Chap 11.2 : Dimanche 10 mai 2015
*******EMMA*******
Alors que nous garons la voiture dans l'allée du garage, mononcle Marcus, en sort et vient à notre rencontre. Il me prend dans ses bras, me faisant un bisou sonore et claquant sur chaque joue avant de faire une chaleureuse accolade à Henri.
— Content de vous avoir avec nous ce soir. Ça commençait à faire long.
— Je suis heureux d'être là moi aussi Marcus.
— On n'attendait plus que vous, tout le monde est là. Ils sont sur la terrasse. Vous avez des bagages ?
— Juste deux sacs, je m'en occupe.
— Ok. Ma chérie tu veux bien m'aider à porter ça à la cuisine ?
Il récupère les deux plaquettes de saumon qu'il avait posé pour nous saluer et qu'il me tend avant de rentrer récupérer le reste, qu'il annonce être le foie gras et le pain aux raisins. J'en salive d'avance et je sais que c'est une petite attention que ma tante a eue pour moi.
— Ta tante tenait absolument à te faire plaisir avec ce foie gras.
— Ça c'est une excellente idée, elle ne pourra jamais tomber à côté avec ce choix. Et cette année Audric a choisi quel plat ? Je me tourne vers Henri pour lui donner une précision : La coutume, veut qu'on choisisse notre plat pour notre anniversaire et nos mères le font le jour J.
— Canard à l'orange et tarte au citron en dessert. Ta tante a passé beaucoup de temps en cuisine comme tu peux l'imaginer.
Nous arrivons dans le hall d'entrée et Audric nous accueille, Matthieu sur les talons.
— Eh Henri ! Content de te voir mec. Emma ne m'avait pas dit que tu serais des nôtres.
— Ça s'est décidé seulement ce matin. Je suis content d'être là moi aussi répond Henri en lui rendant son accolade.
Nous nous saluons tous, joyeusement, heureux de nous retrouver en famille.
— Olly est à l'étage, elle donne le bain à Ellie, mais elle devrait avoir bientôt fini me précise matante Ruth.
— Cool, je monte les voir.
Sans attendre je grimpe les escaliers pour les rejoindre dans la salle de bains. Je sais qu'il n'y a pas de problème à laisser Henri seul alors qu'on arrive à peine. Je le sais assez à l'aise avec eux. J'ai cette impression qu'il faisait déjà partie de la famille avant que lui et moi n'en formions une.
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Nous sommes à table dans la salle à manger, prêts à prendre le dessert. Le repas était gargantuesque et excellent, j'ai surtout fait honneur à l'entrée. Son foie gras maison au torchon est une tuerie. Henri n'en revenait pas qu'on puisse autant aimer le foie gras alors que cela ne fait pas du tout partie de la gastronomie de son pays. Il est vrai que c'est quelque chose que j'ai découvert sur le tard mais qu'est-ce que je me rattrape. Matante Ruth l'a accompagné d'un chutney d'oignons rouges, d'après la recette que je lui avais fait une fois. Je suis d'autant plus heureuse qu'elle nous a réservé à chacun un boudin de foie gras et du chutney. Il sera probablement utilisé mercredi. Il faudra bien cela pour pallier l'absence de Nick à mon anniversaire.
Les discussions vont bon train et les blagues fusent de partout. Henri est très à l'aise, il l'a toujours été d'ailleurs. Quand il n'a pas les mains occupées, il en met toujours une sur ma cuisse et j'adore ce contact, qui n'appartient qu'à nous.
— On pourrait accompagner le dessert d'un excellent vin de porto que j'ai ramené de notre dernier voyage dans le Douro au Portugal. Nous avons d'ailleurs rapporté une bouteille pour chacun de vous. Vous penserez à la prendre avant de partir demain.
— Marcus chéri. J'avais prévu de prendre du champagne avec le dessert. Vous dormez tous ici n'est-ce pas ?
