C h a p i t r e 1 4

« Ne sois pas originale,
sois unique. »

Aleks

Nous venions de quitter l'aéroport de Charles de Gaules pour rejoindre le palace Peninsula Paris où allait se dérouler le Bal. Habituellement, ça avait lieu à l'hôtel Crillon mais comme il a été vendu, ils ont dû trouvé un autre endroit. Et c'est à ce moment que le Palace s'est imposé comme étant l'endroit parfait pour ce genre d'évènement. Il a été rénové pendant quatre ans afin de raviver son âme. Ils ont pu redonner l'éclat d'antan aux nombreuses pièces phares du Peninsula. Les colonnes en marbre Campan, les cheminées dans les suites, la mosaïque de Rotonde ou le majestueux plafond de la réception valaient largement le détour.

Notre chauffeur nous a informé que le trajet allait durer environ 35 minutes. Connor a acquiescé pour nous deux et nous avions regardé chacun par notre fenêtre. Le paysage défilait devant mes yeux, je le regardais sans le voir, perdue dans mes pensées. J'avais reçu encore un message de l'inconnu me disant cette fois-ci de suivre le protocole à la lettre et de ne pas faire de faux pas. Je me demandais bien qui pouvait bien me lancer de tel avertissement. Comme si j'avais l'habitude de faire des vagues. Malgré qu'il y avait de quoi se jeter devant un train. Non mais attendez, je me fiance demain.

J'ai soupiré en me demandant comment je pourrais bien m'en sortir. Mais j'avais beau retourner la situation sur tous les côtés possibles, il n'y avait aucune solution. J'aurais au moins voulu en informer Louis moi-même. Au lieu de ça, il allait apprendre tout ça par la presse en même temps que les autres. Comme s'il ne comptait pas pour moi. Autant dire que les médias allaient se régaler de toute cette histoire.

La voiture s'est arrêtée devant l'hôtel et un valet nous a accueilli avec la très excentrique Ophélie Renouard. La porte de la voiture s'est ouverte et Connor m'a tendu son bras pour m'aider à débarquer de la voiture. J'ai enlevé mes lunettes de soleil et l'organisatrice s'est jetée sur nous.

- Prince Connor, Prince Aleksandra, c'est un honneur de vous avoir parmi nous. Nous espérons que vous avez fait un bon voyage et que la route n'aie pas été trop longue.

- Nous vous remercions madame Renouard pour cet accueil chaleureux, a dit Connor. Nous avons fait un beau voyage. Aleksandra et moi sommes contents d'être ici.

J'ai acquiescé, mais j'allais être malade. J'ai gardé mon sourire et ils nous ont donné les clés de nos suites. Heureusement, nous n'allions pas partager la même mais elles seront l'une à côté de l'autre.

Ophélie nous a donné quelques informations supplémentaires concernant le Bal ainsi que l'heure à laquelle elle voulait nous voir en bas et habillés de nos tenues. Après l'avoir chaleureusement remerciée, nous sommes montés à nos chambres. J'ai ouvert la porte après l'avoir débarré avec ma carte magnétique. Nous avions des suites Grand Premier situé au cinquième étage de l'hôtel. La suite s'ouvrait sur deux espaces parfaitement autonome : un salon comprenant deux larges canapés et un grand écran plat et la chambre qui se composait d'un large dressing double, d'un lit king size et d'un coin lecture. La salle de bain tout en marbre était magnifique et donnait le chic à la suite. Cette chambre aurait été idéal pour recevoir des convives ou organiser un cocktail. Mais n'ayant pas trop le coeur à la fête, j'allais laisser tomber cette idée saugrenue. J'ai soupiré puis on a cogné à ma porte. Mes assistantes pour ma tenue, mon maquillage et mes cheveux sont entrées comme de petites abeilles dans une ruche. Elles s'affairaient autour de moi et j'étais comme une poupée entre leurs mains.

