5- mythologie AU

Hey~
Vous avez vu je tiens toujours le rythme malgré mon retard :3

Bref, à l'instar du jour 3, celui-ci sera un TS (petite précision : TS pour Two Shots et non pour Tentative de Suicide, la personne qui m'a sorti ça se reconnaîtra :') tu as bien enregistré? Deux parties X))

Comme l'indique le titre, il s'agit d'un univers alternatif reprenant un mythe, mais je vous laisse deviner lequel~

Encore merci de passer par ici et bonne lecture ;3

~:~:~

Les nuages se déplaçaient lentement, au rythme du léger vent qui soufflait, tâches laiteuse sur fond bleu clair. L'air était tiède et à peine humide. Les feuilles bruissaient légèrement aux alentours, et la brise caressait doucement le visage somnolant du rouquin.

La journée, qui touchait pourtant bientôt à sa fin, était magnifique, grâce au retour de Perséphone, déesse du printemps, sur le sol mortel. A ce que l'on disait tout du moins. Chuuya n'en doutait cela dit pas, car, après tout, même s'il n'avait jamais croisé de réelle divinité, il conversait régulièrement avec une nymphe habitant la petite rivière qui coulait non loin de la bergerie.

D'ailleurs, la voici qui s'approchait justement. Elle brisa la bulle de calme dans laquelle il s'était enfermé en lui envoyant de l'eau en plein visage. Il avait pourtant veillé à ne pas se mettre trop proche de la berge, justement pour éviter ce genre d'incident.

Il se releva et essuya d'un revers de manche son visage dégoulinant d'eau, tout en foudroyant du regard la jeune fille aux cheveux roses qui le regardait de loin, un petit sourire en coin, seulement le haut du corps sorti de l'eau de laquelle elle venait d'émerger.

L'avantage avec les nymphes, c'était qu'elle ne pouvaient jamais s'éloigner de là où elles vivaient.

"Encore une vengeance pour quelque chose que je vais faire?" demanda Chuuya, sarcastique.

Le désavantage avec certaines d'entre elles, c'est qu'elles reçoivaient parfois des dons des dieux. Et celle-ci, en particulier, en avait reçu un d'Apollon. Elle était capable de voir partiellement l'avenir.

"Ce sera la dernière fois. Tu vas bientôt nous quitter lâchement. Tu reviendras blessé mortellement, et je serai la seule qui pourra y remédier. Mais comme tu m'auras trompée entre temps, je te laisserai simplement mourir" asséna-t-elle boudeusement et d'un ton monotone, détaché.

Le jeune berger cligna plusieurs fois des yeux, un peu surpris. Elle lui avait déjà plusieurs fois fait ce genre de farce, juste pour l'effrayer, mais d'ordinaire c'était toujours sur le ton de la rigolade. Enfin, il allait sûrement faire quelque chose qui allait vraiment l'énerver d'ici les prochains jours.

"Pour te tromper, il faudrait déjà que l'on soit ensemble je te signale, Yuan, répondit-il tout de même.

-Humph. Fais comme bon te semble, crétin" lança-t-elle avant de disparaître à nouveau dans sa rivière

Le jeune garçon haussa les épaules et se rallongea, contemplant la course des nuages, leur identifiant des formes diverses et variées.

Quand une sorte d'éclair traversa soudain le ciel pour s'abattre juste devant lui.

Il se releva immédiatement et fronça les sourcils, pestant intérieurement contre le fait que, définitivement, on lui refusait un moment de calme aujourd'hui.

Un homme extravagant entre deux âges et aux cheveux flamboyants parfaitement coiffés, qui n'était pas là deux minutes plus tôt, s'approcha alors de lui et lui tendit une pomme, dorée comme ses cheveux.

Ne comprenant pas trop la situation, Chuuya tendit une main hésitante et pleine de question vers cet objet scintillant, le sourire éclatant de l'homme ne le mettant pas en confiance mais fasciné par ce fruit.

"Félicitations mon garçon! s'exclama aussitôt l'homme en lui saisissant le poignet et en lui enfonçant la pomme dans la main. Tu as été désigné arbitrairement par moi-même, roi des dieux, pour une grande et importante mission. Tu es un élu!" continua-t-il de déclamer, parlant exagérément fort avec des gestes grandiloquents.

Puis en un instant, il n'était à nouveau plus là. Si le jeune berger n'avait pas eu le fruit doré dans la main, il aurait juré avoir rêvé. Cela, et les trois femmes qui le regardaient désormais intensément, le jaugeant de la tête aux pieds.

"Ce crétin a encore oublié de donner les détails et est parti en coup de vent, s'énerva en soupirant la femme du milieu.

-Tu ne devrais pas dire ça de ton mari, Zelda, répliqua celle de droite, une jeune femme a l'air un peu psychopathe, aux yeux magenta et aux cheveux violets mi longs. Elle n'était pas sans rappeler un papillon, bien qu'elle portât une armure légère et tienne un casque sous son bras gauche.

