Chapitre 10
Point de Vue d'Agnès
2 jours étaient passés depuis la petite fête de Jules mais ses paroles résonnent toujours dans ma tête. Ses paroles ainsi que sa voix, son visage et notre petite discussion. Je secoue la tête pour arrêter de penser à tout cela ! Ce mec va me rendre folle alors que lui, il ne se préoccupe même pas de moi. Il ne doit sûrement plus se souvenir de mon prénom. Non pas que je souhaite son attention, mais après tout ce qu'il m'a jeté à la figure, un message avec des excuses ne ferait de mal à personne à part à son petit ego de merde.
Mon téléphone sonne d'un coup et cela me sort de mes rêveries. Je le regarde du coin de l'œil en espérant au fond de moi que le nom « vieux fou de Jules » s'affiche mais non, mon téléphone affiche « Mamie Gâteaux ». Mamie Gâteaux est ma grand-mère maternelle et je l'adore. Ce n'est pas le genre de grand-mère insupportable qui n'entend plus rien et crie tout le temps pour parler. Elle entend très bien, même trop bien de temps en temps mais cela ne l'empêche pas de crier sur moi et ma sœur quand même mais malgré tout, elle est super gentille. Je passe beaucoup de temps avec elle car mes parents travaillent toujours et n'ont pas beaucoup de temps. J'ai habité chez elle pendant presque 5 ans car ma maison dans la campagne de bourge était en train de se construire donc cela renforce automatiquement les liens. Je prends mon téléphone rapidement avant que je ne rate l'appel et j'arrive à décrocher avant la dernière sonnerie.
- Allô ?
- Salut ma poulette ! Les cousines et ta sœur vont à la plage avec moi cette après-midi, si tu veux on peut passer te prendre pour te faire sortir un peu de ta chambre ? Ça te ferait du bien tu sais et comme ça tu pourras essayer de bronzer un peu.
Mes cousines, qui sont normalement avec leurs parents à environ 2h de chez nous, sont en vacances pendant 2 semaines chez ma grand-mère. J'avoue que je m'entends beaucoup mieux avec la plus petite que la plus grande. Elle a un trop fort caractère et je ne supporte pas cela car j'ai moi-même mon caractère. Je prends le temps de peser le pour et le contre. Je n'aime pas sortir dehors à cause du regard des autres et la plage et moi, ça fait deux. Je n'aime pas avoir trop chaud aussi. Mais d'un autre côté, je pourrais revoir ma petite cousine que j'aime tant et essayer de bronzer un peu, car avec la peau que j'ai, je passe directement au coup de soleil sans passer par le bronzage. Un vrai calvaire ! J'expire un long moment et je réponds enfin à ma grand-mère qui attend toujours ma réponse :
- Oui je veux bien vous accompagner, cela me fera du bien de sortir un peu...
- Super, on est là dans 20 minutes le temps que les filles finissent de s'habiller et de faire la route. Bisous ma chérie !
- Ça marche, à toute !
Puis elle met fin à notre appel. Ma grand-mère habite à 10 minutes de chez moi seulement, cela a ses avantages étant donné que quand je le souhaite, et selon ses disponibilités, je peux sortir avec des amis dehors pour aller je ne sais trop où, même si cela est une chose très rare car personne n'invite Agnès Lefebvre pour sortir. Je me dirige vers mon petit dressing qui se trouve dans ma chambre et en rentrant dedans, des souvenirs me reviennent instantanément. Lui collé contre moi, nos souffles qui se mélangent, les yeux dans les yeux. Est-ce qu'il aurait osé m'embrasser ici ?
Je chasse ces idées complètement fausses de ma tête. Il n'aurait rien fait et il ne fera jamais rien car je ne le verrai plus. Je ne veux pas être son petit défi à la con.
Je prends un maillot de bain que j'apprécie particulièrement. Il est bleu foncé avec des lignes blanches dessus pour le haut et le bas aussi. Je me dépêche de l'enfiler pour ne pas être en retard comme à mon habitude et je mets par dessus une petite robe. Je prends également mon sac de plage en paille que j'ai acheté en vacances même si il commence à se faire vieux. Dedans, je mets ma grande serviette de plage rouge Hollister ainsi que ma crème solaire, une bouteille d'eau et les gâteaux palmiers sans oublier un livre. Je décide de prendre « Le Labyrinthe » de James Dashner. Je vérifie si j'ai tout mais il me manque mes tongs. Bordel où j'ai pu mettre ces fichues tongs ? Au moment où je les trouve enfin, un klaxon se fait entendre de dehors. Tout juste à temps !
