Chapitre 5

Au réveil, je me délectais de ma nuit, peu de cauchemars. Quelques brides de mes heures douloureuses, rien de plus. Je sentis quelque chose me chatouiller le torse et en ouvrant les yeux je découvris des cheveux blonds se perdre sur mon corps. Quelle belle vision matinale. Elle, au moins, elle était encore là. Machinalement, je portai ma main pour caresser sa belle toison d'or, c'était d'une douceur incroyable. En comparaison, celle de Chris était plutôt rêche. J'aurais aussi pu sentir son souffle chaud m'effleurer la peau, capturer les premiers instants où il ouvrait ses paupières pour libérer son regard électrique. Une curiosité se mit à monter en moi, quelles sensations cela m'aurait procuré ? Hélas, tous ces moments-là resteraient du domaine de l'imaginaire. Pour l'heure, je devais me recentrer, j'avais dans mes bras une créature resplendissante.

- Bonjour, murmura-t-elle avec une voix à demi cassée.

- Bonjour belle demoiselle, lui répondis-je avec mon plus beau sourire.

- Tu as bien dormi ?

- Parfaitement mais il faut dire qu'on s'est bien dépensé hier soir ! Et toi ?

- C'est vrai, ricana-t-elle. Plutôt bien aussi. Il est quelle heure ? Sept heure, parfait. Tu prends quoi le matin ?

- En général un café, noir.

- Je... Je n'ai pas de café, balbutia-t-elle gênée.

- Ah... Ce n'est pas grave, j'attendrai d'être de retour chez moi.

- J'ai du thé !

- Ah non, mais j'ai pas besoin de tout ça, j'ai déjà le plus beau des réveils.

- Pff, charmeur.

- Je te l'ai déjà dit, réaliste !

Nous échangions un petit rire et je l'embrassai tendrement, elle afficha un sourire béat laissant apparaître ses fossettes qui me faisaient fondre. Des envies perverses me traversèrent de nouveau l'esprit, je la pris dans mes bras et commençai à explorer avec douceur son corps malheureusement son téléphone nous sépara, il était l'heure pour elle de se préparer. Je poussai un grognement de frustration et je la regardai sauter du lit.

- C'est rigolo, on aurait dit un bruit de chien ou de loup ce que tu as fait là.

- Je préfère loup si tu veux bien. C'est effectivement cocasse, c'est plus ou moins mon animal totem.

- Je suis trop forte ! Hé hé !

- Une détective en herbe ! Bon allez, je m'habille aussi !

J'enfilai mes vêtements en vitesse, je la serrais contre moi et lui susurrai à l'oreille "J'attends ton appel avec impatience. C'était une nuit superbe." avant de la laisser se préparer. Je quittai son appartement le cœur léger, j'en étais sûr, elle avait ce petit quelque chose de spécial. Je l'appréciais de plus en plus. Même si elle n'avait pas de café. D'ailleurs, quel humain normalement constitué n'en buvait pas ? Un petit rire franchit mes lèvres, elle était vraiment différente, ça me faisait du bien. Loin de toute cette agitation, loin de tous les remords qui m'envahissaient. J'avais l'impression de vivre une vie « normale ». Et surtout, je voyais dans ses yeux une sorte de fascination qui me plaisait particulièrement. C'était un peu comme si l'on me donnait une chance d'effacer tous mes actes passés peu glorieux pour me projeter dans un avenir plus radieux. C'était peut-être ça, plus que la passion, que je recherchais. Un moyen de fuite vers l'avant.
Je me dépêchai pour retrouver mon chez moi et pour savourer le liquide noir qui se déversait dans ma gorge. Une bénédiction. Ma journée se déroula calmement, je fis quelques exercices physiques pour entretenir ce corps de sportif professionnel. J'avais intérêt de rester en forme pour qu'une certaine demoiselle garde cette flamme de fascination lorsqu'elle me regarde. Puis, je me plongeai dans un chef-d'œuvre du septième art.

- Outch, dis-je en me massant la nuque.

