014 | Les ombres de la délivrance

L'hiver s'était installé. La lumière du soleil glacée éclairait les paysages recouverts d'un givre des temps brumeux. Le ciel et le sol se confondaient d'un blanc brillant. La splendeur de la neige était au sommet de son élégance.

Sous l'ombre des arbres cristallisés par la saison, deux enfants jouaient, accompagnés par le vent. Les flocons de neige légers virevoltaient autour d'eux, embrassant leurs joues rosées. Tout leur semblait plus clair.

Bientôt, le ciel s'assombrirait, tel un linceul ensevelirait le jour, et l'hiver engourdirait les enfants d'un de ses froids glacials. Mais pour le moment, rien ne comptait. L'aspect féérique réchauffait leur coeur d'une joie somptueuse.

Et c'était, dans la beauté éclatante et délicate de l'hiver, leur dernier moment ensemble.

Charlie, il y a quelqu'un à la porte! s'exclama Eugénie en sautillant.

Le bruit de la sonnette engouffré par son handicape auditif et la musique, Charlie se faufila jusqu'à l'entrée. Une ambiance festive flottait dans sa maison. Les invités autour d'elle se donnaient à coeur joie de la soirée.

Ce n'était pourtant qu'apparence, la simple surface d'une réalité. Quelque chose d'intime et de ravageur au fond de Charlie glaçait son coeur. Elle tentait de s'abandonner à la fête pour oublier ses tourments, mais le mal restait présent.

Un sourire forcé et tendu sur le visage, la jeune femme ouvrit la porte. Elle fut ensevelie par des souhaits de bonne fête.

La nuit ayant étendu son voile, les quatre joueurs de hockey étaient illuminés par la lumière jaunâtre d'un vieux lampadaire. Le fond sombre contrastait avec la brillance de leur énergie.

Une caisse de bière dans les mains, Mathieu entra en premier. Avant même qu'il ait eu le temps de désencombrer ses bras, Eugénie se précipita vers lui. Un sourire pétillant sur les lèvres, la blonde entoura ses bras autour du cou du gardien de but.

Pourquoi je n'ai pas un accueil comme ça, moi, se plaignit Oliver en pointant du menton le couple.

Pousse-toi au lieu de te plaindre Milles, tu prends toute la place, s'indigna Louis. Oh, Charlie! Alors, dis-moi, tu es rendue à quel âge?

Un manteau de jeans sur le dos, le frisé trébucha devant la fêtée à cause d'un croche-pied de la part d'Oliver. Il replaça d'une main indolente les boucles de ses cheveux ébène qui tombaient sur ses yeux sombres.

Dix-neuf vieilles années.

La crème anti-ride est pour bientôt alors, rit-il de manière espiègle. Oliver, qu'est-ce que tu fais encore dans le chemin?

D'un coup d'épaule, Louis poussa le dos de l'anglophone pour se créer un passage. Dans ce mélange confus et discordant de voix, de rires et de musique, les chamailleries des deux garçons laissèrent place à William dans la petite entrée.

Droit sur ses jambes, le capitaine du Junior de Montréal leva son regard émeraude vers Charlie. Lorsqu'il étira un bref sourire sur ses lèvres rosées, ce sentiment étrange au fond de l'estomac de la brune se remit à s'agiter.

Malgré la cacophonie et les mouvements qui les entouraient, elle se sentit figée. Elle ne put que bégayer quelques mots pour inviter les garçons à rejoindre la fête. William passa devant elle, laissant flotter autour de lui l'odeur de ses effluves masculins, et la respiration de Charlie se bloqua.

Le bras accroché à celui de Mathieu, Eugénie présenta les joueurs de hockey au reste des invités. Avec leur sociabilité qui leur était propre, les garçons se mélangèrent à la soirée d'une rapidité qui dépassait la compréhension de Charlie.

