Chap 4.2 : Lundi 24 mars 2014
******* HENRI ********
Elle accueille la sonnerie du téléphone avec soulagement, n'essayant même pas de retenir son soupir... Pense-t-elle que cela suffira à me faire taire ? J'ai envie d'en apprendre un peu plus sur elle. Cette fille m'intrigue... Simple curiosité !
Je veux peut-être me racheter de notre première rencontre dans le parc...et ça ne me plait pas qu'elle ne m'apprécie pas... même si je reconnais avoir été un vrai con cette fois là. Ah non pardon... un triple con ! A notre seconde rencontre, j'ai encore été la cause d'une lèvre fendue... je cumulais
- Et donc ? Enchainai-je sitôt qu'elle raccroche
- Et donc quoi ?
Son ton est peu amène, mais je ne me décourage pas pour autant. Je veux en savoir plus sur elle et j'obtiendrais d'une façon ou d'une autre ce que je veux.
- Êtes-vous seule ici
- Je crois avoir déjà répondu non à cette question Monsieur McEverty
- Oui mais j'attendais la suite. Elle lève les yeux vers moi, aucun sourire ne vient adoucir ses beaux yeux clairs...
- Il n'y a pas de suite. Pouvons nous nous remettre au boulot s'il vous plait, j'ai pas mal de choses à finir pour ne pas être en retard dans mon programme. Cette rencontre de travail, je vous le rappelle n'était pas prévue.
Cette fois un sourire vient plus ou moins adoucir ses paroles, mais ils n'atteignent pas ses yeux. Et oui... je suis le client, alors elle essaie de ne pas me vexer. Mais je ne le suis pas le moins du monde chère Mlle Scott. Je finirais par vous avoir... à l'usure. Je ne peux retenir le sourire qui ourle mes lèvres.
- Ok, Ok, je ne pose plus de question.
Je vois bien qu'elle lutte, on peut lire en elle comme dans un livre ouvert... Elle ne peut pas cacher ses sentiments. Si elle n'avait pas été avocate d'affaires, je crois que ça aurait été un sacré handicap pour elle. A moins que je sois le seul à lui faire cet effet. Mon sourire s'efface car c'est un tout autre effet que j'aimerais lui faire.
Elle essaye de mettre une barrière entre nous, s'en tenir à une relation essentiellement professionnelle. Elle ne m'apprécie vraiment pas, pensais-je tristement. Alors m'aimer, n'en parlons même pas. De toute façon je ne cherche pas son amour.
Resterais-je toujours le triple con du parc à ses yeux ?
Je ne peux m'empêcher de l'observer à la dérobée. Elle a vraiment un très joli visage et sa peau est tellement belle, du caramel d'une pureté impressionnante. Aucune tâche, aucune imperfection, un grain de peau très fin. Elle n'a pas l'air de porter de font de teint, ou autre maquillage, à part son rouge à lèvre plutôt foncé, presque noir. Cela fait de surcroît ressortir la blancheur de sa dentition. Des pommettes saillantes, un petit nez mutin sur lequel j'ai juste envie de déposer un baiser... Des grands yeux en amande, claires comme le plus pure des miels, assez claires, pensai-je, pour révéler son excitation quand ses pupilles se dilatent et sa bouche... cette bouche avec des lèvres gorgés de vie, pulpeuse à souhait...
Maintenant que je suis debout à côté d'elle, j'ai l'image de mon sexe entrant et sortant de cette bouche tentatrice, prenant en plus la teinte de son rouge à lèvres, comme si elle laissait un peu d'elle sur moi... Humm ! Mon membre commence à réagir dans mon pantalon, qui va vite devenir trop étroit, si je reste là penché sur son épaule à respirer son doux parfum sucré, son odeur si sensuelle.
Quand elle s'appuie contre le dossier de son fauteuil pour passer un autre appel, probablement suite à celui qu'elle vient de recevoir, elle m'offre sans le vouloir, une vue magnifique sur sa poitrine, compressée dans un soutien gorge que je vois noir.
Elle porte un tailleur pantalon noir à fines rayures blanches et un gilet rouge, elle ne porte rien d'autre que ce gilet sous sa veste. Elle a un chignon d'où s'échappent des tresses, ce que je soupçonne être savamment calculé. A ses oreilles on aperçoit des petites boucles rondes en argent. Au pouce droit un anneau large, à l'index gauche une bague représentant des dauphins et une longue bague ajourée à l'annulaire de la main droite, pas de bague de fiançailles, pas d'alliance... Très bien. Cela plus un pendentif en forme de salamandre qui me semble être en verre de Murano et dont la queue pointe vers la naissance de ses seins, constitue l'ensemble des bijoux qu'elle porte... Cette vision fait enfler un peu plus mon membre... Il faut que je sorte de ce bureau ou que je me calme avant qu'elle puisse s'en rendre compte. Heureusement pour moi sa conversation dure et je mets à profit ce temps pour faire descendre la pression en regardant par les baies vitrées de son bureau qui donnent sur le Lac. Mais loin de me calmer, des visions de Mlle Scott-Hallyway, simplement vêtue de ses sous-vêtements, le dos contre la vitre et moi à ses pieds, parcourant son entrejambe de ma langue, de mon nez, goûtant, humant son excitation – que j'ai provoquée – m'assaillent de plus belle.
