Chap 1.3 : Samedi 25 janvier 2014

*******Henri*******          (Suite)

Je venais de m'envoyer en l'air avec Petra, ma dernière conquête en date, qui m'avait sagement attendue au lit. Elle avait la tête sur mon torse et ses jambes entremêlées aux miennes. La conversation avec mon père m'avait mis dans un tel état de fureur et comme je n'avais pas pu courir tout mon soul, il avait fallu trouver un moyen de me dépenser... Mais là je n'étais toujours pas calmé : Un mariage ! Non mais il avait perdu la tête... ça existait encore ce genre de chose ? Ça ne lui avait pas servi de leçon la dernière fois ?

- A quoi penses-tu ?

- A rien qui ne soit plus important que toi dans mon lit, là tout de suite et moi en toi.

A ces mots, elle glisse le long de mon corps pour gober mon sexe tendu. Sa bouche chaude qui enserre mon membre me procure des sensations divines... mais une autre image s'impose à moi, une autre bouche, celle de la jeune black du parc... rencontré quelques heures auparavant. Bon sang mais ça sort d'où ça ?! Pétra attrape sur la table de chevet un préservatif qu'elle déroule le long de mon membre, elle me parle mais je ne vois que cette bouche aux lèvres pulpeuses...

- Prends-moi me supplie Pétra.

Je réponds à sa demande. J'allonge Pétra et vient me positionner sur elle et lui écarte les cuisses. Je saisis sa jambe gauche au niveau du genou pour la mettre sur ma hanche et la pénètre avec force, profondément, sauvagement, longuement... je dois chasser les images de la femme du parc. Je ne peux, et ne veux me retenir d'y aller fort, j'ai envie de lui faire mal, vraiment mal. Je ne peux pas la regarder, ce n'est pas Pétra que je veux voir, alors je lui demande de changer de position pour la mettre en levrette, la croupe bien haute, la tête tournée et posée sur les oreillers. Je la saisie par les hanches sans ménagement y imprimant mes doigts. Elle aura probablement des bleus demain mais ce n'est pas ce qui me préoccupe pour le moment. Je m'introduis en elle et la possède par des puissants coups de boutoirs lui imposant mon rythme, Pétra ahane de plus en plus, je sens son vagin se contracter autour de mon membre, signe que sa jouissance est proche. Elle se masturbe de ses longs doigts, s'activant sur son clitoris. Ses gémissements, qui se font plus long, plus intenses, me renseignant sur son degré de satisfaction, emplissent la chambre tandis que je reste silencieux. Je ne suis pas ce genre d'homme, le genre qui crie ou gémit, je ressens du plaisir mais j'intériorise tout... on n'a pas besoin d'un concert de toute façon.

Pétra crie son plaisir, le corps secoué de soubresauts annonçant sa jouissance, pendant que silencieusement je me répands dans le préservatif. Je roule aussitôt sur moi pour me lever et l'ôter avant d'aller le jeter dans la salle de bain.

- Humm quel spectacle magnifique me lance Pétra du lit

- Oui mais le spectacle est fini pour aujourd'hui... je dois bosser maintenant.

- Tu me mets à la porte ? demande t-elle en faisant la moue

- Je dois bosser Pétra, la semaine va être longue, je suis désolé. Je m'approche d'elle pour lui déposer un baiser rapide. Tu peux aller voir une copine ? lui proposai-je

- Je pourrais aussi rester là et attendre ta prochaine pause ?

- Pétra, si tu es là, je ne ferai que des pauses et la pause a assez duré pour aujourd'hui.

Je lui tends la main pour l'aider à se lever.

- Va prendre ta douche.

- Tu m'y rejoins ?

- Pétra !

- Ok, ok je n'insiste pas.

Après le départ de Pétra je vais prendre ma douche... je suis tendu... est-ce dû à l'entrevue avec mon père ou à l'image de cette jeune femme qui n'arrête pas de revenir ... au bout d'une demi heure sous l'eau brûlante je décide d'en sortir... rien n'y fait, rien n'a l'air de vouloir soulager cette tension que je ressens.

Il est plus de 18h quand je sors de mon bureau et pendant tout ce temps j'avais réussi à me concentrer sur mon travail... sans trop penser à mon père, ou à... elle... Pourquoi je pense à elle, une fille, croisée cinq minutes dans un parc. De plus, une rencontre désagréable. Alors pourquoi son image n'arrête pas de s'imposer à moi ? J'aurais dû garder Petra à portée de main... j'ai encore besoin de me défouler. Je pourrais lui demander de venir mais je n'ai pas franchement envie de la voir... ce n'est pas très juste pour elle, mieux vaux qu'elle reste chez elle ce soir.

La sonnerie de mon téléphone me tire de mes pensées.

- Salut Edward

- Henri ! Grand besoin de faire la fête ce soir, partant ?

Je devine à ces mots qu'il a grand besoin de trouver une femme... Edward est mon meilleur ami depuis des années. Anglais lui aussi, nous nous sommes rencontrés pendant nos études à St Andrews en Ecosse.

