Chap 2.1 : Jeudi 23 avril 2015


*******HENRI*******

La journée s'étire plus longue qu'un jour sans fin. Je n'en vois pas le bout et je suis tendu comme un arc. Etre dans cet état à l'avantage de me faire abattre un boulot monstre. Je n'ai même pas pris de pause déjeuner, mon assistante m'a apporté un sandwich, thon crudités que j'ai à peine touché.

Je n'ai pas revu Emma depuis dimanche. Je ne veux pas l'étouffer, je n'ai donc pas envoyé de message mais aussi à cause de ce que m'avait dit son frère. C'est vrai que quelque part j'espérais qu'elle prenne l'initiative de le faire mais je n'ai rien reçu. Je reste confiant malgré tout. J'ai vu quelque chose que je n'arrive pas à nommer, quelque chose dans ses beaux yeux, quelque chose de positif en tout cas. De l'espoir ? En tout cas quelle que soit cette chose, elle a intensifié le mien, d'espoir. Je préfère mettre son silence sur le compte du travail. Après tout elle revient d'une assez longue absence, non programmée, elle est forcément débordée cette semaine. Jamais simple les reprises et encore moins dans la configuration qui est la sienne.

Je sais qu'Arthur l'a contactée pour le nouveau dossier que nous aurons à traiter avec la Grèce, afin de lui transmettre les éléments et établir un planning, pour ne pas avoir à être aussi speed que la dernière fois sur le volet social. Il est vrai que précédemment, nous n'avions pas pris en compte cet aspect du dossier dès le début de l'étude de ce dernier. Je ne m'en suis pas plaint puisque cela m'avait permis de passer beaucoup de temps en la compagnie d'une jeune et brillante avocate, pour rattraper notre retard. Jeune et brillante avocate qui est désormais ma femme. Mon cœur se gonfle. Orgueil ? Fierté ? Tendresse ? Amour ? Tout cela à la fois en fait !

Cette fois néanmoins, il n'y a aucune raison pour que je sois en charge de la négociation, Arthur avait fait de l'excellent travail pour conclure le dossier il a donc été mis dès le début sur ce nouveau dossier et la direction fait entièrement confiance à ses compétences. C'est donc lui qui travaillera avec Emma. J'avoue que cela ne me posera aucun problème si notre relation s'améliore puisque je la verrai aussi souvent que je veux, je n'aurai donc pas besoin de l'excuse du boulot. Mais si elle campe sur ses positions, je ne sais pas si je résisterais à l'envie de prendre le dossier des mains d'Arthur ou du moins que je résisterais à m'impliquer plus que nécessaire. Comment je le justifierais ? Je n'en sais rien pour l'instant. Espérons que je n'ai pas à en venir à cet extrême.

Hier soir par contre, je suis passé à son club d'escrime. Je me faisais l'impression d'un psychopathe, planqué dans les gradins à l'observer mais j'avais besoin de m'assurer de son intégrité physique. Au moins ça. Je ressentais la tension qui l'habitait. L'impression aussi de sentir sa colère, sa frustration et son désespoir dans ses cris qui se voulaient être libérateurs d'une certaine manière. Je ne me suis pas montré, suivant à la lettre les conseils de son frère.

Dimanche quand nous nous étions vus à l'aéroport, j'avais été peiné de la réaction d'Emma, comme si ma présence lui était désagréable. Je m'apprêtais à partir, ne voulant pas m'imposer, quand son frère m'a arrêté et demandé deux secondes. Il s'était tourné vers elle, l'avait prise dans ses bras, lui avait parlé, sans que je puisse entendre ce qu'ils se disaient. Ils s'étaient ensuite séparés et c'est avec un grand sourire chaleureux qu'il s'était tourné vers moi, me tapant l'épaule pour me pousser à l'opposé d'Emma et me prendre par le bras pour m'entraîner vers le Starbucks. J'allais tourner la tête vers Emma quand il m'en a empêché d'une série de petits claquements de langue.

Il est temps que tu apprennes à dompter ta femme. Parce que crois-moi, si tu ne le fais pas dès le début, Emma va te manger tout cru et elle fera ce qu'elle veut de toi ! J'adore ma sœur, mais je sais aussi qui elle est.