Je les mets rapidement et je prends mes clés de maison pour fermer derrière moi. Me voilà partie à la plage, qui aurait pu imaginer ça ?
Une fois au côté passager de la voiture, je dis bonjour à tout le monde et nous sommes parties pour la plage. Sur le trajet, nous nous amusons à chanter des musiques Disney et la chanson « Libérée, Délivrée » se met à passer mais ma grand-mère coupe le moteur car nous sommes arrivées à destination.
- Allez, dehors tout le monde ! Vous attendez bien Mamie et Agnès, d'accord ? Aidez-nous à porter les sacs de plage aussi, s'exclame ma grand-mère.
Tout le monde obéit et une fois que chacune de nous a son sac, nous avançons vers la magnifique plage. La mer a l'air calme, il n'y a pas beaucoup de monde à première vue et il y a un peu de vent, juste assez pour ne pas mourir de chaud sous le soleil.
Quand nous trouvons une place assez grande pour toute la famille, que nous sommes assez près de la mer, nous déposons la totalité de nos affaires sur la plage et installons nos serviettes. C'est maintenant le tour de mettre la crème solaire à toutes les filles.
Chloé, la plus petite de mes cousines, et aussi ma préférée, arrive vers moi avec son petit sourire et le tube de crème solaire dans la main. Je le lui prends et commence à en étaler un peu partout sur elle. Une fois le travail fini sur toutes les filles, je me mets moi-même de la crème solaire.
Les filles harcèlent presque ma grand-mère pour aller se baigner dans l'eau. Elle me regarde pour savoir si je veux les accompagner mais comme réponse, je lui montre mon livre pour lui signaler que je préfère lire. Elle le comprend très bien et s'éloigne vers la mer avec les 3 filles.
Je me plonge dans mon livre, ou du moins j'essaie. Toute mes pensées se dirigent vers Jules. Encore.
Pourquoi est-il aussi mystérieux avec tout le monde ? Pourquoi il s'amuse à jouer avec moi pour ensuite me dire en cachette à sa soirée que c'est pas un jeu pour lui.
Est-ce qu'il essaie de me retourner la tête pour mieux me manipuler ? Je ne comprends plus rien à la situation malgré mes efforts pour trouver une logique.
Je ferme mon bouquin car c'est impossible de me concentrer sur Thomas et ses aventures dans le Labyrinthe. Je ferme ensuite les yeux et essaie de dormir un peu.
Mais c'était sans compter sur le fait que Chloé avait envie de m'embêter. Elle se jette sur moi toute trempée et pleine de sable.
- CHLOÉ ! Dis-je en criant.
J'ouvre les yeux et la découvre toute contente. Ses cheveux blonds trempés tombent sur son visage et ses magnifiques yeux bleu clair me regardent. Elle rit de bon cœur et je la décale pour pouvoir bien me remettre.
- Allez ma puce, retourne à la mer, je viendrai peut-être plus tard.
Je lui fais un rapide bisou sur le front et je la regarde repartir d'où elle vient. Je me réinstalle paisiblement sur ma serviette après avoir enlevé tout le sable qu'elle ma envoyé.
Mais 5 minutes plus tard, je sens quelque chose heurter ma jambe gauche. Je souffle d'agacement car Chloé commence à m'énerver à me chercher constamment.
- Chloé, arrête un peu, tu veux ! J'aimerais me reposer sur le sable ! Va jouer avec les filles j'ai dit après, dis-je sans prendre la peine d'ouvrir les yeux.
- Hm... J'aime bien aussi le prénom de Chloé, ça me va bien !
Je manque d'avaler ma salive de travers et me redresse doucement sur mes coudes en ouvrant les yeux. À mes pieds, je peux remarquer qu'un ballon de volley s'y trouve et quand je relève les yeux, je fais d'abord face à un torse d'homme qui est très bien musclé puis un Maxime avec un grand sourire. Qu'est-ce qu'il fait là celui-là ?
