Chapitre 23
- Mmh, grognai-je quand le jour s'abattit sur mes paupières closes.
- Tu râles dès le matin Peter ?
Je souris, cette voix m'envahissait et suffisait à supprimer toute mauvaise humeur. Je serrai avec force le corps chaud qui était collé à moi. Je sentais ses cheveux se perdre sous mon menton.
- J'aime vraiment ça… Murmurai-je.
- Tu aimes quoi ? Demanda-t-il en me caressant le dos.
J'avais parlé sans réfléchir, encore pris dans ma nuit. J'ouvris les yeux, cherchant quoi répondre.
- Me réveiller avec toi. Enfin je veux dire, quand tu n'es pas là, je suis seul et j'ai plus de mal à gérer mes angoisses.
De là où il était, il pouvait certainement entendre mon cœur s'accélérer. Je devais être plus prudent, ce n'était pas encore le bon moment, si tant est qu'il y en ait un. Il rit, se recula légèrement et me regarda avec intensité.
- Quand je ne suis pas là, tu es seul… Donc, je… Tu…
- Pour un chasseur sûr de lui, je trouve que tu bégayes beaucoup. Tu as peur du grand méchant loup ?
- Peut-être un peu, dans un sens... Je ne sais plus vraiment comment faire après tant d'années, grommela-t-il.
- Je t'écoute.
- Et bien… C'est peut-être idiot hein, mais ça veut dire qu'en dehors de moi… Tu es seul, seul ?
Je pouffai de rire, il rougit et se renfrogna. Tout ça pour ça.
- Dis moi Christopher, qu'est-ce que tu ne comprends pas dans « relation exclusive » ? Sauf si tu ne t'en rappelles pas, auquel cas, je peux te le remémorer.
- Pas besoin, je m'en souviens parfaitement. Ça me fait juste bizarre que toi, tu acceptes ça.
- Je tiens à ma vie ! Mon chasseur est un Argent après tout.
Il soupira et se retourna pour s'asseoir au bord du divan, me tournant ainsi le dos.
- C'est vrai qu'il est confortable ce canapé, avoua-t-il.
- N'est-ce pas ?
Je me redressai à mon tour pour venir placer mon menton sur son épaule.
- Alors imagine ce qu'on pourrait en faire, murmurai-je.
- Peut-être une prochaine fois.
- Mmh, vivement alors.
Je lui embrassai le cou, il frissonna légèrement et se leva. Il passa sa main dans les cheveux puis, chercha son téléphone déposé sur mon bureau. Il le fixa quelques secondes avant de l'y redéposer.
- Tu as l'air soucieux Christopher ?
- Je vérifiais l'heure, j'ai un rendez-vous avec Mélissa aujourd'hui.
Mélissa. Encore et toujours. La famille McCall était définitivement un obstacle majeur à mes désirs. Malheureusement, ils étaient intouchables. Si l'envie de les éloigner me prenait, Chris m'en voudrait certainement. Dommage. Je me réconfortai avec l'idée qu'en attendant, le corps de Chris était à moi. Pendant combien de temps, ça, c'était autre chose.
- Pour quelqu'un qui ne sait plus vraiment comment faire, tu as du succès, grognai-je.
- Peter… Mélissa est une amie qui m'a aidé dans des moments difficiles.
- Je sais. Elle est belle, intelligente et d'une force incroyable.
- C'est vrai. C'est une femme remarquable, je l'admire beaucoup.
Je ne pouvais pas le contredire, Melissa était une femme comme on en faisait peu. Elle avait porté son fils toute seule et n'avait pas faibli face au surnaturel. Même moi, à une époque, ses jambes élancées et ses beaux yeux marron ne m'avaient pas laissé indifférent. Alors, je savais bien que je ne gagnerai pas, je n'avais rien de mieux à lui offrir. Il allait la rejoindre et je ne pouvais pas l'en empêcher. J'enrageai, pas contre elle, pas contre lui mais contre moi. J'étais le seul fautif de cette situation, j'étais celui qui avait développé des sentiments.
- Ouais, c'est sur qu'elle est mieux que ta cinglé d'ex femme…
- Je ne te permets pas de parler de Victoria comme ça ! Protesta-t-il. Elle avait des défauts c'est certain, mais elle a affronté beaucoup de choses et… Elle a suivi son code d'honneur jusqu'au bout. C'était une femme droite.