Ma tante Ruth fixe Henri, lui adressant personnellement la question.
— Oui Ruth, Emma m'avait prévenu que nous ne reprendrions la route que dans la matinée.
— Je garde le porto pour plus tard alors, quand nous irons prendre l'air sur la terrasse, pour les plus téméraires, rajoute mononcle Marcus, chuchotant, soi-disant en aparté.
Matante Ruth fait de gros yeux à son mari lui signifiant qu'elle a entendu et lui fait mine de ne rien voir. Personne n'est dupe de leur petit manège et surtout nous savons tous que nous n'irons pas au lit sans boire de ce porto.
— Et si nous nous installions au salon pour le dessert et l'ouverture des cadeaux ?
Aussitôt dit, tout le monde prend place sur les deux grands canapés crème du salon, installés en angle droit. Audric lui, en roi de la fête, s'installe sur un des deux fauteuils, assortis aux canapés et constituant l'autre angle. Mononcle Marcus prend le second à gauche de son fils. Je m'installe à côté d'Henri qui passe son bras autour de mes épaules pour m'attirer à lui amoureusement. Je me blottis tout contre lui sentant sa chaleur à travers sa chemise grise. Olly nous observe du coin de l'œil, un sourire sur les lèvres. Je lui retourne son sourire et lui fais un discret merci du bout des lèvres. Je suis contente qu'elle ait accepté ma relation avec Henri et qu'elle ait l'air sincèrement heureuse pour nous.
— Bon je commence par le paquet de mes parents annonce Audric. Honneur à la femme de ma vie.
Matante Ruth rosit délicieusement du compliment de son fils. Ce dernier qui a toujours eu son pareil pour amadouer sa mère prend sur ses genoux une grosse boîte noire fermée d'un énorme ruban blanc sur le dessus. On y découvre un casque de moto intégral, tout noir avec un liseré gris réfléchissant et un O+ sur chaque côté. Audric siffle d'admiration devant la merveille et le tourne dans tous les sens pour l'inspecter sous la moindre couture. Il l'enfile pour vérifier la taille faisant monter les sanglots de sa nièce apeurée. Il s'empresse de l'enlever pour venir lui faire un bisou et la rassurer sur l'identité de celui qui se cache sous le casque.
La petite calmée, nous apprenons par l'intéressé qu'il s'est offert une moto et qu'il devrait la réceptionner courant de la semaine prochaine. Au début ses parents n'étaient pas très chauds à l'idée de leur fils chevauchant un deux-roues, mais ils savaient qu'il ne servirait à rien de le lui interdire. En même temps ce n'est pas comme s'ils pouvaient vraiment le lui interdire. C'est un adulte qui fait ses propres choix et mène sa vie comme il l'entend. J'imagine qu'en désespoir de cause matante Ruth a voulu s'assurer qu'il soit en sécurité en lui offrant ce casque.
— Il est super chouette. Merci maman, merci papa. Il leur fait à chacun deux énormes bisous sur chaque joue.
— Je serai plus rassurée si tu es bien équipé ajoute matante Ruth, si tant est que je puisse être rassurée de te savoir sur cette machine.
— Maman je t'ai promis que je serais prudent et puis je ne prendrai pas la moto tous les jours tu sais.
— Je sais que je ne peux pas t'interdire d'en faire mais s'il te plaît fait attention. Se sont les autres qui me font peur !
— Promis ma petite maman. Maintenant ça m'en fait deux de casques, celui que j'ai pris avec la moto sera pour mon passager du coup.
— Passagère, tu veux dire, rajoute Matthieu malicieusement.
Tout le monde éclate de rire - sauf matante Ruth qui clairement n'est pas tranquille - car ne soyons pas dupes, Audric a trouvé un nouveau moyen de draguer et quand il dit qu'il ne la prendra pas souvent, ça veut juste dire qu'il ne l'utilisera pas les jours où il ne sera pas à Genève.
