Un soir, Eren et moi étions collés devant un bon film. J'étais confortablement blotti dans ses bras, entouré de sa chaleur rassurante. Je dois avouer que je n'étais pas très attentif à la télévision, gentiment bercé par mon copain. J'avais l'impression de flotter sur un nuage ou d'être dans un niveau intermédiaire entre l'éveil et le sommeil. J'adorais sentir le souffle chaud d'Eren dans le creux de mon cou.

Puis, je sentis mon amoureux déposer un doux baiser sur ma peau. Eren prenait plaisir à me chatouiller amoureusement. Un petit sourire prit forme sur mon visage alors que je sentais ses lèvres humides parcourir mon cou.

- Eren, arrête, je t'en prie... suppliai-je gentiment.

- Mais Levi... Je t'aime tant~

- Je sais~ Tu n'es pas obligé de me le rappeler à chaque instant, répondis-je.

- Mais je veux te le rappeler à chaque instant, chiala Eren, posant sa tête sur mon épaule. Et aujourd'hui...

Sans terminer ce qu'il allait dire, mon amoureux se releva un peu, me déplaçant du même coup. Je me retrouvai, le moment après, à moitié étendu sur le canapé avec un Eren intense au-dessus de moi. Oh, ce regard affamé et rempli de désirs me fit frissonner. Je tremblais légèrement, perdu dans ses yeux lubriques. Malgré son tempérament de feu, mon amoureux semblait me rassurer.

- Et aujourd'hui, reprit-il, je veux essayer quelque chose de nouveau. Aller... un peu plus loin...

- Quelque chose de nouveau?

- Bah, pas tellement nouveau...

Eren baissa sa tête, semblant honteux ou désolé. Je compris, sans même qu'il n'ait besoin de parler, de quoi il était question ; ma grossesse de l'année passée alors que je venais tout juste de le rencontrer. Immédiatement, je vis où il voulait en venir. Mitigé, j'hésitai un instant.

- Tu veux donc... avoir une relation sexuelle?

- Oui, mais... dit comme ça, c'est tellement froid...

Eren rougit avant de me regarder fixement. Ses yeux fuyants avaient cédé leur place à un regard déterminé et confiant.

- Je veux te donner des souvenirs plus mémorables que les derniers. Je veux te faire l'amour, Levi, mais sans... sans obligations de nos sexes secondaires. Je veux te faire l'amour parce que je t'aime.

- Eren... murmurai-je contre ses lèvres qui s'étaient approchées, ému par de telles paroles. Mais... as-tu...?

- Oui! Je ne veux pas risquer une autre grossesse, alors j'ai pensé à amener des préservatifs.

Le jeune homme tâta la poche de sa veste afin de prouver son point. J'étais soulagé, mais l'idée avoir une relation sexuelle, après tout ce que j'avais vécu, me terrifiait un peu. Et si je n'aimais pas? Et si Eren n'aimait pas? Et si quelque chose de mal venait à se produire?
D'un autre côté, je pensais aux problèmes cardiaques de mon amant. Et s'il venait à surmener son cœur par l'effort physique? Et si... si la dernière chose qu'il pouvait me léguer était un enfant...? Ce serait l'occasion rêvée de réparer mon précédent avortement.

Lentement, les doigts d'Eren soulevèrent mon visage. Rencontrer ses yeux calma légèrement mes inquiétudes, mais je sus que le jeune brunet pouvait toujours lire mes craintes sur mon visage. Mon amant soutint mon regard longuement avant d'afficher un petit sourire. Avec tout le plaisir de me faire languir, il se pencha afin de venir sceller nos lèvres. Nous partageâmes un baiser doux et tendre, comme je les aime, avant qu'Eren ne se distance. Gardant son visage près du mien, mon amant souffla contre ma peau :

- Je suis là, Levi. Jamais je ne te ferai de mal. Je veux tout simplement... te montrer mon amour... Je veux le faire consciemment, avec toi, et savourer chaque instant, chaque sensation... Me permets-tu de t'aimer?

Je ne trouvai pas les mots pour lui répondre, ne réalisant pas que toutes ces jolies paroles m'étaient adressées. Je rougis légèrement : jamais on ne m'avait parlé d'une manière aussi sensuelle et irrésistible. Tentant de répliquer quelque chose de potable à mon amoureux, je mordis ma lèvre inférieure lorsque ses yeux de luxure croisèrent mon regard. Eren avait des manies si attirantes que je ne pouvais le refuser.
En guise de réponse, je posai ma main sur sa nuque et je me redressai un peu afin d'approcher nos visages. Alternant mon regard entre ses yeux d'émeraude et ses lèvres rosées, je murmurai ma réponse.

- Impressionne-moi.

Devinant là que je lui affirmais mon consentement, le jeune homme sourit en coin, malicieux, avant de m'embrasser passionnément. Mes mains allèrent se mêler à ses mèches chocolats alors que les paumes chaudes d'Eren n'hésitaient pas à se promener sans restriction sur mon corps. Quelques fois, je frissonnais de plaisir, ce qui incitait mon copain à rendre son traitement encore plus érotique. Lorsqu'il troqua mes lèvres pour la peau de mon cou, ses doigts malicieux vinrent sournoisement déboutonner mon chemisier. Enivré de tendresse, mais toujours lucide, je le stoppai doucement. Nous prîmes quelques distances le temps de reprendre légèrement notre souffle.

- Allons dans la chambre... fis-je, me sentant surchauffer.