Devant mon air ahuri il avait ri continuant d'avancer.

Ah ben excuse-moi de te dire cela que maintenant, un peu tard même alors que vous êtes déjà engagés. Il est vrai que cela se fait au début d'une relation mais entre vous les choses ont été tellement vite. A peine ai-je fait ta connaissance que tu devenais déjà mon beau-frère. Pas eu le temps de quoi que ce soit.

Je ne savais jamais comment prendre les phrases de mon beau-frère mais je commençais à comprendre qu'il était plein d'humour et surtout bienveillant. En partant de ce postulat je savais que rien n'était méchant. Il avait donc ponctué sa phrase d'un grand éclat de rire et d'une tape dans le dos confirmant mon avis, avant de poursuivre.

Bon plus sérieusement. Tu ne dois pas te laisser faire. Emma a toujours eu l'habitude d'avoir sa petite cour autour d'elle. C'est la dernière de la famille et elle fait même valoir le fait qu'elle soit plus jeune qu'Audric de trois jours pour justifier qu'elle soit vraiment la dernière. Nous l'avons probablement trop gâtée sous bien des aspects, mais elle nous donnait tellement de bonheur et elle savait comment faire pour toujours en avoir plus : On ne résistait pas à sa petite frimousse et ses yeux enjôleurs. Tout le monde tombait sous le charme de cette petite fille et notre famille, bien malgré elle exerçait une sorte de fascination sur les gens : Cette petite fille noire, au regard si rare et si beau élevée dans une famille de blancs. Autant tout cela était normal pour nous, autant cela pouvait susciter de bonnes et de mauvaises réactions chez les autres. Avec le recul, je pense que nos parents, consciemment ou pas ont voulu remédier aux affres de sa naissance. Emma et moi n'en savions rien mais eux oui. Est-ce mal de vouloir offrir du bonheur à une enfant dont la vie démarrait sous de si mauvais auspices ? Donc tout cela pour te dire qu'elle a toujours été notre petite gâtée et si tu lui cèdes à tous ses caprices, ça risque d'être toujours comme ça. Elle n'est pas manipulatrice, et ses caprices étaient largement limités par un cœur pur et sincère. Pas de démesure, rien en tout cas que nos parents aient eu à décrier. Mais comme le dit si bien l'adage, la nature n'aime pas le vide. Emma prendra toujours la place restée libre. Il marque un temps d'arrêt avant de reprendre, la voix vibrante. Ma petite sœur t'aime Henri. C'est un fait. Mais elle est empêtrée dans son histoire et elle n'arrive pas à en sortir parce qu'elle pense pouvoir ou devoir tout gérer seule. Elle est têtue aussi, mais ça, tu avais remarqué. Là tu vois, elle aurait aimé que je la force à rester et elle aurait même ronchonné mais au fond, elle aurait adoré passer du temps avec toi, même en faisant la tête. Tu vas me trouver dur mais je la pratique depuis 23 ans et pourtant, pour rien au monde je ne voudrais d'une autre petite sœur. Tu m'as dit que tu voulais qu'elle vienne à toi et je comprends la symbolique du geste mais pour cela tu dois être assez fort pour ne pas craquer le premier car ça risque de durer longtemps. Elle est aussi orgueilleuse que notre père. Mais si tu ne peux pas attendre alors bouscule là, comme tu penses devoir le faire. Je tenais pendant mon court séjour à la forcer à parler avec toi et à longuement discuter et prier avec elle aussi, parce que je sais qu'elle a besoin de cela. Maintenant je ne peux plus rien faire. La suite à donner à votre histoire vous appartient. Je sais que la graine plantée par le biais de la prière va finir par germer. Alors que tu décides d'attendre qu'elle vienne à toi ou que tu y ailles, je te soutiendrai.