— Ta mère a passé une semaine sur le Net à faire des recherches pour avoir le top du top pour la sécurité de son bébé précise mononcle Marcus, un brin moqueur.
Tout en disant cela, il attire sa femme dans ses bras pour la réconforter. Je réalise à quel point cela peut être dur pour des parents non-motard, de voir leur enfant le devenir. J'ai toujours aimé la moto alors que personne chez moi n'est motard. Même Nicky avait du mal à comprendre que je puisse aimer cela. Pourtant il avait toujours eu confiance et n'avait jamais hésité à monter à l'arrière de ma bécane. Si ça n'avait pas été mon accident et tout ce qui s'en est suivi - principalement mon déménagement en Europe - je suis certaine que je roulerais en R6 aujourd'hui. La moto de mes rêves !
— C'est quoi comme moto je lui demande ?
— Celle qu'on avait vue ensemble. La CBR 600. Noir et chrome. Je t'ai laissé ta R6.
— Ta R6 ? C'est quoi ? m'interroge Henri surpris ?
— Une Yamaha.
— Et oui ta copine est fan de cette marque. D'ailleurs je crois qu'elle n'a eu que cette marque comme bécane.
— Mais tu fais de la moto ? Depuis quand ? me demande à nouveau mon mari aussi choqué que surpris.
— Oui ! Du moins j'en faisais...
— Tu ne m'en as jamais parlé...
— Nous n'avons jamais eu l'occasion d'en parler c'est vrai. En même temps ce n'est pas comme si j'en faisais en ce moment.
Je sens une légère crispation d'Henri et il me glisse discrètement à l'oreille « Tu vas devoir m'expliquer certaines choses plus tard ».
Pour toute réponse je lui fais un clin d'œil avant de me retourner vers Audric, qui attrape déjà le paquet d'Olly et Matthieu. C'est une tenue de pluie et des surbottes.
— Regarde au niveau des cuisses rajoute Olly.
Et là on découvre en peinture blanche des petits pieds qu'on devine aisément être ceux d'Ellie. Tout le monde éclate de rire sauf Audric qui fait une drôle de tête.
— Euh vous voulez me casser mes coups à l'avance c'est ça ?
— Ben quoi ? Ce sont les pieds de ta nièce. C'est juste pour que tu te souviennes de lever le pied en cas de pluie pour la voir grandir. Et si j'avais eu le choix, j'aurais fait la même chose sur ton blouson. Je sais qu'on ne pouvait pas t'interdire de prendre cette moto, mais j'aimerais que tu me promettes de faire super gaffe. Je n'ai qu'un frère et je compte bien le garder le plus longtemps possible, même si tu es insupportable !
Les trémolos dans la voix d'Olly me font monter les larmes aux yeux d'émotion, il existe souvent une certaine pudeur entre frère et sœur qu'il n'est pas facile de montrer aux autres et quand on y assiste c'est toujours émouvant. Tout l'amour qu'elle porte à son petit frère est dans ses mots. Elle est vraiment inquiète à l'idée de voir Audric chevaucher son destrier. Les proches de motards sont souvent inquiets pour eux.
Il se lève pour prendre Olly dans ses bras.
— Oh ma p'tite sœur chérie, moi aussi je t'aime. Je te promets que je serai très prudent. Je veux voir grandir ma nièce et continuer le plus longtemps possible à te casser les pieds.
Audric peut être un peu fou mais je sais aussi qu'il sera prudent. Contrairement à ce que pense la majorité des gens, les motards sont des personnes prudentes. On est conscient du danger qui nous entoure et qui peut survenir à tout moment et de n'importe où : On conduit pour nous mais avant tout on fait attention aux autres !
Vient au tour de notre cadeau d'être déballé par le roi du jour.
— C'est de notre part à tous les deux. Henri et moi.
— Wouah ! Une guitare ? Elle est magnifique. Quand me donnes-tu ma première leçon cousine ?
