ÉPILOGUE


Un matin de Noël à Cornwall...

- Pourquoi ze peux pas aller deyors, Nonam et Saya-Ni on le doit.

- Parce qu'ils sont grands.

- Mais moi aussi ze suis gand.

- Non fiston toi tu es presque grand.

Je vois mon fils croiser ses petits bras sur sa poitrine avec une moue boudeuse et Henri qui essaie de se retenir de rire. Ils sont tellement beaux. Les deux hommes de ma vie.
Je suis à l'entrée du Salon, observant la scène attendrissante de mon fils et son père. Mon petit bonhomme court vers moi, dès qu'il m'aperçoit, les yeux tristes, les bras tendus pour que je le prenne.

- Maman, maman...

Je me baisse péniblement pour me mettre à son niveau, ce qui fait aussitôt bondir Henri.

- Emma, je ne veux pas que tu te baisses comme ça, ménage toi s'il te plait.

- Henri, je ne suis pas malade et mon fils a besoin de moi, donc je suis là.

- Tu sais que tu es parfois agaçante, soupire-t-il.

- Oui je sais et c'est pour ça aussi que tu m'aimes non ?

Le petit est dans mes bras, le corps secoué de sanglot.

- Chutttt arrête de pleurer tu veux ? Papy sera là dans un instant et tu pourras sortir t'amuser patiner avec lui sur le lac, ça te va ?

Il relève aussitôt la tête, avec un gros sourire. C'est ça qu'il y a de merveilleux avec les enfants, leurs chagrins ne durent jamais longtemps.

- Il va venir quand papy ?

- Dans pas longtemps mon cœur.

- Et il va vraiment m'emmener patiner sur le lac avec Nonam et Saya-Ni ?

- Oui mon ange.

Mon petit homme me fait un gros sourire, bouge pour que je le lâche et part aussitôt vers la cuisine pour probablement harceler sa mamy sur l'heure d'arrivée de mon père.

Henri qui était resté à côté de moi m'aide à me relever. Je ne suis peut-être pas malade, mais c'est vrai que j'ai de plus en plus de mal à me lever seule. Je rentre quand même dans mon huitième mois de grossesse. Une fois debout il me regarde aussi sévèrement qu'il lui est possible de le faire.

- Quand vas-tu arrêter de faire ta tête de mule toi hein ?

- Probablement jamais... parce que tu aimes ça lui dis-je avant de l'embrasser.

- Vous me rendez fou Mme McEverty.

- Normal, je suis folle de vous, moi aussi Mr McEverty. Et j'aime quand vous m'appelez ainsi.

- Mlle Scott ne vous manque donc pas ?

Nous sommes interrompus par ma mère qui entre dans le salon à ce moment là.

- Désolée les tourtereaux, mais Henri pourrais-tu aller me récupérer en bas dans le congélateur de droite les tourtières ?

- Tout de suite Gayle, répond-t-il sans me quitter des yeux. Juste après avoir embrassé ma femme !!

J'aperçois du coin de l'œil maman sourire avant de retourner vers ses fourneaux. Une fois Henri descendu au sous-sol, je la rejoins en cuisine où les bonnes odeurs me donnent faim. Je pique un gros cornichon dans le pot ouvert sur la table et le plonge dans une coupelle qui contient un reste de sirop d'érable et qui lui a servie à préparer les fèves au lard* dont raffole Henri et qu'il a découvert lors d'un cabane à sucre** quelques années en arrière.

- Je peux faire quelque chose pour t'aider maman ?

- Non ma chérie. Ton mari a raison, tu devrais penser à te ménager un peu.

- Maman je vais bien, tu ne vas pas t'y mettre toi aussi hein ?

Ma mère se retourne vers moi, les poings sur les hanches et le regard sévère. On a beau être adulte, certaines attitudes de nos parents nous remettent toujours à notre place.

- Emma Danita Scott-Hallyway je suis ta mère et même si tu es mariée et maman toi aussi, ça reste mon rôle de prendre soin de toi et je le ferais toujours.

