Chap 40 : Mardi 30 décembre 2014

*****EMMA*****

Les rayons du soleil qui filtre à travers les rideaux me tirent de mon sommeil. Je reste allongée, écoutant les bruits extérieurs. Je ne m’attends pas cette fois à entendre les bruits de mon enfance, me parvenir d’en bas. Je me sais seule à la maison. Pas de tristesse aujourd’hui. Je suis en paix, du moins avec ça. C’est tout à fait autre chose qui me mets en émoi.

Trois jours… trois jours  qu’Henri à débarqué à Cornwall et j’ai l’impression qu’en trois jours, il s’est passé plus qu’en presque un an. En fait ce n’est pas qu’une impression. Il s’est réellement passé plus ces trois derniers jours. Bonne ou mauvaise chose ?
Bonne ? Probablement : Parce que ça occasionne un rapprochement entre nous.
Mauvaise ? Peut-être : Parce que si ça ne se passe pas comme envisagé, je risque de souffrir…
Mais je tente l’aventure puisqu’elle me parait séduisante mais surtout parce que je crois que Dieu l’agrée.

J’ai beaucoup prié ces derniers temps et il semble que la réponse va dans ce sens. J’ai repensé à toute les fois où Henri et moi, nous nous sommes rencontrés. Ça ne peut pas être un hasard, c’est comme si les choses étaient écrites. Tout avait l’air de couler de source.

La veille de notre rencontre de dimanche dernier avec sa famille, par exemple, j’avais prié et demandé à Dieu un signe. Si Henri n’est pas pour moi, la rencontre devrait être juste cordiale, rien de plus : Je pourrai difficilement être avec un homme  si ma famille ne l’apprécie pas ou que je ne sois pas appréciée de la sienne. Mais la chaleur que j’ai ressentie quand Mary m’a prise dans ses bras était tout sauf, juste cordiale. Elle s’est comportée vis-à-vis de moi comme si j’étais… ben que j’étais la petite amie de son frère. Dingue n’est-ce pas ? Son mari Stuart à souvent taquiné Henri à mon sujet et même si je faisais celle qui ne suivait pas, je captais absolument tout.

Brock les a appréciés aussi et Beck s’est tout de suite entendue avec Mary et Stuart. Pour quelqu’un d’extérieur, les cinq enfants avaient l’air de se connaitre depuis toujours. Noham notre petit sauvageon était très à l’aise avec tout le monde. Un exploit quand on sait le temps que ça lui a pris d’accepter Carl, un ami intime de ses parents, qu’il voyait pourtant très régulièrement. Quant à notre princesse, ben elle avait agrandie sa cour.
Tout ce petit monde a passé un excellent dimanche à Big Ben et nous avons prolongé le moment en nous retrouvant chez Brock et Beck le soir même, pour le souper. Nous avons opté pour une poutine, qui à mon grand désarroi, n’a pas trouvé grâce au palais délicat d’Henri et de Katie.

Demain c’est le réveillon du nouvel an. La famille d’Henri et la mienne s’entendant à merveille, c’est tout naturellement qu’il a été décidé de le passer ensemble, chez moi. Aux fourneaux pour vous servir, Rébéka, Mary et moi. Nick sera aussi de la partie, pas question que je rentre dans une nouvelle année sans mon meilleur ami. Henri et lui on appris à faire plus ample connaissance. Nick est passé pendant le souper de dimanche et hier il a même skié avec nous. Je ne suis pas certaine qu’Henri soit complètement conquis par Nick mais au moins il le tolère. S’ils devaient ne pas s’entendre, cela compliquerait drôlement les choses pour moi. Je connais Nick depuis plus longtemps qu’Henri, je sais pouvoir compter sur lui à tout moment. Comment couper les ponts avec un membre de ma famille  Comment pourrais-je oublié notre amitié au profit de l’amour ? Impossible !! Il nous faut les deux dans la vie non ?

Bon laissons le temps au temps. Ce sont des jeunes hommes intelligents, je suis certaine que les choses iront pour le mieux, après tout ils veulent tous les deux mon bonheur et mon bonheur ne sera complet que si je les ai tous les deux.

Je regarde le réveil… 10h30, j’ai envie de rester au lit encore un peu. J’ai rendez-vous avec Henri, il s’est gentiment proposé pour faire les courses avec moi pour demain soir.
Le rendez-vous étant qu’à 13h30, je pense que je peux encore dormir un peu….