— Je fais juste la prise en main, mais je n'ai pas l'intention de te donner des cours, tu es un bien trop mauvais élève.
— Moi mauvais élève ?
— Exactement !
— Dis plutôt que tu n'as pas de patience
— Ce n'est pas faux ! avouai-je
— Je peux t'aider moi, si tu veux lui propose Henri.
Je le regarde étonnée par ce qu'il vient de dire.
— Tu sais jouer de la guitare toi ?
— N'ayez pas l'air aussi étonnée Mlle Scott - se tournant vers Audric - je serais ravi de t'aider Audric, même si je crois qu'un vrai professeur te sera aussi utile pour avoir les bonnes bases.
— Ça ne m'étonne pas que tu saches jouer tiens. Avec plaisir. On se fera un planning
— Pourquoi ça ne t'étonne pas demande Olly.
— Oui c'est vrai ça ? Pourquoi ça ne t'étonne pas ? Je ne savais même pas qu'il savait en jouer, je ne m'en doutais même pas et pourtant je le vois plus souvent que toi.
Les hommes présents se mettent à rire et on les regarde sans comprendre. Audric fini par avoir pitié de nous et nous explique enfin : Un homme avec une guitare égale un piège à femme. Il paraîtrait que nous les femmes sommes incapables de résister à un homme qui joue de la guitare et pour preuve dans les groupes, ces derniers ont autant de succès que les chanteurs. Mon oncle Marcus enchaîne en disant que c'est comme ça, en jouant de la guitare, qu'il a séduit ma tante Ruth. Et nous avons en détail l'histoire de séduction d'un homme avec une guitare, ponctuée des corrections de matante Ruth, ce qui nous laisse complètement hilares, mais ne déstabilise en rien mononcle Marcus qui continue, imperturbable, son histoire. C'est fou comme un même moment peut être vécu différemment !
On retiendra tout de même de cette histoire, qu'elle s'est terminée par une capitulation avec mariage et enfants à la clé.
*******
Olly, sa mère et moi sommes dans la cuisine à mettre un peu d'ordre pendant que les garçons sont dehors pour soi-disant un café alors que seule la bouteille de porto trône sur la table pour l'instant.
— Emma ma chérie, J'imagine qu'on fait le même arrangement que la dernière fois, Henri dans ta chambre et toi avec Audric ?
— Oui oui on fait comme ça.
Je n'en ai pas vraiment parlé avec Henri mais je suis certaine, au vu de notre récente conversation sur le sujet, qu'il n'y verrait pas d'inconvénient. Notre fin de semaine à Marlborough approche et après cela tous nos proches seront mis au courant de notre situation, donc plus aucune raison de nous cacher.
Matante nous souhaite une bonne nuit et va chercher son mari pour monter se coucher. À notre tour Olly et moi rejoignons les garçons sur la terrasse. Dès que nous sortons, Henri me tend la main et me prend sur ses genoux. Je ne le montre pas, mais je jubile à l'intérieur. Cette fois pas besoin de rêver, je le vis. Je suis sur la terrasse de mon oncle et ma tante et mon petit ami, pardon mon mari, est là avec moi et je suis dans ses bras. Le bonheur tout simplement.
Il est minuit passé quand nous regagnons chacun nos chambres. Henri est surpris de me voir le suivre.
— Qu'est-ce que tu fais Emma ?
— Rassure-toi, je viens juste te souhaiter une bonne nuit... en toute innocence. Tu penses bien qu'Audric veille au grain.
— Tu veux me border, alors vite ne perdons pas de temps.
Henri me tire dans la chambre et referme rapidement la porte derrière moi avant de me plaquer sur le mur et m'embrasser langoureusement. Je me perds comme toujours dans ce baiser et mes gémissements montent très vite attisant ceux d'Henri. Quand on se sépare pour reprendre nos souffles. Je le pousse légèrement m'attirant un regard de mécontentement.
— Quoi ?
