Chapitre 13

Je descends du taxi et avance dans la rue. Cette rue, c'est celle de Maggie, mais je ne pensais pas qu'il y avait autant de maisons. C'est un beau quartier, les façades des habitations sont en briques rouge, dans un style typique londonien. J'avance en titubant entre les murets, les hais des maisons et les petits arbres qui trônent tout le long du trottoir bien trop petit pour mon ivresse. Quand je réalise enfin que j'aurai beaucoup de mal à trouver son " Chez-elle", je sors mon téléphone: L'écran est flou, je cherche désespérément son prénom, je cherche désespérément la liste de contact, pour commencer. Je m'arrête un instant et lève les yeux.

Soudain, ma bouteille de vin rouge bu dans la soirée remonte. Mon cœur se tord comme une éponge qu'on essor, ma respiration devient saccadée et bruyante. Je me penche et vomis l'entièreté de mon estomac sur le goudron. Appuyé contre une des rambardes, je crache, puis utilise ma manche pour m'essuyer la bouche.

En me relevant, je remarque mes Vans couverte du liquide rouge foncé, je décide de les enlever et les mets dans la benne la plus proche, puis reprends ma route. Après quelques maisons, comme par magie, je trouve enfin le nom de "Erik Stonem" sur l'une des boîtes aux lettres. J'approche de l'entrée, l'hésitation m'empêche d'appuyer sur l'interphone, mais au bout de quelques secondes, mon doigt vient heurter le bouton, sans faire exprès, ne tenant plus debout sans valser. Elle décroche rapidement.

"Oui ?"

"Ma-Maggie ?"

"Adam ? Que fais-tu ici? Tu n'as pas un concert dans deux heures ?"

"Ouvre-moi, s'il te plaît", dis-je avec une voix de pochtron qui ne doit pas m'aider.

C'était vraiment une idée de merde, Adam, pensé-je.

"Non, vas-t-en."

"Maggie, s'il te plait."

Un rot accompagne mon message. Merde.

"Non." dit-elle, ferme.

"Dans ce cas... "

Un hoquet l'emporte sur la fin de ma phrase, je reprends avec entrain :

"J'appuie sur n'importe quel sonnette... alors."

"Non, fais pas ça. J'arrive" Soupire-t-elle.

"Laisse-moi monter, t'es encore fragile"

Mais je crois qu'elle n'a pas entendu mon message.

Quelques instants plus tard, la lumière s'allume dans le hall et je vois Maggie s'avancer avec ses béquilles. Elle porte un peignoir en sois, de couleur rose. Ses cheveux sont relevé en chignon déstructuré. J'avais oublié à quel point elle est belle, ma Maggie, même à la sortie du lit. Elle entre-ouvre la porte :

- Qu'est-ce que tu veux, Adam ? me demande-t-elle. Et où sont tes chaussures ?

- J'avais besoin de te voir. - Je regarde mes pieds - Oh mes chaussures ...

Puis, je relève la tête et cherche à attirer son attention. Ses perles émeraudes me manque tellement.

S'il te plait, laisse-moi me plonger dans ton regard une seconde.

- Adam, tu devrais t'en aller ... dit-elle, mal à l'aise visiblement.

L'alcool parlant, je lance subitement :

- Je te veux ! J'ai besoin de toi.

- Occupe-toi de Undo, j'ai assez fais de dégât...

- Tu n'as fais aucun dégât au groupe. C'est moi le responsable des problèmes de Undo.

Maggie s'appuie contre la vitre de la porte d'entrée. Elle soupire bruyamment, puis affirme :

- J'ai vraiment plus envie de parler de ça. Je suis fatiguée. En plus, tu es ivre.

- Arrête, s'il te plaît, de réagir comme de la merde. -Je hoquette- La seule chose que tu as cassé, c'est moi dernièrement.

