6- War AU
Hallo!
Déjà jour 6, ça passe si vite!
Bon, comme vous vous en doutez, étant donné que j'ai annoncé deux TS et qu'il ne reste que trois jours, la suite va bien finir par arriver un jour... Voici donc la suite du jour précédent, le jour 5 - Mythologie AU (bon en vrai c'était prévisible si vous aviez regardé un peu les thèmes de la week et que vous aviez replacé le mythe que j'avais précédemment repris... )
C'est probablement le jour que j'aime le moins de toute cette week, mais comme à chaque fois les jours que j'apprécie le moins sont ceux que vous préférez, celui-ci ne dérogera peut-être pas à la règle ? X)
Encore merci d'être ici et de me suivre, et bonne lecture~
(Petit défi : qui de BSD est qui de la mythologie ? :3)
~:~:~
« Le prince Nathaniel est mort ! »
La nouvelle s'était répandue comme une traînée de poudre dans toute la ville assiégée, provoquant effroi et désespoir partout où elle passait. Elle était arrivée des remparts, d'où tous avaient pu voir la scène macabre qui s'était déroulée plus tôt dans l'après-midi, et dont l'horreur ne faisait que commencer.
Et ce ne fut pas la seule chose que l'on entendit, au moment où l'épée transperçait le solide guerrier qui avait combattu pour sa ville, lui arrachant son dernier souffle de vie. Margaret, sa femme, avait alors poussé un cri que personne n'était prêt d'oublier.
Elle avait crié si fort qu'on l'avait entendu au pied des remparts et que son fils, endormit jusqu'alors tranquillement dans ses bras, comme insensible à l'agitation qui régnait dans la cité, s'était réveillé et avait hurlé en écho avec sa mère.
Cette scène, Chuuya y avait assisté de ses propres yeux et, plus que quiconque, jamais il ne se pardonnerait pour cela. Depuis presque maintenant dix ans que la guerre durait et s'éternisait, ce fut sûrement l'évènement le plus déchirant auquel il assistait.
Margaret n'en finissait plus de crier, en pleurs, jusqu'à ce qu'une servante, elle aussi les larmes aux yeux, ne l'incite à rentrer. Et grand bien lui en prit.
Car suite à cela, celui qui avait affronté leur vaillant héros, et l'avait défait, attacha sa dépouille à son char et commença à faire le tour des remparts attelé de cette manière.
Le rouquin se retint de vomir. La guerre était vraiment quelque chose d'affreux et d'inimaginables.
Même les soldats ne savaient plus vraiment pourquoi ils se battaient, à l'origine : désormais, il n'était plus question que de venger les êtres chers qu'ils avaient perdus sur le front : famille, amis, compagnons d'armes.
C'était pour cette raison égoïste et implacable qu'était la vengeance que Nathaniel avait trouvé la mort : Quelques jours auparavant, il avait cru tuer le plus grand héros de l'armée grecque, nommé Ryûnosuke.
Son frère n'avait jamais aimé tuer, mais il avait pensé qu'en le faisant, il protègerait sa femme et son fils, et par là-même toute sa patrie. Seulement, ce n'était pas ce grand héros qu'il avait défait, mais son plus proche compagnon, peut-être même amant, pour ce que Chuuya en avait entendu dire.
Ryûnosuke ne souhaitait plus combattre, car on lui avait enlevé sa sœur, seule famille qu'il lui restait, dans le but d'attiser son esprit combattif. Mais cela avait eu l'effet inverse, et pour le protéger, Atsushi avait pris son armure et sa place pour guider l'armée.
Et c'était ce garçon que Nathaniel avait abattu, faisant entrer dans une rage folle Ryûnosuke, qui s'était alors vengé. Il s'agissait d'un cercle de vengeance sans fin auquel plus personne ne pouvait plus se soustraire.
Chuuya tapa du poing contre le rempart, à s'en faire mal. Il en avait assez de cette situation. Assez de tous ces problèmes. Mais la mort ne lui apporterait même pas de répit, car même aux enfers il serait traité comme un criminel, après tout, il était dans cette histoire le principal...
« Tu n'as rien à te reprocher, le coupa dans ses réflexions Osamu en lui posant une main réconfortante sur l'épaule.
-Ne me dis pas qui est coupable ou non, on a tous les deux notre part de responsabilité là-dedans, cracha le rouquin, sans toutefois rejeter cette main apaisante.