**********

Je suis sortie de mon sommeil par la sonnerie de la porte d’entrée. Mince j’ai dormi plus que je n’aurais dû… Un coup d’œil au réveil m’apprend que je suis encore dans les temps. Il n’est que 12h, ça doit être Brock. Il devait ramener les ski-doo pour faire des tours dans l’après-midi de demain avec Carl, leur ami, qui nous en passe 2 autres. C’est une surprise pour Mary et sa petite famille. Je suis certaine qu’ils vont adorer. Je descends rapidement lui ouvrir, bien qu’il n’a pas besoin de moi pour accéder à la grange et entreposé les machines.

- Brock tu as tes clés non ?

- Il doit sûrement les avoir oui…

C’est un Henri tout sourire que je découvre sur le pas de ma porte. Beau comme à son habitude. Je n’ai pas imaginé un seul instant que ça puisse être lui, donc je n’ai même pas enfilé un peignoir et je me suis encore moins brossé les dents.

- Henri ? mais que fais-tu là ?

- Je sais que nous avons rendez-vous plus tard, mais j’étais impatient de te revoir, donc j’ai pris la route tout de suite après le déjeuner… pardon le dîner… et me voilà.

- Il est à peine midi… tu as dîné super vite dis moi !!

- Je te l’ai dit, j’étais impatient de te voir.

- Ohh je vois…

- Et moi je vois que je t’ai réveillée non ?

- Non, non… enfin oui… disons que je somnolais en t’attendant !

- En pyjama ?

- Et pourquoi pas lui dis-je effrontément, un clin d’œil en prime.

Il secoue la tête, tout sourire et mon cœur se gonfle un peu plus de joie.

- Puis-je entrer ou préfères-tu que je revienne plus tard ?

- Oh pardon, entre !

Je m’efface pour le laisser entrer et tout naturellement il dépose un bisou sur mon front, avant d’enlever son manteau. Je reste interdite deux secondes avant qu’un sourire ne naisse et qu’une douce chaleur s’invite en moi.

- En tout cas tes pyjamas sont… très… colorés.

- On ne se moque pas, merci !!

- Mais je ne me moque pas, je les trouve adorables Emma, autant que je te trouve adorable.

- Aussi adorables qu’ils sont, je ne vais pas pouvoir sortir avec. Je vais prendre une douche… Tu peux t’installer, prendre un café ou autre chose et je reviens très vite. Fais comme chez toi Henri.

- Pas de soucis, je t’attends. Merci.

Je grimpe rapidement les escaliers et j’entends Henri me crier d’en bas :

- Merci pour le "tu" dès le début, c’est la première fois en trois jours. J’ai remarqué et je salue l’effort Mlle Scott.

Je souris… c’est vrai que j’ai eu des ratés pendant ces trois jours. Le "vous" devient ridicule entre nous maintenant que nous sommes en voie de…

« En voie de devenir plus intimes ? Vous vous êtes déjà  embrassés après tout !
-Et j’ai hâte de recommencer mais je n’ose pas faire le premier pas.
-Il attend peut-être que ça vienne de toi cette fois ?
- « Apprendre à mieux nous connaitre sans parler de sentiments »  C’est ce qu’il a dit. Alors est-ce qu’on est sensé s’embrasser pendant cette période ?
-Probablement ! En tout cas je t’y autorise.
-Votre êtes trop bonne, Madame ma conscience !!
-La flatterie ne vous mènera nulle part avec moi jeune fille… je vous l’ai déjà dit !!
-Mais qui sait où j’irai avec Henri »

Je rigole toute seule de mes divagations.

Allez hop hop hop pas le temps de traîner. Je prends une douche express, me brosse les dents, enfile mes collants et mon jean noir, un t-shirt à manche longue rouge et je descends le rejoindre. L’opération n’a pas été trop longue. Ça va !

Henri est debout dans le salon toujours à regarder les nombreuses photos que nous avons un peu partout.  Je ne suis pas fan de photo mais avec un père et un frère dont c’est la passion, j’ai bien été obligée quelque fois de me soumettre. Brock, lui avait le dont de me prendre par surprise. Cela donnait finalement de très bon résultat et j’en étais plutôt contente parce que c’est bien la pose que je n’aime pas prendre. Ça fait tout de suite figé.

Je m’avance vers lui, il tient un portrait de mes parents dans les mains.

- Désolé, je n’ai pas pu m’en empêcher me dit-il rapidement.

- Pas de souci, elles sont là pour être vues de toute façon… Ils sont magnifiques sur cette photo n’est-ce pas ? C’était pour mon 18ième anniversaire. Nous étions à St Thomas, dans les îles vierges américaines.