Il était toujours de dos, je ne voyais pas son regard que j'imaginais plein de reproches. Je mis pied à terre et je m'approchai de lui. Je posai mon front contre son dos et ma main glissa sur sa hanche.
- Je suis désolé. Je sais que tu as vécu de nombreuses années avec elle et c'est la mère de ta fille. Je ne voulais pas te blesser. Mais tu as appris à voir les loups autrement et avec ce « code d'honneur », on en serait pas là aujourd'hui.
- Je sais qu'elle était fière… Et qu’elle a fait des choses discutables… Mais elle a été importante pour moi.
- Malheureusement.
- Tu ne peux pas t'en empêcher hein, ricana-t-il.
Il m'attrapa la main et la caressa doucement.
- C'est que je dois bien aimer les cinglés après tout, reprit-il.
- C'est ton côté sauveur compulsif. Ça m'arrange, elle n'a pas besoin d'être sauvée, elle.
Il se retourna pour me faire face. Là où je pensais voir une désapprobation grandissante, je n’y voyais que de la douceur. Ses yeux me happaient, je me perdais dans son monde et je ne voulais pas retrouver mon chemin.
- Peter. Tu es vraiment unique.
- Pourquoi ? Pourquoi tu ne me détestes pas ? J'ai été odieux avec ton ex-femme, et tu sais très bien que je pense chaque mot. On peut dire que je suis l’égoïsme personnifié. Tu aurais déjà dû me menacer avec ton joujou en ferraille, comme n'importe qui le ferait…
- J'ai bien essayé de te détester, vraiment, j’y ai mis toute ma détermination et tu sais que j’en ai à revendre. Mais je n'y arrive pas.
- Je ne te comprends pas.
- Tu es juste aveugle, souffla-t-il un sourire perdu sur le coin de ses lèvres.
Il frôla ma joue avec ses doigts et déposa avec force sa bouche sur la mienne. Sa langue se fraya un chemin jusqu'à la mienne, je sentais de nouveau l'envie de le faire mien avant qu'il n'en rejoigne une autre. Ses bras s'enroulèrent naturellement autour de mon cou, je le fis reculer jusqu'au bureau. Son cœur battait terriblement fort, autant que le mien. Je rompis le contact, essoufflé et envieux.
- Tu perds souvent le contrôle dans ce genre de situation Peter.
- Parfois.
- Tes yeux bleus sont beaux, je ne les ai jamais vus autant briller que depuis qu'on couche ensemble.
- Mon loup a faim, très faim dès que je sens ton odeur, dès que tu m'effleures. Il te réclame, presque tous les jours.
- Autant que ça ?
Je laissai ma tête tomber sur son épaule. Il ne comprenait pas à quel point j'avais du mal à résister. J'étais un loup de naissance, j'avais toujours su contrôler mes envies d'échange charnel, mais avec lui, tout volait en éclat. Surtout que je n'avais pas à me restreindre, il avait été confronté à mon monde depuis son plus jeune âge. J'avais envie de le dévorer chaque seconde, mais je devais me calmer. Il devait aller voir Mélissa et si je commençai à le posséder, je ne le laisserai pas partir à temps.
- Christopher, tu me pousses à bout.
- Peter Hale déstabilisé, c’est une vision dont je ne me lasserai sûrement jamais.
- J’ai une mémoire très sélective, fais attention, le prévins-je.
- Je tremble de peur.
- Mmh… Chris, dis-moi, tu sens cette odeur depuis tout à l’heure ? Du café.
Je m’éloignais de lui à contre-cœur pour me diriger vers la porte. Derrière moi, je l’entendis marmonner « Sérieusement ? Comme ça ? », je ne cachais pas un rictus de contentement face à sa frustration. J’actionnai la poignée et me retrouvai face à un gobelet fumant accompagné d’un post-it. Je n’avais pas besoin de le lire pour savoir de qui je pouvais tenir cette petite attention. Je fis demi-tour, et retournai auprès de Chris, les yeux rivés sur le papier.
« Je passais par là. Ne travaillez pas trop. Allez plutôt voir la personne de votre cœur. S. »
- Suzanne, Suzanne, merveilleuse Suzanne, souriai-je affectueusement.
- Tu as l’air bien heureux.
- Mmh ? Oui, le café est très bon, répondis-je en goûtant le liquide amer. Tu en veux ?