Au fond du salon, Jenna et Oliver s'étaient mis à discuter de l'Alberta, la province d'où le garçon était originaire, alors que, près d'eux, Louis et Max échangeaient avec une passion qui transmettait des choses plus grandes et plus belles les unes des autres.

Transportée par la beauté de cette complicité, c'était toujours vers William que le regard de Charlie retrouvait son chemin.

Ils me disent quelque chose, souffla Félix en rejoignant Charlie, la jeune femme s'étant éloignée pour aller chercher des chips.

Le regard rivé vers les derniers arrivés, les sourcils épais du garçon étaient froncés. Une émotion inconnue traversa son visage, lui conférant un air sévère que son amie n'avait que rarement vu.

Ils étaient à la soirée d'ouverture du resto-bar, suggéra-t-elle.

Félix ne laissa paraitre aucune autre émotion.

Charlie en conclut qu'il devait avoir eu une mauvaise impression des joueurs de hockey. Ayant pourtant cru que leurs personnalités se seraient accordées, elle se demanda alors si leurs similitudes se confrontaient. Le tempérament envahissant de Félix rivalisait peut-être contre l'énergie débordante des garçons.

Un sourire encourageant sur les lèvres, elle lui tendit les sacs de chips. Elle l'incita d'un signe de tête à aller rejoindre le reste du groupe. Elle aurait voulu s'assurer auprès de son ami que tout allait bien, mais elle n'en avait pas la force.

Ce soir, Charlie se permettait d'être égoïste. Elle avait ses propres peines à porter.

Alors, vous avez gagné le match? demanda Eugénie, une bière à la main.

Des grimaces tordirent les visages des joueurs du Junior de Montréal.

Ne tourne pas le couteau dans la plaie, veux-tu? répondit Mathieu dramatiquement.

Je ne portais pas mon caleçon porte-bonheur, grogna Louis, bougon.

Le commentaire du frisé déclencha un fou rire général. Oliver se mit à accuser Louis et son caleçon, faisant lever les yeux de William au ciel. Max, hilare, tenta de réconforter la victime de ces reproches en lui donnant un léger coup d'épaule.

La soirée se déroula ainsi, dans des rires et des anecdotes. Eugénie se faisait un plaisir de raconter les mésaventures de son groupe d'amis au collège. De la bataille de nourriture dans la cafétéria où Charlie avait reçu un brocoli sur le front, à l'incendie provoqué par Max dans le laboratoire de sciences, tout y passait.

Charlie aurait voulu se laisser bercer par cette ambiance, préférant cette douce nostalgie presque enfantine qu'à la tragédie, mais son âme fracturée ne s'y prêtait pas. Les images, toujours ces mêmes images, venaient hanter son esprit, comme une cicatrice dans sa mémoire.

La lèvre entre les dents, elle ressentit profondément un soudain besoin de s'isoler. Elle se leva discrètement de son siège, refusant d'attirer l'attention, mais tomba sur la carrure imposante de William. Le garçon patientait pour la salle de bain en regardant les photos de famille accrochées sur le mur du couloir.

En silence, Charlie déglutit difficilement. Elle s'approcha doucement pour s'arrêter à ses côtés, sa joue à la hauteur de l'épaule de William.

Ton frère et ta soeur? demanda-t-il en pointant une photo, n'ayant nul besoin de se retourner pour reconnaître la présence de Charlie. Ils te ressemblent.

La brune ne fit que fixer la photographie, une lueur de mélancolie dans le regard. Son coeur se serra en apercevant les silhouettes de Nicolas, Juliette et elle qui posaient fièrement devant leur chalet, mais il battait toujours.

À force de passer dans ce couloir, elle avait pris l'habitude d'ignorer ces souvenirs. Les revoir engendrait toujours cette douloureuse sensation provoquée par la perte. Accablée par le regret, elle préférait ne pas voir la réalité en face d'elle. La mort créait cette vulnérabilité.

Cependant, pour célébrer l'anniversaire de Nicolas, Charlie ne voulait plus oublier. Elle ne voulait plus ignorer. Elle ne voulait plus fuir.

