Chapitre 11

George

- Est-ce que UNDO a l'intention de reprogrammer prochainement une tournée ?

- Bien sûr...

Clairement, qu'est-ce que vous voulez que je réponde d'autre ?

- Nous n'avons pas l'habitude que Undo reste inactif aussi longtemps, êtes-vous en préparation d'un nouvel album? Reprend le journaliste.

- Non, Adam a une certaine flemme en ce moment. Répliqué-je, sarcastique. La flemmingite aiguë, vous savez...

- La flemme ... Je vois. Réponds le journaliste, perplexe.

En d'autres termes, Adam est un pauvre con qui passe son temps chez lui, déprimé. Depuis que Maggie s'est cassée comme une voleuse (encore une fois), sa fierté et son ego l'ont clairement abandonnés en même temps. En plus, son excuse, c'est nous, la garce.

On est clairement dans la merde.

- Comment va-t-il depuis l'accident de Maggie?

- Il va bien. Répondé-je, confiant.

Clairement, je le jure sur la Bible.

Le journaliste hausse les sourcils, sceptique.

- Oui, bien sûr... Reprend-t-il. Ce n'est pas trop ce qu'il se dit... Est-ce qu'il a toujours été erratique, un peu fou sur les bords?

- Non. C'est Adam, c'est tout.

Clairement, je déteste les journalistes. Leur sujet favori est Adam Nolly. Encore et toujours ce très cher Adam. Leurs tragédies à l'eau de rose favorites ? Celles de Adam Nolly, évidemment ! Mes coups d'un soir ne les intéressent pas, pourtant elles sont bonnes, enfin parfois... quand je n'ai pas trop bu.

- J'insiste ; est-il une cause perdue comme le souligne la plupart des médias ?

- Non. Il est un peu perturbé en ce moment, rien de plus.

- Vous dites ... perturbé ? Dans quelle sens ? Car le Adam que nous connaissons à nouveau en ce moment est celui qui faisait voler les tables dans les airs il y a trois ans.

- Mieux vaut ça plutôt qu'il s'envoie en l'air sur les tables.

Le journaliste me regarde, bouche-bée. Il a clairement l'air débile. Après un long moment de blanc, il se ressaisit, se redresse sur sa chaise et poursuit :

- Dans ce cas, comment décririez-vous Adam ?

- Sobre, poli, éclaté-je de rire. Très courtois.

Je ne le pense pas...

- Je vois...

Ce journaliste a un foutu tic de faire tourner son stylo dans ses doigts, c'est clairement très énervant.

- Est-ce vrai qu'Adam enchaîne les conquêtes depuis sa rupture avec Maggie Stonem ?

- As-tu un quelconque intérêt pour UNDO ou seulement pour Adam Nolly le magnifique ? Balancé-je, amer.

- Votre leader a toujours suscité beaucoup d'intérêt dans les médias du monde entier. Pouvons-nous continuer?

Je grogne tel un chien auquel on aurait retiré son os. Mais le journaliste poursuit, imperturbable :

- Est-ce que Maggie a encore des séquelles de son accident ?

Je m'en cogne.

- Est-ce qu'Adam a cherché à entrer en contact avec elle ?

Je m'en bats les couilles.

- Est-ce que vous pensez qu'ils vont se remettre ensemble ?

Je m'en branle de leur vie de couple.

- Monsieur Roland ? Pouvez-vous répondre aux questions ?

Je me force à sourire.

- Tu n'auras qu'à les contacter. Si l'intérêt de cette interview se résume à leur relation, je ne vois pas ce que je fous ici.

- Mais vous ne saviez pas que je travaillais pour Closer ? S'étonne-t-il. C'est mon travail.

Je me lève si brusquement que ma chaise part en arrière. Pino va prendre cher !

- Cette interview est terminée. Lancé-je sèchement en me dirigeant vers la porte.

la porte claque derrière moi. Clairement, ma sortie a été très théâtrale. Je suis assez fier de moi. Ce journaliste a eu ce qu'il méritait.

Connard.

Bon, il est où cet abruti de Pino ?

Je le vois dans le hall de l'hôtel, confortablement installé dans un divan en cuir brun, le coude nonchalamment appuyé sur l'accoudoir.

Je lui fonce dessus et je l'attrape par le col de sa chemise Gucci hors de prix.

- Pourquoi t'as accepté une interview d'un journal de merde ?

- Quoi ? Mais de quoi tu parle ? Balbutie Pino en essayant de se dégager.

- Tu sais très bien de quoi je parle ! Vociféré-je. Tu as accepté que je sois interviewé par Closer ! L'un des pires torchons français !

Je le repousse violemment et Pino tombe dans le divan, ahurit.

- Mais...Tu sais bien que c'est important de donner des interviews...

- Mais pas pour ce genre de journal ! Hurlé-je encore. Le journaliste n'en avait rien à foutre de UNDO ! Tout ce qui l'intéressait, c'était de savoir si Adam allait se remettre avec cette cruche de Maggie !

Au même moment, je vois du coin de l'œil Ross entrer dans le hall de l'hôtel avec Margaret depuis les ascenseurs. Depuis qu'il s'est marié avec elle, Ross vit sur petit nuage de barba-papa. C'est clairement écœurant.

- Qu'est-ce qui se passe ? Demande-t-il en nous regardant tour à tour, son sourire niais s'effaçant légèrement.

- Il se passe que notre connard de manager m'a refourgué un journaliste coupé à l'eau avec lequel j'ai clairement perdu mon temps !

- Ah. Murmure Ross.

Pino décide de se défendre :

- le journaliste s'était annoncé comme un journaliste indépendant. Un pigiste. Je ne pouvais pas savoir qu'il mentait !

- Tu aurais dû te renseigner avant ! Crié-je, hors de moi. C'est ton job !

- C'est la première fois que je me plante ! ça arrive à tout le monde, non ?

- Non, ce n'est pas une chose qui doit arriver ! Et sur qui ça tombe ? Sur moi, bien sûr ! J'en ai ma claque de Adam et de ses problèmes !

Margaret tape du pied, impatiente de quitter le hall.

- Ross ? Appelle-t-elle. On va arriver en retard à notre rendez-vous.

- J'arrive, bébé.

Ross se retourne vers nous :

- Je vous laisse régler le problème sans moi...Vous êtes de vrais gamins !

Merci pour ton soutien...

Ross passe son bras autour des épaules de sa femme et tous deux se dirigent vers la sortie.

Je me détourne à mon tour de Pino et je sors à mon tour, furieux.

Clairement, c'était une mauvaise journée.

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