033 | Derrière lui
— Charlie, il faut y aller. On est en retard.
Son manteau sur le dos, William observa Charlie s'amener, sans une once de presse, à l'entrée. La jeune femme se pencha pour mettre ses souliers, mais arrêta soudainement son geste en fixant le bout d'un orteil qui sortait de son bas.
— Oh non, mon bas est troué, constata-t-elle, d'un air désemparé. J'en ai peut-être une autre paire...
William n'entendit pas la fin de la phrase, car Charlie était déjà dans la chambre en train de fouiller dans son sac de vêtements.
— Il faut partir, Charlie, insista-t-il, toujours dans le portique d'entrée.
Sans porter attention au garçon, Charlie fouilla dans son sac désordonné. William lui avait libéré l'un de ses tiroirs pour qu'elle s'y installe, mais elle continuait de trimballer ses vêtements d'une maison à l'autre.
— Zut, ils sont blancs. Ça ne fit pas avec mes chaussures, réfléchit-elle à haute voix, une fois la paire de bas trouvée.
— Charlie.
— À moins que je mette mes bottes, poursuivit la brune.
William leva les yeux au ciel et souffla fortement. Il rejoint Charlie dans la chambre en marmonnant quelques exclamations, puis ouvrit le tiroir du haut de sa commode.
— Tiens, prends ceux-là, implora-t-il presque.
Charlie prit quelques secondes pour analyser la paire de bas qu'il lui proposait.
— Bleu marine, commenta-t-elle, d'une voix sceptique. C'est osé, quand même.
William échappa un rire étouffé qu'il ne pouvait contenir, qui ressemblait à un bruit de délivrance.
— Soyons fous, ironisa-t-il. Maintenant, on y va.
Le sourire aux lèvres, Charlie suivit le pas pressé du jeune homme jusqu' à la voiture.
Dehors, le soleil se couchait. Une lumière dorée éclairait le ciel, alors que des reflets rosés se traçaient entre les nuages. Sous ces éclats, Charlie contempla William qui, avant de s'installer sur le siège du conducteur, enleva son manteau pour le déposer sur le banc arrière. Avec sa chemise noire légèrement déboutonnée et ses manches retroussées, elle ne put s'empêcher de constater qu'il était particulièrement beau.
Lorsqu'ils se mirent en route, une ambiance calme s'installa dans le véhicule. Ce fut toutefois de courte durée, car la sonnerie du téléphone du garçon se mit à résonner. Charlie eut un pincement au cœur quand elle vit le nom d'Alexandre Bédard, l'agent de William, apparaître sur l'écran.
— Tu veux que je réponde? proposa-t-elle, essayant de ne rien laisser paraître dans sa voix.
— Je vais le rappeler demain, répondit William, concentré sur la route. Mais peux-tu écrire à ma mère pour lui dire qu'on va avoir quelques minutes de retard? Tu lui expliqueras qu'on a dû gérer une urgence nationale concernant un bas troué.
Charlie gloussa et étira son bras pour prendre le téléphone.
L'organisation du Junior de Montréal avait planifié un souper de fin de saison, où amis et famille étaient invités. Charlie avait appréhendé cette soirée avec beaucoup de nervosité. Elle était hésitante à rencontrer la mère de William, alors que, lui, semblait y accorder peu d'importance.
Elle n'arrivait pas à mettre en mot le malaise qu'elle ressentait. William lui avait déjà demandé pourquoi elle l'invitait chez elle seulement quand ses parents n'étaient pas là. Elle n'avait eu aucune réponse à lui offrir. Le jeune homme avait beau lui dire qu'il se sentait à l'aise de rencontrer ses parents, Charlie ne se sentait pas prête. Elle n'était pas encore là dans leur relation, alors que William l'était.
C'était un peu comme si elle était derrière lui.
— Est-ce que Louis sera là finalement? questionna Charlie, une fois le message envoyé.
William haussa les épaules, le visage impassible.
— Il va peut-être nous rejoindre après la soirée chez ses parents.