Elle croise les bras, je continue, étant sûr de moi :

- Mais la bonne nouvelle c'est que c'est facilement réparable ... dis-je en haussant un sourcil, arborant un petit rictus.

- Je ne peux pas, lance-t-elle en se redressant et en attrapant ses béquilles posés contre le mur.

Je lui retiens le bras, elle trébuche.

- Lâche-moi. J'ai failli tombé. Accepte-le.

- T'as tord de me mettre en pièce. Regarde-moi !

- Je peux pas faire ça, Adam.

Sa voix se brise, je demande :

- Pourquoi ?

- Parce que je peux pas faire marche arrière. Je suis super fière de toi. Tu démares enfin un nouveau chapitre de ta vie. Je suis contente mais maintenant je suis plus là, tu dois te débrouiller tout seul, d'accord?

Je la regarde avec un air de chien battu, elle ajoute :

- C'est fini. Je ne regrette rien.

- Et si je voulais pas ? Chuchoté-je presque.

- J'ai besoin d'air, je dois respirer !

- Reste avec moi, je t'en supplie. J'ai pas déconné. J'en dors plus la nuit. Pourquoi tu m'as ... tu m'as quitté ? J'étais là, j'ai tout fais pour rester là, être présent, t'aider. T'aimer de tout mon être, jusqu'à en crever de fatigue.

- Adam ...

Je la coupe :

- Je suis là pour toi, rien que toi. Je pourrai crever pour toi .

- Adam ...

- Je ...

- Adam ! Hausse-t-elle le ton. Je ne t'aime plus ... siffle-t-elle. Quand est-ce que tu vas finir par le comprendre ?

- Maggie... Lancé-je, désarmé. Tu peux pas en une fraction de secondes...

Elle se redresse et ferme la porte derrière elle d'un coup sec.

- Ne plus m'aimer ... finis-je ma phrase dans un chuchotement d'incompréhension.

Sur mes deux jambes, valsant d'un pied à l'autre, je repense à notre première dispute, après les APMAs.

Pino m'avait appelé, hystérique. Il avait quelque chose d'important à me dire. L'heure d'après, il sautillait devant ma porte comme un môme un matin de noël. J'étais pressé de savoir qu'est-ce qui le rendait comme ça et quand Pino m'avait sorti :

- Vous êtes nominés aux APMAs !

Sachant que la dernière fois, nous étions nominés comme groupe le plus mauvais, et que nous l'avions gagné, en plus, autant dire que j'avais tiré une tête sceptique à Pino, qui avait rectifié :

- Cette fois-ci, c'est comme meilleur groupe international.

Je m'étais tordu de rire. Vraiment. Et je lui avais précisé que je ne voulais pas y aller, aussi.

Mais, Undo avait de grande chance de gagner l'Awards des APMAs, une cérémonie organisée par le magazine Alternativ Press, qui se déroulait à Colombus aux Etats-Unis cette année-là. Pino m'avait forcé à y aller, contrairement à George, Gavin et Ross, qui sont restés tranquillement à la maison. J'y étais donc allé avec Maggie.

Ce soir-là, Maggie portait une longue robe blanche dos-nu assez simple. Le seul problème était son décolleté, vertigineux.

Les groupes se succédaient les uns après les autres à l'entrée de la salle, là où était disposé un tapis rouge et la bannière de la cérémonie. Des photographes s'occupaient de prendre des clichés. Maggie s'était prise au jeu, et nous avions posés quelques minutes.

C'était la première fois que j'imprimais toutes les photos d'un événement que j'avais pu trouver sur le net, d'ailleurs, même si il s'était mal terminé.

Nous avions, ensuite, rejoins nos sièges avec un verre de vin rouge à la main. Quand la catégorie dans laquelle nous étions nominés est arrivée, j'avais eu le temps de descendre la bouteille. Et quand la présentatrice blonde aux seins refaits avait annoncé avec un cri perçant dans le micro: Et le vainqueur est " UNDO", je m'étais levé dans un fou rire et l'avais rejoins sur la scène avec mon verre et un fond musical de notre chanson. Après lui avoir fait la bise, j'avais lancé, fièrement :

- Bonsoir, merci ... Merci ... Arrêtez de parler et écouter !

