Chapitre 8
Point de Vue d'Agnès
Je descends les escaliers accompagnée d'Anaïs après une petite conversation qu'on a eue. Je glisse le téléphone de cette dernière dans ma poche arrière car elle me l'a gentiment prêté.
- Merci pour les infos et ton téléphone. Je te le rends dès que j'ai fini.
- Oh ne t'inquiète pas, je ne fais ça que pour ton bien et je ne veux pas que tu souffres.
Elle me fait un grand sourire puis chuchote en mettant sa main devant sa bouche.
- Je crois qu'on nous observe...
Je tourne la tête en même temps qu'Anaïs pour voir les deux garçons nous fixer dans l'incompréhension totale. Nous éclatons de rire devant leurs têtes.
- Bon j'y vais ma belle, je suis dans la cuisine si tu me cherches. A toute !
Je lui souris tendrement et je la regarde partir tranquillement dans la cuisine. Je regarde autour de moi et je remarque que Maxime s'est remis à installer la fête mais Jules me regarde toujours. Lui je le déteste, surtout que maintenant je connais la vérité sur lui. Je lui lance mon plus gros regard noir pour lui faire comprendre le fond de ma pensée et je vais en direction du jardin en passant par la grande baie vitrée qui d'ailleurs, ne comporte aucune trace de doigt ou autre. Mais à peine j'ai eu le temps de me poser dehors que j'entends déjà Jules passer la baie vitrée. Pas question de me laisser faire cette fois. Il va savoir qui je suis vraiment et qu'il ne faut surtout pas me chercher.
- Ta gueule. Je veux même pas te parler toi.
- Redescends immédiatement car je suis pas ton chien pour que tu me parles comme ça, compris ?
Je lève les yeux au ciel après sa petite réflexion qui ne me fait plus peur maintenant et je lui fais un magnifique doigt d'honneur. Suite à mon geste, son regard se durcit et je ne baisse pas les yeux.
- Alors ? Ton jeu te plaît ? Suis-je assez distrayante pour toi ? Ou je dois me mettre à poil pour que tu sois encore plus satisfait ? Et ensuite tu m'emmèneras directement dans ta chambre, c'est ça ?
Je bouillonne de l'intérieur mais lui rien. Il se contente de me regarder avec un vieux sourire pervers au coin de ses lèvres. Il pense à quoi, là ?
- Tu peux te mettre à poil, moi ça me dérange pas petite chose. Mais plus sérieusement, tu parles de quoi ?
Comment il ose dire ça alors qu'il sait très bien de quoi je parle. Je prends le téléphone d'Anaïs et je lui montre un morceau de conversation entre lui et Anaïs.
D'Anaïs à Jules :
Alors chéri ? On fait quoi avec la fille ?
Tu vas la mettre dans ton lit et après la jeter, ou tu t'amuses encore un peu avec ?
De Jules à Anaïs :
Ça te regarde en aucun cas, mais je vais la garder encore un peu.
Elle est super casse-couilles mais elle passe bien le temps. Donc je la mettrais dans mon lit plus tard, et peut-être pas qu'une fois. Mais si elle pouvait aller faire du sport pour avoir un peu plus de formes ce serait pas refusé.
D'Anaïs à Jules :
Ouais je suis d'accord, elle a pas beaucoup de formes cette meuf.
De Jules à Anaïs :
Je dirais même qu'elle a zéro forme.
Bref, j'ai plus de plan donc je vais improviser pour cette fois.
Il prend le téléphone de mes mains et lit la conversation. Il rit et met le téléphone dans la poche de son jean puis me regarde droit dans les yeux avec une aisance déconcertante.
- Ouais et alors ? Il n'y a rien de faux là dedans et j'assume tout ce que j'ai dit.
Je le regarde abasourdie par ses propos.
- T'en as pas marre de jouer avec les gens ? Tu manipules toujours tout le monde comme ça ?