Je m'étais visiblement endormi devant mon écran qui s'était éteint. Je m'étirai mollement avant de regarder le cadran de ma montre. Dix-sept heures trente. J'avais bien dormi deux bonnes heures et tout ça sans cauchemar. Dix-sept heures trente. Pour fêter ça, une bonne douche rafraîchissante. J'aimais les réveils comme ça, l'esprit reposé. Dix-sept heures trente. Pourquoi je n'arrivais pas à me sortir cette heure de mon crâne ? C'était agaçant. Dix-sept heures trente, samedi. Oh merde ! Je les avais oubliés. Scott et les autres. Le meurtre, la réunion, la battue. Je me dépêchai d'enfiler un jean et un t-shirt. Je les entendais d'ici me reprocher mon manque de ponctualité. Enfin, ça serait pire si je leur faisais faux-bon. Le temps de sauter dans ma voiture et j'y serais avec seulement dix minutes de retard.
En arrivant sur place, je découvris, sans surprise, qu'ils étaient déjà tous réunis. Mon arrivée fit sensation.

- En retard, pour changer, me chambra le petit hyperactif.

- Attention à toi Stilinski, grognai-je.

- Ah toujours de bonne humeur le psychopathe, continua t-il.

- Ma journée serait tout de suite plus belle si j'avais le droit de dévorer les humains inutilement bavards.

Je lui lançai un sourire ironique qu'il me renvoya. Cette fausse animosité entre nous m'amusait énormément, ceci contribuait à sauvegarder mon esprit tranchant.

- Ça suffit vous deux, intervint Lydia. Bon maintenant qu'on est tous là, on se divise et on y va ?

- Avec vos binômes. On fait le point d'ici deux heures, expliqua l'alpha.

- Nos binômes ? Demandai-je surpris.

- ... Je savais, tu n'as rien écouté, souffla Scott. Tu fais équipe avec Chris.

- D'accord, grommelai-je.

Les duos étaient formés ainsi : Scott et Stiles, Lydia et Malia, Liam et Mason, Isaac et Derek, Jordan et Deaton.
Bien évidemment, il ne restait que moi et le chasseur. J'aurais dû être plus attentif, j'aurais pu échanger ma place avec la Banshee et me rapprocher de ma fille. Les choses étaient maintenant faites, je n'avais plus qu'à suivre le mouvement. Mon équipier s'empara d'une arbalète et se rapprocha de moi.

- Salut, déclara-t-il en armant son objet mortel.

- Bonsoir, cher coéquipier.

- On y va.

- Par où ?

- Tu n'as vraiment rien écouté... On a un secteur précis. Suis-moi.

- J'avais d'autres choses en tête figure toi.

- Comme ton rencard avec la blonde ?

S'il savait que c'était de sa faute, il ferait moins le fier.

- Exactement !

- Ravi de le savoir. On peut se concentrer ? On a une partie de la forêt à ratisser en quête d'un potentiel loup tueur.

Nous nous enfoncions dans les bois en silence. Pour une raison qui m'échappait, il avait l'air légèrement en colère. Il marchait d'un pas décidé plusieurs mètres devant moi.

- Génial comme activité pour un samedi soir hein ?! Ricanai-je espérant alléger l'ambiance.

- On aurait fini plus tôt si seulement Monsieur s'était décidé à arriver à l'heure. Mais pour ça, il aurait fallu que Monsieur soit un peu moins égocentré.

- Qu'est ce qu'il t'arrive, Chris ?

- Je ne sais pas de quoi tu veux parler.

- Tu es légèrement à fleurs de peau, on dirait mon neveu.

- Tout va bien.

- C'est à cause d'hier ?

- Quoi hier ?

- Et bien de nous croiser Délia et moi.

- Pourquoi cela me dérangerait-il ?

- Délia est jolie et...

- C'est vrai qu'elle est belle. Je me rappelle d'elle, maintenant. Elle me fixait souvent...

- Et elle a fini par préférer le loup au chasseur.

- ... Faut croire, maugréa Chris visiblement irrité.

- Sans rancune, si je quitte le marché des célibataires tu auras plus de chance. Entre nous, tu es le plus bel homme que je connaisse, après moi bien entendu.

- ...

- J'adore m'entendre parler mais le principe d'un dialogue c'est que les deux protagonistes doivent prendre la parole.

- J'ai rien à dire. Tu sors avec une femme splendide, grand bien t'en fasse.

- Ce n'est pas si grave si elle m'a choisi, tu as Mélissa qui te suit partout. Ne fais pas la tête !

- Tu vas arrêter avec ça ? On peut changer de sujet ?

- Pas avant que tu m'expliques pourquoi tu boudes comme un enfant de cinq ans.

- T'es chiant, tu le sais ça ?