— Je ne crois pas que ça soit la façon de faire pour border quelqu'un.
— On a le droit d'inventer, d'innover non ?
— Oui sûrement mais ce soir on n'a pas le temps pour cela.
— Pourquoi es-tu rentrée dans cette chambre si c'est pour me torturer de la sorte.
Sa mimique dramatique, surjouée, dément le sérieux de ses propos.
— Je voulais pouvoir t'embrasser pour te souhaiter une belle nuit, pas te torturer. Mais si c'est trop dur pour toi, mieux vaut que je file tout de suite.
— Non ! Reste encore un peu. Je veux te sentir tout contre moi vu que je vais être privé de toi toute une nuit.
— Pas question que je me couche là, je ne sortirai jamais de cette chambre sinon.
— Promis, je te laisserai partir juste après...
— Juste après quoi ?
— Ça !
Henri presse son corps contre lui mien ondulant du bassin ce qui inévitablement provoque une douce chaleur dans mon bas-ventre. Qu'est-ce que j'aimerais me laisser aller entre ses bras, mais ce n'est pas la meilleure façon d'apprendre la nouvelle à ma famille. Audric doit déjà avoir quitté la salle de bains et m'attendre dans sa chambre. Il ne dormira jamais avant que je ne revienne. Comment pourrais-je expliquer que souhaiter une bonne nuit à Henri m'a pris autant de temps.
— Henri, soyons raisonnables. Tu sais bien qu'on ne peut pas.
— Tu sais que ça peut aussi se faire rapidement hein ? Laisse-moi te montrer comment.
— Non, non et non.
— Allez, laisse-toi faire, je m'occupe de tout.
C'est qu'il pourrait finir par me convaincre celui-là. Si je n'avais pas autant peur de me faire découvrir par mon cousin je céderais volontiers aux avances de mon mari.
— Ce n'est pas très charitable de ta part, tu ne m'aides pas du tout.
Il émet un grognement de mécontentement avant de s'éloigner un peu de moi, nos bassins restant tout de même soudés l'un à l'autre. Je savais que cette phrase aurait raison de lui. L'amour qu'il me porte est au-delà de son propre confort parfois.
— C'est très frustrant, tu t'en rends compte ?
— Oui et je t'assure que ça l'est pour moi aussi. Mais tout cela sera bientôt fini.
— Y'a intérêt ! je ne veux plus avoir à me cacher pour être avec toi.
— Mais on ne s'est pas cachés ce soir, j'étais assise sur tes genoux, contrairement à la dernière fois.
— Oui je sais, mais je parle de là, maintenant. Tu es ma femme et tu vas dormir avec ton cousin, peut-on faire plus cruel ?
Je me mords le coin de la lèvre inférieur, comprenant tout à fait son point de vue. Mais nous devons encore tenir une petite semaine avant de tout dévoiler.
— Je saurai me faire pardonner cette déconvenue, je te le promets.
Son regard vient plonger dans le mien, pétillant d'excitation et me faisant sourire.
— Ah oui ? Mais quand ? Je ne vais pas oublier tu t'en doutes...
— Et qui te demande d'oublier, je suis une femme de parole...
— Alors tu devrais me donner un avant-goût...
— Pas besoin puisque tu ne risques pas d'oublier...
Je suis toujours accolée au mur les mains d'Henri de part et d'autre de ma tête. J'avance mon visage vers le sien, ouvrant en même temps discrètement la porte et quand il avance vers moi pour souder nos lèvres - yeux fermés - , je me dérobe en me baissant et file par la porte ouverte en gloussant. Je l'entends marmonner avant de m'enfermer dans la salle de bains. Il fallait que je ruse pour sortir de cette chambre car entre la volonté farouche d'Henri de me retenir et ma volonté vacillante, j'y serais restée toute la nuit.
*******
— Tu en as mis du temps !
— Pourquoi tu veux que je te borde toi aussi ?
