l'auteur envers son propre os (je ne sais absolument pas ce que j'ai fait ici-)(comment qualifier cette chose ;-; ?). Donc on part sur un regroupement de ship dans un crossover BSD x Great Pretender (j'ai déjà dit à quel point j'aimais cette anime TwT ?), y'aura quelques références mais honnêtement si vous n'avez pas vu la série je pense que ça passe quand même. J'ai une seule chose à dire : LAURENT LOOCKING SMUG SUPREMACY. (Comme beaucoup de langues différentes sont présentes dans ce texte, seul le japonais et la français seront en français)(la logique haha).
Sur ce, bonne lecture !
Hollywood, Los Angeles, Californie, 8h
Étendu sur le lit de la chambre d'hôtel plongée dans la pénombre, Fukuzawa ouvrit lentement les yeux.
Légèrement hébété, il mit quelques secondes à analyser l'environnement inconnu dans lequel il se trouvait, puis sa mémoire finit par lui revenir : Hollywood, arrivé par le vol de 20h hier soir, suite n.113. Ce genre de petits détails ne changeait pas grand chose, mais il aimait pouvoir s'y raccrocher parfois. Quand on voyageait beaucoup, ça pouvait toujours aider.
Toujours allongé, il jeta un coup d'œil à l'horloge accrochée au mur, et jugea qu'il était suffisamment tard pour qu'il se lève. De toute façon, il était réveillé maintenant.
Il se redressa précautionneusement, soucieux de ne pas déranger l'homme qui dormait encore contre lui. Après un moment, il s'assit sur les draps, et jeta un coup d'œil à Mori. Enroulé dans les couvertures qui reposaient sur sa peau nu, il dormait à poing fermé, l'air étonnement détendu. Le gris fut assez surpris par cette vue dont il avait perdu l'habitude (le brun se levait généralement avant lui et ne dormait de toute façon pas tant que ça), mais finit par se laisser légèrement attendrir par son homme. Il mit cet étonnant relâchement sur le coup du décalage horaire. Son partenaire ne l'avait jamais très bien supporté.
Après un instant de contemplation, il se leva et sortit de la pièce en silence, fermant la porte derrière lui. Ils n'auraient aucune transaction à faire avant l'après-midi, il pouvait donc bien le laisser récupérer pour l'instant.
Il se dirigea en silence vers la salle de bain, et ressortit quelques minutes plus tard, vétu d'un pantalon noir et d'une chemise. Ce style occidentale n'était pas vraiment naturel pour lui, vu qu'il avait passé son enfance dans une famille japonaise très traditionnelle, mais il avait fini par s'y habituer en côtoyant son conjoint, qui trouvait qu'il était plus facile de se faire une place dans le métier en étant un minimum discret.
Une fois dans la cuisine, il se servit une tasse de café en baillant largement. Dehors, le jour pointait déjà bien le bout de son nez, et la journée s'annonçait tiède et ensoleillée malgré la saison. Voilà un temps qui ne respirait pas vraiment la période des fêtes de Noël.
Désireux de s'imprégner un peu de la vue, Fukuzawa s'approcha de la fenêtre, mais trébucha sur un sac de sport noit qui trainait par terre, et dont s'échappèrent plusieurs liasses de billets. Il soupira légèrement. Il avait pourtant bien dit à Mori de ranger leurs derniers gains histoire de ne pas les laisser à la vue de tous. Si quelqu'un tombait sur tout cet argent en liquide, leur couverture de couple de touristes venus passer Noël au soleil tomberait à l'eau.
Et pour l'un comme pour l'autre, ils avaient plutôt intérêt à cacher au monde leur carrière d'escrocs professionnels.
_____________
15h
L'après-midi était assez chaude, ce qui paraissait étrange pour la saison. Dehors, seuls de riches touristes en bermuda accompagnés de leurs familles vagabondaient dans les rues, arborant fièrement leurs chemises aux motifs exotiques sans avoir peur une seule seconde des clichés. Non, décidément, il était vraiment compliqué de se dire que Noël approchait à grand pas.