J'avais pris l'Awards dans ma main (un doigt d'honneur en bronze ) et j'avais continué sur ma lancée:

- C'est le deuxième APMAs Awards que nous recevons. - Je l'avais reposé - La première fois était pour le groupe le plus merdique ... et maintenant pour le meilleur groupe ...

A ce moment, j'avais regardé la foule, et avait repris :

- Donc ,en fait, ça ne prouve rien ? Avais-je levé les épaules. Hey ! Mike est venu avant parler sur scène, à la place que j'occupe maintenant et il a dit que la pop était ennuyante et à la mode, mais, si ta musique n'est pas informative, elle ne sert à rien, non plus.

Puis, j'avais pris mon Awards, mon verre à présent vide et j'avais terminé par un merci avant de m'échapper de la scène pour rejoindre Maggie.

Cette soirée aurait pu être réussie si nous nous étions pas disputé avec Maggie.

Quand j'étais revenu à ma place, Awards en main, elle s'était penché vers moi et m'avait reproché :

- Tu aurais pu boire moins ! On n'a rien compris de ce que tu disais !

- Comment ça, vous avez rien compris ? M'étais-je étonné. J'ai pourtant été clair !

Elle avait levé les yeux au ciel, exaspérée.

- Mais ta pas vu la tronche des présentateurs ? Avait-elle encore ajoutée.

Je n'avais pas très bien compris pourquoi elle avait commencé à s'énerver et durant tout le reste de la soirée, elle avait refusée de me prendre la main et elle s'était enfermée dans un silence boudeur.

La dispute avait monté d'un cran dans la voiture.

- Pourquoi tu me fais la gueule, Maggie ? Lui avais-je demandé.

Elle m'avait lancé un regard mauvais avant de retourner à sa contemplation du paysage par la vitre.

- Tu me le demande ? Avait-elle craché. Tu bois plus que de raison et tu dit de la merde lors d'un événement officiel. Tu es incapable de te tenir convenablement, même pour une soirée. Est-ce que tu as déjà été sobre, une fois dans ta vie ?

J'étais blessé par son ton assassin. la colère avait prit le dessus sur ma volonté à calmer le jeu.

- Et toi, avec ton décolleté de pute ? C'était pour quoi, à la base ?

- Mon décolleté de pute ? Avait-elle répété, folle de rage. J'ai fait les magasins, j'ai trouvé cette belle robe, je me suis apprêtée, je me suis coiffée, je me suis faite une manucure, je me suis maquillée, tout ça pour être à la hauteur de l'événement ! Mon premier ! Je voulais être belle pour toi pour que tout le monde soit bluffé et que tu sois fier de moi !

Elle était tellement en colère qu'elle s'était mise à partir dans les aiguës. Elle était au bord de la crise de nerfs.

- Et tous ces efforts pour quoi ? Avait-elle poursuivit. Pour qu'un...un ivrogne me traite de pute ! La prochaine fois, tu peux toujours allé te faire foutre pour que je t'accompagne récupérer tes maudits prix dont tu n'a absolument rien à faire de toute façon !

- Arrête-toi ! Avais-je hurlé à l'adresse du chauffeur.

- Vous êtes sûr ? Avait-il rétorqué. Nous ne sommes plus très loin de chez vous...

- Je m'en fous, laissez-moi descendre !

Le chauffeur s'était garé sur le côté de la route et j'étais sorti en trombe de la voiture. L'air était devenu lourd et orageux. Je m'étais mis à marcher en dénouant furieusement ma cravate noire. J'avais vaguement entendu Magie me hurler quelque chose depuis sa fenêtre ouverte, mais je n'y avais pas prêté attention.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top