- Ouais et tu vas me faire quoi ? Me donner une claque comme la dernière fois ? Me crier que je suis un méchant garçon ?
Je lève les mains en l'air exaspérée et réplique directement.
- Une fois en CM1 j'ai cassé le nez d'une meuf sur mon genou alors je peux très bien le refaire avec toi !
Il éclate de rire face à ma phrase et baisse sa tête pour pouvoir chuchoter à mon oreille.
- Une fois, j'ai tué quelqu'un alors me cherche pas non plus.
Mon corps devient aussi raide qu'un bâton. C'est une blague. Je lève les yeux vers lui pour voir son expression mais rien. Ma main gauche commence à trembler et je n'arrive plus à bouger. Jules ébouriffe mes cheveux un petit moment après.
- Panique pas, j'ai tué personne... Pour le moment.
Je lui enlève sa main de mes cheveux en le repoussant comme je peux avec la force que j'ai.
- C'est pas drôle ! On ne rigole pas sur des sujets aussi sérieux que ça !
- Va demander à Max de te donner un truc à fumer, tu seras plus détendue et plus cool après, c'est pas difficile de savoir que c'était une blague.
- Ah oui ! Je suis trop casse-couilles pour que tu me mettes dans ton lit maintenant ! J'avais oublié ton petit jeu stupide ! T'es qu'un co...
- Finis ta phrase et tu seras vraiment ma première victime.
Je fais un pas en avant et me rapproche de lui pour lui montrer que je n'ai pas peur de lui ni de ses paroles en l'air et je le fixe un petit moment avant de lâcher froidement.
- Connard.
- Tu vois la piscine là-bas ? Dans dix secondes ton corps va flotter dans l'eau car je t'aurais noyée. Donc excuse-toi immédiatement !
Je ris et je me mets à courir pour le contourner ne prenant pas sa menace au sérieux. Je rentre de nouveau dans la maison et je ferme la baie vitrée pour lui faire perdre du temps. Je regarde tout autour de moi pour trouver une solution mais rien. Je croise le regard de Maxime interrogateur.
- Maxime aide-moi s'il te plaît !
- Agnès, t'es au courant que tu es chez Jules et qu'il connaît sa maison, et qu'en plus, il te voit et t'entend à travers la baie vitrée ?
Je me tourne vers la baie vitrée que j'ai fermée. Jules me regarde avec un regard aussi sombre que le néant.
Oups...
J'entends Anaïs rire derrière moi et elle me prend ensuite le bras.
- Suis-moi. Je connais la cachette idéale.
Elle me tire vers les escaliers sans que je ne puisse dire quelque chose et ouvre une porte. C'est une chambre qui est totalement en bordel mais aussi sombre.
- C'est la chambre d'ami, et aussi un dépotoir mais il ne viendra jamais ici. Reste-là surtout. Ne bouge pas.
Puis elle referme la porte et me laisse toute seule ici. Je hausse les épaules et je me tourne vers la chambre pour explorer un peu tout ça car je suis très curieuse, ce qui est un vilain défaut je sais.
Il y a un grand lit qui n'est pas fait avec des affaires de mecs dessus et... Un string rose. Beurk c'est quoi cet endroit ?
Je fronce les sourcils et je continue ma petite visite vers un splendide bureau en bois avec un magnifique ordinateur mac dessus et des feuilles un peu partout. En les prenant je remarque que ce sont des cours de Première. Et juste à côté se trouve un cadre photo retourné. Je le prends intriguée de savoir ce qu'il cache et découvre trois personnes dessus. Une magnifique femme brune qui a un petit bébé dans ses bras et un homme assez jeune aussi, je pense, mais je ne peux pas voir son visage car il est caché par une trace de marqueur noir. Mon regard se pose de nouveau sur les feuilles tout en tenant le cadre et je vois quelque chose qui me surprend beaucoup. Oh mon dieu... je ne suis pas dans une chambre d'ami mais dans la chambre de Jules ! Je dois tout de suite partir d'ici !