-Il est encore en retard.
Jetant un énième coup d’œil à son portable, Mori soupira. Décidément, Dazai et la ponctualité ne faisaient pas bon ménage. Voilà bien un bon quart-d'heure que Fukuzawa et lui attendaient devant leur voiture prête à partir sous un soleil de plomb, et leur jeune associé ne semblait pas décidé à pointer le bout de ses boucles brunes.
-Je t'en prie, détend toi un peu, Ôgai. Tu le connais, tu sais bien qu'il faut toujours qu'il arrive en retard pour se faire remarquer. Il va venir.
L'air à moitié convaincu, le brun offrit une moue boudeuse à Fukuzawa et détourna le regard vers la rue une nouvelle fois. En général, il faisait ça quand il était tendu, mais qu'il ne voulait pas qu'on le sache. Et s'il perdait aussi facilement ses nerfs, c'est parce qu'il n'était pas au mieux de sa forme. Depuis le temps qu'il le connaissait, le gris avait eu le temps d'apprendre à connaître ce genre de petites habitudes.
Il se souvenait très bien du jour où il avait rencontré l'homme qui deviendrait plus tard son conjoint. Son mentor, Natsume, avait décidé de lui présenter son deuxième élève afin que tous les deux puissent se lancer seuls dans le monde des escrocs. Ce jeune homme aux cheveux sombres et au regard violet extrêmement vide avait tout de suite attisé sa curiosité. Mais pour tout dire, le courant n'était pas très bien passé au début. L'attitude affreusement désinvolte et louche du jeune brun horripilait le gris au plus haut point. Seulement, l'attirance mutuelle qui s'était installée entre eux avait été aussi claire que cette aversion.
Pendant un temps, ils avaient entretenu d'étranges rapports. Ils travaillaient ensemble, couchaient souvent ensemble, mais il n'était pas rare que l'un d'eux décide sur un coup de tête de partir faire cavalier seul dans un autre pays sur une autre affaire, avant de revenir quelques mois plus tard. Et après un temps, cette dynamique impersonnelle avait fini par ne plus convenir à Fukuzawa. Même s'il ne voulait pas l'avouer, il avait fini par tomber réellement amoureux de l'autre escroc.
Alors un soir, juste après qu'ils ne se soient retrouvés pour leurs ébats nocturnes, il lui avait demandé de devenir son mari. L'autre lui avait lancé un regard surpris, haussant les sourcils, puis avait sourit légèrement, en murmurant un petit "c'est d'accord". Et depuis ce jour, même s'il y avait eu des hauts et des bas, ils ne s'étaient plus quittés.
Ils savaient tous les deux très bien qu'ils marchaient constamment sur la corde raide. Plumer des personnes riches et influentes était certes très lucratif, mais ça n'en était pas moins dangereux. La police, Interpole, les hommes de mains parfois virulent de leur " victimes"... Ils avaient déjà eu à surmonter pas mal de difficultés par le passé. Cependant, aussi longtemps qu'il pouvait rester aux côtés de l'homme qu'il aimait, Fukuzawa savait qu'il n'avait rien à craindre.
Mais plus le temps passait, plus il se demandait si son compagnon pensait vraiment la même chose. Il ne doutait pas de ses sentiments, bien sûr, seulement… Il avait toujours l'impression que quelque chose clochait chez Mori. Il était toujours si acharné et ne refusait jamais aucune tâche pour accomplir ses objectifs. Parfois, il avait vraiment l'impression que son travail était la chose qui importait le plus pour lui, peut-être même au delà de leur relation. Il ne savait pas d'où lui venait cet acharnement, mais cela l'inquiétait. Il en faisait souvent trop, au détriment de sa santé et de sa forme. Pourtant, même lui savait qu'il était toujours essentiel de prendre un peu de repos parfois.
