Chapitre 36
George
Je me réveille avec hâte. Nous partons finalement en tournée. Une longue tournée de plusieurs dates à travers le monde. Ça va clairement nous faire du bien. Undo est en lambeau, clairement, le groupe est à la dérive. Je me demande comment nos fans peuvent encore nous aimer à force. Quoi qu'il en soit, presque la totalité de nos concerts sont Sold Out.
Je me tourne et vois Louise encore dans les bras de Morphée.
Je la regarde dormir et finis par sourire. La soirée d'hier était super. Je pourrai peut-être envisager un truc sérieux avec elle, si elle veut bien.
Je lui fais un baiser sur la joue avant de m'éclipser à la salle de bain. Je fais couler l'eau de la douche, puis inspecte mon visage. Je remarque un bouton. Quel merde. Un bouton sur mon visage si parfait. Je soupire et rejoins le jet d'eau brûlant. Après un bon shampoing, je sors, me sèche et enfile mon jean slim noir et une chemise crème. Je coiffe rapidement mes cheveux en arrière, puis mets un peu de gel pour les faire tenir légèrement.
Un peu de parfum, et je rejoins la cuisine. J'y tire un café noir. Je ne comprendrai jamais ces gens qui y rajoutent du sucre ou du lait. Un café, ça a clairement été crée pour le boire noir. Une fois bu, je rejoins ma voiture à l'extérieur mais je remarque que j'ai oublié le cadeau de réconciliation pour Adam que j'avais acheté la veille avant d'accompagner Louise. Je ressors de ma voiture, ouvre la porte et le cherche.
- Tu fais quoi ? demande Louise en baillant.
- Je vais voir Adam, mais je ne trouve pas ce foutu cadeau que je lui ai acheté.
Louise pointe la commode de l'entrée. Mon regard se plante sur le petit emballage bleu sur le meuble. Je le prends, fais quelques pas dans la direction de Louise et nous nous embrassons longuement.
- Ne me retiens pas, sinon je ne vais clairement jamais aller voir Adam, souris-je.
- Mais je ne retiens pas, dit-elle en passant ses doigts sur mon t-shirt.
Après un dernier baiser, je rejoins enfin ma voiture, mets les clés sur le contact et démarre. Je dépose le cadeau à côté de moi. Ce cadeau est cliché, mais il m'a plu. C'est un petit bracelet en similicuir tressé, l'objet idéal pour Adam qui adore toutes ces babioles.
Je me lance sur la route paisiblement, puis je remarque une boulangerie. Je m'y arrête. Je sors et ferme mon véhicule avant d'entrer dans le magasin. Des pains sont disposés sur l'étalage, dans la vitrine se trouve toutes sortes de sandwichs et desserts. Mes yeux s'arrêtent sur deux pains aux amandes prêts à déguster. Ça va clairement plaire à Adam. Je ressors avec ma boîte en carton dans les mains, content d'y avoir penser et d'être tomber sur cet établissement.
Je remets les clés dans le contact et roule en écoutant de la musique entraînante jusqu'à son domicile. Une fois arrivé, je coupe le moteur, prends le déjeuné et mon cadeau, ferme derrière moi et m'avance vers la porte d'entrée. Les fleurs du petit jardin à l'extérieur sont fanées, le gazon n'est pas entretenu, et l'averse qu'il y a eu ce matin n'a sans doute pas aider.
Adam n'a clairement pas la main verte.
Je sonne, mais il ne semble pas présent. Je sonne à nouveau et attends quelques secondes. Personne. C'est étonnant, Adam ne sort plus de chez lui. Curieux, je tente de faire le tour de la maison, mais mon pied se coince dans un trou.
- Merde, putain, juré-je.
Je retire mon pied. Ma chaussure est pleine de terre, complètement crade et trempée.
merdemerdemerde.
C'est clairement un manque de chance.
J'essuie ma chaussure sur l'herbe non entretenue et continue en direction de la baie-vitrée. Je regarde à travers et remarque une sorte de plaid sur le sol de la cuisine, je m'approche et mets mes deux mains vers mes yeux pour y voir plus claire, mais ce n'est que plus flou.
Si Adam est sorti pour s'acheter une foutue couverture alors que Louise s'occupe tout les deux jours de ses courses, je vais le tuer.
- Bon ...
Je pense que je vais tenter ma chance par la porte d'entrée, bien qu'il n'y ait visiblement personne.
Et puis, chez lui, ça a toujours été chez moi.
Je fais le chemin inverse en faisant attention à ne pas me prendre les pieds dans le trou, et descends la poignée de la porte. Elle s'ouvre.