- Oh heu... Maxime c'est toi. Tu fais quoi ici ? Et heu... pourquoi tu es dans cette tenue ? Il y a des jeunes enfants ici qui pourraient te voir !
Je perds toute crédibilité face à lui alors que ce dernier se fout littéralement de ma gueule. Je ne trouve rien de drôle dans ce que je dis ! Après avoir ri un bon moment face à moi il se met enfin à me parler.
- Agnès t'es pas sérieuse quand même ? C'est un maillot de bain, tout le monde est comme ça! La preuve, toi aussi tu es en maillot de bain.
Je réalise que je suis alors presque nue devant lui et je prends rapidement ma serviette autour de moi et le regarde. Je remarque qu'il est de nouveau prêt à se foutre de moi.
- J'ai... j'ai froid, rigole pas !
- Mais il fait 37°c Agnès ! T'es une grande malade.
- C'est pas une raison, chacun ses goûts après tout.
Il lève les yeux au ciel et reprend le ballon qui était toujours à ma jambe gauche.
- Bon, je vais te laisser et rejoindre les autres.
Les autres ?! C'est qui les autres ? Oh non il faut absolument que je parte de cette plage ! Mais je n'ai même pas le temps de prendre une seule affaire qu'une voix masculine nous interpelle.
- Hé Maxime, tu dragues une jolie fille sur la plage ?
Je peux l'entendre rire d'ici. Il a l'air de bonne humeur aujourd'hui espérons que cela continue. Mais quand il fut assez proche de nous, sa tête changea d'un coup. Wow je pensais pas qu'on pouvait passer d'une émotion à une autre aussi rapidement.
- Qu'est ce que tu fais avec cette vieille meuf ?
Pourquoi est-il aussi agressif avec Maxime ? Il n'a rien fait à part me parler et reprendre le ballon. J'essaie de détendre l'atmosphère en parlant avec Jules.
- Le ballon est venu ici, il vient juste le récupérer et il m'a demandé comment j'allais. Rien de plus.
Il lève les yeux au ciel et prend le ballon des mains de Maxime.
- Allez, on dégage nous, dit-il sur un ton très glacial.
Je lâche ma serviette pour me mettre en face de lui, je commence à en avoir marre de ce mec. Peu importe qu'il me regarde, ma colère prend le dessus.
- T'es jaloux car je suis gentille avec Maxime et pas toi ! Tu me veux mais sache que jamais tu me toucheras !
Il s'arrête net face à ma phrase, je pense que j'ai dépassé une petite limite là. Il fait quelques pas en ma direction et s'arrête à un pas de moi. Je peux beaucoup mieux le détailler cette fois.
Comme Maxime, il a un torse très musclé si ce n'est plus. Ses yeux d'un vert intense me transpercent le corps. Il me détaille lui aussi et son regard glisse doucement sur ma peau. Il fait une pause sur ma poitrine et sourit en coin. Je lève les yeux au ciel et lui donne une petite tape sur l'épaule et chuchote près de ses lèvres.
- Regarde mes yeux et pas autre chose Jules.
Il rit et se rapproche de moi, j'ai d'abord cru qu'il allait m'embrasser, mais il se met à mon oreille pour me chuchoter également.
- Il n'y a rien d'autre à regarder à part tes yeux de toute façon, Agnès.
C'était trop. Rien qu'au collège je ne pouvais supporter ces insultes. Il se remet bien pour contempler sa méchanceté avec un magnifique sourire scotché sur le visage. Quant à moi, je me contente de le regarder en faisant tout mon possible pour ne pas lâcher une larme devant lui.
- Tu as perdu ta langue, petite chose ?
C'est plus fort que moi, je suis trop faible pour jouer à ce jeu, je suis trop faible pour affronter Jules. Je ne peux pas me contenir une minute de plus. Je laisse couler une larme sur ma joue et je baisse ensuite la tête pour essayer de me cacher. Le silence règne. Je peux voir que Jules veut s'approcher de moi mais je le stoppe avant.
- Dégage ! Tu es comme tous les autres et tu viens encore une fois de me le prouver. Ce que tu m'as dit à ta soirée c'est juste pour me manipuler.
Je sèche ma larme du revers de ma main et lève mon visage doucement. Jules et Maxime sont toujours là à me regarder mais aucun des deux ne sourit ou fait le malin.
