Chapitre 9

En rentrant de la tournée d'Europe de l'est, j'avais promis à Maggie une surprise de taille. Son visage s'était illuminé et elle s'était apprêtée d'une jolie petite robe fluide rose pâle, elle s'était maquillée et coiffée avec soin. Elle était ravissante.

Je l'avais emmené dans le restaurant lounge qu'elle convoitait depuis un moment déjà pour lui faire plaisir. Après le repas, les desserts étaient arrivés, sans que nous n'en n'ayons commandé. Le serveur avait glissé à mon attention "cadeau du chef, Monsieur" avant de repartir.

Maggie avait soudainement sourit en voyant le moelleux au chocolat, jusqu'au moment où elle avait enfoncé sa fourchette dans le gâteau. Elle semblait soudain abasourdie et son sourire avait laissé place à une petite mine déçue tandis qu'elle étalait son dessert dans son assiette.

- T'aimes pas ? Avais-je demandé, la bouche pleine.

- Si, si. Avait-elle assuré.

Elle avait fini par manger son gâteau à petites bouchées.

Puis, nous étions allés dans un bar branché comme elle les adorait. Elle avait prit sa boisson favorite, un Cosmopolitan, et moi une bière. Derrière elle, des néons de toutes sortes et de toutes les couleurs clignotaient sur ses longs cheveux blonds bouclés. Son boréo blanc avait glissé sur son épaule frêle et laissait apparaître le léger décolleté de sa robe dans lequel je plongeais discrètement mon regard . Après quelques verres d'alcool, nous étions bien éméchés. Maggie m'avait chuchoté dans l'oreille, innocemment:

- Adam ? Il faut que j'aille aux toilettes.

Dans un rire, je lui avais sortis :

- Qu'est-ce que tu attends, dans ce cas?

Elle avait appuyé ses deux coudes sur la table et avait levé les yeux au ciel :

- Tu ne veux pas venir avec moi ? Avait-elle ajouté avec un regard très insistant.

- Pourquoi ? Tu ne sais pas tirer la chasse d'eau ? Avais-je plaisanté.

A ce moment là, Maggie avait roulé des yeux. Il y avait visiblement un truc dans l'air que je n'avais pas compris.

- Je reviens. Avait-elle finit par annoncer en se levant.

Quelques minutes plus tard, nous avions quitté le bar. Maggie s'était réfugiée dans le silence et suivait distraitement les lignes des dalles de béton du trottoir. Elle semblait perdue dans ses pensées jusqu'à qu'elle remarque l'enseigne d'une discothèque.

- Adam ! Viens ! On va danser ! s'était exclamé, à nouveau enjouée.

- Maggie... avais-je soupiré. Tu sais que je déteste ce genre d'endroit.

- Avec moi, tu peux le faire. Tu peux tout faire.

Son sourire avait une fois de plus eu raison de moi et je m'étais retrouvé au milieu de la piste de danse, une piste blindée de gens transpirants se chamaillant une petite place afin de ne pas étouffer. Maggie s'éclatait à tourner sur elle-même en bougeant frénétiquement les bras en haut de sa tête, essayant de me convaincre de ne pas m'en faire des gens qui nous filmaient de tous côtés.

Mais je n'étais pas convaincu. Vraiment pas.

Jusqu'au moment où le DJ avait choisit l'une de nos chansons. Soudain, j'étais métamorphosé, transporté par ma musique, comme en plein concert. Bras au ciel, j'avais braillé les paroles en enchaînant les fausses notes, bougeant mes cheveux de gauche à droite, sautillant avec un fan qui avait réussi à se glisser entre Maggie et moi.

Puis, à la fin de la chanson, j'avais retrouvé ma petite amie sur un slow au tempo lent des années 90'. Oubliant les gens autour de nous, je l'avais prise par la taille afin de l'attirer vers moi. Elle avait rit en passant ses bras autour de mon cou. Maggie avait les yeux imbibé d'alcool, son corps tout entier basculait, à ma merci. Alors, j'avais enlevé ses cheveux collés de sa peau qui goûtait de sueur et je m'étais penché pour lui mordiller la nuque.

- I go crazy, crazy baby, I go crazy ... M'avait-elle susurré dans l'oreille en même temps que le refrain.