-On a déjà essayé de tout arranger, sans succès. Il s'agit d'une décision des dieux, ils sont les seuls à blâmer, continua de sa voix apaisante le brun.
-Et même si c'était le cas... » Chuuya observa le champ de bataille en contrebas, désormais détaché de cette situation plus qu'envenimée.
En effet, à une époque, il avait pensé que tout pourrait s'arranger, pour peu que lui meurt. Il avait été effrayé sur le moment, mais avait approuvé. Pour autant, on ne lui en avait pas laissé la possibilité. Il aurait largement préféré le scénario où il n'était plus de ce monde, bien qu'il ne soit pas suicidaire comme son époux.
Dix ans auparavant, alors qu'il rentrait de Spartes, il avait découvert un passager totalement clandestin : la reine Hélène, de son vrai nom Osamu. Seulement, il était déjà trop tard.
Les bateaux de guerre grecs n'avaient qu'une journée de retard sur eux, y retourner aurait signifié la mort immédiate et sans sommation. Ils étaient donc allés immédiatement prévenir le roi de Troie, bien que Chuuya aurait préféré écharper sur place ce clandestin plus que mal venu.
Le siège avait commencé, et la ville avait alors commencé à négocier. Ils étaient prêts à rendre Hélène et son « kidnappeur », bien que dans les faits il n'y était strictement pour rien, à l'autorité de Spartes.
Seulement, le roi de cette dernière avait refusé tout en bloc. On ne disait pas aux troupes venues de toute la Grèce « Bon, maintenant le conflit est réglé, vous pouvez partir » seulement deux jours après avoir débarqué et après cinq jours de navigation.
La guerre était une guerre d'usure, Troie tenait sur ses positions, tout comme ses assaillants. Le nombre de victimes était réduit, les champs de batailles n'en restaient pas moins meurtriers et sanglants.
Puis Chuuya avait fini par soupçonner le coup monté. Peut-être n'avait-il été qu'un rouage dans un engrenage beaucoup plus grand, et qui le dépassait très largement ? En effet, comment les troupes grecques avaient pu se mobiliser si rapidement, comme si elles avaient toujours été prêtes au départ ?
La rapidité avec laquelle elles avaient réagi frôlait le surréalisme. Depuis toujours, les grecs envisageaient-ils de faire tomber Troie, qui n'acceptait que des traités de paix et jamais la soumission à leur joug?
Cette idée était la seule qui lui permettait de ne pas sombrer totalement dans la démence. Cela, et peut-être la présence de son nouveau et insupportable compagnon.
Au début, il l'avait haï profondément : Pour l'avoir suivi, pour lui donner toutes sortes d'émotions qu'il n'avait jamais ressenties avant et qui l'effrayaient, et aussi et surtout, pour l'aimer d'un amour qui n'était qu'artificiel, car insufflé par la déesse de l'amour en personne.
Mais ils avaient réussi à mettre cela au clair, quelques mois après le début des hostilités.
« Fiche-moi la paix. Combien de fois je vais devoir te dire de partir ? Rentre chez toi, ou au moins ne viens plus me casser les pieds ! »
Chuuya était énervé contre cet homme qui s'était immiscé dans sa vie sans prévenir et y avait tout bouleversé, alors qu'il peinait déjà à s'y maintenir correctement.
Il savait qu'un jour, cette fichue pomme d'or et le choix qu'il avait fait lui reviendrait en pleine face. Il ne pensait pas que ce serait aussi violent. Ni aussi douloureux.
Malheureusement pour lui, il était tombé amoureux de ce crétin travesti et insupportable. Et, toujours aussi malheureusement, il savait que l'autre l'aimait, mais contre son gré, si l'on pouvait le dire. Et c'était une déchirure qu'il n'aurait jamais pensé pouvoir ressentir un jour.
Aussi, cherchait-il à éviter l'autre énergumène autant que possible, car son pays ne voulait même plus de lui, vraisemblablement et sans qu'on sache pourquoi. Mais lui, à l'inverse, tentait tout pour se rapprocher du rouquin, au point que c'en était tout bonnement insupportable et étouffant.
Tantôt dans ses habits « officiels » de reine enlevée éperdument amoureuse, tantôt déguisé en valet pour se glisser en douce dans la chambre du prince, il ne manquait pas d'imagination pour se rappeler à son bon souvenir.