Bordel de merde, Henri, contrôle-toi bon sang, tu es au boulot là !
J'aurais l'air de quoi si elle me voyait ou pire si l'un des autres avocats me surprenait le pantalon déformé par une belle bosse ? D'un adolescent en rut incapable de se contrôler très certainement !
Je me précipite vers les toilettes, espérant ne croiser personne sur ma route. C'est l'heure du déjeuner, j'ai donc une chance. Quand je pose la main sur la poignée de la porte, elle s'ouvre en grand pour laisser passer Benjamin l'assistant d'Emma. Je ne sais pas si c'est mon geste pour cacher mon érection qui finalement attire son regard, mais il voit le renflement de mon pantalon et lève vers moi un visage où nait un sourire narquois. Je lui suis reconnaissant de ne rien dire et de s'effacer pour me laisser entrer, après m'avoir lancé un clin d'oeil éloquent.
Je m'engouffre dans la première cabine libre et m'appuis contre la porte que je viens de refermer. J'espère que son assistant saura rester discret.
Maintenant que je suis aux toilettes et surtout après m'être fait surprendre il n'est pas question que je me soulage... je dois débander vite fait avant de retourner dans son bureau.
Cela me prend bien une quinzaine de minute pour y arriver... plus j'essaye de ne pas penser à elle et plus j'y pense, des images des plus érotiques, des situations des plus bandantes... Je ne me souviens pas avoir autant désiré une femme, probablement parce que quand je veux une femme je ne tergiverse pas. Elles ne résistent en général pas, elles sont déjà sous mon charme, mais Emma a l'air d'être complètement insensible, hermétique. Il faut que je l'aie, c'est le seul moyen de me la sortir de la tête et d'être enfin en mesure de passer à autre chose, de me concentrer sur le travail. Je devrais l'inviter à prendre un verre après le boulot, elle serait sûrement plus détendue hors du bureau, se lâcherait plus et là je pourrais la séduire.
- Désolé je devais passer un appel urgent, dis-je en revenant dans son bureau
Son regard se porte sur mon Iphone qui est resté sur la table de réunion... Mince !
- J'espère que vous avez pu vous en sortir avec mon téléphone de bureau... il est un peu compliqué à utiliser.
- Ou... oui parfaitement. Merci Benjamin
Je lui suis reconnaissant de la perche qu'il vient de me tendre. Emma a l'air de s'en accommoder et nous reprenons ou nous en étions.
*******
A 18h30 Emma commence à rédiger le manifeste de notre collaboration. J'admire ses longs doigts fins – aux ongles longs eux aussi et vernis d'un rouge vif – courir sur le clavier à une allure que je suis incapable de tenir. Elle a des mimiques que je trouve adorable, comme quand elle se mordille l'intérieur de la joue, ou la lèvre inférieure ou encore quand elle pose son menton dans le creux de sa main et pianote sa joue de ses doigts. Je l'ai même vu, le menton toujours posé sur sa paume, les doigts repliés – sauf le pouce et l'index – se frotter le nez – ou le tapoter – de son index.
- Nous avons bien avancé me dit-elle
- Oui tout à fait, c'est du bon boulot.
- Je confirme.
J'ai droit à cet instant, à un des rares sourires de la journée. Il est vraiment à tomber son sourire, vraiment.
Nous nous retrouvons dans le hall d'entrée, quelques minutes plus tard, marchant vers la sortie. Je tente ma chance.
- Vous avez le temps de prendre un verre pour célébrer ce premier jour de collaboration Mlle Scott-Hallyway ?
- Euhh il commence à se faire tard la journée a été longue. J'aimerais mieux rentrer chez moi.
- Oh. D'accord, je comprends. Une autre fois peut-être ?
- Oui une autre fois peut-être.
- Vous rentrez comment ?
- Je vais prendre un taxi, je n'ai pas encore acheté de voiture
- Vous habitez la rive gauche ?
- Oui dans le quartier de la Servette
- Je peux vous y déposer. Je suis à l'extérieur de Genève maintenant, j'ai trouvé un petit coin de paradis à quinze minutes à peine du centre ville et je passe du côté de la rive gauche.
- C'est très aimable de votre part, mais je ne veux pas vous déranger et puis je dois faire quelques courses, donc ça va aller.
- Je n'insiste pas alors ?
- Non n'insistez pas !
- Bonne soirée Mlle Scott-Hallyway
- Bonne soirée Mr McEverty
Ses mains encombrées, je n'ai pas le loisir de la lui serrer et de profiter d'un dernier contact physique avec elle. Je la regarde s'éloigner vers la station de taxi au bas de la rue, elle porte un long manteau noir avec un col en fausse fourrure, sa démarche est souple et élégante.
Je ne sais pas ce qui se passe dans ma tête à ce moment précis et je ne tiens pas plus que ça à l'analyser.
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