Chap 8.1 : Samedi 05 avril 2014
******* HENRI*******
MOI : DOIS-JE PORTER PLAINTE POUR LE VOL INQUALIFIABLE DE MON JOGGING ET MA CHEMISE ?
Juste quand j'appuie sur la touche envoi, je regrette... ça ne ressemble plus vraiment à une blague, tout au plus une blague de très mauvais goût. Elle est black, elle va penser que je la traite de voleuse à cause de ça... quel con je fais....
Con... je ne peux pas m'empêcher de sourire : je suis un triple con c'est bien elle qui l'a dit ce jour là dans le parc non ?
EMMA : OU AVEZ-VOUS EU MON NUMERO DE TELEPHONE ?
MOI : RECUPERE A VOTRE BUREAU HIER... J'ESPERE QUE CA NE VOUS DERANGE PAS
EMMA : IL AURAIT FALLU ME POSER LA QUESTION AVANT DE LE PRENDRE NE CROYEZ-VOUS PAS ?
Aïe...Elle n'a pas l'air contente... J'aurais effectivement dû lui demander, mais je n'ai pas réfléchi, elle s'était absenté du bureau, son téléphone était là, devant moi, j'ai composé mon numéro dessus sans réfléchir. De toute façon comment aurai-je pu lui demander son numéro ? J'aurais eu trop peur qu'elle refuse... pourquoi me l'aurait-elle donné. Nous travaillons ensemble certes mais dans le cadre du boulot, je n'ai pas à ce stade, besoin d'avoir son numéro de portable.
Je devrais m'excuser et la laisser tranquille. Mon téléphone vibre... un autre message d'elle
EMMA : POUR CE QUI EST DE VOTRE PLAINTE, SI CA VOUS AMUSE D'ALLER PERDRE VOTRE TEMPS AU POSTE DE POLICE UN SAMEDI APRES-MIDI ET VOUS FAIRE RIDICULISER GRAND BIEN VOUS FASSE !
JE VOUS RAPPELLE QUE CES VETEMENTS ONT ETE GRACIEUSEMENT MIS A MA DISPOSITION... N'EST-CE PAS COMME CELA QU'IL FALLAIT LE CONSIDERER, EN LES TROUVANT SUR UNE CHAISE A COTE D'UN LIT OU, JE LE RAPPELLE, JE ME TROUVAIS SANS SAVOIR COMMENT J'Y ETAIS ENTREE ET SURTOUT, QUI M'AVAIT DEPOUILLE DE MES PROPRES VETEMENTS ?!
SI J'AVAIS SU DU RESTE QUE VOUS SOUHAITIEZ PORTER PLAINTE, J'AURAIS VOLONTIERS PARTAGE AVEC VOUS MON TAXI, PENSANT MOI AUSSI SERIEUSEMENT PORTER PLAINTE POUR ABUS.... (JE ME LAISSE LE TEMPS DU TRAJET POUR DECIDER DU TYPE D'ABUS DONT J'AI ETE VICTIME)
J'éclate de rire à la lecture de sa réponse... Alors c'est comme ça qu'on vous fait parler Mlle Scott-Hallyway ? Depuis que je la connais elle a toujours été avare de mots, me donnant souvent l'impression de la déranger. Je découvre en plus, non sans plaisir, un sens de l'humour assez piquant, incisif même... j'aime ça !
MOI : JE SUIS DESOLE SI J'AI MAL INTERPRETE VOTRE FUITE... MES INVITES N'ONT PAS POUR HABITUDE DE S'ENFUIR AU BEAU MILIEU DE LA NUIT, ALORS QUE JE SUIS SOUS LA DOUCHE. LE PETIT DEJEUNER ETAIT PRET A VOUS ETRE SERVI DES QUE VOUS EN AURIEZ FAIT LA DEMANDE... TOUT ETAIT PREVU.... VOILA ENCORE UNE CHOSE NAVRANTE ET QUE JE DETESTE : LE GASPILLAGE. QUE VAIS-JE FAIRE DE TOUTE CETTE NOURRITURE MAINTENANT... AVEZ-VOUS PENSE A CES PAUVRES GENS QUI MEURENT DE FAIM EN AFRIQUE ?
Et merde ! L'art de mettre les pieds dans le plat, pourquoi donc je parle de ça ? Je ne sais même pas de quel origine elle est, si ça se trouve je vais la vexer, ou toucher une corde sensible ou ne sais-je quoi d'autres. Je suis vraiment un abruti... correction je suis un con.
Je ne reçois pas de réponse, je voudrais penser que sa volubilité écrite est en cours, d'où son silence, mais 3mn plus tard n'ayant toujours rien reçu je comprends que je viens sûrement de commettre un impair... Je ne trouve pas ce que je pourrais dire pour rattraper ma bêtise. Voilà comment en 2 messages bousiller un début de relation.
Relation ? Henri y'a pas de relation entre vous hormis la relation d'affaire et celle-ci est encore intacte... du moins je l'espère... Elle ne pourra pas être plus froide que ce qui est déjà de toute façon.
5mn et toujours pas de réponse... c'est définitivement plié. Je range mon portable dans ma poche en soupirant d'exaspération contre ma bêtise.
-Monsieur Henri, souhaitez-vous que je fasse porter le plateau du petit déjeuner à votre invitée
-Non Penny, elle est partie. Je lui sers un sourire, quoiqu'un peu crispé. Vous pouvez y allez vous aussi. Bon week-end Penny
-Merci Monsieur Henri. Bon week-end à vous aussi et à Lundi.