J'étais reconnaissant à Brock de m'avoir fait ces confidences, mais cela ne m'était pas d'une grande utilité dans l'immédiat. Pour la dompter, faudrait encore qu'elle puisse être mienne et surtout je voulais attendre que le premier pas vienne d'elle. J'avais peur d'y être dans dix ans encore.
Par contre j'imaginais très bien la fascination, dont il parlait, que cette petite fille à la peau noire et au regard si velouté, du portrait accroché sur le mur de leur maison de famille, pouvait exercer sur ceux qui la croisaient. Impossible de ne pas tomber sous son charme. A cette pensée j'extirpe mon téléphone portable de la poche intérieur de ma veste, posée sur le dossier de mon fauteuil et affiche la photo que j'ai prise de ce fameux portrait à Noël dernier. On y voit une Emma, qui ne devait pas avoir tout à fait deux ans. Un petit nœud rose sur le sommet du crâne, des petites boucles d'oreilles et un sourire à illuminer le monde entier. Son pull à col roulé et haut en couleur faisait ressortir sa bonne mine. Que dire de ses adorables fossettes ? Emma ne sait pas que j'ai cette photo d'elle dans mon téléphone, en fait elle ne doit pas connaître l'existence de la cinquantaine de photo que j'ai d'elle dans mon téléphone, la plupart prises à son insu. Déjà toute la panoplie de celles existantes à Cornwall et les autres glanées ici et là et celles – très rares – prises avec son accord. Les photos de notre mariage sont venues depuis peu, compléter la story de notre couple.

17h30. Je ferais mieux de rentrer chez moi, je ne suis plus bon à grand-chose maintenant que mes pensées vagabondent vers cette femme si chère à mon cœur. J'aurais aimé pouvoir aller chez elle, ou lui demander de me rejoindre chez moi, comme ça aurait dû être le cas dans l'évolution normale de notre couple, avant la bombe. Je veux croire qu'elle a besoin d'un peu de temps mais je suis déçu de la tournure des événements. Je ne lui en veux pas, je sais que ça n'est pas de sa faute, enfin pas trop parce qu'au vu des révélations de son frère, je pourrais lui en vouloir d'essayer de faire les choses seule. Mais c'est impossible. Je l'aime. Je sais que ce fonctionnement, le fait de vouloir gérer les choses seules, est né de la perte de ses parents. Je l'accepte, faute de le comprendre mais j'avais imaginé tout autre chose de son retour de Cornwall.

Les routes de Genève sont engorgées à cette heure et je prends mon mal en patience.
Les souvenirs de jeudi dernier remontent. Cette station de radio que j'avais choisi par hasard – moi qui écoute habituellement ma sélection de chansons sur clé USB – et qui diffusait des airs populaires du moment mais aussi des intemporels. En tout cas ce jour-là, une des chansons attira mon attention, alors que j'arrivais aux abords de chez moi. Une chanson que j'avais entendue plus d'une fois à l'époque de sa sortie, au début des années 2000. Je n'avais jamais vraiment pris le temps d'écouter les paroles mais il était dit que je devais le faire cette fois. Quand Emma avait commencé à ponctuer la fin de nos échanges par des chansons j'avais trouvé ça mignon mais je prenais rarement l'initiative d'en faire autant. C'était son truc à elle et c'était avant que je ne trouve la chanson parfaite qui sied à notre situation actuelle, à notre histoire. Pour que j'en fasse autant.

Les paroles avaient clairement fait sens en moi, comme si cette chanson avait été écrite pour expliquer ce que je vivais en ce moment. J'avais eu le réflexe de shazamer* pour en garder la trace et le soir même, après ma visite à son appartement je le lui avais envoyé. Je voulais qu'elle comprenne que pour moi aussi c'était une vraie interrogation.

Depuis ce jour, je me la repasse assez régulièrement et aujourd'hui encore, alors que j'arrive chez moi et que je suis toujours dans la voiture garée dans l'allée de mon garage, je prends mon téléphone de son support et relis une énième fois les paroles de cette chanson qui sont le reflet exact de ce qui se passe dans ma vie en ce moment.

« Si je ne suis pas fait pour toi alors pourquoi mon cœur me dit que je le suis ? »

*******

— Bonsoir Penny.

— Monsieur Henri ! Tout va bien ? Vous rentrez tôt ce soir ?