Mon jumeau, dit-elle d'une voix rugueuse, pointant le jeune garçon aux cheveux doré sur la photographie.

Ce fut une courte révélation, portée par une grande souffrance. Elle se demanda si William pouvait ressentir la puissance de ses mots et y voir sa tristesse.

C'est sa fête aussi alors. Pourquoi il n'est pas là?

Charlie resta silencieuse. Les mots lui semblaient superflus. Sa peau, ses veines, ses yeux répondaient pour elle. La jeune femme ne bougea pas, le regard droit devant elle, alors que William la regardait, elle.

Elle et sa mélancolie.

Car il pouvait sentir sa peine.

Le corps immobile de Charlie à côté de lui semblait fragile. William ne comprenait peut-être pas l'ampleur de son chagrin, mais il voyait ses yeux éteints et sans éclat . Il voyait son sourire telle une façade. Il voyait le vide dans son coeur.

Tu n'as pas l'air d'une fille dont c'est l'anniversaire.

Le regard toujours levé devant elle, Charlie sentit le souffle chaud du garçon tomber sur son épaule, tout près de la base de son cou. Elle n'osa pas se retourner vers lui. L'affrontement menaçait d'être trop éprouvant.

Qu'est-ce que tu veux dire? osa-t-elle demander d'une voix faible, incertaine de vouloir connaitre la réponse.

William, cherchant les bons mots, repensa au matin où Charlie l'avait repoussé, lui et son aide, lors de sa crise de panique. Une étrange sensation tordit son coeur, comme une crainte de la faire fuir à nouveau.

Tu as l'air ailleurs, déclara-il prudemment. On dirait que tu veux être ailleurs.

Quelque chose tomba dans la poitrine de la jeune femme.

La nostalgie de vieillir, répondit-elle d'une demie-vérité.

William n'insista pas. Il avait l'impression que Charlie s'éloignait de lui. Elle était toujours là, physiquement, mais sa conscience lui semblait si lointaine.

Tu veux sortir prendre l'air un peu?

La proposition eut l'effet d'un nouveau souffle. La brune retourna son regard vitreux vers William. Le garçon abordait une expression qui se voulait calme et rassurante. Ses yeux étincelants, accentués par ses longs cils fins, observaient son visage pâle.

Pendant un court instant, ils restèrent simplement là à se regarder. Charlie eut le sentiment que William pouvait lire en elle. Ses iris tendres donnaient l'impression qu'elle pouvait s'y perdre, comme s'il pouvait l'accueillir, elle et sa détresse.

Dans un timide hochement de tête, Charlie accepta. Elle suivit William à l'extérieur, de la même manière que l'on suivait la voie de la délivrance.

Lorsque ses pieds butèrent le trottoir, la température froide de cette dernière nuit d'octobre fit frissonner son corps. Elle resserra son emprise sur le manteau qui l'enveloppait. L'immensité du ciel sombre lui donnait l'impression que la nuit se prolongerait éternellement.

La rue faiblement éclairée par les lampadaires, elle rejoint William assis sur le bord du trottoir. Ils restèrent ainsi un instant, assis l'un à côté de l'autre, jusqu'à ce que Charlie retourne son regard vers lui.

Elle ne put s'empêcher de revoir cette vision de lui le soir de l'orage, la première fois où elle l'avait aperçu. Dans cette même rue, même noirceur, même répit, tout y était. Il dégageait cette sérénité apaisante qui lui était propre.

Tu sais, c'est ici que je t'ai vu la première fois? révéla-t-elle, attirant les orbes verts du garçon sur elle. Cet été, la nuit où il y a eu un gros orage. Tu revenais probablement d'un bar, et tu m'as aidée avec ma valise.

Mmh. Je me souviens vaguement d'avoir marché sous la pluie, répondit-il, les sourcils légèrement levés par la surprise. J'avais un peu trop bu cette soirée-là. Défaite à flip de cup contre Oliver.