- Exaspérant paraît-il.

- Et tu t'en vantes...

- C'est comme ça que l'on m'aime.

Il rigolait enfin, il essayait de cacher son sourire en tournant la tête mais rien ne pouvait m'échapper. Cette expression m'avait terriblement manqué. Étrange, je n'avais pas l'habitude d'être aussi sensible. À une époque, je ne me serais même pas soucié de son état émotionnel et me voilà, aujourd'hui, à courir derrière lui pour un rire, pathétique. Je souris tout de même devant ma petite victoire. Il continuait de marcher en avant. Je n'arrivais pas à trouver la raison de son énervement, cela me dérangeait. Surtout que de nous deux, c'était moi qui aurait dû être agacé, il m'avait laissé en plan, moi Peter Hale. C'était bien la première fois.

- Pourquoi es-tu parti ? Lui demandai-je brutalement.

- Je n'allais pas tenir la chandelle pendant ton rendez-vous.

- Non, tu sais très bien à quoi je fais allusion.

- Ça nous a évité, à tous les deux, un moment de malaise. Surtout que tu étais déjà en relation avec ta chère et tendre.

- C'est faux, nous...

- De toute façon, c'est passé. J'avais trop bu. Maintenant on peut se concentrer ou c'est trop demandé à Monsieur Hale ?!

Le jour commençait à nous quitter mais dans les derniers rayons de soleil je pouvais voir le rouge pigmenter ses joues. Je tendis l'oreille pour entendre ses battements cardiaques s'emballer. C'était peut-être ça le problème, peut-être qu'il regrettait. Mais alors que j'allais lui poser la question, j'entendis au loin, un râle de douleur.

- Chris... Il y a quelque chose là bas. Et ça a mal.

- On y va.

Cette fois-ci, j'étais sérieux, on ne savait pas sur quoi on allait tomber. C'était potentiellement dangereux. Nous approchions de la zone avec attention. À quelques mètres de là, je sentis l'odeur âcre du sang. J'en averti mon compagnon de route, il se raidit instantanément. Sa mine était consciencieuse. Il braqua son arme devant lui, près à intervenir au moindre danger. Il valait mieux être prudent, mes yeux prirent la couleur bleue glace, je sortis mes crocs et mes griffes. Malgré mon âge un peu plus avancé que mes congénères, je gardais une puissance redoutable. Après tout, j'avais été l'alpha le plus puissant de Beacon Hills, plus encore que notre petit Scotty. Ne jamais défier un Hale. Nous étions arrivés, je fis signe à mon ami de se dissimuler derrière un arbre, tandis que j'avais pour refuge une grande pierre. Les cris de douleur s'échappaient d'un homme à terre, la senteur du fer provenait d'une énorme entaille qui sillonnait son abdomen. Ses iris étaient jaunes scintillants mais leurs éclats étaient presque éteints. Un oméga mourant, il ne manquait plus que ça. Je jetai un coup d'œil à Chris, il observait la scène, son cœur était calme et son regard dur. L'attitude d'un vrai chasseur. Subitement, il tourna sa tête dans ma direction et me demanda silencieusement si je pensais qu'il y avait une autre personne, la chose qui l'avait blessé. Rien, il n'y avait personne d'autre qu'une victime agonisante. À peine avais-je secoué la tête qu'Argent s'était élancé vers l'avant. Je voulus le rejoindre mais il tendit sa main dans ma direction, il me demandait de ne pas bouger, sûrement pour assurer ses arrières. Ça ne me plaisait pas. Se faire ordonner par un chasseur, le comble pour un vieux loup. Mais, surtout, ce qui me dérangeait, c'était que ma marge d'intervention était limitée. Que faire si le loup blessé s'en prenait à mon binôme ? J'étais trop loin pour m'interposer. Pas que son intégrité m'importait mais j'imaginais déjà les sermons infinissables de Scott. Alors que je me mettais en position, prêt à bondir au moindre signe d'alarme, Christopher s'approcha et pointa le bout de sa flèche sur le front du lycan.

- Que t'est-il arrivé ? Lui demanda-t-il sèchement.

- Merde, un chasseur... Je suis foutu... Répondit le blessé avec une voix rauque.

- Parle, sinon j'abrège tes souffrances.

- ... Tu ne comptes pas me tuer quoi qu'il arrive ?

- Tu joues avec ma patience, loup.