— Je n'avais plus trop envie de travailler, mais j'ai été très productif depuis ce matin.

— Bien. Le dîner sera bientôt prêt. Dois-je rajouter un couvert pour ce soir ?

Sa question est pleine d'espoir, je sais qu'elle fait allusion à Emma. C'est sa façon à elle, tout en respectant une certaine discrétion de me demander des nouvelles.

— Je n'ai pas très faim. Et non pas de second couvert, je serai seul ce soir.

Je vois de la déception dans ses yeux. Toutes les personnes qui approchent Emma, tombent sous son charme... sauf Lizzie !

— Penny commençais-je, Emma n'est pas disponible en ce moment. Disons qu'elle traverse des moments difficiles et...

— Et j'espère que vous êtes là pour elle !

— J'aimerais beaucoup, mais... en fait elle ne m'en laisse pas la possibilité.

— Vous savez Monsieur Henri, la personne qui souffre va rarement vers les autres, pas par manque de confiance, mais plutôt par peur d'embêter l'autre. Il faut parfois aller contre son souhait pour lui être utile et l'aider.

— C'est compliqué Penny. D'un côté je ne souhaite pas m'imposer à elle et de l'autre j'ai peur que ne rien faire ne marque la fin de notre histoire. Trouver le bon timing dans cette situation n'est pas aisé.

Elle se rapproche et s'assoit sur le canapé à côté de moi, son regard est empreint de douceur et elle plonge ses yeux verts dans les miens.

— Je ne sais pas ce qui se passe exactement et de toute façon je n'ai pas à le savoir. Mais je pense connaître la nature des sentiments que vous éprouvez l'un pour l'autre. Ces sentiments sont assez forts et nobles pour surmonter n'importe quelle peine. Si c'est elle qui est en souffrance, elle n'est peut-être pas en mesure, en ce moment de raisonner. Mais vous, vous Monsieur Henri, vous avez probablement assez de recul pour savoir quand et comment agir. Quand vous estimerez que le moment est venu foncez. Ne la laissez pas tomber, même si c'est ce qu'elle vous demande.

Je suis reconnaissant à Penny de ses paroles qui m'encouragent et me confortent. Je sais qu'elle a raison, je ne dois pas laisser Emma s'échapper et c'est ce qui risque de se passer si je ne réagis pas. Elle va inexorablement et définitivement m'échapper !

— Merci Penny, je vais suivre votre conseil !

— Je suis heureuse de l'entendre. Mais vous allez devoir manger ce soir pour prendre des forces me dit-elle avec un clin d'œil.

Je lui souris et me lève pour me servir un Scotch. Mon téléphone, posé sur la table basse, vibre et mon visage s'éclaire avec l'espoir que ça soit Emma. Non. C'est Edward ! Je n'ai pas répondu à son dernier message, cela me revient juste maintenant.

— Désolé, je n'ai pas pris le temps de te retourner ton appel.

— Pas grave, je ne me vexe pas pour si peu. Je m'incline plutôt devant l'amour. Du moins le tien. J'imagine que tu es très occupé avec Emma plaisante-t-il.

— J'aimerais dis-je laconiquement.

— Oulà... c'est quoi ça ? Je vous croyais en train de vous retrouver après ces quelques jours loin de l'autre. Le jour de notre retour j'avais bien vu que c'était un peu tendu entre vous mais... Attends, tu n'es pas en train de nous faire une petite déprime hein ?

— Presque, lançais-je, à moitié sérieux. Je... Disons que les choses sont compliquées en ce moment. Emma se referme et je n'arrive pas à lui faire entendre raison. Je sais qu'elle a besoin de temps, mais j'ai peur que ce temps ne l'éloigne définitivement de moi...

— Définitivement ? A ce point ? Bon, je t'appelais pour prendre des nouvelles, mais tu sembles plutôt avoir besoin de prendre un verre ce soir !

— C'est gentil Ed, mais je n'ai pas franchement la tête à sortir, mais tu peux passer le prendre avec moi, ici, ce soir même... Je compte bien m'en servir quelques-uns de toute façon. Et si tu n'as pas dîné, Penny a préparé ce qu'il faut alors amène toi, je t'attends.

