Chap 27 : Lundi 19 mai 2014
*******HENRI*******
Un peu plus d'une semaine s'est écoulée depuis Torgon. Je n'arrive pas à chasser Emma de mes pensées... ses yeux si tristes et si plein de colère. Quelle ironie quand on pense que je ne voulais qu'une chose : Effacer la tristesse que j'y avais vu et voilà que j'en étais la cause maintenant.
- Henri, nous t'attendons en salle de réunion
- Merci Arthur, j'arrive dans une minute.
Arthur est celui qui me remplace auprès d'Emma. J'ai agi sur un coup de tête car je ne me voyais pas continuer à bosser avec elle, lui imposer ma présence alors qu'elle n'avait aucune envie de me voir, bon d'accord, c'était surtout pour moi, vu que j'avais pris la décision pendant sa semaine au Canada... De toute façon il était à prévoir qu'elle n'ait plus envie de me voir après cela. J'avais juste pris les devants. Je la sais assez professionnelle pour faire correctement son travail si nous avions continué mais voir ses yeux sans chaleur se poser sur moi et la voir souffrir en silence m'était insupportable.
- Arthur, comment se passe votre collaboration avec le cabinet HODGE ?
- Très bien Mr Zimmerman. Emma... je veux dire Mlle Scott est très efficace. Elle m'a très rapidement mis au fait de tout les aspects du dossier, nous n'avons pris aucun retard, elle a beaucoup pris sur son temps pour cela.
Ma mâchoire se crispe instantanément quand je l'entends prononcer le prénom d'Emma, mais je peux difficilement lui en faire la remarque. Il l'appelle en plus Mlle Scott. Bon sang qu'est-ce qu'ils ont tous à manger la moitié de son nom hein ? J'ai envie de lui faire cracher son nom en entier. Il croit qu'il peut se prétendre de ces prérogatives ? MES prérogatives ?
« Arrête Henri, tu n'as aucunes prérogatives, tu n'as plus AUCUNES prérogatives et c'est toi et toi seul qui en est responsable... Tu as joué, tu as perdu !! »
- Henri, quelque chose à rajouter ?
Que puis-je rajouter ? Je suis désolé de l'avoir ainsi traitée ? Je suis désolé d'avoir participé à mettre plus de tristesse dans son cœur, dans ses yeux ? Je suis désolé de ne pas être celui que j'aurais dû être pour elle ? Celui que je voulais être ?
Je ne suis pas quelqu'un de bien, je ne suis pas quelqu'un de bon pour toi Emma et j'en suis le premier désolé... tellement...
Ce que je voudrais rajouter ? Je veux reprendre ma place auprès d'Emma, je veux arriver à son bureau et voir un sourire étirer ses lèvres pulpeuses, je veux sentir son parfum ; il lui va tellement bien. Je veux la voir porter son mug de café à sa bouche. Je veux voir ses yeux se plisser sous l'effet de la concentration. Je veux la voir mettre son menton dans la paume de sa main et pianoter sa joue de ses doigts long et fins. Je veux la voir mordiller son stylo. Je veux la voir rougir quand elle me surprend à la regarder. Voilà tout ce que je veux.
- Non je pense que tout a été dit.
- Parfait ! Je crois que nous avons fait le tour de la question. Mercredi nous nous envolons pour la Grèce. Arthur vous serez du voyage. Merci Messieurs. Je vous laisse retourner à vos occupations.
Le reste de la journée se déroule sans que je sois vraiment en mesure de mon concentrer. J'ai ce stupide espoir de voir arriver un message d'Emma. Bordel mais pourquoi ne suis-je pas aller la chercher à l'aéroport, pourquoi ne lui ai-je pas parlé de Pétra et mis fin à ma relation avec cette dernière ? Ce n'est pas comme si c'était l'amour fou entre nous. En fait j'ai eu peur, peur de ce qu'elle représente, peur de ne pas être à la hauteur.