De plus, avec ses allures charmantes et courtoises, il s'était attiré la sympathie de tout le palais, se faisant des complices en presque tous les demi-frères et sœurs de Chuuya, s'étant même rapprochée de Margaret, pourtant connue pour être farouche et inatteignable.
Le rouquin l'admirait d'ailleurs presque pour cet exploit, lui qui ne supportait tout simplement pas sa belle-sœur. Il n'empêchait, à cause de ce fait, il ne pouvait se cacher nulle part, n'avoir aucun moment de répit.
Cela dit, il avait au moins le mérite de faire oublier que sa propre fuite avait mis le feu aux poudres au palais.
Au bout d'un certain temps, même les frères de Chuuya commencèrent à le harceler pour lui demander quand est-ce que serait son mariage avec cette charmante reine étrangère, ce qui l'énervait d'autant plus.
Et puis, un jour, alors que le rouquin s'égarait dans ses pensées et ne faisait même pas attention au fait qu'il passait à côté de la chambre d'Osamu, celui-ci ouvrit la porte et l'entraîna sans sommation à l'intérieur sans même qu'il ne puisse réagir.
Puis il le coinça contre le mur, les deux bras autour de sa tête pour l'empêcher de fuir. Chuuya se débattit dans un premier temps, mais l'autre avait plus de force qu'il n'y paraissait, était plus grand et avait très clairement l'avantage. Il se contenta donc juste de le foudroyer du regard jusqu'à ce qu'il daigne prendre la parole.
« Je comprends que tu puisses me haïr pour ce que j'ai provoqué, dit alors le brun. Il avait revêtu ses habits masculins, ce qui était plutôt compréhensible, car il devait être plus à l'aise dedans. En revanche, j'aimerais que tu m'expliques de vive voix pourquoi tu m'évites à ce point. Je ne te plais donc pas ? » demanda-t-il finalement.
On aurait dit un enfant gâté à qui on n'avait pas l'habitude de refuser quoi que ce soit, ce qui énerva fortement le rouquin.
« Justement, et c'est bien ça le problème » répondit Chuuya, préférant jouer la carte de l'honnêteté pour s'en tirer au plus vite.
Osamu se recula alors, sans pour autant briser le contact visuel. Le jeune prince aurait très bien pu partir, pourtant il sentait que c'était le moment où jamais de tout déballer. Qui sait, il se sentirait peut-être mieux ensuite ?
« C'est à cause de la déesse de l'amour que tu te méprends, non ? demanda alors le brun, de plus en plus songeur.
-Qu'est-ce qui te fait dire ça ? répliqua aussitôt Chuuya, estomaqué qu'il ait trouvé aussi vite la raison de son trouble. Lisait-il vraiment dans les pensées ?
-Eh bien, au début je pensais que tu m'en voulais pour avoir provoqué cette guerre, mais si c'était le cas, tu m'harasserais plutôt de reproches. Donc, c'est pour une autre raison. Tu penses que je ne t'aime pas vraiment, et que j'ai été envouté, c'est bien cela ? »
Le rouquin hocha imperceptiblement la tête, impressionné par la capacité de déduction de l'autre. Puis, avant même qu'il ne comprenne, Osamu esquissa un léger sourire, se rapprocha, et l'embrassa à nouveau. Cette fois, cela dit, il ne l'empêcha pas de s'y soustraire. Et il n'en avait malheureusement aucune envie.
Mais ce fut le brun qui brisa presque aussitôt l'échange, pour le prendre dans ses bras et lui murmurer à l'oreille :
« Ne t'en fais pas. Je peux te jurer sur la déesse de l'amour elle-même que je t'aime réellement, et qu'il n'y aucun tour de passe-passe divin derrière cela »
Puis il se recula et lui offrit un sourire doux et chaleureux. Chuuya n'eut d'autre choix que de le croire, car ce genre de promesse, surtout sur la personne probablement la plus susceptible de tout l'Olympe, vous valait la mort immédiate et sans sommation si elle était fausse.
« Mais... Comment ? demanda-t-il, un peu perdu, mais une sensation de chaleur commençant à l'envahir.
-Disons que c'est une connaissance de longue date, répondit-il en haussant les épaules. Elle n'apprécie pas trop que sa beauté soit comparée à celle d'une mortelle, alors elle a tenté à plusieurs reprises de supprimer ma sœur. Puis, lorsque j'ai pris sa place, elle a continué de s'acharner sur moi jusqu'à ce qu'elle comprenne qu'il ne s'agissait plus d'Hélène. Elle continue de me surveiller, car cela la fait bien rire sur la débilité et le mauvais goût du genre humain, finalement, bien que cela la vexe aussi.
