C h a p i t r e 1 6

Note : Ce chapitre contient des informations et porte sur l'auto mutilation et ne pourrait ne pas convenir à tout le monde. Âmes sensibles s'abstenir. Je suis responsable de ce que j'écris et non de ce que vous lisez. - A.

« Regarde tes cicatrices.
Chacune d'entre elle est une
bataille que tu as perdu
contre toi-même. »

Je me suis réveillée, mes yeux étaient encore gonflés de la veille. Je me suis levée et j'ai jeté un rapide coup d'oeil à Connor qui dormait encore à moitié avachi sur le canapé. Il portait encore ses vêtements de la veille. Sa cravate trainait par terre et il était légèrement décoiffé. Il semblait paisible. J'aurais voulu me sentir coupable de mon comportement d'hier mais j'avais l'impression que je n'étais plus capable de rien ressentir. Mentalement, j'étais usée. Jusqu'à la corde. Je n'en pouvais juste plus.

J'avais l'impression d'être en lendemain de veille et pourtant, je n'avais bu qu'une coupe de champagne. Ce qui était tout de même raisonnable. Non? J'aurais peut-être dû boire plus tout compte fait. J'aurais eu une bonne raison de me sentir aussi mal et peut-être qu'avec de la chance, j'aurais pu tout oublier de la soirée d'hier. Chaque pas que je faisais en direction de la salle de bain me demandait beaucoup d'effort.

Arrivée devant le miroir, j'ai pu constater avec dégoût les résultats de ma soirée d'hier qui étaient imprimés tout le long de mon visage. J'avais l'air misérable. J'entendais presque ma maquilleuse me dire que pleurer n'était vraiment pas un bon démaquillant et que dormir avec mon maquillage tuait ma peau. J'aurais pu en rire... mais je n'arrivais plus à me rappeler comment on faisait.

Je me suis démaquillée sans entrain. Et c'est bien parce que je reprenais l'avion dans quelques heures pour retourner dans ma prison dorée. J'ai eu un haut le coeur rien qu'à y penser et j'ai juste eu le temps de me tourner vers la toilette, que j'ai vidé le contenu de mon estomac dans celle-ci.

Je me suis relevée et j'ai brossé mes dents pour enlever le goût horrible de ma bouche. Puis, en fouillant dans ma trousse, je suis tombée sur quelque chose que je croyais m'être débarrassée.

Parce que je croyais en être guérie. Mais plus je regardais l'objet, plus il exerçait une sorte d'attraction sur moi. Une sensation de bien-être que je connaissais si bien, refaisait lentement surface.

Une lame brillante et affutée. Et si elle pouvait me soulager comme dans le temps? La douleur qu'elle me fera sur ma peau me permettrait sans doute oublier celle de mon coeur pendant quelques minutes.

Je l'ai prise entre mes doigts. Je l'ai tournée dans tous les sens. Elle semblait m'appeler. Un genre d'appel à apaiser mes souffrances, à faire taire tous les cris d'horreur en dedans de moi. Comme si elle pouvait m'aider. Comme si elle ravivait une à une chacune de mes cicatrices.

Même si ça faisait plus d'un an que je n'avais pas touché à une lame, on n'oublie jamais sa sensation. Ni le sentiment de contrôle que ça nous apporte. Je me rappelais à quel point c'était devenu addictif... Ce n'était pas la meilleure chose à faire mais ça me faisait tellement de bien. Je pourrais le refaire. Qu'une seule fois. Juste une seule.

Ce serait si facile. Deux incisions. Et puis j'attendrais que la mort vienne me chercher. C'était trop simple. Dire qu'une si petite chose pouvait mettre fin à toutes mes souffrances. C'était... je n'avais même plus de mot. J'avais simplement envie de tout laisser tomber. Je n'avais plus envie de me battre. À quoi bon se battre, si on sait que nous avions déjà perdu d'avance?

Dans quelques heures, j'allais me fiancer devant la terre entière. Je n'en avais tellement pas envie mais je n'avais pas d'autre option. De toute façon, m'avait-on laissé le choix? Pas une seule minute... Depuis toute petite, tout avait été choisi pour moi. Les cours que j'allais suivre, les évènements auxquels je devais assister, les gens que je devais fréquenter... Par chance que j'ai eu l'autorisation de pouvoir avoir un groupe de musique... mais ça, si ça n'avait été que de ma mère, j'aurais été tout simplement enfermée dans ma chambre à attendre la mort de mon père ou à suivre un énième cours de politique intérieure.

Josh a quand même eu de la chance quand on y pense. Étant le deuxième enfant, il a pu être dans l'ombre et ne pas pouvoir participer à tout ça. Il a quand même eu les bases, au cas où il m'arriverait quelque chose, mais il avait toujours eu plus de liberté. Ce que je trouvais tout de même injuste et triste. Ma mère l'avait toujours plus aimé que moi. Elle était douce et gentille avec lui et avec moi, elle avait toujours été stricte, autoritaire et froide. Elle était si heureuse qu'il soit devenu le batteur des One Direction et qu'il faisait des tournées mondiales. Si fière de son indépendance. Je n'étais pas jalouse de lui, j'aurais juste voulu avoir plus de considération de la part de notre génitrice.

Je ne sais pas si elle serait fière de me voir avec cette lame entre les mains en ce moment. Je pense que ce qui l'inquiéterait le plus, c'est que je foute en l'air mes fiançailles. Le reste elle s'en balance. Mais qu'est-ce qu'on en a à faire de ce qu'elle pense ? Si je meurs, je n'aurais plus à la supporter... Je n'aurais pas à me fiancer non plus... Je suis tellement fatiguée de tout ça, pourquoi personne ne semblait le comprendre? Pourquoi fallait-il que ça se passe de cette façon? J'ai approché la lame tranquillement de mon poignet droit.

- Pose ça immédiatement, dit Connor d'une voix extrêmement autoritaire.

Sous le coup de la surprise, j'ai laissé tomber la lame. Je pouvais voir une certaine colère mêlée à de l'inquiétude dans ses yeux. Il a saisi la lame et l'a mis dans la poche arrière de son pantalon. J'ai suivi les mouvements qu'il avait fait. Il me l'avait confisquée comme si on punissait un enfant. Mais je n'avais encore rien fait... Pourquoi était-il en colère? Il aurait pu être en colère parce que je l'avais fait, mais pas quand je ne faisais que la regarder.

- Mais pourquoi Aleksandra...?

J'ai cligné des yeux, comme si je reprenais contact avec la réalité. Une réalité laide. Horrible. Toutes mes douleurs s'étaient évaporées d'un coup. Je ne ressentais plus rien. Comme si ce contact m'avait complètement vidé. Comme si j'étais morte intérieurement. J'ai passé près de lui et je lui ai dit d'une voix monotone :

- Garde la... je suis déjà morte de toute façon...

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Hey coucou!!

J'espère que vous allez bien!!

Comment avez-vous trouvé ce chapitre?

Préparez votre plus belle robe, la semaine prochaine on assistera aux funérailles de Connor et Aleksandra. Euh Fiançailles. Ça promet d'être tout un événement!!! C'est Esabelle qui sera contente! Et vous comment voyez-vous ça?

Bon reste de semaine!!

Je vous aime !

A.

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