Les souvenirs affluents et les larmes avec… Henri repose le cadre et me prend dans ses bras.

- Ils te manquent beaucoup et c’est normal.

- Je me demande juste si un jour, j’arriverai à ne pas pleurer en pensant à tout ce que je ne vivrai plus avec eux…

- Oui tu y arriveras Emma, je te le promets, ça viendra même plus vite que tu ne le pense.

Il m’éloigne de lui et me regarde dans les yeux et de son pouce, il recueille une de mes larmes.

- Tu as vraiment des yeux magnifiques Emma.

Reflexe, je baisse la tête. Il me soulève le menton du doigt et me dit :

- Et tu es magnifique aussi quand tu rougis.

- Je ne rougis pas… en tout cas tu n’es pas sensé le voir encore une fois.

- Et pourtant je le vois…

Nous restons un moment à nous regarder. Est-ce qu’il attend vraiment de moi que je l’embrasse ?  Je me hisse sur la pointe des pieds et lui dépose un baiser sur la joue, où un chaume de quelques jours, lui ombre le visage. Il est beau comme ça aussi !

- Je vais me faire un café rapidement.

- Nous avons le temps Emma et vu que je te sors du lit,  tu as le temps de prendre un petit-déjeuner.

- Non ça va allez, un café ça ira.

- Non ça ne va pas aller. On ne sort pas de chez soi le ventre vide !

Je soulève un sourcil en le regardant… s’il savait que tous les matins je pars de chez moi sans manger que dirait-il.

- Vous avez l’habitude de partir de chez vous sans manger pour aller travailler, mais là nous avons le temps donc…

- Comment savez-vous que je ne déjeune pas avant de partir au bureau ?

Pour toute réponse je reçois un clin d’œil et il me prend par la main pour m’entrainer dans la cuisine à sa suite. Henri nous prépare du café et moi j’en profite pour me faire une grosse tartine grillée de cretons*.
Je suis assise à l’îlot central et lui se tient devant moi, appuyé contre l’évier.

- Tu as été adoptée à quel âge Emma ?

- A ma naissance.

- Et tu es de quelle origine ?

- Je ne sais pas !

- Tu ne sais pas ?

- Non. Ça ne m’a jamais intéressée de le savoir. Je suis canadienne. J’aime, non j’adore mes parents et c’est tout ce qui est important pour moi. Les enfants adoptés n’ont pas tous une crise identitaire et le besoin de connaitre leur mère biologique. J’imagine que si je suis là c’est qu’elle n’a pas voulu de moi et j’ai cette formidable chance d’avoir été adoptée par une famille comme la mienne. Je leur dois d’être celle que je suis aujourd’hui… ce sont mes parents, mon frère, les seuls que je connaisse et cela me suffit amplement. Ça te choque ?

- Non pas du tout. Le plus important c’est que tu sois heureuse.

- Je l’ai été… pendant 22 ans.

- Tu ne l’es plus ?

- …

- Emma tu es triste et c’est normal, mais tu seras heureuse à nouveau, il faut juste t’en donner le temps.

- Je sais… Enfin je crois…

- Sois en sûre, Emma la vie reprendra son cours.

*******HENRI*******

Faire les courses nous a pris tout l’après-midi. Du homard, des crevettes, de l’orzo, des pattes de crabe des neiges, du saumon, des crudités et ce qu’il faut pour préparer du pain à l’ail et la sauce au beurre à l’ail qui va accompagner les fruits de mer.
Je lui propose de conduire sur le retour. Emma met de la musique et elle fredonne doucement des chansons de Noël.

- Tu sais que Noël est fini ? Je lui lance pour la taquiner.

- Tu sais qu’on est dans ma voiture ?

- Tu me menaces ?

- Des menaces ? Où ça des menaces ?

- C’est moi qui conduis, je suis donc pour la durée du trajet seul maitre à bord.

- Dans tes rêves… Ce véhicule reste ma propriété donc je…

- …Vous aggravez votre cas Mlle Scott, je peux encore vous mettre une raclée comme tous ces derniers jours.

- Tu sais que tu es le seul à m’appeler Mlle Scott ?!

- Oui je sais… et j’aime ça ! lui dis-je, tournant la tête vers elle.

Je la vois se figer tout à coup, les yeux fixés sur la route et je regarde dans la même direction, sans voir ce qui provoque cette réaction…

- Emma tout va bien ?

Elle ne répond pas, mais je vois qu’elle serre les poings et on dirait même qu’elle tremble. Je m’arrête sur le bord de la route et me retourne vers elle.

- Emma réponds-moi qu’est ce qui ne va pas ?