Comment gérer une relation avec une abstinente ?? De toute façon, plus rien ne sera comme avant. Ma relation avec Pétra n'est plus viable. Emma est plus que jamais entre nous. A quoi bon continuer. Quand je la vois maintenant, je pense à ce que j'ai raté avec Emma, ce n'est pas très honnête de ma part de lui faire porter le chapeau mais elle est ce qui m'éloigne d'Emma, ce qui m'empêche d'être avec elle.
« Arrête, si tu voulais être avec elle, tu n'avais qu'à faire ce qu'il fallait. Mais tu l'as dis toi-même... que ferais-tu d'une vierge, cela ne t'intéresse pas... ce n'est pas pour toi»
Hors de question de passer une soirée de plus à me morfondre. Puisque rien n'est possible avec Emma. Je dois la chasser de ma tête. Sortir. Me changer les idées. Voilà ce qu'il me faut et il me le faut dès ce soir. Pétra n'est pas en ville et de toute façon quelque part, mon cerveau dérangé l'associe trop à Emma pour qu'elle soit une diversion dans mon envie de m'évader.
- Edward, tu es disponible ce soir ?
- Affirmatif. Tu veux sortir ?
- Oui. On pourrait aller à ce bar en ville ?
- Envie de te changer les idées ?
- Besoin de me changer les idées !
- On se retrouve là-bas à 20h alors.
- Parfait. J'y serai.
17h. Je ferais mieux de me concentrer une petite heure pour bosser un peu. Cette journée à été loin d'être productive.
*******
La soirée est bien avancée. Edward est déjà en charmante compagnie. Il ne m'a pas reparlé d'Emma, il a compris que cette sortie était pour me la chasser de la tête.
- Tu vas rester dans ton coin toute la soirée ? Je pensais que tu avais besoin de te changer les idées ?
- C'est exactement pour cela que je suis là, mais je crois que ce n'est pas le lieu...
Il s'assoit et me regarde en plissant les yeux.
- Ne me dis pas que tu penses à retourner au club ?
- Je ne sais pas...
- Henri, je pensais que c'était fini...
- Moi aussi, mais j'ai besoin de me sentir vivant Edward, tu comprends
- Et tu crois que c'est là que tu y arriveras ?
- Là au moins je contrôle les choses
- Réfléchis bien à ce que tu fais Henri... souviens-toi de comment c'était, souviens-toi de tout, pas seulement de ce dont tu voudrais bien te souvenir.
Il s'éloigne pour aller rejoindre au bar sa charmante compagnie de ce soir. Il ne peut pas comprendre, il n'a jamais fait parti de ce monde.
C'est en Ecosse que j'ai découvert ce mode, de vie, un mode de vie qui m'a permis de reprendre le contrôle de la mienne quand j'avais l'impression que je ne contrôlais plus rien.
C'était un professeur de ma faculté qui m'avait initié, elle pensait faire de moi son soumis, mais très vite, elle comme moi nous sommes rendus compte que j'étais plutôt fait pour être un dominant. Un maître.
J'allais devenir le plus jeune maître du club. Vivant chez mes grands-parents paternels, je ne disposais pas de lieu pour recevoir mes soumises, alors j'utilisais ceux du club, qui mettait à disposition des boudoirs équipés.
C'était des pièces entre 20 et 30m² avec des lits, certains ronds, d'autres classiques. Des miroirs un peu partout : mûrs, plafond et même dans certain endroit du plancher, donnant ainsi la possibilité au Maitre de voir sa soumise sous tous les angles, toutes les coutures.
Dans la plus grande, on trouvait une croix de St André et c'était celle que je préférais. Je sens encore l'odeur de cuir mélangé à la cire, l'odeur du bois. Je sentirais presque sous mes doigts la douceur du cuir des fouets, des martinets. La corde en soie qui me permettait de lier mes soumises.
Je chasse très vite cette vision de mon esprit. Edward a raison, je ne retournerai pas là dedans, je m'étais affranchi de mon passé et je contrôlais dorénavant ma vie.
- Bonsoir ! Vous avez l'air perdu.