Combien de fois Pino lui a dit de jamais laisser ouvert sa porte ? Enfin, actuellement ça m'arrange clairement.
J'entre à l'intérieur.
Des cadavres de bières et d'alcools forts jonchent le sol, qui lui est clairement dégueulasse.
J'avance entre les bouteilles et les mégots de clopes dispersés partout autour de moi et lance :
- Adam ?
Rien.
Je répète son prénom en montant les premières marches des escaliers. Il n'y a aucun bruit à l'étage.
Bon, en l'attendant, je vais aller me servir un café dans la cuisine. Je pose mes cadeaux sur l'étagère à l'entrée et fonce dans le salon avec entrain lorsque je me prends le pied dans l'espèce de plaid et manque de m'écraser au fond de la cuisine.
- Putain, quel merde ce plaid...
Ce n'est pas le plaid.
Ce n'est pas un plaid.
Ce n'est pas un objet.
- ADAM !
Je remarque mon ami écroulé sur le sol, inerte, face contre terre. Une mèche recouvre son visage blanc et cireux, ses yeux sont clos. Je me précipite sur lui et glisse ma main dans son cou dans l'espoir de sentir un pouls, mais je ne sens rien.
Je regarde autour de moi; des pilules se trouvent partout et une bouteille de Gin est posée sur la table.
- Adam, tu peux pas me faire ça !
Ma voix file dans les aiguës.
Je place ma paume devant sa bouche; je ressens une légère respiration. Je le place en position latéral de sécurité, puis dégaine mon téléphone et appelle les urgences :
"Bonjour, les urgences, j'écoute ?"
" Allo ! Allo !
" Je suis à l'appareil, Monsieur, que se passe-t-il ?"
" Mon ami est sur le sol, il ne... Il ne réagit pas quand je l'appelle. Il a ... prit beaucoup de cachets "
" Est-ce que vous l'avez mis en position latérale de sécurité ? "
"Oui"
"Est-ce qu'il respire ?"
"Je crois que oui"
" Votre adresse ?J'envoie une ambulance immédiatement"
J'essaye de me concentrer pour lui donner l'adresse.
" Il ne bouge pas !" reprends-je.
" Gardez votre calme, les urgences arrivent. Est-ce que vous sentez toujours son pouls ?
Je repose ma main contre son cou.
"Je crois que oui, mais je suis pas sûr que ce soit le sien que je sens"
" Très bien, dans le doute, faites le massage cardiaque pour le maintenir. L'ambulance arrive."
Je raccroche et retourne Adam sur le dos. Je commence à le frictionner comme je l'ai appris dans mes cours étant adolescent. A chaque fois que je presse de toutes mes forces sur sa cage thoracique, je me mets à jurer :
- Adam, putain, tu fais chier.
Je poursuis le massage cardiaque sur le rythme de "Staying alive". J'essaye de me retenir de pleurer.
- Tu peux pas mourir, juré-je à nouveau. T'as pas le droit de mourir ! ADAM !
Les secours finissent par arriver. Je crois qu'il ne s'est écoulé que quelques minutes depuis le moment où j'ai raccroché, j'ai l'impression que ça a duré des heures. Les infirmiers reprennent aussitôt le relais et me demandent gentiment de m'écarter pour les laisser agir.
- Vous savez ce qu'il a prit ? me demande l'un d'eux.
- Ça, pointé-je du doigt les nombreux cachets éparpillés dans la pièce.
L'infirmier se penche pour en ramasser un et l'examine avec attention. Puis, il s'approche de ses collègues pour leur transmettre les informations. Il ne faut guère plus de quelques minutes pour que les infirmiers placent un masque à oxygène sur le visage d'Adam, le mettent sur une civière et l'emporte dans l'ambulance. L'un d'eux me demande si il a de la famille à contacter, mais je ne réponds pas. Il insiste :
- Est-ce qu'il y a des proches que nous pouvons contacter ?
- Sa sœur, finis-je par répondre. Mais je vais l'appeler.
- Avertissez-la vite, son état est très préoccupant.
Il me précise l'hôpital dans lequel il est transféré, avant de me demander si je suis en état de conduire.
J'hoche la tête. L'infirmier s'en va en me laissant seul.
La tension retombe d'un seul coup, et je dois m'appuyer contre le frigo pour ne pas tomber. J'arrive clairement pas à croire que j'ai débarqué au plein milieu du suicide "raté" de mon meilleur ami.
Et c'est moi qui doit annoncer à Louise que son frère est entre la vie et la mort.
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