« Peu importe, ce qui se passera, reste de marbre »

Je me demandais qui pouvait bien m'avoir envoyé ce texto. Au même moment, où je voulais répondre, Maria Grazia Chiuri, la directrice artistique de la Maison Dior, est entrée dans ma chambre avec une énorme boite. Cette dernière contenait sans doute ma robe pour le bal. Étant l'égérie de Christian Dior Haute Couture depuis des années, ces derniers avaient envie de me faire cadeau (le temps d'une soirée) d'une magnifique pièce de collection. Mais je n'avais aucune idée de laquelle, ils voulaient parler.

- Bonjour Princesse, j'espère que vous allez bien et que vous n'êtes pas trop nerveuse pour ce bal?

J'ai fait signe que oui avec la tête elle m'a souris.

- Nous savons qu'habituellement pour le Bal des débutantes, nous devons créer une robe à la débutante à laquelle nous sommes associée. Mais pour toi, nous avions envie de faire quelque chose de spéciale qui marquera à jamais la 24e édition.

Elle a ouvert la boite lentement et en a sorti une magnifique robe que j'ai eu la chance d'observer au Metropolitan Museum of Art.  J'étais sans voix. La directrice artistique a dit :

- Donc voici Junon pour toi. Une robe vintage de la collection automne/hiver de 1953-1954. L'une des première robe dessiné par Christian Dior et surtout jamais portée par personne. Le corsage et la jupe sont en tulle de soie blanc brodé de paillettes bleues, argentées, cuivrées, violettes et vertes irisées. La jupe graduée est en tulle crêpé de soie.

Elle était éblouissante, la jupe avait des pétales ombrés comme des abstractions de plumes de paons sans leurs « yeux ». Je n'arrivais pas à détacher mes yeux de la pièce d'art.

- Beaucoup de créateurs comme tu le sais, s'en sont inspirée dont Zuhair Murhad et John Galliano. J'espère qu'elle te plait.

- Si elle me plait, ai-je répété. C'est officielle. Je ne sais pas quoi vous dire, je suis tellement émue. Si vous saviez ce que cela représente pour moi. Je suis extrêmement fière et honorée que vous me laissiez porter cette robe.

- C'est un plaisir ma chérie. Enfile-la, m'a-t-elle dit gentiment.

Je l'ai serrée dans mes bras. Les larmes perlaient au coin de mes yeux. J'étais absolument ravie. J'ai enfilé la robe à l'aide des assistantes et j'ai tourné sur moi-même. Je me sentais si unique.

- J'ai l'impression que cette robe a été entièrement conçue pour toi. Elle te va à ravir, m'a complimentée la femme.

Je l'ai remercié chaleureusement puis elle a dû quitté pour aller régler un problème avec une autre débutante. Je me suis tournée vers mes assistantes qui m'ont indiqué qu'il était grand temps pour moi de passer à la coiffure puis au maquillage.

****

15 h 45. Quelqu'un a toqué à ma porte. C'était Connor qui venait me chercher pour se rendre sur les lieux du Bal. J'étais angoissée. Il arborait un magnifique complet signé lui aussi de Christian Dior. Quand il m'a vu, on aurait dit qu'il avait arrêté de respirer. Puis, il a retrouvé le sens de la parole.

- Vous êtes magnifique Princesse.

- Je vous retourne le compliment Prince Connor.

Nous avions éclaté de rire, laissant le stress retomber un peu.

- Comment tu vas?, m'a-t-il demandé. Honnêtement.

J'ai soupiré et j'ai baissé un peu la tête.

- Je n'en ai pas envie. De tout ça. Et demain... Oh mon Dieu. Qu'est-ce qu'on s'apprête à faire?, paniquai-je.

Il a pris mon visage entre ses mains et m'a forcé à le regarder dans les yeux.

- Respire. Tout va bien aller et chaque chose en son temps. Ce soir, amuse-toi et demain, nous verrons ce que nous pouvons faire. Ce soir, penses à toi et amusons nous.