- REPOSE ÇA TOUT DE SUITE !
Je sursaute de peur et je lâche le cadre de mes mains. J'ai eu la plus grosse peur de ma vie. C'est quoi son problème pour hurler comme ça ?
Je me tourne vers Jules qui est fou de rage maintenant.
- Mais putain touche à ton cul ! Tu fais quoi dans ma chambre putain !? DÉGAGE !
Je sursaute de nouveau quand il me hurle dessus. Il m'est impossible de bouger mais je trouve le courage de me baisser pour reprendre le cadre. Je réalise que je l'ai cassé quand je l'ai lâché.
- Jules... Je suis désolée, je voulais vraiment pas le casser... Et je croyais que c'était la chambre d'ami...
Je me sens vraiment nulle à ce moment mais je le vois venir rapidement vers moi. Il m'arrache le cadre des mains sans me prévenir et me coupe en même temps. Je grimace de douleur et je mets mon autre main sur la blessure mais je reste forte pour ne pas pleurer comme un bébé.
- Agnès, je t'ai dit de partir !
Je recule en arrière et je pars de sa chambre en le laissant ici puis je descends les escaliers les larmes au yeux car la coupure est quand même profonde et me fait de plus en plus mal.
Maxime vient en rigolant.
- Alors tu es morte?
Mais ne me voyant pas répliquer et sûrement avec des larmes au yeux, il fronce les sourcils.
- Il a fait quoi ? Il a dépassé la limite ?
- Non c'est moi qui ai dépassé la limite... j'étais dans sa chambre et j'ai cassé le cadre...
Je regarde ma main et je remarque que mon sang commence à se répandre un peu partout.
- Et le cadre a coupé ma main... j'ai vraiment mal...
Maxime prend ma main qui commence à saigner abondamment et regarde de plus près. Il souffle et part sans rien dire pendant deux ou trois minutes pour revenir avec une petite trousse de soins rouge.
- Va te mettre dans le canapé, je vais soigner ta blessure.
Je m'exécute sans dire un mot et je lui tends de nouveau ma main. Il la prend et sans me prévenir il met du désinfectant sur ma blessure*
- MAIS PUTAIN !
Il rit et je le frappe avec mon autre main.
- Y'a rien de drôle je te signale ! J'ai vraiment mal !
- Arrête de faire ta mauviette un peu. Sois un bonhomme pour une fois dans ta vie.
- Mais je ne suis pas un bonhomme moi !
Il rit encore et il enlève tout le sang de ma main pour me mettre un pansement ensuite.
- Voilà mademoiselle la fragile ! Tu es réparée.
- Merci...
Je fixe ma main et souffle en repensant à tout ce qu'il vient de se passer. Je suis vraiment une pauvre fille stupide. Les autres ont peut-être raison au final.
- Je vais y aller... Je n'ai pas ma place ici et je veux partir avant que Jules ne me mette lui-même dehors. Je ne me sens pas prête à l'affronter dans cet état-là.
Je me lève mais je me fais interrompre par une voix qui me fait de plus en plus peur.
- Oh que non petite chose. Tu vas rester ici et tu vas faire TOUT ce que je veux. Et je te laisse pas le choix. Tu veux jouer ? Très bien, c'est parti.
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Voilà pour le chapitre 8 ! ❤
Il est un peu plus long que la dernière fois mais j'espère qu'il va te plaire tout autant, et si c'est le cas, n'hésite pas à me le dire dans les commentaires et en laissant un petit vote (la petite étoile⭐)
Je te dis à la semaine prochaine et bon courage pour toutes les personnes qui sont en révisons comme moi pour le bac ou toute autre épreuve ! 🤞
Et merci aussi à ma correctrice qui m'a aidé a corrigé ce chapitre 🖤
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