En l'espace de quelques secondes, Maggie avait descendu sa main sur ma cuisse, tout en tirant de l'autre main ma tignasse qu'elle aimait tant, pendant que je l'attirais encore plus vers moi.

Pino avait adoré voir cette scène sur les réseaux sociaux le lendemain. Mais moi, je m'en fichais car sur le moment, j'étais bien. Vivant. Comblé avec Maggie.

Plus tard dans la soirée, ivres, nous étions sur le chemin pour rentrer à la maison. Je me réjouissais d'y arriver car il y avait un vent qui soufflait vraiment fort.

- T'es beurré ! m'avait crié Maggie en rigolant.

- Et toi aussi ! Lui avais-je lancé sur le même ton.

- Non c'est pas vrai, c'est toi qui l'est plus que moi.

Elle s'était mordillé le coin de la lèvre. Ses cheveux au vent, elle tentait en vain d'enlever des mèches qui s'étaient glissées dans sa bouche.

- Je te lance un défi.

- Maggie... Tu es bien trop cuite pour un défi.

À ce moment précis, elle m'avait lancé un regard noir, les bras croisés, elle s'était arrêté net .

- Quoi ? Non, allez ! Je fais le pari de grimper sur ce lampadaire.

Le lampadaire en question était entouré d'un énorme bloc de granit. Et assez haut pour se faire mal en tombant.

- A quoi ça sert ? avais-je sorti en mettant mon capuchon sur la tête pour me protéger du vent.

- Si je le fais, tu m'offres ... - Elle avait réfléchi un instant - Un petit déjeuné au lit.

- Et si je te disais que tu n'as pas besoin de grimper là-haut pour avoir un petit déjeuné ?

- Tu joues pas le jeu, chéri.

- Tu vas te faire mal. Et je crève de froid, avais-je répliqué en grelottant de tous mes membres.

- Alors paris, et nous rentrerons plus vite .

- Ou alors, on rentre maintenant, sans parier, lui avais-je dis en lui tendant la main.

Butée, elle avait tout de même finit par grimper avec peine sur le bloc de pierre, puis s'était tenue au lampadaire et s'était hissé avant de s'accroupir et me tirer un doigt d'honneur.

- J'ai réussi ! S'était-elle exclamé, victorieuse.

- Descends Maggie, sérieux, tu vas te faire mal !

- Quel rabat-joie ...

Elle avait tendu les bras vers moi et j'avais compris que je devais l'aider à descendre de son perchoir.

- Tu trembles... m'avait-elle sorti.

- Ça fait cinq minutes que je te dis que j'ai froid !

- Oui, oui ... d'accord . J'ai gagné ! Demain tu m'apportes le déjeuné au lit !

Elle s'était mise à sautiller dans la rue, contente d'avoir gagner un pari qu'elle s'était elle-même donnée, énergique au possible alors que je ne rêvais juste d'une chose : Mon lit.

Brusquement, la main de Maggie sert la mienne dans un spasme. Je sursaute et observe son visage croyant avoir rêvé. Ces yeux se sont soudainement ouverts avant de se refermer quelques secondes plus tard. Je me penche sur son visage :

- Maggie ? appelé-je.

Rien.

Je sonne l'infirmière qui entre d'un pas vif.

- Qu'est-ce qu'il se passe ? demande-t-elle, inquiète.

- Elle a ouvert les yeux ! m'exclamé-je. Elle s'est réveillée.

L'infirmière prend ses constantes et observe Maggie avec attention.

-  Elle ne s'est pas encore réveillée, me contredit-elle.

- Si, je l'ai vu.

- Si elle a ouvert les yeux avant de les refermer, cela veut dire qu'elle est en réveil partiel. C'est encourageant. Toutefois, cela ne veut pas dire qu'elle est complètement avec nous. Il lui faut encore du temps avant d'être pleinement consciente.

- Mais qu'est-ce que je peux faire ? demandé-je, dépité.

L'infirmière me sourit avec compassion :

- Attendre à ses côtés.

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Coucou ! Étant donné qu'un week-end chargé s'annonce, je me suis permise de vous partager le chapitre aujourd'hui. Mais aussi parce que c'est mon anniversaire, alors voici un cadeau de ma part !

Je suis encore désolée pour la semaine passé !
Des becs

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