Ce soir, Sarah célébrait son vingtième anniversaire avec sa famille et Nash. Bien que Louis ne l'avait jamais explicitement dit à William, il ne voulait pas aller à cette soirée. Sa mauvaise humeur et ses comportements parlaient pour lui. À chaque fois que son colocataire avait tenté de le questionner sur sa présence au souper, Louis avait évité le sujet.
Même cet après-midi, avant de partir travailler, William avait voulu en discuter avec lui. Louis ne s'était toutefois jamais levé, probablement fatigué et lendemain de veille. Son ami s'était donc résigné, laissant un pot de Tylenols sur le comptoir avant de partir.
À son retour, Louis était absent, tout comme le pot de Tylenols.
— Qu'est-ce qui s'est passé entre Louis et Sarah? osa demander Charlie qui, elle aussi, avait été témoin de l'irritabilité de Louis cette semaine.
William ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt.
Ça avait toujours été compliqué entre Sarah et Louis. Au début, cela paraissait plutôt enfantin. C'était même un peu banal, juste une sœur qui cherchait l'attention de son frère et, à l'inverse, un frère qui trouvait sa sœur trop présente. Car, forcé d'admettre que même s'il était un homme, Louis avait encore l'esprit d'un enfant.
Cependant, au-delà des enfantillages, une fracture avait fissuré leur relation.
— J'pense pas que c'est à moi de te l'expliquer. Ce n'est pas vraiment de mes affaires, répondit William d'un air contenu.
— Ouais, mais ça te concerne aussi. Je me trompe?
Inconsciemment, William resserra légèrement l'emprise qu'il avait sur le volant.
La première fois qu'il est arrivé à Montréal, William n'avait nulle part où aller. Il n'était qu'un jeune joueur de hockey guidé par un besoin urgent de changement. Il cherchait une vie dans laquelle il pourrait espérer plus. Il avait donc saisi l'opportunité que lui avait offerte le Junior de Montréal, sans prendre le temps d'y réfléchir.
Il avait rencontré Louis dans le vestiaire des joueurs. L'énergie du garçon l'avait marqué. William s'était senti accueilli, car le frisé le faisait sentir à sa place. À sa manière, Louis lui avait prouvé qu'il avait bien fait de partir pour venir s'installer à Montréal.
Peu de temps après cette rencontre, la famille St-Pierre accueillait William chez eux. Ils lui avaient offert un travail au garage, pour qu'il puisse commencer à ramasser de l'argent et, éventuellement, se payer un loyer.
— J'étais proche de Sarah. On ne sortait pas ensemble, mais tsé, ça ressemblait un peu à ça, commença William. Il était bref dans ses explications, mais Charlie avait l'impression qu'un lourd sens se cachait derrière chacun de ses mots . Mais du jour au lendemain, elle a arrêté de nous parler, à Louis et moi. Pas longtemps après, j'ai su qu'elle sortait avec Nash.
Aujourd'hui, en repensant à cette situation, William ne ressentait plus de tristesse ou de colère. Il ne lui restait qu'une sensation inconfortable d'incompréhension. À chaque fois qu'il voyait Sarah et Nash, une partie de lui se demandait ce qu'il avait pu faire. Ou peut-être ce qu'il aurait dû faire.
— Donc Louis est fâché à cause de ce qu'elle t'a fait?
William secoua la tête de droite à gauche, la gorge serrée.
— Il y a eu un incident, expliqua-t-il, sobrement.
Le souvenir de l'événement lui revient en mémoire. L'image était encore claire dans son esprit, comme si cela venait de se produire. Il se revit sortir du bar, après une victoire du Junior de Montréal, accompagné de ses coéquipiers. Lui et Mathieu étaient à jeun, puisqu'ils devaient conduire ce soir-là. Mais au dernier moment, Nash et Sarah avaient refusé d'embarquer avec eux. Ils voulaient prendre la voiture pour aller dans un autre bar.
— Nash a foncé dans une autre voiture stationnée, alors qu'il conduisait en état d'ébriété après une soirée. Sarah était avec lui, mais les deux étaient corrects. Les autos, par contre, étaient vraiment abimées, raconta William. Un employé du bar a déclaré l'accident et Nash s'est mis à paniquer. Ça aurait pu mettre en jeu l'offre que les Flames de Calgary venaient de lui donner.