Les lèvres de Charlie s'étirèrent d'un sourire franc et moqueur.

Tu as perdu à flip de cup? Quel perdant.

Ok, attends Oliver est, commença-t-il sur la défensive, avant de s'arrêter brusquement devant le fou rire de la jeune femme. Peu importe. Cette soirée est floue dans mon esprit.

Devant les éclats incessants de Charlie, William balança son genou pour venir heurter doucement celui de la brune. Elle finit tout de même par réussir à l'entrainer dans son rire. Un son mélodieux qui pouvait réchauffer les coeurs les plus froids.

En cette date qui la rendait plus triste qu'heureuse, Charlie put à nouveau compter sur William. Ce soir, il n'était pas le mécanicien arrogant, mais bien le garçon qui savait lui offrir un soutien délicat dans les moments difficiles.

Ce n'était presque rien, une simple sensibilité dans une soirée imprégnée par le deuil, mais cette bienveillance réchauffa la poitrine de Charlie. Elle ne put s'empêcher de croire qu'une âme douce et attentive se trouvait en William. Il avait un coeur bon.

Désolée, dit-elle en laissant tomber son regard sur l'asphalte de la rue. Désolée pour ce que je t'ai dit l'autre matin chez Eugénie.

C'était fait, elle s'était excusée. Elle ne voulait pas en en dire plus et William n'avait pas besoin d'en entendre plus.

C'est bon, tu as respecté le délai.

Le sourire joueur du garçon lui valut un coup d'épaule de la part de Charlie. Dans cette proximité, une sensation brûlante les l'envahit. Un sentiment qui consumait tout.

Projetés dans la nuit, l'atmosphère se chargea autour d'eux. La douceur de cet échange emportait Charlie de la plus belle des manières. Pendant quelques secondes, ils n'échangèrent pas un mot, chacun absorbé par leurs propres pensées.

Dis-moi, qu'est-ce qui t'énervait autant chez moi? demanda William. Et ne me dis pas que je suis prétentieux, car ça tu me le dis déjà à chaque fois que l'on se voit.

Je ne te l'ai pas dit aujourd'hui, lui fit remarquer la jeune femme, en levant un sourcil.

Les éclats de rire du garçon résonnèrent dans la rue déserte. Charlie regarda ses fossettes apparaitre et disparaitre dans une danse envoutante.

Ok, je te permets alors. Par contre, je te préviens, c'est une fois par jour, maximum.

Tu es arrogant et prétentieux. Et un perdant à flip de cup.

Tu te sens mieux?

Oui, merci, rit Charlie en claquant sa langue sur son palais.

Le sourire collé aux lèvres, William plongea ses prunelles brillantes dans celles de la jeune fille pour apercevoir cette lueur singulière au fond de son regard. C'était quelque chose qui lui semblait insaisissable, presque insolent, et qui l'attirait.

Il sentit une sorte de mouvement dans son ventre, alors que le coeur de Charlie bourdonnait dans sa poitrine.

Maintenant que c'est dit, outre ses défauts ma foi omniprésents, qu'est-ce qui t'énerve réellement?

Charlie décrocha son regard du sien, cherchant le peu de confiance qu'elle possédait. Elle passa sa langue sur ses lèvres qui commencèrent à gercer par le froid de la nuit. Sa peau claire était légèrement éclairée par une faible lumière, contrastant avec les rougeurs sur son nez fin et ses joues.

Je ne crois pas que c'est toi, mais plutôt ta confiance, balbutia-t-elle. Quand tu rentres dans une pièce, on dirait que tout t'appartient. Tu es toujours à ton aise, comme si tu savais déjà qui tu voudrais être. Ça m'énerve, car c'est impossible. Personne ne peut vivre sans incertitude.

Le regard toujours figé au sol, Charlie sentit le garçon bouger à côté d'elle. Elle osa relever timidement ses iris vers lui. William fixait l'horizon, ses traits pliés par la réflexion.