- Ce n’est pas de refus. Ta secrétaire est très prévenante, un café, un petit mot…
Je ris en écrasant le post-it entre mes doigts avant de le jeter dans la poubelle. Je n’avais pas envie qu’il puisse connaître son contenu. Il aurait sûrement fait le lien entre ces phrases et mes sentiments.
- Elle me connaît bien, elle savait que j’allais rester ici cette nuit.
- Pas assez, sinon elle en aurait rapporté deux, grogna-t-il.
- Comment pourrait-elle le savoir ? J’y suis toujours seul.
- Plus maintenant.
- Effectivement… Sentirai-je un peu de jalousie Chris ? Ce n’est pas pour me déplaire, loin de là.
- Mmh. Bon, il est neuf heures trente et il faut que je passe chez moi pour me doucher et me changer avant de déjeuner.
Il passa devant moi, s’assit sur notre lit de fortune pour rattacher ses chaussures. J’avais touché juste ? Mon chasseur débordait de convoitise. Je ne pouvais contenir ma joie, il me regarda rapidement avant de soupirer.
- Tu ne m’as pas répondu, Christopher, tu es jaloux ?
- Tu es fatiguant.
- Je sais.
Il se releva et enfila sa veste en cuire.
- Peut-être un peu, chuchota-t-il. Tu ne sais pas ce qu’elle ressent pour toi et je dois te rappeler qu’il n’y a pas si longtemps tu t’amusais avec une certaine Délia ?
- J’aime quand tu prends ton air sévère. Suzanne ce n'est pas la même chose, on a un autre genre de relation, plus… Filiale ? Je suis plutôt doué pour comprendre les sentiments des autres.
- Oh tu crois ? Pourtant tu n’as même pas idée de…
- De quoi ?
- Rien, expira-t-il. Je te fais confiance. Tu es un sociopathe, je n’ai pas à m’en faire.
Il me salua de loin et s'apprêta à sortir. Je le rattrapai par le coude, plaqua ma main contre la porte pour la refermer.
- Peter, qu'est ce que tu fous ?
- Je ne peux pas te laisser partir comme ça. Je veux que tu penses à moi tout le temps où tu seras avec elle. Je veux que ses beaux yeux te rappellent les miens. Christopher, grave moi dans ton esprit.
Je fondis sur ses lèvres, explorant chaque millimètre pour combler mes pulsions possessives. Je glissai ma jambe entre les siennes, il gémit sensuellement. Je souris à ce doux son.
- Je t'avais bien dit que je me vengerai, murmurai-je.
- Je retire ce que j'ai dit. Je te déteste.
- Essaye de le répéter sans ce regard suppliant et peut-être que je te croirais.
- Ferme-là.
- Souviens-toi de moi pendant ton tête à tête.
- Pourquoi je te supporte déjà ?
- Parce que je suis beau, drôle, intelligent et exceptionnel pendant nos petits extras.
Il roula des yeux encore une fois mais, il eut cette petite mimique de mordre sa lèvre inférieure. J'aimais la voir, il l'utilisait quand il était gêné et qu'il ne savait pas quoi répondre. Je l'avais découverte il y a peu et je ne pouvais plus m'en passer. Je continuai de fixer ses lèvres qui se mouvaient sans que je ne m'intéresse à la musique qu'elles produisaient.
- Peter, tu m'écoutes ? Hey oh… Mon sociopathe ?
- Quoi ?
- Tu as ta main sur la porte et je ne peux pas partir.
- Dis le encore une fois et je te libère.
- ... Mon sociopathe ? Allez, dégage.
- C’est si gentiment demandé… Au revoir Christopher.
- Bonne journée Peter.
Il passa la porte et s’en alla. Je suivais les battements de son cœur à travers mon entreprise. D’abord rapides puis plus lents. Il sortit du bâtiment et je perdis sa trace. Cela avait été une soirée riche en péripéties. Au moins, Chris n’avait pas eu à se réfugier dans l’alcool. Et moi grâce à Chris, je n’avais pas passé ma soirée à me morfondre sur ma future entrevue. Néanmoins, malgré moi, j’espérais que mon chasseur puisse ressentir ne serait-ce que le quart de mes sentiments. C’était idiot d’espérer en vain. Enfin, il fallait que je fasse taire ces quelques doutes pour pouvoir me concentrer sur le reste de ma journée. Un peu de travail, retour à l’appartement et ma garde avec Derek.