Avec son pied, il appuya sur la plaie béante, l'homme poussa un hurlement de douleur. Je me délectais du spectacle, c'était assez amusant. Voir mon coéquipier aussi sur de lui, réveilla en moi quelques pulsions endormies.

- OK, ok... Je vais te répondre mais tu peux baisser ton arme ?

- Je ne te fais pas confiance.

- Hum, de toute façon, je ne suis pas en position de marchander, je crois... On m'a attaqué.

- Qui ?

- Je... Je ne sais pas... Aïe... pas la peine de me marcher dessus... Je te dis la vérité.

- Raconte.

- Je quittais mon travail... j'allais à ma voiture... Quelqu'un... Griffure...

Son discours devenait de plus en plus faible pour finir par se stopper. La victime agonisante avait perdu connaissance. Chris s'agenouilla et comprima fermement l'entaille.

- Peter, vas chercher les autres, je m'occupe de lui.

- Hors de question, lui répliquais-je en me rapprochant. Je ne vais pas te laisser seul alors qu'il y a quelque chose qui rôde dans les bois.

- Et bien quoi ? Tu es inquiet pour moi ? Ricana-t-il.

- Possible.

Ma réponse eut l'air de le choquer. Moi aussi, c'était sorti tout seul. Il me regarda avec chaleur. Je frissonnai puis, je fis entendre ma voix pour prévenir la meute. Ça serait suffisant. Je me postai nonchalamment près des deux hommes. Je pus mieux détailler les traits physiques du loup. Il était blond, ses cheveux longs étaient tirés en arrière. Peut-être avait-il la trentaine passée. Sa peau était pâle, presque cadavérique.

- Sinon, on peut le laisser se débrouiller seul. On ne le connaît pas, il est peut-être dangereux.

- Peter... J'ai un code d'honneur à respecter et de toute évidence, il n'a pas su se protéger lui-même. Imagine que l'être qui l'a attaqué s'en prenne à des innocents...

- C'est pas mon problème.

- Ou à Malia.

- Elle sait se défendre.

- Tu as vu la taille de la blessure ?

- Tu as peut-être raison, soupirais-je.

- Bon, sa plaie se referme lentement, tu ne pourrais pas... ?

- N'y compte pas.

- Peter...

- Non. Je n'absorberai pas sa douleur. Je le réserve qu'aux proches.

Alors que je pensais recevoir des remontrances, il afficha un sourire mystérieux et baissa les yeux. J'avais du mal à cerner son émotion. Pourquoi était-il heureux alors que je refusais d'accéder à sa demande ? À moins que...

- Qu'est ce qu'il se passe ? Intervint Scott inquiet suite à mon hurlement.

- Nous étions en plein discussion et ça devenait intéressant, tu ne veux pas revenir dans, disons, dix minutes ?

- Tu veux... aussi une... bière ? Haletait Stiles.

- Ça suffit, nous interrompit Chris. Scott, on a trouvé cet homme. Il est blessé. Éventuellement attaqué par ce que nous recherchons.

Sans attendre, l'alpha au cœur pur se précipita pour soulager la douleur de l'oméga. Saint Scott en action, comme on pouvait s'y attendre. C'était lassant et à la longue, cela me donnait des hauts le cœur, surtout que Chris semblait soulagé. Je soufflai de mécontentement lorsque les autres nous rejoignirent. Ils se regroupèrent tous autour du blondinet, la curiosité ; je préférais rester en retrait pour les observer de loin.
Bien que j'avais émis l'idée de le laisser périr seul dans les bois, il fut décidé de l'emmener chez Argent. Il s'était proposé en nous expliquant qu'il n'attendait aucune visite dans les prochains jours et que cela lui permettrait de casser sa solitude habituelle. En plus, il nous avait fait un déballage complet de son artillerie. Je n'aimais pas ça. Je ne savais que trop bien à quel point des inconnus pouvaient être dangereux, alors, les imaginer à deux déclenchait en moi une méfiance inattendue. Scott, Stiles et Lydia s'étaient invités chez le chasseur. Je les ai suivis en prétextant une curiosité morbide. Ce n'était pas totalement faux, je nourrissais encore l'espoir d'avoir des informations et de recouvrer mes pouvoirs d'alpha. Quant aux autres, ils continuaient leur escapade nocturne à la recherche de "la chose" à l'origine des blessures. J'étais persuadé que la quête ne mènerait à rien mais s'ils y tenaient, grand bien leur fasse.
Arrivés chez Chris, nous amenions l'invité surprise dans sa cave. Une pièce froide, entourée de murs blanchâtres et éclairée par un néon défectueux. Au milieu prônait une table en métal, contre les cloisons, des étagères étaient remplies de coffres cachant certainement une multitude d'armes.
L'autre geignait de douleur dans son inconscience, c'était pénible. Les deux inséparables essayaient de l'allonger sur la table. Lydia, fatiguée s'était endormie dans la jeep du policier.