-Ça ne me dit pas comment... commença le rouquin.
-Dès que j'ai croisé ton regard, j'ai senti l'effet de ses pouvoirs commencer à faire effet. Je l'ai alors immédiatement priée de venir -harcelée tout en l'insultant serait plus juste- jusqu'à ce qu'elle m'apparaisse, et je lui ai demandé de ne pas intervenir. »
Chuuya ne savait pas s'il devait être impressionné ou déprimé par l'audace et le culot dont faisait preuve le jeune homme.
« Et elle a simplement accepté, comme ça ? demanda-t-il tout de même. Alors même que tu ne sembles lui inspirer que du dégoût ?
-Certes, moi, elle ne m'aime pas, mais je crois qu'elle t'apprécie beaucoup pour je ne sais trop quelle raison. Alors je lui ai simplement dit qu'un jour tu en viendrais sûrement à avoir ce genre de suspicion sur la réalité de mes sentiments, et elle a accepté de me laisser un sursis, tant que je ne te brisais pas mentalement ou physiquement.
-Tu es devin ? ne put s'empêcher de demander le rouquin.
-Non, juste très intelligent, rétorqua l'autre en pouffant. Alors, tu comptes encore me fuir longtemps ? Si tu as peur car je suis également un homme, ce n'est pas vraiment un problème, car tout le monde pense que je suis une femme et que je sais très bien jouer... »
Chuuya le coupa net en l'embrassant à son tour, doucement et tendrement, bien qu'il dut se mettre sur la pointe des pieds. Il sentait son cœur subitement allégé, après plusieurs mois de souffrance et de silence. Il ne fallait pas toujours garder sa rancune pour soi, visiblement. L'autre lui rendit immédiatement son baiser, se baissant légèrement pour qu'il soit plus à l'aise.
Peu importe s'il bafouait toutes les normes. S'il avait provoqué cette guerre. S'il s'était attiré la colère des dieux. Désormais, ils étaient deux dans cette situation. C'était bien plus qu'il ne pouvait en demander.
Ils se marièrent en grande pompe le mois suivant, et cette union fut immédiatement consommée, contrairement à la précédente du brun. Cela avait représenté le seul moment de réjouissance durant ce début de guerre pour la ville.
« Il faut que l'on fasse quelque chose, déclara subitement Chuuya en dardant son regard dans les yeux chocolat de celui qui partageait sa vie depuis plus de neuf ans maintenant. On ne peut pas laisser tous nos frères et sœurs mourir comme cela.
-Tu n'y penses pas... ? interrogea alors Osamu, mais il savait très bien qu'il avait déjà pris sa décision.
-Moi aussi, je suis un guerrier de Troie, ma place est auprès de mes pairs. J'en ai assez de nous regarder tous nous faire massacrer sans rien faire. De plus, il faut quelqu'un pour guider nos troupes à la place de Nathaniel, et je sais qu'il souhaitait que ce soit moi. Et ne me dis pas que je ne changerai rien au cours de cette guerre, car j'en ai parfaitement conscience. Je n'en peux simplement plus... »
Le brun le regarda avec un regard qui semblait trahir un peu de tristesse. Ses émotions étaient très dures à traduire, mais maintenant le rouquin le connaissait suffisamment pour le comprendre presque parfaitement.
Il ne l'en empêcherait pas. Son regard signifiait qu'il comprenait sa décision, bien que cela l'attriste.
Osamu prit alors la main du prince, et y déposa un léger baiser.
« Puissions-nous nous retrouver dans l'au-delà, sourit-il tristement.
-Toujours aussi fataliste, soupira Chuuya. Tu pourrais au moins avoir un peu plus confiance en mes capacités, non ?
-Je suis juste réaliste, rétorqua le brun.
-Enfin, je suppose que ce n'est pas la peine de te demander de vivre une longue vie, même si je ne suis plus là. Et tu es trop borné pour te convaincre.
-Dit celui qui compte aller livrer une bataille perdue d'avance ?
-Tu as trop déteint sur moi, crétin de suicidaire, c'est tout » lui répondit le rouquin avec un petit coup de poing dans l'épaule.