William n'avait jamais vu Nash dans un tel état. L'affolement avait pris possession de lui. Son corps bouillonnait, ses muscles tendus au maximum, alors que l'adrénaline coulait dans ses veines. Il criait sans réellement faire de sens, s'inquiétant pour son avenir.
— Alors Sarah a proposé que Matt ou moi prétendions être le conducteur, comme on n'avait pas bu, continua William. Mais avant qu'on puisse répondre, Louis a refusé.
Sarah s'était alors mise dans une colère noire. Une colère qui semblait enfler en elle depuis trop longtemps, qu'elle exprimait enfin de manière incontrôlable. William se souvint encore de ses yeux qui fusillaient Louis. On aurait cru qu'ils étaient emparé par la foudre. D'une voix cinglante, elle s'était mise à reprocher à son frère de n'avoir jamais été là pour elle. Des tonnes d'insultes s'en étaient suivies, telles des remarques acides.
— C'est là que Nash nous a menacés, annonça William, le ton dur. Sarah lui avait dit que Louis était gai. Elle lui avait aussi raconté l'histoire de mon père. Alors Nash nous a affirmé que si on ne l'aidait pas, il le ferait savoir à tout le monde.
Jamais William n'allait oublier le visage de Louis qui s'était décomposé devant les menaces de Nash. En manque de choix, il s'était résigné à accepter. Mathieu avait pris le blâme pour l'accident et, depuis, jamais Louis n'avait reparlé à sa sœur. Il était resté avec un goût amer de trahison.
Après cet incident, les directeurs du Junior de Montréal avaient fait pression pour savoir ce qui s'était réellement passé. Tous les joueurs présents lors de l'événement s'étaient promis de garder la même version, mais personne dans ce groupe ne se faisait réellement confiance. Sarah allait au garage St-Pierre pour s'assurer que William et Louis ne disent rien. Elle essayait aussi de parler à son frère pour obtenir son pardon, mais jamais il ne lui avait offert.
William, quant à lui, était passé à autre chose. C'était derrière lui. Il n'en voulait plus à Sarah. Au fond de lui, il avait accepté le fait qu'il ne comprendrait peut-être jamais ce qui avait poussé la jeune femme à agir de la sorte.
— C'est du passé, conclut-il, en se stationnant devant le restaurant.
⁂
Charlie devait admettre que le souper s'était mieux déroulé comparativement à ce qu'elle avait appréhendé. La mère de William avait fait preuve d'une grande amabilité, une femme qui avait été facile d'approche.
Ce fut tout de même l'après-souper que Charlie préféra. Rassemblés chez William, quelques membres de Junior de Montréal étaient venus terminer la soirée chez leur ancien capitaine. Ils avaient attendu l'arrivée de Louis, mais la présence de ce dernier n'était jamais venue.
Assise sur le balcon de l'appartement de William, Charlie rit à l'une des anecdotes d'Oliver. Le garçon se remémorait des moments vécus durant leur parcours dans la ligue junior. Près d'eux, Mathieu discutait avec Véronique, une jeune physiothérapeute qui l'avait aidée avec sa blessure à son genou. Les deux se fréquentaient depuis un moment.
Le soleil couché, le groupe profitait du souffle de l'été qui commençait à se faire ressentir à l'extérieur. Tandis que Charlie but une gorgée de sa bière, William, près d'elle, déposa délicatement sa main sur sa cuisse. Autour d'eux, l'ambiance était calme. Dans la simplicité de ce moment, la jeune femme se sentait bien. Elle n'avait besoin de rien de plus.
— Je n'ai pas voulu l'annoncer devant tout le monde durant le souper, mais il y a quelques semaines je suis me suis... commença Mathieu.
— Hé, vous savez qu'ils vont nommer un burger à mon nom at the arena cafeteria ? le coupa Oliver.
William gloussa fortement.