Au finale, ils ne savaient pas grand chose de leurs deux passés, mis à part le fait qu'ils étaient tous les deux originaires de Yokohama, au Japon. Et le gris n'avait jamais essayé de lui demander quoi que ce soit. Il avait peut-être peur qu'il ne se renferme encore plus. Cependant, il voulait savoir. S'il pouvait faire quelque chose pour aider l'autre, alors il voulait être capable de le faire. Parfois, il voulait juste que l'autre lui parle.
Soucieux, le gris posa une main sur l'épaule du brun, comme une interrogation muette. Celui-ci se tourna lui lança un regard légèrement lasse :
-Qu'y a t-il ?
-Tu as mauvaise mine.
Mori soupira, sachant très bien où le sujet allait mener. Cela n'empêcha cependant pas l'autre de continuer :
-Tu sais que nous en avons déjà parlé. Tu dis souvent que les affaires sont les affaires, et que nous avons encore beaucoup de travail, mais tu sais tout aussi bien que moi que nous ne sommes pas dans le besoin immédiat. Si tu décidais de prendre une courte pause pour souffler un peu, je ne m'y opposerai pas… Ta santé compte plus que ça pour moi.
Le plus jeune resta un moment muet de surprise, observant le visage légèrement gêné de sa moitié. Son amant lui avait déjà tenu ce genre de discours auparavant, seulement il n'était jamais allé aussi loin dans les sentiments. Quelque part il était presque touché. Seulement, il ne voulait pas s'arrêter maintenant. Parce qu'il était profondément borné, mais aussi parce qu'il avait ses raisons qu'il ne voulait pas vraiment étaler. Il s'apprêtait à lui répondre quand soudain...
-Excusez-moi pour mon retard !
… Un Dazai plus bouclé que jamais déboula en trombe devant eux. "Comme toujours, super timing", pensa Fukuzawa avec un soupir lasse, pendant que Mori lui demandait avec un sourire glacial quel était cette-fois si la raison de son retard à une transaction importante.
Dazai Osamu. Un jeune escroc très prometteur qui était entré dans le métier depuis presque deux ans. Pour des raisons inconnues, Mori l'avait pris sous son aile à ses débuts et l'appelait toujours dès qu'il savait que son homme et lui auraient besoin de renfort pour appâter un gros gibier. Même s'ils ne s'entendaient pas toujours, leur travail était toujours efficace. Derrière ses apparences de jeune homme désinvolte et blagueur qui semblait vouer une étrange passion pour le suicide, il était en réalité un futur escroc professionnel doté d'un génie rare. Avec son jeune partenaire (ou amant, difficile à dire) Nakahara Chuuya, le duo était toujours un bon soutien à qui faire appel.
Oubliant un peu sa mauvaise humeur en se disant qu'il avait au moins réussi à esquiver un sujet épineux avec le gris, Mori se dirigea vers la voiture, récupérant sa valise au passage, et leur lança :
-Bien, messieurs, il est temps d'aller faire affaires.
_____________
16h
-как приятно видеть вас снова, господа.
-все удовольствие наше, мистер федя.
Un large sourire dessiné sur ses lèvres fines, Fyodor Dostoïevski salua Mori et lui tendit une main pâle, que l'autre sera en lui offrant le même sourire étrange.
Sous la lumière tamisée du hangar dans lequel leur petite réunion avait lieu, Fukuzawa se dit que la capacité de son mari à manier aussi bien les langues le surprendrait toujours. Il peinait déjà à mener une conversation en anglais, alors que l'autre pouvait parler couramment au moins une dizaine de langue, dont le russe, l'allemand et le français. L'avoir avec lui pour faire affaire était vraiment une bonne chose, surtout pour faire affaire avec un homme si particulier.
Fyodor Dostoïevski. Le PDG d'une entreprise russe assez influente sur le marché international, du moins officiellement. Derrière le rideau, peu de leurs activités étaient en réalité légales. Entre fraudes fiscales (ce qui était finalement une norme dans le milieu, soyons honnêtes), corruptions, trafics et prostitution, ce n'était pas braiment le type d'homme à qui on pouvait se frotter. La présence de ses gardes du corps derrière lui en témoignait suffisamment bien. Seulement, l'occasion de lui soutirer une somme d'argent conséquente était bien trop belle. Et de plus, il avait bien un point faible.