Je lève la tête pour découvrir une petite brune aux yeux verts. Ils n'ont pas la couleur de ceux d'Emma. Elle porte une robe rouge, impossible de la rater. Elle a un beau sourire, même s'il n'est pas aussi beau que celui d'Emma. Elle est perchée sur des talons aiguilles vertigineux... elle m'arriverait au ventre sans ça. Elle est maquillée, beaucoup trop à mon goût mais bon, pour ce que je pense faire d'elle je m'en moque un peu.
- Bonsoir. Vous vous proposez de me guider ?
- Ça se pourrait bien.
- Je vous offre un verre ?
- Avec plaisir
- Ici ou chez vous ?,
- Chez moi ?
- Oui chez vous. Je suis certain que vous avez votre boisson préférée chez vous et j'avoue que je ne serais pas contre un peu d'intimité.
- Vous êtes plutôt direct dis donc
- Pourquoi perdre du temps et repousser l'inéluctable ?
Je lui sers mon sourire de killer, celui auquel aucune femme ne résiste. Elle sourit, c'est gagné. Est-ce vraiment moi ça ?!
Je préviens Edward de mon départ.
Ma conquête du soir, n'a pas l'air impressionnée par ma voiture. Blasée ?? Probablement !! Voilà ce que j'aime avec Emma, son émerveillement devant les choses nouvelles, elle voit le monde beau malgré ses horreurs... et maintenant est-ce toujours le cas, est-ce que je n'ai pas changé sa vision du monde, est-ce que je l'ai détruite ?? A cette seule pensée mon cœur se serre. Mon Dieu que je ne sois pas responsable de cela.
*******
La petite brune est à califourchon sur moi, je glisse mes mains sous sa robe, touchant ses fesses et remontant sur son dos. Sa peau est douce et elle sent bon. Comment est la peau d'Emma, je suis certaine qu'elle est encore plus douce. A cette seule pensée mon sexe réagit. Ma conquête prend ça pour une invitation, mon sexe se dresse dans mon pantalon dont la braguette est déjà ouverte et elle se plaque contre ce dernier, sa bouche vorace dévore la mienne. J'attrape ses fesses sans ménagement et la bascule sur le lit avant de me lever. Je la fixe pendant que j'enlève mon pantalon, je garde ma chemise, pas question qu'elle me laisse des traces sur le corps.
Elle en profite pour se dévêtir elle aussi, gardant un minuscule triangle de dentelle à travers lequel j'aperçois un léger duvet brun. Je déroule vite fait un préservatif sur mon membre dressé avant de me replacer entre ses cuisses.
- Prête ?
- Tu n'enlèves pas ta chemise ?
- Pas besoin. Ne perdons pas de temps. Nous savons pourquoi je suis-là n'est-ce pas ?
Je n'attends pas vraiment de réponse, elle enroule ses jambes autour de moi et c'est le signal. Je suis certain qu'elle en a déjà vu d'autres. Je ne la juge pas, loin de là. Elle vit sa vie comme bon lui semble et je la respecte pour cela.
Je m'enfonce en elle lui arrachant un hoquet de surprise. Elle s'arcboute sous l'effet de surprise, j'avais prévenu pourtant. Elle est chaude et trempée. Mon membre se retrouve enserré dans son fourreau moite. Je marque un temps d'arrêt, bien calé au fond de son antre. Elle me regarde surprise de cet arrêt. Je laisse le temps à son fourreau de se faire à moi, pas qu'elle en ait réellement besoin, mais juste envie de prendre mon temps.
Tout en étant au fond d'elle, je bouge le bassin horizontalement, comme pour définir les contours de son intimité. Elle râle, pousse son bassin à la rencontre du mien, mais je me dérobe, je veux laisser monter son plaisir, parce qu'elle n'aura pas plus de moi ce soir, ni un autre soir. Je ferme les yeux et imagine Emma devant moi, un sourire et un air extatique sur le visage, savourant, prenant tout ce que j'ai à lui donner, se délectant seulement de moi. Je me morigène aussitôt de penser à cela, à quelque chose qui n'arrivera jamais. J'ouvre les yeux, bien décidé à chasser ces images de ma tête.