Elle ferme les yeux, elle tremble de plus en plus. Je lui prends les mains, ses poings sont toujours fermés…

- C’est ici… c’est ici que ma vie a changé à jamais…

Je comprends alors qu’elle parle de la mort de ses parents. Elle ouvre les yeux et me montre de la tête l’endroit où a eu lieu le drame.

- C’est contre ce mur que ma voiture s’est arrêtée après plusieurs tonneaux. C’est moi qui conduisais, mon père était à côté de moi et ma mère derrière. Je venais de la convaincre de me laisser partir trois mois, en Australie, l’été suivant. Elle avait accepté à condition que Nick soit du voyage. J’ai démarré au feu vert, mais une voiture nous est arrivée dessus à toute vitesse. Après plusieurs tonneaux la voiture c’est immobilisé sur le toit. Ma mère était mal en point derrière, j’ai essayé de sortir de la voiture pour lui porter secours, mais une barre de fer m’avait traversé de part en part le côté gauche. Je tirais fort pour me dégager, je sentais ma chair se déchirer et mon sang qui me coulait sur le visage, mais je n’y arrivais pas.  Quand les secours sont enfin arrivés, je les ai supplié de s’occuper d’elle, mais il était trop tard. Elle était morte. Mon père pleurait lui aussi, il venait de perdre l’amour de sa vie. Quand je me suis réveillée quelques temps après dans mon lit d’hôpital, j’ai appris qu’il avait succombé à ses blessures pendant le transport.

Elle débite tout cela, sans prendre le temps de respirer et se met à pleurer à chaude larmes. J’aurais voulu prendre sa peine à ce moment là, mais je ne peux rien y faire. Je la prends donc contre moi et la berce doucement sans rien dire. Les mots devant une telle douleur sont inutiles.

Une fois que je la sens plus calme, je reprends la route. Le trajet se fait en silence. J’ai la main posée sur son genou en signe de réconfort, un geste un peu familier aux vues de nos rapports mais là cela m’a paru la chose à faire. Elle a d’ailleurs naturellement posé sa main sur la mienne.

Une fois les courses rangées, je l’entraîne avec moi dans le salon et on s’installe dans le canapé. Elle se blottit contre moi, ramenent ses jambes sur l’assise, la tête sur mon épaule. Je passe mon bras autour d’elle et nous restons là, sans rien dire, regardant le feu dans la cheminée. Elle pleure encore un peu. J’espère que ma présence lui fait du bien. Que ses pleurs sont comme une boucle à tout cela. J’aime à penser qu’elle accepte l’inéluctable et qu’elle est prête à aller de l’avant…  avec moi.

Je n’ose pas bouger savourant ce temps qu’elle passe tout contre moi. Je lui caresse simplement le bras. Je sens son corps se relâcher. Elle s’est endormie. Je décide donc de la porter dans sa chambre. Elle passe ses bras autour de mon cou et s’y niche instinctivement.

*******

Il est 20h passé quand je l’entends descendre les escaliers. Je suis dans le salon en train de discuter avec Nick que j’ai pris soin d’appeler, pour qu’a son réveil, un visage familier et rassurant soit là pour elle. J’ai été jaloux de cet homme dès que je l’ai vu à cause de la complicité entre Emma et lui. Mais j’ai appris à le connaître, ces trois derniers jours et surtout je sais combien il est important à ses yeux… Nick Faulkner est vraiment un membre à part entière de cette famille.
Quand elle le voit, elle se précipite dans ses bras et recommence à pleurer. Il lui chuchote des choses à l’oreille pour la réconforter. Je reste un moment à les regarder avant de décider de les laisser seuls mais au moment où je passe à leur niveau, elle tend la main vers moi

- Reste !!

Ce simple mot me réchauffe le cœur. Elle me sourit et je réponds à son sourire. Je suis comme un gamin le matin de Noël.

*******
- Ça vous dit un film de Noël ?

Nick et moi nous nous regardons avant d’éclater de rire.

- Le premier de vous deux qui me dit que Noël est passé, je le pitche direct dans la neige nous menace t-elle.

- Emma, tu penses vraiment que tu pourrais Henri ou moi nous pitcher dans la neige ?

- Pitcher ça veux dire jeter c’est ça ?

- Oui, jeter avec perte et fracas précise Emma les poings serrés et levés comme un boxeur.

Nick et moi nous nous regardons et sans dire un mot, fonçons sur Emma pour l’attraper. Nous y arrivons tant bien que mal. Faut dire qu’elle sait se défendre la petite tigresse. On la menace de la pitcher comme elle dit, si elle ne présente pas ses excuses tout de suite, ce qu’elle refuse de faire bien sûr. On la met dehors et refermons la porte.