Alors que l'attention du russe était tournée vers Mori et la valise qu'il tenait à la main, le point faible en question décida qu'il en avait assez d'être ignoré. En s'approchant d'une démarche féline, Chuuya saisit le bras du russe et le serra contre lui, en murmurant d'un ton plaintif :
-Boss, il fait si froid ici. Dépêchons nous de finir ça pour pouvoir rentrer à la résidence, histoire que l'on puisse s'amuser un peu~
Nakahara Chuuya. Le partenaire attitré de Dazai, et dans ce cas précis, leur meilleur atout pour tromper la méfiance de leur cible. Après tout, celui-ci avait toujours eu un faible pour les roux. Et le fait d'avoir fait s'infiltrer leur associé chez l'ennemi en temps qu'escorte avait vraiment été une idée de génie. De son temps, c'était Mori qui se chargeait de se genres de tâches épineuses, mais il estimait je cite "avoir passé l'âge de jouer les escort". Le rouquin n'appréciait pas particulièrement ce genre de tâches ingrates, mais il s'y collait tout de même sans protester. Après tout, il était vraiment bon acteur.
Fyodor sourit et posa une main sur la joue du plus petit, avant de murmurer d'une voix douce :
-Ne t'inquiète pas дорогой, je n'en ai pas pour longtemps.
Dazai se crispa légèrement devant ce geste si familier, et Fukuzawa put jurer qu'il avait vu Chuuya lui lancer un regard triomphant. La qualité exceptionnelle de son jeux d'acteur aujourd'hui n'était donc pas un hasard. Malgré leur relation ambiguë, il semblait prendre un malin plaisir à être celui qui faisait tourner l'autre en bourrique cette fois.
Échangeant un signe de tête avec son mari qui vint se placer près de lui, Mori posa la valise sur la table et l'ouvrit, dévoilant son contenu au russe. À l'intérieur, il y avait un paquet de forme rectangulaire, enveloppé dans du papier. Voilà donc quel était l'objet de leur vente : un portrait perdu du peintre Constantin Makovski, estimé à plus de 30 millions de dollars. Enfin du moins, une imitation parfaite du véritable tableau. Le temps qu'il ne se rende compte de la supercherie, ils seraient tous les quatre déjà loin avec l'argent.
Le mafieux tendit la main vers l'objet, l'air fasciné, mais l'autre referma la valise, et lui lança avec un sourire narquois :
-сначала деньги, а потом картина, очень дорого.
À contrecœur, Fyodor recula, jetant un regard noir au plus âgé, ce qui fit se raidir légèrement Fukuzawa. Si les choses tournaient mal pour eux, se serait à lui de leur garantir la fuite à tous les quatre. C'est bien dans ces moments là que son expérience d'ancien garde du corps était utile.
Le russe oboya un ordre à l'un de ses gardes du corps, qui lui tendit une seconde valise. Avec un brin d'impatience, il la posa à son tour sur la table, et l'ouvrit, dévoilant une grande quantité de liasse de billets. Dazai qui était resté en retrait, lâcha un sourire satisfait à cette vue, et Mori lança d'un ton ironique :
-So, can we recount ?
Le gris soupira, et le roux leva les yeux au ciel. Le comportement profondément immature de leurs hommes respectifs allait leur attirer des ennuis un jour, c'était certain.
L'échange de valise se fit dans un parfait silence. Mais alors que le mafieux s'apprêtait à dire quelque chose, Fukuzawa perçut un cliquetis terriblement familier à l'extérieur du hangar. Tous ses sens en alerte, il eu juste le temps de lancer un coup d'oeil à Dazai et de pousser Mori au sol avant que la pièce ne soit envahie par les détonations des coups de feux.