La journée passa rapidement, j’avais été productif, tout était terminé. J’étais rentré en vitesse chez moi, avais avalé une petite collation, pris une douche et je roulais paisiblement pour retrouver mon neveu. La nuit commençait à tomber quand je me garais devant chez mon « ami » Alexis. La voiture de Derek ne mit pas longtemps à me rejoindre. Nous étions tous deux très fiers de nos petites pépites à moteur. Cependant, je devais bien avouer que je jalousais intérieurement sa Camaro, même si je les préférais plus sportives. Il me salua de la tête à travers sa fenêtre. Je descendis de mon véhicule et m’installai sur son siège passager.
- Bonsoir cher neveu. Comment vas-tu ?
- Peter. Moins bien depuis que tu es là.
- Ta joie est palpable, ça fait chaud au cœur.
- On est pas obligé de parler.
- Bien, passons la nuit à se jeter des regards en coin plein de haine, j’ai hâte.
- Ferme-là.
- Qu’est-ce que vous avez tous à me dire ça aujourd’hui ?
Il ne répondit pas. Mon téléphone vibra, un petit échappatoire face à cette ambiance pesante, je le prenais sans hésiter.
« Courage avec Derek. J’aurais bien aimé vous voir tous les deux, je pense que le spectacle doit être divertissant. » - Reçu de Christopher.
Je pouffai de rire, il avait touché juste, c’était sûrement assez drôle à voir de l’extérieur.
« Merci pour tes encouragements Argent. J’espère que Mélissa n’a pas déposé son odeur sur toi, sinon je serais forcé d’intervenir sous peu. » - Envoyé.
« Ah, j’enlève sa nuisette alors… Dommage, j’étais très sexy dedans. » - Reçu.
- Tu sais que t’es flippant quand tu réponds à ton téléphone ? Tu souris, pas le sourire sadique de d'habitude, un autre. C'est étrange.
- C’est juste Christopher qui me souhaite bon courage pour ce soir.
- Peter… Soupira-t-il. Je ne te connaîtrais pas, je penserai que tu es amoureux.
Je toussai de surprise, étais-je si transparent que ça ? J'avais laissé paraître un peu trop de joie ? Derek était très observateur, un peu trop parfois. C'était la raison de son mutisme régulier, ça le déversait dans ses relations sociales.
- Mais heureusement, tu me connais, donc tu sais que ce n'est sûrement pas ça.
- Ça ne me regarde pas. Mais je… J'ai l'impression que… Qu'il prend une grande place dans ta vie. Comme si tu le faisais même passer avant toi ? C'est possible ça avec toi ?
- Christopher tendrait la main à n'importe qui. Il aime venir en aide aux cas désespérés. J'en suis un. Disons que ça me convient.
- Et bien… Je ne m'y attendais pas.
- N'en tire aucune conclusions.
- Non, non… Ce n'est pas mon style.
- Je n'aime pas ce sourcil relevé.
- Peter amoureux…
- Cher neveu, pourrais-tu arrêter de parler ? Le silence te va mieux. Tu fais plus mystérieux, plus inaccessible. Là, tu ressembles un peu trop à Stiles.
- Et d'un chasseur… Il est au courant ?
- Jamais. Il ne doit jamais rien savoir de tout ça.
- Tu deviens un peu plus humain, je crois…
Il marqua un arrêt dans sa phrase, détourna les yeux pour fixer le paysage. Il déposa ses mains sur le volant, ouvrit plusieurs fois la bouche comme s'il cherchait ses mots.
- Je… Te pardonne, murmura-t-il enfin. Je sais ce que ça fait de se laisser noyer par ses sentiments négatifs. J'ai été pourri à cause de mon ambition dévorante.
- Tu as fait ce qu'il te semblait nécessaire. Un alpha sans meute ce n'est pas envisageable.
- Mmh, j'ai tué des ados.
- Et tu as sauvé Isaac.
- ... C'est un homme intelligent, il aurait rebondi sans moi.
- Je ne crois pas, non. C'était un pauvre gosse avec un père violent. Il aurait fini dans les faits divers.
- Il ne méritait pas ça…
- Tu peux en être fier, grâce à toi, il a survécu.
- Euh… Merci.
- Bon Derek, j'apprécie notre échange verbal plein d'émotions mais je ne vais pas rester toute la soirée planté ici.
- Tu vas où ?
- Je vais rejoindre notre ami. J'ai des choses à lui dire, au blondinet.