- Serais-tu libre à nouveau ?

- Je n'ai jamais été pris tu sais bien.

- Pas faux, riais-je. Edward aussi avait une aversion pour toute forme d'engagement. Tu penses à un endroit en particulier ?

- Non pas vraiment mais on peut déjà se retrouver au restaurant et poursuivre en boîte de nuit ? Qu'en penses-tu ?

- Une excellente idée, je meurs de faim.

- Parfait ! Je vois où je peux réserver et je te confirme le lieu du rendez-vous. On se dit vingt heures ?

- Ok pour vingt heures !

*******

- Tu es bien silencieux, un problème ?

- Non juste un peu fatigué !

- Tu as passé la nuit dernière avec Pétra ?

- Avec qui d'autre ?

- Ça devient sérieux avec elle je me trompe ? Ça fait quoi ? Huit mois que vous êtes ensemble non ?

- Oui c'est bien ça... ça passe vite c'est fou !

- Tu n'es jamais resté aussi longtemps avec une femme !

- Ouais

- Attention... tu vas passer le cap des un an et là c'est foutu... elle va forcément s'attendre à la bague... tout au moins à être invitée à s'installer chez toi...

- Tu dis n'importe quoi, ce n'est pas parce que tu sors depuis un an avec une nana que tu dois obligatoirement t'engager avec elle. Pétra n'est pas ce genre de femme, elle...

- ...Elles sont toutes ce « genre de femme » Henri... Crois-moi Pétra ne fait pas exception

- Edward, elle a un boulot qui la passionne, elle voyage, je ne crois pas qu'elle ait envie que ça change.

- Et c'est bien là que tu te trompes... Elle verra en toi la sécurité après ces années de mannequinat... donc, oui elle aura envie que ça change...

La réflexion d'Edward me rend un tantinet nerveux. Etant l'un et l'autre très pris par nos emplois du temps nous arrivions à nous aménager des moments selon nos déplacements et nos disponibilités. Rien n'avait été établi explicitement, les choses se faisaient, pas de prise de tête, aucune promesse, juste arriver à se voir pour nous envoyer en l'air. Étions-nous un couple pour autant ? Pas de mon point de vue, mais devais-je m'inquiéter que, du sien, les choses évoluent autrement ?

L'image de la jeune femme black du parc s'impose encore à moi... Est-elle le genre de femme à s'engager au bout d'un an, à définir une relation ?! Je ne sais pas pourquoi je pense à cela. Si ça se trouve elle collectionne les mecs, passe d'une relation à l'autre sans s'imposer de règles... juste penser à son plaisir... A cette pensée je sens mon sexe réagir... Quoi ? Je ne suis quand même pas en train de la désirer ? Comme un ado en rut devant une femme ? Bien sûr que non! De toute façon je ne suis pas spécialement attiré par les femmes de couleur. Mais là, je dois avouer que cette bouche, sa bouche...

- Alors ça te convient ou pas ? Je n'ai aucune idée de la question qu'il m'a posée...

- Euhh... excuse-moi, j'étais ailleurs. Tu disais quoi ?

- Oui je vois ça. Je te demande si ça te tente ce nouveau bar à Genève

- Tu ne m'en voudras pas j'espère, mais je crois que je vais rentrer... un coup de barre. On peut remettre ça au week-end prochain si tu veux ?

Edward me regarde, haussant un sourcil interrogateur...

- Tu es sûr que tout va bien ?

- Oui oui, tout va bien, juste fatigué. Il n'a pas l'air convaincu mais ne rajoute rien

- Bon alors rentre chez toi. Je vais sortir sans toi... Tu peux avoir Pétra si tu veux, moi je ne veux pas passer la nuit seul.

Je souris à la pensée d'Edward partant à la chasse pour ne pas passer la nuit seul. Il est plutôt beau garçon. Châtain foncé, un peu plus petit que moi, mais tout aussi athlétique, les yeux marron, petite moustache et le sourire carnassier... Les filles tombent comme des mouches. Je ne me fais aucun souci sur l'issue de sa chasse... ce soir une fille tombera dans ses filets... Je ne peux qu'espérer pour cette dernière qu'elle n'attende pas plus de cette nuit qu'une simple nuit d'amour sans aucune autre forme d'attachement.

- Oui je passerai sûrement chez Pétra.

Je sais pertinemment qu'il n'en est pas question, mais comment expliquer à Edward qu'une certaine jeune femme, à l'opposé complet de Pétra, rencontrée ce matin dans un parc, occupe toutes mes pensées... Il ne pourrait pas comprendre mais surtout je n'ai aucune envie de m'expliquer... comment et quoi expliquer d'ailleurs ?!

Nous nous séparons devant le restaurant par une franche accolade et la promesse de remettre ça très vite.

Ce soir là en me couchant, je ne me doutais pas un instant que je rêverais de ma rencontre du parc et qu'elle se déroulerait d'une toute autre façon...

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