Osamu attrapa alors son bras et attira à lui son mari pour l'étreindre une dernière fois.
Dans les jours qui suivirent, la guerre s'accéléra. Chuuya alla supplier avec son père le héros adverse qui avait traîné trois jours durant la dépouille de son frère derrière son char, afin de lui rendre les derniers sacrements. Le roi se mit même à genoux.
Le rouquin sentit alors à ce moment toute la haine et le ressentiment qu'avait pour eux ce héros si puissant, et à quel point il souffrait de la perte de son camarade. Il ne pouvait probablement même pas comprendre, mais il eut vraiment pitié de lui.
La guerre était horrible, et n'épargnait personne. Quelques jours plus tard, Chuuya, bien que cela lui fit un choc, abattit d'une flèche dans le talon le guerrier si farouche face auquel s'était agenouillé son père.
Il n'était pourtant pas bon à cette discipline, et ne savait même pas que toucher le talon tuerait sur le coup cet homme réputé invincible. Il soupçonnait donc les dieux d'avoir guidé sa flèche. Il pria à cet instant pour que le jeune homme aux cheveux bicolores qu'il venait d'abattre retrouve dans les cieux celui qu'il chérissait tant.
Le même jour, il fut lui-même transpercé par une flèche dans la jambe. Elle ne le tua pas, mais sa pointe était empoisonnée, et personne, à Troie, ne connaissait ce poison et n'avait donc de remède.
Il resta cinq jours alité. Il s'était souvenu des paroles de Yuan à ce moment-là :
« Tu reviendras blessé mortellement, et je serai la seule qui pourra y remédier. Mais comme tu m'auras trompée entre temps, je te laisserai simplement mourir »
Ses paroles prenaient maintenant tout leur sens. Cependant, il décida de n'en parler à personne, car sinon, tous auraient insisté pour faire le déplacement, ce qui était bien trop risqué en ces temps troublés. Et il souhaitait passer le plus de temps possible avec son époux avant de quitter ce monde.
Il s'éteignit dans ses bras, détruit par toutes les vies qu'il avait prises, choyé par celles qu'il avait protégées, mais plus du tout perdu. Il savait qu'il était à l'endroit où il devait être, et cette certitude le réchauffait alors même que son cœur entier devenait de plus en plus glacé.
~
« Tu devrais te dépêcher, où tu vas le rater, dit d'un ton monotone une jeune femme rousse en kimono à la beauté surnaturelle.
-Ne t'en fais pas, je suis sûr qu'il va m'attendre, rétorqua Osamu. Il ne peut pas se passer de moi, après tout, sourit-il. Et puis...
-Tu m'attendais pour que me demander une faveur, n'est-ce pas ? »
Le brun sourit sans répondre.
« Tu es si prévisible lorsqu'il s'agit de ce garçon. Je n'ai pas de grande influence sur le roi des enfers, tu sais. Je ne pourrais pas y faire grand-chose.
-Tu ne sers donc à rien, en fin de compte ? demanda innocemment l'autre, clairement provocateur.
-Fais attention à ce que tu dis, je peux encore te faire souffrir le martyre tant que tu es vivant, petit imbécile inconscient, répondit-elle avec une colère froide dissimulée derrière ses yeux fermés et son léger sourire.
-Tu ne peux même pas t'arranger pour que l'on se retrouve ensuite ?
-Le cycle des réincarnations est complexes, les chances de se retrouver à une même époque deux fois de suite sont infimes, soupira la rouquine. En revanche, je peux t'apprendre quelque chose. Un lien indéfectible vous unit. Moi-même, je ne peux rien y changer.
-Comment ça ? demanda, étonné, le jeune homme.
-Eh bien, j'ai tenté à plusieurs reprises de tester ton amour en t'envoutant pour que tu succombes aux charmes d'une passante ou d'une truie...
-Fort sympathique, commenta Osamu.
-Malheureusement, cela n'a jamais fait effet. Vous vous retrouverez, mais je ne sais pas quand. C'est la seule certitude que j'ai.
-Tu vois, quand tu veux, tu peux servir à quelque chose ! » s'exclama joyeusement le brun.
Et, avant que la déesse n'ait pu répliquer quelque chose, il sauta de la fenêtre au bord de laquelle il était assis depuis le début de la conversation. Et cette fois-ci, la mort l'accueillit enfin à bras ouvert. Il avait le sourire aux lèvres dans sa chute.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top