En une seconde seulement, leur monde se changea en chaos. Les balles fusèrent de tous les côtés, perçant les cloisons du hangars, et fauchant les deux gardes du corps au passage, les deux seules personnes à ne pas avoir réagi assez vite. Impossible de se sortir de là tant que leurs assaillants continuaient de tirer. Légèrement paniqué, !e gris jeta un regard autour de lui dans la mesure du possible pour vérifier si tout le monde allait bien : Dazai avait réussi à se glisser derrière une vieille étagère à la hâte, Chuuya était étendu derrière le bureau près de Fyofor, et Mori était toujours à moitié sous lui, se couvrant les oreilles pour couvrer le bruit.
Soudainement, tout s'arrêta. Même sans le bruit, leurs oreilles sifflaient toujours. Mais avant que quiconque ne puisse réagir, un groupe d'hommes armés entra à la hâte dans la pièce, mettant les survivants en joue. Ceux si se redressèrent lentement, conscients du danger, et levèrent les mains en signe de soumission. Personne ne comprenait ce qu'il était en train. Soudain, une voix se fit entendre, et un homme sortit de la pénombre :
-Well well well well well~ Let me get a look at this bunch of assholes now.
Une cigarette dans la bouche et un berreta à la ceinture, Francis Scott Fitzgerald s'avança vers eux d'un pas tranquille, un sourire profondément satisfait collé aux lèvres. Les quatre escrocs frémirent. Ils auraient dû se douter que cela ne pouvait être que son œuvre.
Ils avaient rencontré cet homme d'affaire excentrique et bourré d'ego en Alabama, six mois plus tôt. Et pour être honnête, couler l'un de ses casino clandestin et rafler la mise avait été assez facile et lucratif. Seulement, ils auraient du prévoir que l'autre homme était si fier et rancunier qu'il ferait tout pour les retrouver. Et Dieu savait qu'il en avait les moyens.
En voyant le visages décomposés des quatre hommes, il sourit encore plus largement.
-Not so proud now, are we, gentleman ? You really didn't expect me to go after you after what you-
-Okay Okay, can we calm down a little here ?
Francis se retourna, l'air outré d'avoir été ainsi interrompu, et se rendit compte que Fyodor s'était complètement relevé, l'air extrêmement confiant, sous le regard horrifié de Chuuya.
-Look, I don't know who you are, but I'm sure we can find a-
La balle du pistolet de Francis l'atteignit en pleine tête. Il s'effondra dans une mare de sang, éclaboussant Chuuya au passage.
Dazai se plaça devant le roux dans un geste protecteur, alors que le blond demandait d'une voix calme :
-So… Who's next ?
Fukuzawa frémit, échangeant un regard effrayé avec Mori. Leurs assaillants étaient bien trop nombreux pour qu'ils ne puissent essayer de s'enfuir. C'était plus qu'un simple piège : c'était une exécution.
-Ho, let's start with you then !
Impatienté par le manque de réponses collectives, Francis s'avança vers Mori et le tira par les cheveux pour le forcer à se relever, lui arrachant un gémissement. Il l'attira contre lui et le coinça par le cou avec son bras, son arme braquée sur sa tempe.
Le gris se redressa, prêt à défendre son homme, mais le brun l'arrêta d'un regard, refusant l'idée que son partenaire ne subisse le même sort que Fyodor. L'air incroyablement satisfait, l'Américain souffla à l'oreille du japonais :
-You know how long I waited to finally have a chance to put a bullet in your pretty little face, just in front of your husband ?
-You can't do this, haleta Mori, le souffle coupé par la pression autour de son cou. Just think about your wife and your daughter. What are they gonna do if you get arrested ?
-That's not a problem, my dear. Il rit. If I burn all of your bodies, no one will ever know what happened there.
En essayant de s'empêcher de trembler, Mori jeta un dernier coup d'œil à ses partenaires. Chuuya tremblait de rage et de peur, alors que Dazai abordait une expression crispée et résignée. Quand à Fukuzawa… Il lui lança un regard désespéré.