- À vos souhaits, mon prince~

Profitant de l'instant où j'étais déstabilisé par ce surnom, Eren se leva et il me prit dans ses bras. Je m'accrochai à lui désespérément, craignant de tomber. Cependant, le baiser de mon amoureux me fit oublier ce petit souci. Je devenais si enflammé à son toucher que je ne réalisais même pas qu'il me conduisait à ma chambre. Tout ce que je sais, c'est que l'instant d'après, je sentis le confort du matelas contre mon dos et la masse vibrante de mon copain au-dessus de moi. Alors que nous avions une liberté de mouvement plus grande que celle que le canapé nous offrait, je nous surpris à nous dévêtir rapidement. Chandails ici, pantalons là... En moins de temps qu'il ne le faut pour le dire, nous nous étions retrouvés en caleçon l'un devant l'autre. Toujours aussi enflammés, nous nous embrassions dans le désir le plus fervent, ne se gênant pas pour enlacer tendrement nos corps bouillants d'excitation.

Je laissai Eren prendre le contrôle alors qu'il ravageait mon cou de baisers et de petites morsures affectueuses. Il semblait si parfaitement à l'aise que je décidai de simplement subir l'amour de mon amoureux et de profiter librement de chaque sensation qu'il allait me faire vivre. Le jeune homme devenait, en un temps record, brûlant dans mes bras : la température de son corps augmentait à la même vitesse que son excitation. Sans m'en rendre totalement compte, étant trop plongé dans le moment présent, j'étais très allumé. À cet instant précis, mon corps ne désirait qu'une chose : assouvir ce besoin naturel de sexe.

Heureusement, Eren eut la vivacité d'esprit, bien qu'il était aussi enflammé que moi, de prendre une courte pause afin d'enfiler la capote. Je ne l'avais pas vu faire, mais je sus qu'il s'était protégé lorsque, après avoir senti un bref coup de langue à mon oreille, j'entendis sa voix basse susurrer :

- On peut y aller~

Pendant que sa voix me distrayait, Eren saisit mes hanches dans ses mains et il glissa avec hâte mon sous-vêtement. Je fus surpris de sentir le froid ambiant attaquer sans merci ma peau dénudée. En perçevant mon sursaut, mon amoureux vint me serrer dans ses bras, tentant de me rassurer. Son corps intensément chaud pressé contre le mien, je sentis son érection pousser contre la mienne. J'eus un vif coup de chaleur lorsque, le nez confortablement enfoui dans le creux du cou d'Eren (le meilleur endroit pour profiter de sa fragrance si délectable), je discernai sa voix avide de plaisirs charnels.

- Tu es magnifique, Levi~ Je vais te dévorer tout cru~

- Eren, espèce de coquin-

Je me coupai lorsque je sentis son membre tenter de s'insérer en moi. Prudemment, mon copain essaya de se frayer un chemin à l'intérieur de moi, mais aussi peu flexible que je l'étais, j'éprouvai une forte douleur. N'appréciant pas le fait que je plante mes ongles dans sa peau, Eren décida donc de me détendre en laissant de multiples marques affectueuses dans mon cou tout en me murmurant des mots d'amour. L'instant où nous nous sentîmes plutôt à l'aise, nous débutâmes instinctivement les mouvements de bassin. Le frottement du latex n'était pas agréable, mais sa texture unique me faisait tout de même frissonner. Malgré cette protection, je pouvais sentir le membre d'Eren vibrer alors qu'il caressait ma cavité naturelle. Cette sensation curieusement plaisante, accompagnée de tous le gestes tendres que les mains de mon amoureux posaient sur mon corps, m'excitait grandement. Mon esprit se voyait confusément embrouillé par toutes ces nouvelles choses que j'éprouvais - ou que j'avais déjà senties, mais auxquelles je n'avais pas été dans l'état de les savourer.

Pour la première fois, je goûtais à l'amour ; j'y touchais, je m'y accrochais, je le vivais. J'avais l'impression de comprendre quelque chose de concret et de purement authentique. Tous les touchés d'Eren, tous ses gémissements, tous ses mouvements, tous ses soupirs, toutes ses réactions physiques ; je ressentais tout de lui et tout me faisait chavirer. Mes soucis s'étaient envolés, me laissant la liberté de profiter du moment présent. Plus rien n'importait, si ce n'était que pour faire l'amour tendrement. Nous étions dans un monde indépendant de celui dans lequel nous vivons ; un monde unique que nous avions créé l'espace d'une nuit.

Ce moment d'intimité était à jamais le meilleur qu'il soit. À cet instant, je pouvais affirmer hors de tout doute que je connaissais Eren mieux que quiconque. J'avais été l'unique témoin de sa vulnérabilité, de sa fragilité et de sa tendresse. J'étais passé par toute la gamme des émotions agréables ; j'avais même découvert des émotions que je n'avais jamais ressenties auparavant. Les portes du Paradis s'étaient ouvertes à moi et elles m'avaient fait découvrir une facette de l'amour jusqu'à lors inconnue.

Je ne pensais jamais pouvoir aimer à ce point. Je ne savais pas que je pouvais, par quelques simples gestes, témoigner de l'amour que j'éprouvais envers Eren. En retour, je ne savais pas que je pouvais être aimé à un tel point. Sans avoir besoin d'employer des mots sophistiqués ou recherchés, mon copain arrivait à exprimer aussi puissamment ses émotions. Je les ressentais toutes, sans exception.

Je sus que cet homme qui me faisait l'amour passionnément était définitivement mon âme-soeur.