La chambre n'est éclairée qu'à la seule force de la lumière provenant de la lune. Audric fermant rarement le store du velux. Il est couché sur un matelas au sol et m'a laissé le confort du lit.
— Non merci ma mère s'en charge quand je veux. Et ne me fais pas croire que tu n'as fait QUE le border.
— ...
— Purée même dans le noir je te vois rougir.
— N'importe quoi ! Tu ne vois rien parce qu'il n'y a rien à voir.
— Pourquoi tu te défends alors ?
— Je ne me défends pas, je te dis les choses.
— Mouais. On va dire que je te crois. N'empêche que t'es restée un sacré bout de temps dans cette chambre.
— Audric, la ferme et dors ?
— Ehhh tu ne me parles pas comme ça le soir de mon anniversaire.
— On est déjà le 11 donc ta fête techniquement c'était hier.
— Tant qu'on n'a pas dormi c'est toujours mon anniversaire !
— Mouais...
— Attends tu te moques de moi ? le tien tu le fais durer la semaine voir le mois alors laisse-moi savourer ma nuit d'anniversaire.
— Je ne réponds pas espérant ainsi qu'on s'endort rapidement. Mais mon cher cousin n'est pas de cet avis.
— C'est sympa ce rapprochement entre vous !
Mon Dieu s'il savait à quel point nous nous sommes rapprochés !
— Tu as l'air plus à l'aise avec lui. La dernière fois qu'on était ici, ce n'était vraiment pas la même chose.
— Je sors officiellement avec lui ce qui n'était pas le cas la dernière fois.
— Donc il est en accord avec qui tu es ? Il sait qu'il faudra passer par la case mariage avant de t'avoir dans son lit ?
Je reste absorbée quelques secondes dans mes pensées, ce qui suffit à mon cousin pour mal interpréter mon silence.
— Emma, ne me dis pas que tu vas lui céder sans être mariée ?
— Quoi ? Non ! Bien sûr que non. On couche ensemble dans le cadre du mariage...
— Tu veux dire on couchera ensemble dans le cadre du mariage.
— Audric, tu crois sincèrement que je pourrais avoir des relations intimes hors mariage.
— Non je ne crois pas mais je te sais aussi très amoureuse et je ne voudrais pas qu'Henri se serve de cela pour t'imposer quelque chose.
— Ce n'est vraiment pas son genre. Du moins il a changé. Sincèrement je ne sais pas ce que le Henri d'avant aurait pu faire mais je peux t'assurer de l'intégrité totale de celui de maintenant.
— Bien ! C'est tout ce que je souhaite pour vous. Du coup bientôt nous allons devoir nous lancer dans les préparatifs d'une grande cérémonie ? Un mariage à Londres ! La classe à Vegas non ?
Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire Vegas... Las Vegas ! Quand il saura toute l'histoire, on reparlera de cette conversation tiens.
— On ne fera pas forcément une grande fête tu sais ?
— Tu plaisantes j'espère ? On va faire une méga teuf pour l'occasion. Et bien sûr je veux un grand et beau rôle dans le tien. Tu me dois bien ça.
— Je te dois bien ça ?
— C'est grâce à moi si vous sortez ensemble. C'est moi qui l'ai invité dans ce bar à Vevey et ensuite ici.
— Audric ! Et tu crois que c'est ici que tout a commencé ?
— Ça y a contribué en tout cas.
— Bon allez dors. Je suis crevée.
— Ouais on aura l'occasion d'en reparler avec le principal intéressé.
— Non ! Je ne tiens pas à ce que tu commettes d'impair
— Tu veux dire qu'il pourrait se sentir piégé ?
— Non ma phrase voulait juste dire que tu es tellement maladroit que là où il n'y a aucune raison de faire de faux pas, tu es capable d'en faire.
Pour toute réponse, je reçois un coussin sur la tête, provenant du matelas au sol où est couché mon cousin, me faisant glousser de bonheur.
Emma 1 Audric 0.
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