-On peut en dire ce qu'on veut, il a tout de même fui ses responsabilités" ajouta celle de gauche, mi amusée, tout en cachant sa bouche derrière un élégant éventail. Ses cheveux roux rosé étaient coiffés en chignon et elle portait gracieusement un kimono aux couleurs chaudes.

Malgré leur ton qui semblait amical, les trois femmes se fusillaient tour à tour du regard, leur hostilité envers les autres était palpable. Chuuya commença à vraiment se sentir gêné, et envisagea l'espace d'un instant de s'éclipser, étant donné que leur attention n'était plus reportée sur lui.

Malheureusement, après cette petite joute, elles recommencèrent à le fixer, lui, et non l'arbre derrière lui.

"Bref, revenons-en à nos moutons, annonça celle du milieu, vêtue de blanc de la tête aux pieds, comme si elle allait bientôt se marier. Ta mission est simple, tu dois simplement donner cette pomme à celle d'entre nous que tu trouves la plus belle, sourit-elle doucement, mais le rouquin perçut une pointe d'hypocrisie derrière cette mine enjôleuse. Si tu me choisis moi, je te promets un mariage heureux et épanoui!"

Elle fut soudain tirée en arrière par la femme guerrière, qui cracha hargneusement :

"Ce n'est pas ce qui était convenu, ça ne fonctionne pas comme ça!"

La rousse ria doucement derrière son éventail, avant d'ajouter son grain de sel:

"Si tu me choisis, je te promets l'amour de la plus belle femme du monde " déclara-t-elle.

Celle aux cheveux violets lança un regard meurtrier à celle qui venait de s'exprimer, ressemblant plus que jamais à une psychopathe. Mais elle finit par soupirer, abdiquant, et dit à son tour :

"Je t'assure la victoire militaire si tu me choisis, jeune homme."

Puis elle croisa les bras, et fixa Chuuya, semblant attendre quelque chose. Les deux autres également. Le garçon était perdu, il ne comprenait vraiment pas ce qui était en train de lui arriver. Qui étaient-elles et pourquoi lui, un humble berger?

"Euh... Est-ce que je peux vous donner ma réponse demain? s'entendit-il demander d'une manière assez hasardeuse.

-Bien évidemment, répondit la guerrière. Et je tue quiconque tenterait à nouveau d'influencer ton choix d'ici demain, assura-t-elle en reportant ses yeux magenta sur ses deux comparses.

-Si c'est ton souhait, mais ce sera ton seul délai, informa celle en kimono sur un ton léger. Elle aussi avait des airs de psychopathe.

-A demain dans ce cas" complèta la dénommée Zelda, toujours ce sourire doucereux sur les lèvres.

Puis elles s'éclipsèrent à leur tour comme elles étaient arrivées.

~

Chuuya commençait de plus en plus à regretter sa décision. Il trépignait tandis qu'il attendait dans les coulisses, peu rassuré.

Cela faisait maintenant un peu plus d'un an que les trois déesses lui avaient rendu visite. Sur le coup, son choix lui avait paru raisonnable, mais désormais, ce n'était plus du tout le cas.

Lorsqu'il avait parlé de sa drôle d'aventure au berger qui l'avait accueilli et élevé durant toutes ces années, Arthur, il avait été effrayé par le pétrin dans lequel il s'était retrouvé bien malgré lui.

En effet, il n'avait pas compris qui étaient ces trois femmes, alors apprendre qu'il s'agissait en fait des déesses de la guerre, de l'amour et de la famille, cela l'avait bouleversé.

Il n'avait donc pas réellement choisi selon leurs propositions, mais plutôt en partant du principe qu'une seule l'apprécierait et que les deux autres lui pourriraient la vie jusqu'à sa mort.

Qu'est-ce que cela pouvait lui faire d'avoir un mariage désastreux, puisqu'il n'avait jamais eu l'intention de se marier, n'ayant jamais ressenti un quelconque attrait pour la gent féminine ou les enfants?

Qu'est-ce que cela pouvait lui faire d'être désavantagé en pleine bataille, car il n'était après tout qu'un humble berger?

Or, la déesse de l'amour était non seulement la plus susceptible, mais aussi celle la plus capable de totalement bouleverser la vie de quelqu'un. Il avait entendu dire que pour peu qu'on la comparât à une humaine, elle vous faisait tomber amoureux d'un porc voire d'une charrette. Et rien que cette idée le faisait encore frissonner.

Alors, oui, il avait offert la pomme d'or à la belle déesse rousse en kimono (il la trouvait à l'origine plus belle que les autres de toutes manières).

Mais, maintenant qu'il était sur le point de se retrouver en plein milieu d'une arène, il regrettait quelque peu. Il pouvait presque sentir le poids du regard de la déesse en armure sur son dos, et cela le mettait mal à l'aise.