Jules a perdu son sourire de vainqueur et à travers ses yeux je peux presque remarquer de la peine. Maxime lui, me regarde désolé de la situation, comme à chaque fois que Jules dépasse la limite. Jules souffle et donne le ballon à Maxime. Pendant ce temps je remets la serviette de plage sur mon corps, honteuse. Puis il s'approche de nouveau de moi mais cette fois, par pas méchanceté. Il tend doucement la main et vient la poser tendrement sur ma joue. Son toucher me provoque un léger frisson qui me parcourt tout le dos que je ne pourrais expliquer et il me chuchote quelque chose que moi seule peux entendre.
- Je voulais pas dire ça.
- Trop tard. Tu l'as dit Jules.
- Agnès je...
Je retire sa main de ma joue et me recule de nouveau et au moment où j'allais de nouveau le repousser, une voix insupportable intervient.
- Non mais je vous dérange pas, là ?!
Je tourne ma tête doucement pour affronter une Anaïs pleine de rage. Ce n'est pas le moment. Je vais pas trouver la force pour lui répondre après ce que Jules vient de faire.
Mais Maxime la prend par la taille et la porte sur son épaule. Je remercie Maxime de me sauver en lui souriant un peu, sourire qu'il me rend.
Anaïs se retourne donc la tête en bas et criant dans tous les sens et Maxime se met à rigoler.
- Allez, Anaïs, on va dans la mer nous.
- Non pas ça ! Tu vas faire disparaître tout mon bronzage, Max ! Et mon maquillage aussi !
Je ne peux pas me retenir de légèrement rire face à la scène que nous propose Max avec le drôle d'énergumène sur son épaule, mais je sens ensuite comme une pression à ma jambe. Je baisse la tête pour découvrir une petite Chloé agrippée à celle-ci. Elle me demande d'une petite voix.
- Agnès, c'est qui le grand garçon avec qui tu parles ?
Je relève la tête pour regarder Jules dans ses magnifiques yeux verts et je dis assez froidement, pour bien lui faire comprendre le message.
- Ce n'est personne ma puce, son ballon est arrivé ici et il est juste venu le prendre. Au revoir monsieur. Bonne journée.
Je prends ensuite Chloé dans mes bras et je nous emmène un peu plus loin pour faire un gros et grand château de sable en laissant Jules tout seul.
Deux heures passent depuis mon accrochage avec les trois humains que je n'apprécie guère et il est maintenant temps de retourner chacun chez soi. Nous reprenons toutes nos affaires et je vérifie que j'ai tout dans mon sac. Je prends mes tongs à la main et je me dirige lentement, avec toute ma petite famille, vers notre voiture.
Je croise le regard de Jules en repartant mais je me concentre de nouveau sur le chemin en face de moi. Je commence à réellement en avoir marre de toujours pensé à lui et le voir partout où je suis ! Une fois à la voiture, tout le monde essaie d'enlever le sable de ses vêtements pour ne pas trop en mettre dans la voiture même si c'est peine perdue. Je m'assois dans la voiture, toujours côté passager et je remets la musique. Libérée Délivrée se remet en route et je m'amuse à chanter avec Chloé en prenant mon rôle de princesse à coeur. En fermant la portière de mon côté, je remarque que les trois me regardent puis ils explosent tous de rire.
Est ce que je viens de me taper la honte devant eux ? Oui.
Je baisse alors le son de la musique alors que Chloé crie toujours autant les paroles. En redressant doucement la tête, Jules m'adresse un clin d'œil avant de partir hors de mon champ de vision avec Maxime et Anaïs.
Je sens le rouge me monter aux joues et je m'enfonce dans mon siège, maintenant morte de honte et sûrement toute rouge.
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Et voilà pour le chapitre 10 !
Un chapitre un peu plus descriptif pour cette fois, mais toujours avec des petites péripéties 😏
Dit moi ce que tu penses de l'attitudede Jules envers Agnès ? De ses réactions surprenantes ?
Et que cherche Maxime avec Anaïs ?
🤔
N'hésite pas à donner ton avis dans les commentaires et à me laisser une petite étoile (🌟) pour me montrer que tu as aimé !
Bonne journée à vous et bon courage pour surmonter la canicule ☀️🌡
À la semaine prochaine pour un nouveau chapitre ! 💙
Merci à ma correctrice pour ce chapitre ! alwaysdecember
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