Apparemment, tout allait bien se finir ici. En même temps, ça avait été une course amusante. Il n'avait pas de regrets. Il aurait seulement voulu passer un peu plus de temps aux côtés de son mari, et peut-être expérimenter un peu la vie normale d'un couple. Il espérait juste qu'après sa mort, le gris ne tenterait rien de stupide qui ruinerait toutes ses chances d'évasions.
Après un dernier regard à son homme, il ferma les yeux, attendant la déflagration qui lui serait fatale...
… Cependant, au lieu d'une déflagration, plusieurs sifflements fusèrent dans la pièce. Il eu juste le temps d'entrouvrir les yeux pour apercevoir trois bombes lacrymogènes exploser et aveugler l'ensemble des personnes présentes.
Aussitôt, cette fumée blanche sema la panique chez l'ennemi. Certains se mirent à s'étouffer, d'autres à tirer à l'aveuglette, et la plupart finirent par s'effondrer d'une manière ou d'une autre. C'était leur ultime chance de survie.
En s'étouffant, Francis lâcha sa prise sur Mori, qui lui échappa en lui envoyant un coup de coude en plein visage avant de retomber au sol un peu plus loin, incapable de respirer correctement. La fumée lui brûlant les yeux, il parvînt à peine à ramper jusqu'à l'endroit où se tenait Fukuzawa quelques instants plus tôt. Il pensait avoir raté son coup quand il sentit une main l'empoigner par le col pour le remettre debout avant d'être entraîné vers la sortie. Dans la confusion, ils entendirent deux autres personnes sortir par l'autre côté, ce qui leur indiqua que leurs acolytes s'en étaient sûrement sortis.
Une fois dehors, leurs yeux furent aggressés par la lumière du soleil, qui avait pourtant commencé à décliner. Une voiture noir les attendait, et une voix familière leur demanda de monter, ce qu'ils firent sans hésitation. À peine à l'intérieur, le véhicule démarra à toute vitesse, ne leur laissant pas le temps d'analyser ce qu'il venait de se passer, alors qu'ils toussaient violemment.
-Je vous ai connu en meilleure forme, tous les deux.
Reprenant difficilement son souffle, Mori leva les yeux et s'écria, surpris :
-Kôyô !?
La rousse leur sourit doucement.
Ôzaki Kôyô, une de leur consoeur les plus talentueuse, et dont le talent égalait très largement le leur. Depuis qu'elle travaillait étroitement avec sa partenaire, ils ne s'étaient plus beaucoup croisés, mais elle avait toujours été proche de Mori pour des raisons obscures.
Son mari semblant trop choqué pour réagir, Fukuzawa s'en chargea à sa place :
-Mais comment-
-Ho, disons que nous avions nos sources sur ce qui pouvait potentiellement arriver, et que nous ne voulions pas avoir à vous enterrer tout de suite. Elle rit légèrement. Et grâce à un accord fructueux avec la police, nous voilà maintenant débarrassé de deux gangs pour le prix d'un.
Cette femme était réellement douée d'un génie et d'un sadisme terrifiant. C'était sûrement la raison pour laquelle elle formait un couple si harmonieux avec sa femme Yosano, d'ailleurs.
-Mais- Dazai et Chuuya- !?
-Tout va bien, ils sont dans la voiture derrière nous avec Yosano. Elle pris un air contrarié. Tout de même, heureusement que nous avons pu intervenir à temps-
En ne l'écoutant qu'à moitié, le gris soupira profondément, soulagé. Il jeta un coup d'oeill à Mori, qui s'était laissé tomber sur la banquette, et prit sa main dans la sienne en la serra fermement, constatant qu'il tremblait toujours légèrement. Il ne saurait pas dire s'il faisait ça pour rassurer l'autre, ou lui-même. Pendant un moment, il avait vraiment cru le perdre. L'autre lui offrit un sourire épuisé, essayant de respirer plus calmement. Les deux hommes se regardèrent comme ça un moment, puis le brun sembla se rendre compte de quelque chose. Il se redressa brusquement et demanda à Kôyô, l'air méfiant :
-Attends une minute… Si tu es avec nous et que Yosano est là-bas, alors qui est-ce qui conduit ?