Comment en était-il arrivé là, pouvait-on se demander. A vrai dire, lui-même n'avait pas trop compris l'enchaînement qui l'avait conduit à participer au tournoi organisé par le roi de Troie pour tester ses chevaliers.

Arthur le lui avait conseillé, Yuan avait tenté de le persuader, lui affirmant qu'un grand avenir l'y attendait, et le voilà. Certes, durant les temps de pause, son bienfaiteur lui avait souvent et longuement enseigné les techniques de combat, mais il estimait que, contre des chevaliers, et avec la déesse de la guerre contre lui, il n'avait vraiment aucune chance.

Il n'avait plus le temps de réfléchir, le gong avait retentit, annonçant le début des jeux.

~

Les choses allaient définitivement bien trop vite pour lui. A peine deux mois s'étaient écoulé depuis les jeux -qu'il avait étonnamment réussi haut la main, un peu trop même- qu'il était déjà sur un bateau, direction Spartes, pour une visite diplomatique.

Les évènements s'étaient véritablement bousculés. Ayant dominé de loin, et dans tous les domaines, Chuuya avait commencé à recevoir des regards noirs durant le tournoi. Il avait d'ailleurs bien cru qu'en en sortant, il se ferait lyncher et serait simplement abandonné sur le bord de la route.

C'était sans compter sur Kyôka, sa jeune sœur -demi-sœur seulement, dans les faits- qui s'était précipitée vers lui à la remise des médailles, l'avait attrapé par la manche, et avait déclaré qu'il s'agissait de leur frère disparu (leur, car le rouquin s'était découvert ce jour-là une bonne cinquantaine de frères, sœurs, demi-frères et demi-sœurs, tous enfants du roi actuel de Troie).

Elle semblait posséder le même don que Yuan, aussi tout le monde avait accepté sans broncher cette information, et le voilà prince de Troie.

Pourquoi avait-il été abandonné? On ne lui avait jamais répondu, bien qu'il ait harcelé à peu près tout le monde au palais et même dans la cité. Les gens préféraient toujours changer de sujet. Cela l'excédait au plus haut point, il s'énervait souvent, et cela lui avait valu la réputation du prince le plus farouche et sanguin du pays.

En même temps, le contraste avec leur frère aîné, Nathaniel, était si impressionnant qu'il ne s'en étonnait pas.

Ce qui était plus étonnant, en revanche, c'est qu'on l'avait envoyé, lui, comme ambassadeur diplomatique. Lui, le plus apte à piquer une colère noire et à dire ses quatre vérités à quiconque l'échaufferait trop, même au roi de Spartes, Mori. Troie cherchait-elle la querelle?

Il se reconcentra sur le voyage. C'était la première fois qu'il prenait le bateau, et il était émerveillé par la beauté des flots immuables, des vagues s'écrasant encore et encore contre la proue du bateau, les secouant légèrement à chaque fois.

Heureusement, il ne s'était pas encore mis le dieu des mers à dos, ce qui était une des seules choses positives dans sa nouvelle vie. Il écouta tranquillement les flots, quand deux soldats passèrent dans son dos. Il capta une partie de leur conversation.

"... ressemble lady Hélène? demanda hasardeur l'un d'eux.

-Elle doit être magnifique! On dit que c'est la plus belle femme du monde, après tout! s'exclama en réponse son compagnon.

-Tu penses qu'on aura l'occasion de la croiser?

-Ne compte même pas l'entr'apercevoir, on gardera le bateau pour toute la période où il restera amarré, alors à moins qu'elle vienne jusqu'ici..." soupira le deuxième, visiblement déprimé.

Ils saluèrent le rouquin avant de se replonger plus loin dans leur conversation, sans voir que le jeune prince avait soudainement blêmi.

Il se rappelait désormais la seconde raison qui pourrait provoquer un incident diplomatique si on l'envoyait, lui. Il n'avait pas oublié la promesse de la déesse de l'amour. Elle ne pouvait parler que d'elle. Cette femme dont on vantait les beautés dans absolument toute la Grèce. Tous rêvaient en secret de ne serait-ce qu'avoir l'occasion de la regarder.

Or, au premier regard, il se pouvait fortement qu'elle tombe éperdument amoureuse de Chuuya. Ce qui ne serait pas forcément dérangeant, encore qu'il n'aimait pas les femmes, si elle n'était pas déjà mariée, et au roi qui plus est.

Il fallait donc absolument qu'il l'évite, et ce durant toute la durée de son séjour à Spartes, qui devait normalement durer deux petites semaines.

Il appréhendait fortement son arrivée sur l'île. D'autant qu'il n'avait jamais reçu de formation politique réellement conséquente. On l'avait simplement préparé à quelques figures de cas dans l'urgence. Franchement, quelle idée de l'envoyer là-bas?!

