Chapitre 5 : Pensées

"De retour au palais, le dragon fera de son mieux
Pour apaiser son explosif amoureux."

La date limite pour donner la réponse au roi Shoto était dépassée. Évidemment, Katsuki avait refusé de lui rendre ses terres, mais il ne décolérait pas pour autant, estimant que "Double-Face" avait commit une insolence inacceptable en lui réclamant son territoire. Pour cette raison, le cendré était d'une humeur massacrante, explosant à peu près tout ce qui passait à sa portée.

Le deuxième soir, Eijiro prit son courage à deux mains et pénétra dans les appartements personnels de Katsuki, les seuls épargnés par sa fureur dévastatrice. Il avait l'intention de le calmer un peu, même s'il se doutait que ce ne serait pas chose aisée.

Son roi était assis en tailleurs sur son lit, fulminant toujours autant. Silencieusement, Kirishima grimpa sur le matelas et l'enlaça par derrière. Si Bakugo frissonna un peu à son contact, il ne fit aucun effort pour le chasser. Au contraire, il se détendit légèrement. Un instant passa avant que Katsuki ne lui caresse délicatement la joue en murmurant :

-Eijiro...

-Oui, mon roi ?

-Qu'est-ce que tu fous ?

-Je ne sais pas. J'avais juste envie d'être avec toi, j'imagine.

Rien qu'à sa voix, on sentait qu'Eijiro était sincère. Il ne s'attendait pas ce soir à un câlin ou un baiser. Il voulait juste détendre celui qu'il aimait et lui permettre de s'endormir de manière sereine.

-Je le déteste, cracha Katsuki d'un ton acide. Je le déteste tellement, lui et son petit air arrogant !

Kirishima n'eut pas besoin de lui demander de qui il parlait.

-Mon roi, je ne comprends pas grand-chose au pouvoir, mais je sais au moins que Shoto n'aurait pas essayé de parlementer avec toi s'il pouvait te prendre directement tes terres par la force. Il sait qu'en cas de combat, c'est toi qui auras l'avantage. Il ne t'attaquera pas, il n'est pas idiot. Tu n'as plus à t'empoisonner la vie à cause de lui, tu le sais ?


"Il y réussira, et avant de partir,
Lui murmura qu'il continuerait à le chérir."


-Comment tu fais ça, enfoiré ?

-Quoi ?

Bakugo se retourna pour le regarder droit dans les yeux.

-Trouver les mots qu'il faut. Les mots que je veux entendre, les mots qui me calment et qui me brident. Comment tu fais ça ? C'est un de tes pouvoirs ou quoi ?

Eijiro eut un petit sourire devant la naïveté de son amant. Il s'approcha pour déposer sur ses lèvres un baiser doux et langoureux. C'est seulement après qu'il susurra :

-Ce n'est pas un pouvoir, Katsuki. Je t'aime, c'est tout.

L'hybride recula légèrement et sortit du lit. Il savait qu'il n'aurait pas de réponse, d'une part parce que le cendré n'était pas du genre sentimental et d'autre part parce qu'il avait besoin de temps pour redevenir complètement serein. Pas grave, le rouge l'attendrait autant qu'il le faudra pour peu qu'il puisse bientôt lui redonner des marques de tendresse.

Au moment où Eijiro allait passer la porte pour s'en aller, Katsuki le rappela.

-Attends, tête d'ortie.

Son amant se retourna.

-Oui ?

Le roi ouvrit la bouche comme s'il s'apprêtait à ajouter quelque chose, mais finalement il se ravisa.

-Rien. Juste... viens me voir demain à la première heure.

-D'accord. Bonne nuit, mon roi.

Kirishima lui lança un dernier regard empli d'amour avant de s'en aller pour rentrer chez lui au Village Rouge.

Resté seul, Bakugo s'affala sur le dos sur son lit en fixant le plafond. Il aurait voulu qu'Eijiro reste avec lui. Il avait envie... Non, il avait BESOIN de sa présence. De son affection, de son sourire, de ses blagues débiles aussi. Il venait à peine de partir qu'il lui manquait déjà horriblement.

En silence, le cendré tira sur le collier de métal qu'il portait depuis un peu de moins de trois mois pour l'avoir devant ses yeux. Le pendentif de celui-ci scintilla doucement dans la pénombre.

C'était une bague en or en forme de dragon enroulé sur lui-même avec deux minuscules rubis incrustés pour faire les yeux.

Katsuki comptait l'offrir à Eijiro depuis un moment, en accompagnant son cadeau de sa demande. Il y avait mûrement et longuement réfléchi, il s'était rendu compte que c'était ce qu'il désirait.
Il voulait faire de l'hybride son époux, afin de le chérir et de l'avoir à ses côtés tous les jours et toutes les nuits jusqu'à la fin de sa vie. Mais la pudeur, la timidité, la fierté et la peur, peut-être, l'avaient empêché de lui poser la question plus tôt.

Eijiro serait sans doute surpris par cette demande, mais il serait également ravi, Katsuki n'en doutait pas. Il pouvait presque voir son regard s'illuminer tandis qu'il lui dirait avec toute la sincérité et tout l'amour qui le caractérisait : "Avec grand plaisir, mon roi !".
Ah oui, il faudrait corriger ça aussi. Puisque Kirishima serait à la fois son mari et son égal, il n'aurait plus aucune raison d'appeler Bakugo "mon roi".

Le cendré finit par s'assoupir. Demain. Demain, il demanderait Eijiro en mariage. Il en profiterait aussi pour lui déclarer tout ce qu'il ne lui avait jamais dit, tous ces mots qu'il avait gardé en lui et qu'il aurait aimé que le rouge entende.

"Tu es mon bien le plus précieux".

"Qu'est-ce que je ferais sans toi, tête d'ortie ?"

"J'ai besoin de toi."

"Je t'aime, Eijiro."



"Je t'aime."




"Le roi se dégoutait qu'une fois encore,
Il ne lui avait pas dit qu'il l'aimait, mais il était trop tard.
Cette étoile qu'est l'amour, couleur rouge et or,
Fut éteinte cette nuit-là par un cruel poignard."

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