Elle tambourine sur cette dernière nous menaçant des pires sévices alors que Nick et moi sommes dans le hall, pliés de rire. Le silence se fait et je crains que nous ayons été trop loin, surtout après cet après-midi. Nick me prévient que c’est une ruse, mais je n’en tiens pas compte et au moment où j’ouvre la porte je me prends une boule de neige en plein visage… Je reste saisi de surprise et un peu de froid aussi, il faut bien le dire. Elle me bouscule et entre comme une furie pour se jeter sur Nick qui est mort de rire et qui a juste le temps de lever les mains pour se protéger. Elle se retourne vers moi  prête à en découdre et je lève les mains en signe de reddition.  Elle sourit victorieuse et mon cœur se gonfle d’un sentiment qui m’est totalement inconnu jusqu'alors… un mélange de fierté, d’admiration et je ne sais quoi encore.

Il est plus de 23h30 quand je dis devoir prendre la route pour rentrer. Nous avons finalement regardé un film d’action, Emma n’a pas eu raison face à Nick et moi. Elle me propose de dormir dans une des chambres d’amis mais je décline l’invitation, pas que j’en meurs pas d’envie, mais je ne veux pas qu’elle se sente obligée. Nick en profite pour partir lui aussi. Nous lui disons au revoir sur le pas de la porte. Son meilleur ami et moi nous serrons la main et nous partons chacun de notre côté. Après 15mn de route, je rappelle Emma pour lui demander si son invitation tient toujours, elle m’assure que oui et je fais demi tour.

Je n’ai pas envie de la laisser seule ce soir, pour ce qui s’est passé en fin d’après-midi mais surtout parce que j’ai envie d’être auprès d’elle… tout simplement !!
Trente minutes plus tard, je suis de retour. Elle porte un bas de pyjama et un t-shirt long et des chaussettes Père Noël, je souris… Elle aime vraiment cette fête.

- J’allais regarder un film de Noël, le pop corn est prêt et pas question cette fois que je me fasse convaincre de regarder autre chose.

- Va pour un film de Noël alors, lui dis-je avec un grand sourire, parce que pour moi le plus important c’est d’être là avec elle.

On s’installe sur le canapé, elle se couche sur le dos et moi je m’installe à l’autre bout, pour lui permettre d’étendre ses jambes mais elle garde les genoux pliés. Je profite de la pénombre pour l’observer, seul le feu qui crépite dans la cheminée éclaire la pièce. Elle est concentrée sur le film, ça tombe bien, je ne voudrais pas qu’elle me surprenne.

- Le film ne te plait pas Henri?

- Si si, pourquoi cette question ?

- Parce que je n’ai pas l’impression que tu le regarde beaucoup lâche-t-elle en se tournant vers moi.

- Désolé… je crois que je préfère te regarder toi Emma.

Elle me sourit et se retourne vers la télé. Je finis moi aussi par me concentrer sur le film.  Elle  étire les jambes que t’attrape pour les poser sur les miennes, elle résiste un moment mais fini par céder.

Emma est vraiment dans l’histoire ; à un moment je me tourne vers elle quand je pense entendre des sanglots, je vois des larmes briller à ses paupières et elles finissent par couler sur ses joues, elle les essuie discrètement… ça me touche de la voir aussi émue mais je ne dis rien pour ne pas la gêner.

Au moment de nous dire bonne nuit, sur le palier du premier étage, je reçois le plus doux et le plus tendre des baisers. Emma sur la pointe des pieds, les bras autour de ma nuque scelle ses lèvres aux miennes.  Je suis aux anges, parce que j’attends ce baiser depuis le 19 décembre, et surtout qu’elle en soit, l’instigatrice.
Noël n’est pas fini pour moi cette année. Emma vient de me faire le plus beau cadeau qu’il soit.
Les mains autour d’elle je savoure et la tiens tout contre moi, nos deux cœurs battant à l’unisson.

*Cretons : ou cretonnade quand la viande n’est pas du porc (veau ou volaille). Mets typiquement québécois très populaire

******* Nous approchons de la fin. C'est l'avant dernier chapitre puisque ce tome prendra fin le 31 décembre 2014.

Le prochain est un très long chapitre que j'ai décidé de ne pas couper cette fois... j'ai hâte de finir lol.

🌟 si vous avez aimé et qui me fait tjrs extrêmement plaisir.

A très vite

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top