- Tu dois aimer quand ça fait mal hein ?
Le regard qu'elle me lance est assez explicite... Oh oui elle aime ça. Elle se passe voracement la langue sur les lèvres et signe le top départ. Je glisse doucement mon membre hors de son fourreau avant de balancer les reins en avant, avec force, m'enfonçant en elle jusqu'à la garde. Un petit cri de surprise lui échappe, suivi aussitôt d'un râle de plaisir. Elle en veut plus et je compte bien lui donner ce qu'elle veut.
Je recommence à lui donner de longs et puissants coups de boutoirs, elle s'agrippe aux draps, avant de comprendre que ce n'est pas suffisant et d'attraper les barreaux de la tête de lit. Je la pilonne sans ménagement, ses yeux se révulsent sous les ondes de plaisirs que je sens monter en elle.
C'est comment d'être en Emma ? Ça doit être sans comparaison. Cette pensée donne un afflux de sang dans mon membre déjà bien dur ; Je sers mes mains autour de ses hanches, elle aura sûrement des bleus demain. Les parois de son vagin se contractent, elle est au bord de la jouissance, elle crie plus fort, ondule plus du bassin et resserre autant qu'il lui est possible, ses jambes autour de moi. Son corps est pris de secousses annonciatrices de l'orgasme qui monte en elle. Un dernier coup de rein et la voilà jouissant en criant son plaisir. Je ne tarde pas à la rejoindre avant de m'effondrer sur elle, tâchant de reprendre mon souffle.
Je n'ai pas vraiment pris de plaisir, je veux dire un vrai plaisir, celui qui rend heureux et donne envie de recommencer aussitôt. C'était mécanique, juste mécanique. Les seuls moments de plaisirs que j'ai eu n'ont été provoqué que par la seule pensée d'Emma.
Suis-je condamné à cela ? Vivre des relations charnelles avec elle que par le biais d'autres personnes ? Par la seule force de mon esprit ? Le constat est là et ça me laisse un goût amer dans la bouche.
Trente minutes plus tard je suis dans ma voiture. Je n'ai pas accepté la proposition de Sonia, de passer la nuit chez elle. Je respecte la femme qu'elle ait. Je suis du genre à défendre le droit d'une femme à mener la vie et la sexualité qu'elle souhaite. Du moment qu'elle assume jusqu'au bout. Et puis ne soyons pas hypocrites... si des hommes comme Edward et moi pouvons nous permettre ce type de soirées, c'est bien parce que des femmes comme Sonia assument leur sexualité.
En quittant son appartement, elle a déposé un baiser sur ma joue avant de me sortir une phrase qui m'a saisi. « Elle a de la chance »
La surprise passée, je n'ai pas relevé. Je crois que c'était inutile. Elle avait compris, je ne sais pas comment. Je lui fis un sourire contrit avant de m'enfuir de son appartement.
Emma ! Cette femme est une vraie obsession et je ne peux rien faire contre cela... Attendre que ça passe est ma seule option. Le temps seul effacera son souvenir de ma tête. Je dois l'oublier et passer à autre chose. Je ne sais pas combien de fois je me suis déjà dit cela depuis Torgon... bien trop souvent probablement, bien trop souvent.
Sitôt rentré chez moi, je me dirige vers la salle de bain. Ma nuque est raide et mes muscles bien trop tendus. Je règle le jet sur une température un peu plus chaude que d'habitude pour tâcher de soulager la tension dans mon corps. Mes pensées vagabondent d'un souvenir à un autre sans que je puisse réellement les fixer. Je finis par quitter l'eau, qui m'a tout de même procuré un certain bien être.
Deux heures du matin et demain je dois bosser. Il est temps que j'aille dormir et surtout que j'arrête de penser à Elle.
*******Pas facile de passer à autre chose... Henri aussi à l'air d'avoir du mal.
Aujourd'hui 28 mai 2017 je souhaite une bonne fête des mères aux lectrices françaises (Au Qc c'était il y a 2 semaines déjà)
🌟
A la semaine prochaine mes p'tits 🐬
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