Je ne pense pas que je sais qui je veux être, déclara-t-il à voix basse, avant de tourner son visage vers la jeune femme à ses côtés. Je sais juste qui je ne veux pas être.

Ses paroles transportèrent Charlie dans ses pensées. Elle se demanda si elle n'avait pas eu tout faux. Au lieu de s'exiger d'être, peut-être qu'elle devait se laisser être. Ce n'était pas son rôle de vivre la vie de Nicolas.

Les iris de William sur elle l'ancrèrent doucement à la réalité. Aucun des deux ne parla, profitant du calme nocturne. Leurs regards étincelants se mélangeaient, ne se lâchant pas. Leurs visages s'étaient inconsciemment rapprochés, presque qu'impulsivement, ainsi que leurs mains posées sur le trottoir.

Un grincement derrière eux brisa leur moment.

Charlie, interrompit Félix. Il y a une situation ici.

La jeune femme tourna vivement son visage vers son ami qui se tenait dans le cadre de porte.

Quelle situation? demanda-t-elle d'un ton grave rempli de reproches. Félix, quelle situation?

Un accident, je précise. Mais il se pourrait bien que j'aie brisé un vase.

Charlie le réprimanda dans un grognement. Elle se leva brusquement du trottoir, avant de s'arrêter devant William. Le capitaine, toujours assis, ne retourna pas son regard vers la maison.

Tu rentres?

Non, c'est bon, je vais rester un peu. Va gérer la situation, répondit-il d'un rire étouffé.

D'un oeil intrigué, elle le fixa quelques instants. Félix regardait la scène d'une expression inhabituelle. L'ambiance s'était chargée de non-dits, et Charlie aurait pu jurer que quelque chose se passait entre les deux garçons.

Une tonne de questionnements se bousculèrent dans son esprit. Elle se demanda alors s'il n'avait pas eu un accrochage entre eux lors de la soirée d'ouverture.

Je ne veux pas te presser, mais il y a de l'eau partout sur le plancher, insista Félix.

Charlie pressa le pas jusqu'à l'entrée, laissant derrière elle ses questionnements et William.

Il faudrait une grande serviette pour essuyer l'eau.

Je vais en chercher une, déclara la jeune femme en montant les marches de l'escalier deux par deux. Toi, Félix Houle, va t'occuper de ton dégât.

Oui, madame.

À l'étage, Charlie ouvrit une grande armoire dans la salle de bain. Sur la pointe des pieds, elle tendit son bras pour atteindre les grandes serviettes. Ne connaissant pas l'ampleur du dégât, qui pouvait toujours s'avérer assez important avec Félix, elle en prit plus que pas assez.

Les bras encombrés, elle referma la porte à l'aide de son pied et rejoint les escaliers. Elle fut toutefois arrêtée par des bruits engouffrés près d'elle qui attirèrent son attention. Curieuse, elle recula de quelques pas dans le couloir. Les sons graves et déterminés devinrent de plus en plus clairs à ses oreilles.

Un faisceau lumineux s'échappait de la porte du bureau entre-ouverte, faisant briller une ligne fine sur le sol. À pas de loup, elle s'approcha de l'embrasure. Le faible craquement du parquet sous ses pieds était dissipé par les souffles empressés.

À travers la petite ouverture de la porte, elle vit sur le mur les ombres des branches nues des arbres se balancer. Éclairées par la lune, deux autres ombres imposantes se joignaient à la danse. Une danse sauvage, avide et frénétique.

Charlie aurait dû s'éloigner, mais devant ses silhouettes qui lui semblaient familières, elle avait besoin d'une confirmation. Les images sombres des deux corps se mouvaient l'un contre de l'autre dans un échange féroce. Le son du baiser et des halètements précipités faisaient écho dans la pièce.

D'un coup brusque et passionnel, les ombres sur le mur furent couvertes par les corps de Louis et Max.

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