-Avant que tu ne t'en prenne à moi, répondit-elle d'un air patient, je tiens à préciser que nous n'aurions rien pu mettre en place sans eux, et que-
-Ho non, pas lui… Il se couvrit les yeux d'une main, alors que le paravent qui cachait le chauffeur à l'avant du véhicule se dépliait, laissant résonner une voix légèrement moqueuse dans un français impeccable.
-Bien le boujour, messieurs !
Sans avoir l'air de se soucier le moins du monde de regarder la route, Laurent se tourna vers les trois escrocs et leur adressa un sourire chaleureux, ignorant le soupir exaspéré de Mori qui ne semblait pas ravi de le voir, et la voix menaçante de Kôyô qui lui demandait de se tourner vers la route. Fukuzawa se contenta de hausser les sourcils, réellement surpris de recroiser le français dans de telles circonstances.
Laurent Thierry. Honnêtement, dans leur milieu, il n'était pas vraiment nécessaire de le présenter. Son réseau d'associés était énorme, et ils avaient déjà arnaqué un bon nombre de mafieux à travers le monde, sans jamais se faire attraper. Ce blondinet aux manières très françaises était incontestablement un génie dans son milieu. Et pour des raisons inconnues, Mori ne le supportait pas.
Le gris envoya un léger coup de coude à son mari, d'un air de dire "soit un peu plus poli envers celui qui nous a sauvé", mais le sauveur en question n'aidait pas non plus.
-Pourquoi cet air boudeur, Moru ? Mon groupe et mon avons quand même pris sur notre temps personnel pour venir vous sauver, vous pourriez vous montrer plus reconnaissant.
-Je ne me souviens pas de t'avoir demandé quoi que ce soit, blondinet. Lui répondit-il en français à son tour. Il ajouta d'un ton sarcarstique, Tu as toujours du mal avec les noms japonais, à ce que je vois.
Fukuzawa et Kôyô soupirèrent en cœur. Décidément, le trajet allait être long.
18h
Deux heures plus tard, l'ensemble du groupe décollait enfin dans un avion privé, quittant le pays pour un bon moment.
À l'intérieur de l'appareil, tout ce fâcheux incident semblait avoir été oublié. Et contrairement à Mori et Laurent, le reste des deux groupes avaient l'air plutôt contents de se voir.
Assises faces à faces, Kôyô et Yosano bavardaient joyeusement avec Cynthia, une bouteille de champagne à côté d'elles. De l'autre côté, Dazai et Laurent semblaient déjà planifier un prochain coup, manifestement très enclins à travailler ensemble. Le brun refusait de l'admettre, mais le blond lui rappelait beaucoup son oncle Oda, qui était malheureusement décédé quelques années auparavant. Makoto et Chuuya semblaient s'être volatilisés, le reste du groupe en déduisit donc qu'ils devaient avoir rejoint Abby, qui pilotait l'appareil.
Le vol n'allait pas être très long, donc tous voulaient tous profiter de ce moment pour décompresser. L'avion devait les conduire à un aéroport dans un autre état. Une fois là-bas, chacun se séparerait et prendrait un vol différent. Laurent voulait rentrer en France pour les fêtes de Noël, accompagné de Cynthia. Il était prévu que Dazai et Chuuya les rejoignent plus tard pour un coup à venir, mais ils comptaient d'abord passer par Paris pour refaire leur stock de vins hors de prix (surtout le stock du roux en réalité, le brun l'accompagnait uniquement pour pouvoir passer du temps avec lui). Makoto avait réussi à convaincre Abby de venir avec lui au Japon pour qu'il puisse lui faire découvrir sa culture (culinaire, surtout). De leur côté, Kôyô et Yosano avaient prévu de partir pour les îles Canaries, désireuses de passer l'hiver dans un endroit chaud.
-Alors, que veux tu que nous fassions, maintenant.
-Hum ?