- Peter, tu pourrais nous aider, il pèse lourd, m'interpella l'hyperactif.

- Ce n'est pas moi qui ai voulu le secourir, je préfère me délecter de vos visages épuisés.

- Sadique.

- Je ne suis pas à cent pour cent de mes capacités, tu veux tester ?

Je fis sortir mes crocs et il recula d'un pas. Il réagissait toujours au quart de tour, je ne m'en lasserais jamais.

- Peter... souffla le propriétaire des lieux dans mon dos.

- Quoi ?

- Montre nous ta force prodigieuse.

- ... Bon d'accord. Dégage de là, gamin.

Le jeune humain se retira, la bouche légèrement ouverte et les sourcils froncés. Je ne savais pas à quoi il pensait mais je me doutais bien que ça ne me plairait pas.

- Tu as fait ce que Chris t'a demandé sans rechigner, murmura-t-il.

Merde, j'avais oublié que derrière cet air ahuris et ce flot de paroles incessantes se cachait une grande intelligence, si je le laissais réfléchir trop longtemps, il comprendrait rapidement ce qu'il s'était passé entre nous. Bien que je ne ressentais aucune honte, ce n'était pas le cas pour mon ancien amant et je le respectais encore assez pour protéger notre secret.

- Normal. Il me paye comptant en vin français, ajoutais-je maladroitement avant d'aider l'alpha à porter le blessé.

Il n'avait pas encore repris connaissance, mais dans un excès de prudence, le chasseur l'avait attaché avec des chaînes forgées avec du sorbier. Pratique.

- Bon ! C'est pas tout ça hein, mais Lydia m'attend dans la voiture et on a des pizzas qui nous appellent. À demain ! Tu viens, Scotty ?

- Hein ?! Mais je voulais...

- Viens.

Le plus frêle tira par le bras le plus costaud. Ce dernier se laissa faire et nous fit signe de la tête avec un air surpris. C'était sûr, Stiles avait compris. Heureusement, le latino n'avait pas deviné, enfin, il n'était pas connu pour ses capacités de réflexions extraordinaires de toute façon. Je me retournai doucement vers mon hôte qui regardait son prisonnier. Maintenant que nous étions presque seuls, merci le blondinet, l'ambiance avait radicalement changé. C'était légèrement gênant mais j'allais pouvoir reprendre mon interrogatoire tranquillement. J'avais encore plein de questions en tête.

- Tu peux rentrer chez toi, me dit-il froidement en m'extirpant de mes pensées.

- Et te laisser seul avec lui ?

- Ne t'en fais pas, je vais le surveiller, il ne bougera pas.

- Il peut bien partir ou crever là, je m'en moque. Sa vie ne signifie rien pour moi.

- Alors pourquoi tu restes ?

- Tu poses vraiment la question, Chris ? Lui demandais-je en le fixant avec insistance.

- Ce n'est pas le moment de parler de ça, je te signale qu'il y a un homme inconscient à côté de nous.

- Si ce n'est que ça, un coup de griffe et c'est réglé.

- ...

- Je plaisante ! Par contre, je ne pense pas qu'il reprenne conscience tout de suite. Son cœur bat lentement. Je te propose qu'on aille manger quelque chose en attendant. J'ai faim. Je sais ce que tu vas me dire mais si ton matériel de super chasseur fonctionne aussi bien que tu le dis, on n'a pas besoin de rester coller à son chevet. Et puis, je garde les oreilles ouvertes. Au moindre bruit, je te préviens. On ne ratera pas son réveil. Tu peux me faire confiance.

- Non, je...

- Arrête un peu de fuire. Nous avons des choses à régler.

Il me sonda un moment avant de céder et d'hocher la tête. Nous nous rendîmes, alors, dans sa cuisine, prêts à mettre les choses à plat.

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