Il avait été tué durant la nuit.
Quand Denki avait annoncé la nouvelle au roi le lendemain, le visage grave et attristé, Katsuki ne l'avait pas cru. Katsuki n'avait pas VOULU le croire.
-Tu te fous de ma gueule, dit-il en empêchant sa voix de trembler.
Denki aurait mille fois préféré qu'il s'agisse d'une blague. D'une blague certes cruelle, mais heureusement irréelle.
-Altesse...
-DIS-MOI QUE TU TE FOUS DE MA GUEULE !!!!
Cette phrase était à la fois un ordre et une supplication. Ça ne pouvait pas être vrai. Personne n'aurait eu la bassesse, la cruauté d'ôter la vie à Eijiro Kirishima, le jour même où Katsuki allait enfin le prendre pour époux. Le jour où il allait lui dire après tout ce temps à quel point il l'aimait.
Ce serait injuste, inhumain, inacceptable, inconcevable. Juste impossible.
Devant le silence de l'électrique, le cendré poussa un cri déchirant contenant à la fois de la colère, de la haine et surtout un profond désespoir. Ses yeux étincelaient d'une rage nouvelle tandis qu'il les plongeait dans ceux de Denki qui recula d'un pas.
-Où est-il ?
-Pardon ?
-Son corps. Où est-il ?
-Mina le prépare pour l'enterrement.
-Amène-moi à elle.
Denki acquiesça d'un hochement de tête et conduisit le souverain vers les jardins royaux.
Le corps d'Eijiro reposait dans un magnifique cercueil doré décoré de rubis, de cornalines et d'améthystes. Mina disposait des pétales de rose rouges et blancs tout autour de lui, symbole d'amour, de respect et d'éternité. Elle stoppa son action en voyant les deux hommes arriver vers elle.
-Un coup de poignard en plein cœur, Altesse, déclara-t-elle à l'intention de Katsuki. Il n'a pas souffert.
-Je m'en fous, le résultat est le même. Laisse-moi le voir.
Mina recula pour se poster à côté de Denki, comprenant son intention. Il avait besoin de se recueillir auprès de son amant décédé.
Le cendré contempla Eijiro. Ses yeux étaient clos comme s'il dormait profondément. La blessure qui l'avait tué était dissimulée sous ses vêtements et renforçait considérablement cette illusion. Mais au toucher, on ne ressentait plus dans son corps que la froideur de la mort au lieu de la flamme de vie qui l'animait encore hier.
Son cher amour, son bel amant, si fort et si enjoué, fauché en pleine nuit par un coup de poignard bien placé.
Et dire qu'il se trouvait allongé là, dans un cercueil doré, alors que Katsuki comptait le demander en mariage aujourd'hui.
"Jusqu'à ce que la mort vous sépare... Tu parles d'une ironie."
Bakugo aurait dû insister pour que Kirishima dorme avec lui. Il aurait dû le forcer, lui ordonner de rester à ses côtés, et alors il serait peut-être toujours en vie.
Le cendré caressa la joue de son amant décédé. Son esprit n'était déjà plus embrumé par la tristesse. Au contraire, son cœur et son âme hurlaient vengeance. Il savait que ce meurtre n'était pas une action isolée. Il avait été prémédité, il portait une signature, une provocation qu'il ne pouvait pas ignorer.
"Il va me le payer. Cet enfoiré va me le payer. "
En lui enlevant la seule chose à laquelle il tenait, en s'attaquant à la seule chose qui pouvait le blesser, ce roi arrogant avait commit une très grave erreur.
Un très gros péché.
Katsuki posa un dernier regard sur Eijiro où brillaient les ultimes stigmates de son deuil avant de jeter :
-Mina. Denki.
Il fallut cinq minutes aux deux interpellés pour se rendre compte que leur roi venait de les appeler par leurs prénoms ; privilège autrefois réservé à Kirishima.
-Euh... Oui, Majesté ? répondit la rose d'un air hésitant.
-Préparez tous les dragons disponibles à combattre. Nous sommes en guerre.
-EN GUERRE ? s'étouffa Denki.
-OUI EN GUERRE, ENFOIRÉ !!! Y'A UN MOT QUE TU COMPRENDS PAS LÀ-DEDANS ???
Katsuki dégaina son sabre d'un geste net et précis. À la lueur du soleil, la lame de celui-ci semblait scintiller comme si elle était couverte de sang.
-Comment tu appelles le meurtre de mon amant, à part une déclaration de guerre ? Je sais que ce connard de Double Face ou un de ses serviteurs a tué Eijiro, je réclame vengeance !
Le roi cendré se détourna du corps de celui qu'il a tant aimé et se dirigea d'un pas rageur vers la sortie, suivi de Mina et Denki qui étaient quand même un peu perdus.
-Il m'a pris mon amant, je vais lui prendre son royaume. Alors préparez mon armée et ne laissez à personne d'autre que moi le plaisir de buter Double Face !
"Passés la tristesse,
Le moment de faiblesse,
Le roi jura qu'il laverait dans le sang ce crime
Peu importe le nombre de victimes."
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