Détournant son regard de la fenêtre, Mori jeta un regard absent à Fukuzawa. C'est vrai qu'ils étaient les seuls à n'avoir encore rien décidé, ce qui était la raison pour laquelle ils s'étaient mis un peu à l'écart pour y penser tranquillement. Il réfléchi un moment, puis répondit :
-Hé bien… Nous avons encore du temps avant les enchères à New-York, et il serait probablement plus judicieux de quitter les États Unis pour le moment
-C'est vrai…
Le brun détourna légèrement le regard. En temps normal, il n'aurait pas voulu perdre de temps et serait reparti immédiatement sur une autre affaire. Il n'avait jamais vraiment été très à l'aise dans aucun autre domaine que son travail, de toute façon. C'était probablement la raison pour laquelle il ne prenait jamais de pauses. Il n'avait jamais pensé en avoir réellement besoin, ni réellement envie. Que faisaient les gens quand ils devaient passer du temps avec leurs proches ? Il n'en avait pas la moindre idée. Mais manquer de mourir et de se retrouver séparé de son homme avait un peu changé sa vision des choses. Alors cette fois-ci, peut-être allait il essayer.
-Tu sais, Yukichi… Je pense que tu as raison. J'aimerai qu'on rentre à Yokohama pour un temps.
L'autre le regarda, surpris :
-C'est vraiment ce que tu veux ?
-H-Hum, et bien… Il rougit légèrement. Dazai a réussi je ne sais comment à récupérer la valise de billet dans sa fuite, donc nous n'aurons pas besoin d'argent pendant un moment avec ça. Et puis… Pour être que se poser un moment pour les fêtes nous ferait du bien à tous les deux.
Pendant un moment, le gris ne dit rien, le regardant d'un air surpris. Puis, doucement, il se mit à sourire. En temps normal, il n'était pas une personne très expressive. Seulement, Mori avait toujours réussi à lui arracher un sourire.
-Si c'est ce que tu veux, alors j'en serais ravi. Il se pencha vers lui et déposa un baiser sur sa joue, le faisant rougir encore plus.
Prenant un air boudeur pour cacher son soulagement, le brun posa sa tête sur son épaule. Mine de rien, ils n'étaient plus retournés dans leur chère ville depuis un long moment. Ça allait sûrement être une expérience un peu étrange, mais ils étaient tous les deux satisfaits de faire ça ensemble.
-J'ai vraiment eu peur tout à l'heure, tu sais ? Fukuzawa passa une main dans les cheveux de Mori, la voix mal assurée. Il n'était pas vraiment habitué à ce genre de conversations à cœur ouvert, mais il avait l'impression que c'était le moment.
-Je sais. Il soupira et ferma les yeux. Mais je sais aussi que tant que nous sommes ensembles, tout ira bien.
Cette phrase fit légèrement frémir le gris, qui acquiesça finalement, rassuré. Au final, le brun pensait bien la même chose que lui. Peut-importe les difficultés, tant qu'ils seraient ensemble, rien ne pourrait jamais leur arriver. Cette façon de penser pouvait paraître enfantine, et pourtant ils y croyaient de tous leurs cœurs. Et ils continueraient de s'y accrocher coûte que coûte.
Enfermés tous les deux dans leur bulle, ils ne remarquèrent pas le reste de la troupe qui les regardait d'un air à la fois attendris et assez entendu. Ils n'entendirent pas non plus Laurent glisser un discret "j'ai comme l'impression que tout ça doit être torride au lit" en français, ce qui valait finalement mieux pour eux. Décidément, il n'en ratait jamais une.
Une fois Noël passé, tous retourneraient vaquer à leurs activités plus ou moins légales. Ils devraient de nouveau voler, extorquer, duper, arnaquer… Parce-que vivre dans le danger à chaque instant était leur façon de se sentir vivants.
Mais juste pour un temps, en cette période hivernale, rien ne les empêchaient de profiter un peu de la magie de Noël. Et peut-être même, pourquoi pas, de rêver un peu ?
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