— Ok. Je pars dans cinq minutes de chez moi.

Je vais à la cuisine prévenir Penny.

— Penny finalement vous pouvez rajouter un couvert.

Devant sa mine réjouie, je me dois de la prévenir que ce n'est pas Emma mais Edward qui vient pour le dîner.

*******

Ça me fait du bien de parler à Edward même si je n'ai pas l'intention de suivre son dernier conseil qui est d'aller ce soir même chez Emma et la forcer à me parler. J'espère encore que ça vienne d'elle mais je n'ai pas l'intention de laisser pourrir la situation. Je vais lui accorder jusqu'à la fin de la semaine et là si je n'ai toujours pas de nouvelles, oui j'irai chez elle. Après tout cela ne fait que deux semaines que nous sommes de retour.
Mon Dieu. Déjà deux semaines.

— Je t'assure que tu devrais être un peu plus « agressif » dans ton approche. Il est clair qu'Emma est têtue et si elle s'est mis dans la tête qu'elle ne mérite pas le bonheur, elle va finir par s'en persuader et après va essayer de déloger cela de sa petite tête bien faite. Je crois qu'il lui faut un catalyseur, quelque chose qui va la booster, la réveiller.

— Et tu penses à quoi ? Sachant que ton conseil de débarquer chez elle est à exclure

— Et voilà, mon génie n'est pas reconnu

— Tu n'es pas connu pour être un génie des affaires amoureuses, par contre je fais entièrement confiance à ton génie des affaires. Non mais plus sérieusement je ne vois pas ce que je pourrai faire...

— ...Tu la connais mieux que moi... A toi de trouver.

— Plus facile à dire qu'à faire. Un mauvais choix, un mauvais timing et je crains de faire plus de mal que de bien !

— Ce qui s'est passé a vraiment été une rude épreuve pour elle. Je ne sais pas tout et tu me le diras un jour, si tu veux mais je ne t'ai jamais vu aussi impliqué dans une relation amoureuse. Tu as fait et tu es prêt à faire tellement pour elle, ce n'est donc pas une simple passade. A ce stade je trouverais dommage que les choses s'arrêtent là. Je suis conscient de n'être pas le mieux placé pour donner des conseils sur les choses du cœur mais je ne suis pas aveugle. J'ai pu voir le changement s'opérer en toi. Tu es raide dingue de cette femme. Alors trouve, n'abandonne pas et fonce ou alors tu le regretteras toute ta vie. De toute façon je ne serais pas un véritable ami si je te laissais saborder ce qui me semble être l'histoire d'amour de ta vie.

Je souris à mon meilleur ami, ému par ses mots et ses vœux pour Emma et moi. J'aimerais lui en dire plus mais je subodore qu'Emma ne serait pas pour. A voir sa réaction quand elle a su que je l'avais dit à Mary. Le plus important à ce stade c'est la préservation et la consolidation de notre lien. Nous aurons tout le loisir ensuite d'informer nos proches de la situation, si Emma est d'accord. Comme elle l'a si justement dit, c'est son histoire. Donc à elle de décider qui saura ou pas.

Nous sommes maintenant installés sur la terrasse, sirotant un Scotch. Il est déjà plus de 21h. Je suis reconnaissant à Ed d'être passé, m'évitant ainsi de trop cogiter ou déprimer dans mon coin. Penny est rentrée chez elle, il y a plus de deux heures. Je m'excuse auprès d'Edward pour aller me soulager. Je me sens légèrement vaseux. Je ne sais pas exactement combien j'ai bu de verres, mais sûrement trop vu l'état de fatigue dans lequel je me sens flotter vu que je n'ai pas beaucoup mangé au dîner. Edward, lui au moins, a fait honneur au plat de Penny. Je serais plus avisé au retour des toilettes de prendre congé de mon invité pour aller me coucher... surtout pour ne pas mettre à exécution un certain plan, que je commence à trouver séduisant bien que je l'ai refusé.


(*) Action visant à reconnaître une chanson en la soumettant au filtre de l'application Shazam.


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