Ils arrivèrent dans l'après-midi, et des serviteurs se chargèrent de tout emmener tandis que le roi -un homme de taille moyenne aux cheveux corbeaux assez longs et aux yeux violets à la lueur quelque peu dérangeante et... menaçante? - lui montra fièrement sa capitale.

Il n'était pas accompagné de sa femme, au grand soulagement du rouquin. Après la visite de la capitale, qui était d'ailleurs plutôt austère et pas assez animée au goût de l'ancien berger, ils montèrent au château, où le maître des lieux lui indiqua rapidement qui demeurait où, pour l'amener finalement à sa chambre. Il eut la surprise de découvrir qu'il faisait chambre à part avec sa femme, ce qui était plutôt déconcertant lorsque celle-ci traînait une telle réputation. À vrai dire, le château comportait deux ailes dédiées aux chambres, ainsi d'un côté il y avait les femmes, de l'autre, les hommes.

Il fut également impressionné par le luxe de sa chambre. Pour quelqu'un qui avait grandi à la campagne, dormir désormais dans une chambre qui faisait à elle-seule deux fois la taille de son ancienne demeure était vraiment déroutant.

Le roi le laissa ensuite tranquille pour prendre ses marques, lui donnant simplement l'heure du dîner afin qu'il ne le rate pas. Et là, survint le premier incident.

La chambre que Chuuya s'était vu être attribuée possédait un immense balcon avec une vue splendide sur le lac en contrebas. Le soleil commençait à se coucher tandis que le rouquin avait fini de déballer ses affaires -il avait tenu à le faire seul, bien que ses serviteurs aient insisté pour aider- et il décida d'aller observer la vue de l'extérieur.

Seulement, il n'était vraisemblablement pas le seul à avoir eu cette idée, car sur le balcon se trouvait déjà quelqu'un, aux longs cheveux bruns légèrement ondulés et habillé d'une robe ample et violette.

Enfin, elle se trouvait sur le balcon deux secondes auparavant, car juste après elle disparut du champ de vision du rouquin. Elle avait sauté. Ils étaient à une bonne dizaine de mètres au-dessus de l'étang.

Chuuya se précipita au balcon et sans réfléchir plongea derrière cette personne inconnue. Il était presque persuadée qu'elle portait à son pied une sorte de boulet réservés aux prisonniers, sans qu'il sache trop pourquoi.

Enfin, il n'avait pas le temps de réfléchir. Car même si la chute n'était pas mortelle, ce serait une noyade en bonne et due forme qui s'ensuivrait, et peu importait de qui il s'agissait, il ne pouvait simplement pas se permettre de laisser quelqu'un mourir sous ses yeux.

Le choc avec l'eau glacée fut le plus violent. En un battement de paupière, il se retrouva totalement englouti, happé par cette immense étendue liquide qui le glaçait jusqu'au sang. Il crut bien qu'il allait mourir, ici, seul et gelé.

Mais il se reprit, et s'enfonça un peu plus sous la surface. Il finit par toucher quelque chose de chaud, qu'il supposât être un bras, et l'agrippa de toutes ses forces. Il avait sûrement vu juste, car à moins d'être obèse ce corps était beaucoup trop lourd pour un humain seul, et lui n'était pas vraiment le meilleur des nageurs.

Il parvint à remonter de quelques centimètres en se débattant de toutes ses forces, mais bien vite il commença à couler avec son poids mort. S'il ne trouvait pas vite une solution, ils allaient se noyer tous les deux.

Quelque chose le heurta violemment, et il perdit tout l'air qui lui restait dans les poumons. Il se dit que c'était vraiment la fin. Quand il sentit une poussée le remonter à la surface, presque délicatement.

Et avant même qu'il ne s'en rende vraiment compte, il était sur la berge à recracher de l'eau, celle qu'il avait voulu sauver gisant sur le dos à son côté. Il eut juste le temps d'apercevoir la chevelure brun vert de ce qu'il supposa être une naïade avant qu'elle ne disparaisse.

Maintenant, il allait devoir réclamer des explications. Enfin, tout d'abord, il devait rentrer au palais. Il sortit son poignard et, après une bonne dizaine de minute d'acharnement, il parvint à briser la chaîne qui retenait le boulet.

Etait-ce une prisonnière qui s'était évadée et avait préféré la mort plutôt que de retourner derrière les barreaux? Mais pourquoi du balcon de sa chambre à lui?

Justement, elle se réveillait, c'était l'occasion de lui demander. Pourtant, la première chose qu'elle fit fut de regarder tout autour d'elle, puis de s'affoler en voyant la chaîne brisée du boulet.

« Oh non, j'avais mis tellement de temps à m'en procurer un » se lamenta-t-elle.

Elle n'avait pas une voix douce ou agréable ou quoi que ce soit, pourtant, sa manière de parler était étrangement apaisante, presque envoûtante. Enfin, pas lorsque ses paroles étaient plus qu'énervantes et mal placées.