- Mais on doit attendre devant…
- Mon cher neveu, si tu veux rester sagement ici à écouter les ordres de ton pseudo alpha, libre à toi. Je vais outrepasser les règles. Plus je suis proche de lui, plus je le protège non ?
- Peter…
- Enfin, techniquement, vu mon envie de l'éventrer, je ne suis pas sûr que « protéger » soit le mot adéquat. Allez, on verra demain matin s'il est encore en vie.
- J'arrive, grommela-t-il.
Satisfait, je souris légèrement et nous nous rendions chez Alexis. Il nous ouvrit la porte rapidement, il ne semblait pas surpris de nous voir. Il nous installa au salon, me servit un café et s'assit face à nous. Je buvais ma tasse dans un silence de plomb. Derek n'était pas à l'aise, il regardait le sol avec son sempiternel air aimable. Quant à lui, Alexis bougeait sa jambe droite compulsivement. J'étais peut-être le plus calme d'entre eux. Ironique.
- Bien, Alexis, tu as réfléchi à ce que je t'ai dit ?
- Aleks. Oui… Et tu as peut-être raison.
- Raison sur quoi ? Interrogea Derek perdu.
- Le frère d'Alexis est un psychopathe qui a tué toute sa famille et il veut finir le boulot, résumai-je.
- Oh je vois… Un de tes sosies en somme, railla mon neveux.
Je riais devant la répartie cinglante de Derek. Il était doué quand il s'y m'était, presque autant que moi.
- Exactement, répondis-je. C'est dire s'il est dangereux. Bien, Alexis, que comptes-tu faire ?
- ... Aleks.
- Si tu préfères. Alors ?
- J'ai deux options, fuir ou l'affronter. Je ne veux pas passer ma vie dans la peur et je ne pense pas gagner contre lui. William est vraiment puissant.
- Nous t'aiderons.
- Qu'est-ce que tu y gagnes Peter ? Se méfia à juste titre Derek.
- Je le fais par bonté d'âme.
- Et moi je suis aussi hyperactif que Stiles…
- Je crois, hésita Alexis. Je crois qu'il fait ça pour Chris…
- Christopher n'a rien à voir là dedans. William s'est attaqué à quelque chose qui m'appartient. Et je ne pardonne pas ça.
Je devais avoir été convaincant, les deux hommes se turent, perdus dans leurs réflexions. Je leur rappelais alors que William était un être particulièrement dangereux et capable de tout pour arriver à ses fins. Alexis appuya mes propos, expliquant à Derek que son frère était le fils prodige de sa famille. Mais avant de s'y attaquer, il fallait se débarrasser de son émissaire, celui qui avait suivi le blondinet jusqu'ici. Pour se faire, Alexis allait devoir jouer au frère désespéré, appelant William a l'aide. Il lui donnerait les failles de notre petite surveillance, ouvrant la porte à une future attaque que nous bloquerons avec l'aide de Saint Alpha. Le reste était plutôt simple : faire sortir le loup de sa zone de confort, l'isoler, l'empêcher de nuire et devenir une quelconque menace pour notre meute bien aimée. Bien évidemment, je passais sous silence l'étape où son pouvoir d'alpha serait le mien. Ils acquiescèrent, acceptant ainsi mon plan. Parfait. Plus qu'à convaincre Scott, ça n'allait pas être très difficile, un regard larmoyant et il acceptait presque tout. Sa grandeur d'âme était une faiblesse beaucoup trop simple à utiliser.
Nous passâmes une partie de la nuit à discuter, surtout moi et Alexis. Derek écoutait sans prendre part à notre débat. Enfin, le blondinet se fit rattraper par sa fatigue et nous décidions de repartir dans la voiture de mon neveu. Je proposais alors des tours de garde pour se reposer un peu. Toutefois, mon neveu ne semblait pas avoir confiance en moi. J'étais donc le premier à dormir, la tête contre la vitre. C'était un demi-sommeil qui laissait mes sens en éveil. Instinct de survie. Puis, Derek finit par s'assoupir à son tour. Me laissant la lourde tâche de surveiller la zone.
« La vision qu'a engendré ton dernier message restera gravé dans ma mémoire. Je pense que tu dors actuellement, bonne nuit Christopher. Ce soir, les étoiles sont magnifiques. » - Envoyé.
Enfin, au bout de quelques heures, le soleil commença à apparaître. Il était temps de nous séparer et de reprendre le chemin de notre foyer respectif.
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