Chapitre 2 : Rapprochement
"De simple monture, le rouge deviendra son ami
Loyal au roi, sans lui être soumis.
Une amitié explosive, virile et brutale,
L'un voyant l'autre comme un égal."
Les jours d'entrainement se transformèrent en semaines, puis en mois. Eijiro s'améliorait de plus en plus sous la tutelle du roi Katsuki. Il devint très vite excellent, au point que le cendré commença à le monter sous sa forme draconnique pour se déplacer dans son royaume. Si au départ Bakugo lui mettait une bride pour être sûr qu'il l'écoute, il comprit rapidement que Kirishima n'en avait pas besoin puisqu'il lui était entièrement dévoué.
Plus le temps passait, plus les deux garçons se rapprochaient au point de devenir bientôt inséparables. Ainsi Katsuki consacrait ses rares moments de libre à chasser avec Eijiro qui était ravi d'avoir un compagnon à ses côtés. Il n'avait jamais été aussi attaché à quelqu'un avant l'arrivée du dragon rouge.
Bakugo respectait la détermination de Kirishima, même si son optimisme l'agaçait parfois.
Kirishima admirait la force et la virilité de Bakugo, même si son côté agressif le blessait parfois.
Ils s'apprivoisaient mutuellement, développant les meilleurs côtés de l'autre et comblant ses lacunes. Si Kirishima continuait de vouvoyer Bakugo et que celui-ci l'appelait toujours "Tête d'ortie", il était plus qu'évident que ces deux-là se considéraient à la fois comme des partenaires et des égaux.
Tout aurait pu être parfait si Eijiro n'avait pas commencé à éprouver de curieux sentiments à l'égard du roi Katsuki. Il sentait que ce n'était pas seulement du respect, de l'amitié ou de l'admiration. Non, c'était quelque chose de beaucoup plus profond, effrayant et dangereux.
Kirishima aurait voulu qu'à force de le fréquenter, Bakugo lui paraisse moins mûr, moins viril, moins sexy. Cela aurait mis beaucoup moins de bazar dans ses pensées et il aurait eu moins peur au moment où il décida de se déclarer à lui.
"Quand de nouveaux sentiments verront le jour,
Le dragon, incapable de cacher plus longtemps son amour,
Se confessera au roi, croyant au départ être rejeté,
Mais sera récompensé par un sincère baiser."
Ce jour-là, leur combat avait été particulièrement violent ; enfin encore plus que d'habitude. Kirishima avait été sérieusement amoché et maintenant le cendré pansait ses blessures sans aucune délicatesse.
-Aïe ! protesta l'hybride. Vous voulez m'achever ou quoi ?
-Arrêtes de couiner, rétorqua le souverain. Au moins t'es entier, c'est déjà ça !
Puis, l'air satisfait de ses soins, il le regarda avec un petit air concerné en demandant :
-Tu veux qu'on arrêtes pour aujourd'hui, Tête d'ortie ?
Le dénommé contempla son roi, le cœur battant la chamade. Il était si beau, avec ses prunelles rubis flamboyantes, son visage presque détendu qu'il ne montrait qu'à lui, ses lèvres légèrement entrouvertes qu'il rêvait d'embrasser, ses cheveux blonds en pétard...
Eijiro devait se confesser, maintenant, auquel cas il n'aurait plus jamais le courage de le faire.
-Mon roi, murmura-t-il en se rapprochant dangereusement de lui...
-Hum ?
-Pardonnez-moi.
Son baiser fut maladroit et hésitant comme un enfant qui apprend à marcher, mais il y mit toute la tendresse qu'il éprouvait depuis des mois envers le souverain. Constatant que Katsuki ne répondait pas au baiser, l'hybride s'écarta très rapidement. Et évidemment, le cendré lança sur un ton désagréable :
-TU PEUX M'EXPLIQUER C'ÉTAIT QUOI CETTE MERDE ???
Eijiro s'attendait plus ou moins à cette réaction, mais bon sang que ça faisait mal quand même.
-Je suis désolé...
-OH QUE OUI T'AS LE DROIT D'ÊTRE DÉSOLÉ !!!!
Vif comme l'éclair, le blond écrasa sa bouche sur celle du rouge en un baiser beaucoup plus fougueux et violent. D'abord surpris, Eijiro y répondit presque aussitôt. Quand ils se séparèrent après plusieurs minutes par manque d'air, le roi déclara en se léchant la lèvre supérieure :
-C'est comme ça qu'on embrasse son amant, abrutit...
"Maintenant amants, ils se rapprocheront encore.
Et c'est durant une nuit que pour la première fois leurs corps
S'uniront dans ce tendre frisson
Que l'on appelle la passion."
-Mon roi... Vous ne croyez pas qu'on risque de nous entendre ?
-Eijiro... Tu devrais savoir que je m'en tape !
Katsuki avait plaqué son amant sur le lit. Ils enlevèrent leurs vêtements ensemble, échangeant des kyrielles de baisers et de multiples caresses pour se découvrir l'un l'autre. Le cendré fit un suçon dans le cou de son amant et commença à mordiller ses tétons déjà durs et pointés, le faisant pousser un petit gémissement. Aussitôt, Kirishima détourna le regard en se couvrant la bouche, un peu honteux.
-Quoi ? Me dis pas t'es gêné, quand même ?
-Non... C'est pas ça...
Sans attendre sa réponse, Bakugo glissa deux doigts dans la bouche de l'hybride qui rougit de plus belle.
-Là. Aide-moi. Tu m'as dit que je pouvais te faire confiance, pas vrai ?
Eijiro se mit alors à sucer les doigts de son roi pour les couvrir de sa salive, faisant le dominant esquisser un sourire à la fois carnassier et attendri. C'est fou comment il pouvait se montrer si timide et soumis quand Katsuki prenait le contrôle ; un vrai contraste avec sa personnalité d'ordinaire extravertie et optimiste.
Ils étaient vierges tous les deux, novices aux jeux de l'amour. Les préliminaires furent donc un moment très agréable d'adaptation et d'exploration.
Eijiro chérissait chaque centimètre de la peau de Katsuki.
Katsuki affectionnait chacune des réactions d'Eijiro en proie à ses caresses.
La passion, le désir, l'amour, tout se mélangeait en un désordre parfait. Ils se mettaient littéralement à nu l'un pour l'autre et dans ces moments-là, il n'y avait plus aucun secret entre eux.
-Eijiro... Tu es à moi, susurra Katsuki alors qu'il s'apprêtait enfin à le faire sien.
Encore étourdi par le flot de tendresse et de luxure qui s'était emparé de lui, celui-ci trouva tout de même la force de nouer ses bras autour du cou de son amant pour chuchoter à son tour :
-Seulement si toi, tu es à moi, Katsuki.
Alors Bakugo lui sourit, un sourire sincère qu'il ne montrait qu'à Kirishima, en toute intimité. En acceptant son nom dans la bouche de l'hybride, il lui prouvait définitivement qu'il n'aimerait personne d'autre que lui.
-Pour toujours.
-Pour toujours, répéta le dragon en savourant ces deux mots.
Et durant cet instant, simple et amoureux, ils furent plus proches l'un de l'autre qu'ils ne l'ont jamais été.
"Ils ne seront plus ni monture ni maître,
Pas plus que roi ou serviteur.
Cette harmonie parfaite qui liera ces deux êtres,
Porte le doux nom "d'âmes sœurs."
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top