« C'est vous qui l'avez tranché ? demanda-t-elle à Chuuya avec un ton accusateur, sans même le regarder véritablement. Cela y était, sa patience avait atteint ses limites déjà restreintes.

-C'est vous qui avez sauté, non ? Un remerciement, ça vous étranglerait, des fois ?! »

L'autre écarquilla légèrement les yeux, puis commença à sourire doucement, ironiquement.

-Vous ne m'avez sauvée de rien. Premièrement, car je souhaite mourir, deuxièmement, car les naïades ne me laissent jamais me noyer, soupira-t-elle, défaitiste. Bon, le repas va bientôt être servi, au vu de la course du Soleil, si vous permettez donc...

-Attendez un peu... Chuuya était estomaqué, il n'avait jamais vu quelqu'un qui souhaitât mourir à ce point. En même temps, il n'avait pas vraiment fréquenté grand monde. Pourquoi ? parvint-il seulement à demander tout en se relevant pour la suivre.

-Pourquoi quoi ? Vouloir mettre un terme à mes jours ? Sûrement parce que j'envie ma sœur pour avoir réussi à le faire et être débarrassée de tous ses fardeaux, qu'elle m'a au passage refilé » soupira encore la jeune femme.

Elle ne l'avait toujours pas regardé une seule fois dans les yeux, et cela commençait à agacer sérieusement le jeune prince. Elle ne semblait se soucier de rien.

Aussi la suivit-il jusqu'au château au même pas rapide qu'elle, mais, avant qu'elle ne passe les portes, il n'en put plus et la saisit par le poignet, la forçant à se retourner.

Pour la première fois, il croisa son regard brun doré. Elle écarquilla les yeux de surprise, mais ne bougea plus, et ils restèrent se fixer comme cela durant quelques secondes.

« Qui êtes-vous, à la fin ? demanda finalement Chuuya, de plus en plus perturbé sans savoir pourquoi.

-Vous ne tarderez pas à le savoir, monsieur le prince de Troie » sourit-elle énigmatiquement, puis elle partit avant même que le rouquin ait le temps de lui demander comment elle avait su. Même le roi l'avait confondu au début avec son garde du corps, pensant que l'ambassadeur qu'on lui enverrait serait bien plus âgé sûrement.

Elle se dirigea vers les appartements féminins du château et non vers les cuisines, comme le rouquin l'avait pensé, elle devait donc faire partie de la suite de dame Hélène. Et si c'était le cas, il la reverrait sûrement au dîner.

Ce qui le ramena immédiatement à la réalité, et lui rappela qu'il devait à tout prix éviter cette fameuse reine dont on vantait tant les charmes.

~

Malgré ses craintes, le repas se passa étonnamment bien pour Chuuya. En effet, on ne vit pas une seule fois ni Hélène si ses servantes, ce qui ne déplut pas au jeune prince. Avec un peu de chance, et étant donné que les chambres étaient séparées, peut-être en était-il de même pour les repas. Qui sait, il s'agissait peut-être d'une tradition spartiate que de faire des repas non mixtes ?

Malheureusement, alors qu'il s'apprêtait à se retirer pour la nuit, la porte s'ouvrit soudain, et l'on annonça la reine. Le rouquin voulut s'éclipser discrètement avant son arrivée, comme le roi venait de le congédier, mais son regard fut happé par la nouvelle arrivante.

Il s'agissait de la femme de l'étang, parée des plus beaux atours et d'une nouvelle robe. Elle avait toujours cette voix et cette apparence si captivante. Elle s'avança au centre de la salle, salua, et dit aimablement :

« Veuillez m'excuser pour ce retard. Une de mes servantes a eu le malheur de mouiller ma tenue juste avant le repas, je n'ai eu d'autre choix que de me changer afin d'être présentable »

Le roi hocha subrepticement la tête, comme habitué à ce genre d'entrée. C'est là que Chuuya comprit qu'il était déjà trop tard : il avait rencontré Hélène à son insu, car une servante ne s'habillerait ni ne se présenterait jamais ainsi à la cour.

Enfin, rien ne semblait s'être passé, alors peut-être qu'au final, il n'allait pas déclencher d'incident diplomatique et repartir tranquillement chez lui dans deux semaines ?

Alors qu'il commençait à se rassurer en se disant cela, la reine lui lança un bref regard alors qu'elle passait à sa hauteur pour aller s'asseoir, et il aurait presque juré qu'elle lui avait fait un clin d'œil.

Il ne se retourna pas et sortit immédiatement de la salle, commençant à rougir.

Si, la situation était tout bonnement catastrophique. Car c'était la première fois qu'il ressentait de l'attraction pour une femme. Et cette attraction était visiblement partagée.

~

Tout se passa pourtant bien, la première semaine. Jusqu'à ce que la reine ne décide de rentrer sans même frapper dans la chambre de Chuuya un soir après le dîner.