Je ne sais pas trop ce que je vais faire de mon week-end. Edward est toujours à Londres, Pétra à New-York et ce qui aurait pu être ma source de distraction vient de couper court. Je me serais bien vu discuter encore avec elle par message jusqu'à l'amadouer suffisamment pour diner avec elle ce soir...
Je sens vibrer mon téléphone dans ma poche, mon cœur manque de rater un battement.
EMMA : VOUS VOULIEZ SUREMENT DIRE « MES INVITEES »... A MOINS QUE ?
OHH PARDON ! JE SUIS CONFUSE...SACHEZ CHER MONSIEUR, QUE JE N'AI RIEN CONTRE L'HOMOSEXUALITE. JE COMPRENDS ET NE JUGE PAS.
ME VOILA RASSUREE DU RESTE, IL NE C'EST DONC RIEN PASSE HIER SOIR, JE PEUX DU COUP QUITTER LE POSTE DE POLICE ET AUSSI EVITER LE PASSAGE AUX URGENCES POUR LE KIT DE PRELEVEMENT SUITE A UN VIOL ! IL EST MAINTENANT CLAIR QUE JE N'AVAIS RIEN A CRAINDRE EN VOTRE PRESENCE !
POUR LA NOURRITURE IL EXISTE DES BOITES DE CONSERVATION QUI EN PLUS PEUVENT SE METTRE AU FRIGO COMME AU CONGELO. SI TOUTEFOIS LES ALIMENTS EN QUESTION NE SOUFFRENT PAS DE CE TYPE DE CONSERVATION, IL NE VOUS RESTE PLUS QU'A LES FAIRE SOIGNEUSEMENT EMBALLER ET DEPOSER DANS UN CENTRE D'HERBEGEMENT OU N'IMPORTE QUEL QUIDAM QUI AURA LA CHANCE DE S'EN REPAÎTRE, VOUS REMERCIERA AUSSI BIEN QU'AURAIT PU LE FAIRE UN AFRICAIN... DU MOINS JE LE CROIS, J'AVOUE NE PAS ETRE TRES AU FAIT SUR LE SUJET !
PS : AU BEAU MILIEU DE LA NUIT ? IL EST 12H45 !
Je rigole tout seul... elle ne croit pas sérieusement que je suis gay ? Cette fille est définitivement folle et j'adore cette folie, c'est tellement rafraichissant !
Elle confirme sa volubilité à l'écrit... son mode de communication préféré probablement. Hier soir, j'avoue avoir voulu profiter de son état d'ébriété pour lui soutirer des infos sur elle, mais rien ne filtrait... Ce sont plus ses yeux qui parlaient en réponse à mes questions et la profonde tristesse que j'y lisais me fendait le cœur. J'ai eu envie, plus d'une fois, de la prendre dans mes bras – Oui j'ai souvent envie de la prendre dans mes bras – elle paraissait tellement vulnérable, prête à se casser en mille morceaux.... Je ne voulais pas voir ça et je me suis même surpris à espérer ne jamais être la cause d'un tel chagrin pour elle. Quelques minutes après, un léger ronflement se faisait entendre dans la chambre.
J'avais au moins appris que c'était le premier anniversaire de la mort de ses parents et aux vu des événements qui s'étaient déroulés dans la journée au bureau, je soupçonnais que ses relations avec son frère n'étaient pas au beau fixe, elle lui avait plus ou moins raccroché au nez... et elle n'était pas non plus spécialement en bons termes avec ce Brock qui lui avait envoyé un message et auquel elle n'avait pas daigné répondre.
Le message était arrivé alors qu'elle venait de quitter précipitamment le bureau, probablement pour aller aux toilettes... les larmes au bord des yeux :
BROCK : NE FAIT PAS L'ENFANT ? RAPPELLE MOI STP, IL FAUT VRAIMENT QU'ON PARLE !
Le message était automatiquement apparu à l'écran. La photo s'était encore affichée indiquant l'appel de ce même Brock... il appela trois fois... Un blond et plutôt pas mal. Mon cœur s'est serré instantanément... était-ce son petit ami ?
A son retour je l'avait avertie que son téléphone avait sonné... elle l'avait consulté et redéposé, le visage profondément triste, sans répondre aux appels ni aux messages.
MOI : JE VOULAIS ETRE SUR QUE VOUS AVIEZ BIEN VU L'HEURE ! LE FAIT QU'IL FASSE NUIT AURAIT PU EXPLIQUER QUE VOUS AYEZ EU PEUR ET AYEZ FUI, EN VOUS RÉVEILLANT DANS UN LIEU INCONNU SANS SOUVENIR DE LA VEILLE... MAIS LA IL N'Y AVAIT AUCUN DANGER
EMMA : AUCUN DANGER ? C'EST VOUS QUI LE DITES ! JE DOIS VOUS LAISSER. BON WE
Je décide de ne pas insister... j'aurais pu passer le reste de la journée à textoter avec Emma mais elle avait mis fin à la discussion, je ne veux surtout pas qu'elle exige que je ne la contacte plus ou qu'elle change même de numéro, alors je respecte.
******* Voilà le réveil d'Emma chez Henri... enfin presque.
Pas trop déçue ?!
A la demande de @barbarayde, il y aura 2 chapitres ce soir.
Si ça vous plait toujours autant, n'oubliez pas de voter et commenter. Je me régale à vous lire. A tout de suite pour le prochain chapitre.
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