— J'te crois pas. Tu les as payés combien pour ça?
— I swear. J'ai demandé et ils ont dit oui, expliqua l'anglophone. Oliver's Burger.
William éclata de rire de plus belle, entraînant celui de Charlie au passage.
— Comme j'essayais de dire... reprit Mathieu.
— It's the veggie burger though, annonça Oliver avec une pointe de déception, lui qui était un grand adepte de viande.
— Est-ce que je suis muet? s'exclama Mathieu, comme s'il se parlait à lui-même.
À côté de lui, Véronique se joint au fou rire et Mathieu se mit à faire la mou. Entre deux éclats, Charlie l'encouragea à continuer ce qu'il essayait de dire.
— Je voulais juste vous dire que je me suis inscrit à l'université pour devenir professeur d'éducation physique.
— Toi, à l'école? répéta William. C'est aussi ironique qu'un hamburger végé au nom d'Oliver.
Son commentaire lui valut une petite tape derrière la tête de la part de Charlie, ce qui fit amplifia le rire d'Oliver.
— Aïe! Mais sérieux, on est fier de toi, Matt, reprit William honnêtement, en se frottant l'arrière de la tête.
William ne pouvait qu'être heureux pour son ami. La blessure de Mathieu ne guérissait pas comme il l'aurait souhaité. Le gardien de but continuait les traitements pour son genou, mais la possibilité de devoir mettre fin à sa carrière au hockey le menaçait toujours. D'une certaine façon, c'était un deuil à faire et William était rassuré de voir que son ancien coéquipier commençait à l'accepter avec sérénité.
En voyant la situation de Mathieu, William se trouva chanceux. Pour lui, cette soirée avait mis fin à un grand chapitre de sa vie. C'était une sorte de petit deuil, pour lui aussi. Ses années dans la ligue junior avaient été marquantes. Bien qu'il avait hâte de commencer le nouveau chapitre, ce n'était pas sans nostalgie.
Et ce fut en raccompagnant ses amis jusqu'à leur taxi que William le réalisa. La page était définitivement tournée. C'était derrière lui et il devait aller de l'avant.
En remontant dans les escaliers, le regard de William s'accrocha à celui de Charlie qui l'observait depuis le balcon. Un sourire espiègle s'étira sur ses lèvres.
— Tu sais, je t'ai vu me regarder toute la soirée, assura-t-il, pour la titiller.
Charlie leva les yeux au ciel. Elle se mordit la lèvre et cacha son sourire en baissant la tête.
— Pff. Toujours aussi prétentieux.
— Il y a des choses qui ne changent pas, déclara William en riant.
Aimanté par la chaleur de son corps, le garçon s'assit aux côtés de Charlie et déposa sa tête au creux de son cou. Ses propres paroles résonnèrent dans sa tête. C'était une constatation rassurante. Tout semblait tourner autour de lui ces temps-ci. Mais il y avait des variables qui restaient stables.
Et Charlie était une d'elles.
La brune déposa ses lèvres sur le haut du front de William, laissant ses doigts se faufiler entre les mèches de ses cheveux. Elle respira doucement son parfum masculin.
— Merci d'être venue, ce soir, souffla William en relevant son visage pour ancrer ses iris dans ceux de Charlie.
À sa manière, Charlie avait aussi vécu cette soirée comme une transition entre le passé et le futur. Seulement, elle, les craintes étaient restées. Elle n'avait jamais aimé faire face à l'inconnu. Elle était le genre de personne à vouloir tout planifier, tout prévoir. Mais être avec William apportait son lot d'impondérables. Il avait un avenir incertain, peut-être à des kilomètres de distance de Montréal. À des kilomètres d'elle.
Mais alors que William l'observait avec une intensité que seul lui pouvait dégager, elle se laissa absorber par les sensations qu'il lui faisait ressentir. Pour ce soir, elle voulait se concentrer que sur cela. Elle voulait se perdre en lui, là où elle se sentirait comblée et rassurée.