Je lui fais un sourire que je veux rassurant. Je sais qu'elle s'inquiète pour moi. Mais à part un peu de fatigue, je me sens plutôt en forme. Beaucoup plus que pour ma première grossesse en tout cas.

- Maman je vais bien, je t'assure. Je ne fais rien, je ne soulève rien de lourd, ne pousse rien, avec Henri en fait je n'ai qu'un seul droit, celui de me reposer. Tu n'imagine pas comment c'est frustrant...

*******
Nous sommes rassemblés au salon pour l'ouverture des cadeaux, je suis confortablement installée sur le canapé au côté d'Henri qui me tient dans ses bras, notre petit bonhomme au pied de la crèche, un paquet dans les mains.

- Tu es tellement belle Emma.

- Henri lui fis-je avec reproche... je ressemble à une baleine, j'ai les pieds gonflés et je me sens affreusement moche, alors s'il te plait...

- Et moi je te trouve affreusement belle... Tu ne t'en rends pas compte, mais la grossesse te va à ravir, tu resplendis de mille feux !

- T'es sûr qu'ils ne sont pas éteint tes milles feux là ? Le taquinai-je.

- Ne te l'ai-je pas suffisamment démontré hier soir et ce matin encore ? As-tu besoin que je te rafraichisse la mémoire femme ?

- Je crois en effet que ça serait plus que nécessaire...

- Gourmande !

- Je ne m'en suis jamais cachée.

Il plonge son regard d'acier dans le mien, me faisant aussitôt perdre de ma constance. Oui Henri a ce pouvoir sur moi.

- Je te désire Emma, chaque jour un peu plus. Et je ne pourrai jamais me passer de toi.

Il dépose un baiser léger sur mes lèvres, sans chercher à aller plus loin. Pure provocation, il sait que je ne m'en contenterai pas. Alors je glisse ma main sur sa nuque et lui attrape fermement les cheveux pour le maintenir contre moi et prolonger notre baiser. Je n'arrive pas à me rassasier de lui moi non plus. En plus mes hormones en folie ont raison de moi et ma libido, qui n'a en temps normal besoin qu'aucune stimulation, est au taquet. Henri ne s'en plaint jamais, même quand je prends l'initiative, même en pleine nuit, bien au contraire. Il adore que je l'entreprenne. Et nous faisons l'amour aussi souvent qu'il nous est possible de le faire. Notre réputation est faite au sein de la famille.

Maman s'approche de moi, mon père la rejoint, ils posent tout les deux une main sur mon ventre avec un grand sourire et ma mère me dit :

- Tu seras une maman formidable tu verras.

- On t'aime crapautte !! rajoute mon père.

Je me réveille, en sursaut... c'était un rêve !! Merveilleux rêve, mais douloureux au réveil. Les larmes coulent sans que je puisse les arrêter...

Mes parents ne me verront jamais mère !!!

(*)Fèves au lard ou bines (de l'anglais bean) sont une recette de la cuisine traditionnelle québécoise faite de haricot (et non de fèves au sens français de France) et de morceaux de lard, assaisonnés généralement avec du sirop d'érable et qu'on retrouve dans les cabanes à sucre.

(**) Cabanes à sucre, érablière ou sucrerie est l'endroit où fabrique les produits de l'érable dont le fameux sirop d'érable. Pendant le temps des sucres, de mi mars à fin avril, on y organise des visites de l'exploitation avec dégustation de la tire d'érable(Photo mise dans un précédent chapitre) et le soir les repas dont la plupart des composants sont cuits dans l'eau d'érable.

******* Voilà le point final du tome 1... je dis tome 1 parce qu'il va bien y avoir un tome 2. La trame est posée... reste plus qu'à rédiger.

Alors je vais vous mettre à contribution.... Si si si... je veux voir tout ce que je dois mettre dans le tome 2... les réponses aux questions que vous vous posiez dans le 1. Je veux être certaine de ne rien oublier 😉

Je vais faire un autre chapitre pour cela.

A très vite mes p'tits 🐬

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