« Mais enfin... Qu'est-ce que vous faites ici ?! s'insurgea le jeune prince, ne sachant pas s'il devait la chasser ou s'agenouille, et se retenant au mieux d'être grossier.

-Vous manquez terriblement d'attraits. Vous croyez que je n'ai pas remarqué à quel point vous cherchiez à m'éviter ? répliqua d'un ton presque boudeur l'intruse.

-Que... Vraiment ? »

Certes, il avait cherché à l'éviter, il n'allait pas le nier, mais il ne pensait pas que c'était si flagrant que cela.

« Lorsque vous avez sauté pour me sauver, je me suis dit que vous aviez peut-être un quelconque intérêt. Peut-être me suis-je trompée, mais j'ai tendance à écouter mon instinct. Passons, j'ai quelque chose à vous montrer, enchaîna-t-elle, avant de commencer à défaire la ceinture qui nouait sa robe.

-Attendez... Qu'est-ce que vous faites exactement ?! Chuuya avait rougi jusqu'à la pointe des oreilles et s'était aussitôt retourné dès qu'il avait compris qu'elle était en train de se déshabiller. En plein milieu de sa chambre.

-Je m'excuse, je n'ai pas de vêtements masculins dans ma garde-robe, vous permettez que je vous emprunte une tenue ? »

Le jeune prince était beaucoup trop sidéré pour répondre, aussi hocha-t-il simplement la tête. Il ne comprenait pas ce qui était en train de se passer. Les évènements le dépassaient de plus en plus.

A un moment, il ne put s'empêcher de lancer un bref regard en direction de celle qui venait l'importuner, et ce qu'il vit ne fit qu'encore plus le dérouter. Il nageait en plein rêve.

Il ne voyait que le dos de ladite reine, dénudé car elle ne portait plus qu'un pantalon large pour tout vêtement. Et c'était là le problème, ce dos n'avait rien de féminin.

Chuuya se frotta les yeux, pensant être victime d'une hallucination, tandis que l'autre se retourna alors, sentant sûrement son regard.

Non, le rouquin n'était pas victime d'étranges visions, la reine, plus connue comme étant la plus belle femme du monde... N'était pas une femme.

Elle – Il lui envoya un regard malicieux, avant d'enfiler un haut de tunique qu'il noua autour de sa taille. Il attacha également ses longs cheveux en une queue de cheval.

« A force de porter des corsets, ma taille commence de plus en plus à s'amincir, mais on ne peut pas éternellement cacher sa vraie nature, sourit-il. Sa voix était descendue d'une octave, bien qu'elle fût toujours assez envoutante. Cela doit vous surprendre, n'est-ce pas ? Vous permettez que je vous tutoie sous cette apparence-là ? »

Chuuya hocha encore la tête, son corps en mode automatique. Il avait certes reçu quelques cours de politique et de diplomatie à Troie avant son départ le préparant à de nombreuses situations diverses et variées – la plus excentrique restant « comment réagir quand une vache vous tombe dessus » - rien ne l'avait préparé à cela.

« Je suppose que je te dois quelques explications. Mais allons d'abord en ville, nous aurons tout le temps de parler ensuite, d'accord ? »

Il sourit encore, lui agrippa la main, et l'entraîna vers le balcon.

« Attendez, le retint le rouquin. Je ne peux pas vous appeler Hélène comme cela, murmura-t-il, le seul semblant de lucidité qu'il avait retrouvé le poussant à dire cela parmi toutes les interrogations qu'il aurait pu avoir et qui se bousculaient beaucoup trop rapidement dans sa tête pour qu'il les démêle maintenant.

-Appelle-moi simplement par mon vrai nom alors. Osamu ! » lui répondit-il aussitôt.

Puis il sauta à nouveau par le balcon, fermement agrippé à la main de Chuuya, ce qui fit qu'avant même que celui-ci ne s'en rende compte, ils basculaient tous les deux dans le vide. Encore.

Pourtant, juste avant qu'ils ne touchent la surface, le rouquin sentit qu'on le retenait par le bras, et il crut d'ailleurs que cela le lui arracherait.

Aussitôt après, ils atterrirent violemment dans une barque, qui tangua fortement sous l'impact mais ne se retourna pas.

« Cela fait bien plus mal que ce que j'avais imaginé, pleurnicha à demi le dénommé Osamu -Chuuya refusait encore de croire qu'il s'agissait de la reine, car bien d'autres scénarios étaient plus plausibles- tout en se massant l'épaule.

Et le rouquin pouvait sans peine l'imaginer, car il comprenait seulement maintenant que l'autre les avait tous les deux retenus en attrapant au dernier moment une corde accrochées au balcon, ce qui avait dû lui brûler la paume de la main et manquer de lui disloquer l'épaule.

Non, en fait cela lui avait disloqué l'épaule. Car il ne faisait pas que la masser, il la remettait carrément en place, avec des gestes experts, comme quelqu'un de rôdé à la tâche.