J'ai acquiescé, il avait raison. Nous avons mis nos masques puis, il m'a tendu son bras que j'ai pris. Nous sommes partis rejoindre les autres. Nous étions les derniers à passer. Nous pouvions sentir la fébrilité des 23 autres duos présents. Ils étaient nerveux, enthousiasmes. Leurs robes étaient exceptionnellement toutes très belles. À 16 h, nous avons entendu le maitre de cérémonie prendre le micro et saluer chaleureusement nos familles et amis qui étaient venus pour nous. Il a commencé son discours en parlant un peu l'histoire du Bal des débutantes. Il a alors rappelé que cet évènement était né d'une tradition britannique au XVIIIe siècle et qui a perduré en France jusqu'en 1973, avant d'être relancé par Ophéle Renouard en 1992. Comme le journaliste le précise, cette 24e édition prenait davantage des airs de défilé couture ainsi que de soirée caritative. Cette année, le bal soutenait deux associations : Seleni New York et Enfants d'Asie.

Plus il parlait, plus le stress des filles augmentaient et sans m'en apercevoir, il m'envahissait aussi. Et si je manquais une marche? Et si je cassais un talon de mes escarpins Louboutin?

- Calme toi. Tout va bien aller et ne m'arrache pas le bras, a plaisanté Connor à mon oreille.

Me rendant compte que je tenais fermement son bras, j'ai relâché mon emprise dessus en m'excusant. Il m'a souris et a reporté son attention sur les filles qui avaient déjà commencé à descendre les escaliers et qui paradaient maintenant devant tous les invités présents. Puis, vint notre tour :

- Et maintenant accueillons, la princesse héritière de Suède, Aleksandra Olivia Bernadotte-Lindström au bras de son cavalier le prince Connor Micheal Linqvist. La princesse porte la magnifique première création de Christian Dior, Junon. Il s'agit d'une robe vintage de la collection automne/hiver de 1953-1954. Mis à part ce soir, elle n'a jamais été porté.

Nous descendions les escaliers lentement et tous les regards se sont tournés vers nous. Il y avait des murmures d'admiration dans l'assistance. Les flashs crépitaient autour de nous, capturant chacun de nos faits et gestes. Nous avons fait notre petit tour d'honneur au milieu des tables des invités. Enfin, Connor a lâché mon bras en faisant une légère révérence afin que je fasse un dernier passage seule, comme le voulait la tradition.

Le repas s'est passé sans anicroche. Le chef Christophe Raoux s'était vraiment surpassé. Le repas et le dessert étaient un véritable délice. Tout le monde a mangé avec appétit sauf Zita de Bourbon, la princesse de Parme. Elle avait une sainte peur de « craquer les coutures de sa robe Zuhair Murad ». J'ai levé les yeux au ciel, juste à y penser.

Nous venions de manger la dernière bouchée de notre dessert que notre maitre de cérémonie nous a invité à traverser dans la salle de côté pour la célèbre danse père/fille. Je devais la danser avec Josh étant donné que mon père était toujours cloué au lit.

J'appréhendais de loin cette danse, ce rapprochement avec mon jumeau étant donné les précédents évènements. Mais j'étais loin de m'imaginer que cette soirée allait prendre une toute autre tournure...

----------------------------

Hey bon mardi mes petites fleurs!

Vous allez bien? Moi oui! Je vous dis que l'inspiration est au rendez-vous!

Donc comme vous avez pu le constater, dans ce chapitre, on a droit à l'entrée d'Aleksandra en société. Bien évidemment, ce n'est qu'une petite partie où il ne se passe pas grand chose. L'action s'en vient dans le prochain.

Que pensez vous qu'il se passera?

Je voulais prendre une petite minute de votre temps aussi pour vous remercier d'être encore là et de me suivre dans cette aventure!!

All The Love,

A. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top