Charlie combla la distance entre leur visage et déposa ses lèvres sur celles de William. Malgré l'air qui se refroidissait autour d'eux, ils furent pris par une même fièvre. Celle de profiter du présent. Ils se laissèrent enivrer par l'oubli et l'insouciance. Rien d'autre ne pouvait leur procurer ce sentiment. Ils étaient la seule réalité qui comptait, à ce moment précis.
Charlie brisa lentement l'échange, alors que son pouls ne cessait de s'accélérer. Le souffle court, elle se leva sans que William ne la quitte des yeux. Elle ouvrit la porte d'entrée et le garçon se leva pour la suivre dans l'appartement. La dominant de toute sa hauteur, il avança alors qu'elle s'enfonçait en reculant dans le couloir, sans jamais briser leur échange visuel. C'était un peu comme une danse, jusqu'à ce que le dos de Charlie cogne la porte de la chambre.
William colla son corps bouillant au sien. Il posa son index sur la lèvre inférieure de Charlie, puis l'embrassa avec ardeur. Lorsqu'il glissa ses mains sous son chandail, un frisson longea la colonne vertébrale de la jeune femme. Elle crut que ses jambes allaient lui faire défaut, mais elle en voulait plus. Cette proximité ne lui suffisait pas. Toutes les parcelles de son corps le voulaient plus près d'elle. Dans sa totalité.
Hissée sur la pointe des pieds, Charlie s'accrocha à ses épaules et approfondi le baiser. D'une main fébrile, elle tourna la poignée derrière elle. Elle manqua de tomber, mais les bras de William autour de sa taille la rattrapèrent. Il l'entraîna dans sa chambre. La pièce fut rapidement habitée par la tension qui flottait autour d'eux. Ils tombèrent sur le lit, leurs lèvres ne cessant de se rencontrer.
Les bras de William comme des caresses, une vague de désir ravagea l'estomac de Charlie. Son corps s'enflamma sous son toucher, s'en était presque douloureux. Les baisers du garçon se déplacèrent vers son cou, puis sa poitrine. Prise par un spasme, une pulsion intense et profonde, elle arqua le cou. Son bassin cogna accidentellement celui de William, ce qui le fit gémir contre sa peau. Le souffle chaud du jeune homme chatouilla la peau sensible de sa poitrine.
D'un geste maladroit, elle se laissa guider par la frénésie et déboutonna la chemise de William. Il releva alors la tête vers elle pour la contempler avec désir. Leurs prunelles se cadenassèrent. Leurs respirations étaient rapides et irrégulières. Charlie continua ses mouvements avec fébrilité. Le souffle précipité du garçon prit une tournure tragique, qui troubla le silence dans la chambre. Lorsque ses propres vêtements tombèrent sur le sol, la jeune femme vit quelque chose passer dans le regard mordant de William. Ses yeux, voilés par l'envie, la transperçaient avec force. Ses pupilles s'étaient dilatées, déchargeant une tension charnelle qui enivra les reins de Charlie.
Peau contre peau, leur cœur se touchant presque, ils frémirent de plaisir. Leurs repères vibraient l'un contre l'autre. Leur front se percuta et les lèvres de William se mirent à frôler celles de Charlie avec lenteur. Sa cage thoracique se levait et s'abaissait avec force. Elle sentit dans sa nuque un frisson quand les mains du jeune homme glissèrent sous ses hanches. Il l'agrippa avec aisance pour la rapprocher de lui. Il approfondit le baiser qui devint alors fiévreux. Ses doigts caressèrent l'intérieur de sa cuisse. Leurs mouvements se firent plus intenses et langoureux, comme s'ils étaient pris par un sentiment d'urgence.
Leur âme s'effleura. Ils furent enveloppés par une connexion unique, qui leur était nouvelle. Entre eux, il ne restait plus que la douceur et la friction. Chaque coup de langue et morsure étaient accompagnés par des gémissements et des soupirs de plaisir enivrants. William resserra ses doigts autour de ceux de Charlie. Et, soudainement, un pont fut créé. D'une sensation euphorique, chacun traversa le corps, le cœur et l'esprit de l'autre.
Le plaisir fut alors à son paroxysme.
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