« Tu pèses ton poids, soupira-t-il encore, avant de dénouer la corde qui retenait la barque, s'asseoir, attraper des pagaies et commencer à ramer pour s'éloigner de la rive.

-Ça vous arrive souvent ? Ce genre d'escapade, je veux dire ? ne put s'empêcher de demander Chuuya, trop perturbé pour s'énerver.

-Dès que mon mari s'absente pour une certaine durée, oui » répondit aussitôt le brun, fournissant un effort important pour donner de la vitesse à l'embarcation.

L'ancien berger se rappela alors que le roi Mori devait effectivement partir demain dans la matinée pour assister aux funérailles d'un oncle ou quelque chose du genre.

Il avait commencé à trier ses idées, mais il prit des pagaies et commença à ramer avec l'autre, attendant encore un peu avant de les poser, ne voulant pas être indiscret. Puis, finalement, il n'y tint plus.

« Comment cela se fait-il que vous soyez reine tout en étant... Un homme ? demanda-t-il.

-C'est la première question qui te vient à l'esprit ? Vraiment ? sourit l'autre, visiblement amusé.

-C'est-à-dire que... Le roi a bien dû s'en apercevoir, non ? sa remarque fit encore s'agrandir le sourire du brun.

-Il le sait depuis le début, aussi il ne m'a jamais touché. Pourquoi, tu dois sûrement demander, anticipa-t-il lorsqu'il vit le rouquin entrouvrir les lèvres. Vois-tu, ma sœur, Hélène, qui existait bel et bien, était sa promise. Mais peu avant le mariage, elle est décédée. Ils sont donc venus me chercher dans les bidonvilles où j'avais grandi -la faute à une prophétie ou quelque chose du genre- pour que je la remplace.

-C'est... Assez particulier comme échange, remarqua Chuuya.

-En effet, mais il semblerait que je lui ressemble comme deux gouttes d'eau, alors ils ont cherché à me rendre le plus féminin possible, et voici où j'en suis. Je suis plus un trophée qu'autre chose, pour le roi. De toutes manières, une rumeur court comme quoi il n'aime que les petites filles. Enfin, moi, je suis persuadé qu'il entretient une relation avec l'un de ses généraux » dit-il malicieusement.

Le rouquin y voyait un peu plus clair désormais, pour autant, les scènes de ménage de la cour de Spartes ne l'intéressaient pas franchement, et ne lui apprendraient pas où ils allaient ni pourquoi.

« Tu te demandes sûrement aussi où je t'emmène, dit encore Osamu, comme s'il lisait dans ses pensées. Je suis presque sûr que Mori ne t'a montré que les quartiers huppés et inanimés. En réalité, la ville est bien plus intéressante et amusante que cela, il suffit de savoir où aller. Je souhaite que tu en voies tous les côté, bons comme mauvais, durant ton court séjour ici.

-Et pourquoi cela ? interrogea Chuuya.

-Parce que j'ai grandi ici et que tu m'intéresses beaucoup. Et aussi parce que tu seras peut-être un peu moins guindé après un ou deux verres, ajouta-t-il malicieusement.

-Je suppose que cela ne peut pas me faire de mal » répondit le prince en serrant le poing, agacé par la dernière remarque de l'autre, mais toutefois intrigué par ce qu'il avait à lui montrer. Il préféra, de même, ignorer le tout premier argument du brun.

Tous les soirs de cette deuxième semaine, Osamu troquait sa robe distinguée contre de simples vêtements masculins après le repas du soir et entraînait Chuuya dans un quartier différent. Celui-ci n'avait jamais vraiment eu l'occasion de visiter de grande ville jusqu'à présent, car à Troie, il était resté majoritairement au palais -qui était déjà bien plus grand à lui seul que le plus grand village alentour qu'il connaissait.

Alors ce fut pour lui une expérience très enrichissante. Il y vit toute la pauvreté qui gangrenait les rues, mais en même temps il y vit l'espoir et même, parfois, le bonheur que ces gens pouvaient ressentir.

Ils vivaient dans le besoin et la peur constante du lendemain, pour autant la chaleur de leur foyer leur donnait le sourire face à ces misères que leur infligeait le destin. D'autres se forçaient à sourire, évidemment, mais le rouquin y avait véritablement découvert un nouveau monde.

Et puis, sa couleur de cheveux était tellement inhabituelle qu'il devenait le centre de l'attention dès qu'il se rendait quelque part, Osamu n'aidant pas vraiment, car lui connaissait absolument tout le monde et le présentait tantôt comme un vagabond étranger, tantôt comme un demi-dieu aux pouvoirs surpuissants.

Ces petites mascarades semblaient beaucoup l'amuser, et l'ancien berger se laissait prendre au jeu.

Ils revenaient souvent le matin, à moitié saouls, voire complètement, car une fois Chuuya dut même traîner son compagnon ivre mort jusqu'au château, ce qui ne fut pas une mince affaire.

La semaine passa très vite, et la dernière soirée de ce type avec. Elle se passa comme les précédentes, et le rouquin se dit que cette ambiance allait lui manquer.

Au début, il s'était dit qu'il jouait avec le feu, il ne pouvait plus nier l'attraction qu'il ressentait pour l'autre jeune homme ni le fait qu'il se sentait étrangement bien en sa présence. Mais il avait passé de bons moments avec lui, et ne reviendrait probablement jamais, alors où était le mal ?

Le roi ne reviendrait d'ailleurs pas avant le départ du bateau troyen, car il avait eu un imprévu en chemin et avait été retardé de trois jours au moins. Heureusement, il avait déjà réglé tout ce qu'il avait à voir avec Chuuya. Ils avaient signé un traité d'amitié, stipulant la non-agression, ce genre de papiers barbants qui ne valaient pas grand-chose mais qui maintenaient une paix certaine en Méditerranées.

Dû au fait qu'ils partiraient tôt le lendemain matin, le rouquin insista auprès d'Osamu pour qu'ils s'attardent moins que les autres soirs, et celui-ci n'émit aucune protestation. Le rouquin avait appris, bien à ses dépens, qu'il était très intelligent, mais aussi réellement insupportable, aussi s'étonna-t-il qu'il ne dise rien.

Lorsqu'ils rentrèrent le soir par la porte principale – les gardes ne s'étonnaient plus car ce n'était pas la première fois, et qu'ils avaient de toutes manières été achetés par le brun- le suicidaire suivit Chuuya jusqu'à ses appartements pour s'y changer à nouveau et ensuite repartir dans ses propres appartements.

Pourtant, cette fois-ci, au lieu de simplement le quitter avec un au revoir, il ne se changea pas et alla s'asseoir sur le lit du prince troyen.

« Alors comme ça, tu pars vraiment demain, nabot, murmura-t-il sur un ton de provocation.

-Il semblerait bien, répondit l'interpellé en serrant les dents. Il avait aussi découvert que son compagnon raffolait embêter son monde autant que possible, et que, comme il était plutôt petit, adorait le lui rappeler en permanence.

-La vie va redevenir d'un ennui, soupira Osamu en se laissant tomber sur le dos, les bras écartés.

-Pourtant, tu as absolument tout à ta disposition pour faire ce qu'il te plaît » lui rétorqua Chuuya en allant à son tour s'asseoir sur le lit. Si l'on omet le corset, évidemment, ajouta-t-il, moqueur.

Le brun se releva et planta ses yeux dans les siens en lui tirant la langue comme un enfant.

« Je t'assure, la cour est d'un ennui ! Toujours les mêmes intrigues, au point que même les meurtres qui y surviennent n'ont absolument aucun intérêt, soupira-t-il, presque navré.

-Je ne sais pas trop, je n'y ai pas encore assez goûté, je pense, répondit le rouquin. Durant la semaine, il avait expliqué à l'autre son origine et le fait qu'il venait donc tout juste de rejoindre ce rang si privilégié que représentaient les nobles.

-Tu le constateras bientôt, je t'assure. Enfin, je ne m'étais pas trompé, tu es quelqu'un d'assez intéressant » ajouta-t-il d'un ton doucereux, ce qui fit rougir quelque peu son interlocuteur.

Osamu adorait également le taquiner au point de lui faire monter le rouge aux joues, car il avait constaté que c'était extrêmement simple, et que, de surcroît, l'autre ne détournait pas le regard par fierté à chaque fois.

Aussi, cette fois-là, alla-t-il plus loin. Il se pencha vers le visage du rouquin et, avant qu'il n'ait le temps de se reculer, ou même simplement de réagir, il attira son visage à lui avec sa main et l'embrassa soudainement, fougueusement.

Chuuya écarquilla d'abord les yeux, puis eut encore un moment de réaction avant d'enfin tenter de se libérer de l'étreinte du brun. Mais celui-ci ne le laissa pas faire tout de suite et prolongea de force le baiser, jusqu'à ce que l'autre mette enfin assez de puissance dans ses bras pour le repousser, comme s'il n'avait pas vraiment voulu le faire jusque-là, ce qui conforta encore le brun dans son idée.

« Je crois qu'il y a un malentendu, articula difficilement le rouquin, à moitié essoufflé. S'il te plaît, sors » continua-t-il.

Osamu constata avec un plaisir non dissimulé qu'il n'était pas énervé, comme il s'y était d'abord attendu, pas plus que dégoûté. Non, il semblait plutôt paniqué, et aussi un peu perdu, comme le soir où il avait découvert qu'il n'était pas une femme.

Cela dit, il obéit et sortit aussitôt de la pièce.

Il savait déjà ce qu'il ferait ensuite, mais cela ne plairait pas au rouquin, ça, c'était certain

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