Chapitre 7
—C-comment ça ? Tu... tu n'as pas pu perdre, il doit y avoir une erreur !
C'était impossible, à tous les entraînements, Baptiste me battait, comment avais-je pu réussir si lui avait échoué ?!
— Il faut aller leur parler, il doit y avoir une erreur ! poursuivis-je en rebroussant chemin vers le temple, Tu ne peux pas avoir perdu, c'est juste impo-
Baptiste me saisit soudain le bras.
—Lâche-moi, il faut que j'aille parler au prêtre pour qu'il te donne l'autorisation ! continuai-je en essayant de me défaire de son emprise.
Il me tira doucement vers lui et me saisit l'épaule de sa main libre.
—Ecoute, j'ai perdu, c'est ainsi, on ne peut rien faire... dit-il tout bas.
Je sentais les larmes monter.
— Mais on ne peut pas les laisser, il faut aller les voir et...
Il m'attira à lui, m'étreignit et me chuchota :
— Ne t'inquiète pas, on est que le premier jour des sélections, j'ai toute la semaine pour ressayer.
— Mais... j'essayai de parler malgré ma voix enrouée, Mais je dois partir à 20h ce soir...
Il plongea ses yeux bleus océan dans les miens, bleus ciel, me dépassant d'une demi-tête, on aurait dit que l'océan surplombait le ciel.
— Alors, pars !
— Mais,... hésitai-je.
— Il n'y a pas de mais, tu n'as pas à te priver pour moi, rentre chez toi et prépare tes affaires. insista-t-il, Je t'attendrais au port.
Et sur ces mots, il me lâcha. Je décidai de rentrer vers chez moi, traînant le pas, vidée de toute euphorie. Si je le pouvais, j'aurais laissé ma place à Baptiste sans hésiter, mais malheureusement, ce n'était pas comme ça que ça fonctionnait...
Arrivée chez moi, je mis la main sur la poignée mais n'entrai pas tout de suite. Je devais d'abord me remettre de mes émotions et arborer une mine réjouie devant mes parents. Mais au moment où je m'apprêtai à pousser la porte, je sentis celle-ci s'ouvrir.
— Mais puisque je te dis que j'ai entendu quelqu'un arriver ! dis la voix de ma mère.
Me remarquant sur le bas de la porte, elle écarquilla les yeux.
—Lara ! Tu es enfin de retour ma chérie, alors dis-moi tout !
Mon père apparut soudain sur le seuil.
— Du calme Emilia, laisse-la au moins rentrer.
—Oh oui pardon ! fit-elle en s'écartant de l'entrée.
Mais à peine j'eus fait quelques pas que ce fut le tour de mon père.
— Alors ?! Tu as réussi ?!
— Oui, le bateau part à 20h pour la capitale.
Mes parents se regardèrent et éclatèrent de joie en m'enlaçant.
— Oh ouiii, je savais que ma petite fille réussirait ! lança ma mère, je vais te préparer un déjeuner pour le voyage en bateau, il y en a au moins pour une nuit de trajet ! se réjouit ma mère en se dirigeant vers la cuisine.
Mon père laissa sa main sur mon épaule et m'observa attentivement, j'avais l'impression qu'il sondait mon esprit.
—Je sens que quelque chose ne va pas. Tu peux tout me dire tu sais. essaya-t-il.
Je restai silencieuse, je ne voulais pas parler du fait que j'allais devoir voyager seule et que ça m'angoissait.
— Ecoute, j'ai compris.
Je blêmis.
— Vr-vraiment ?
— Oui. Tu as peur du voyage et d'échouer, non ?
— Oui, c'est ça... dis-je en sautant sur l'occasion qui se présentait à moi.
Mon père m'invita à m'asseoir dans le fauteuil à côté de lui.
— Il y a quelque chose que tu dois savoir. Ton prénom, signifie en vérité "oiseau de mer". On t'a appelée ainsi car nous espérions, enfin, nous SAVIONS qu'un jour, tu prendrais ton envol et que tu découvrirais le monde. il me saisit les mains, Ne laisse pas passer cette chance de découvrir le monde, ta mère et moi, n'avons jamais eu cette chance. Cela fait maintenant plus de 25 ans que nous sommes sur cette île. Nous ne voulons pas que tu vives ici. Du moins, pas sans avoir vu le reste du pays.
Je hochai la tête. Ce discours me faisait du bien, mais il ne pouvait pas me faire oublier ce pourquoi j'étais VRAIMENT angoissée.
Mon père me fit une tape dans le dos.
— Allez, va préparer ton sac, et n'oublie pas, seulement le strict minimum ! dit-il avec un clin d'œil avant d'aller aider ma mère dans la cuisine.
Je montai dans ma chambre, et m'allongeai sur le lit. J'étais en proie aux doutes et aux remords. Faire ce voyage sans Baptiste, ça me donnait l'impression de le trahir en quelque sorte. Je me couchais sur le côté et laissai couler les larmes qui n'avaient demandé qu'à sortir depuis l'épisode sur la plage.
L'épisode sur la plage... Cela me rappelait aussi que nous n'avions jamais été aussi proches. Et c'est maintenant que le destin décide de nous séparer.
Je restai comme ça, allongée, pendant une heure. Lorsque le soleil indiqua 19h, je commençai à faire mon sac.
Poké-Perles, carte, tablette à cachets, deux robes de rechanges, ainsi qu'une couverture.
Je me dirigeai ensuite vers la porte en observant longuement chaque objet de ma chambre, comme pour leur dire au revoir et descendis les escaliers en direction du salon.
Ma mère m'y attendait, assise à côté de mon père dans le fauteuil. Elle me fit signe d'approcher.
— Viens ma chérie, nous devons parler. fit-elle en souriant doucement.
Je m'installai dans un fauteuil adjacent au leur et attendis. Je voyais que ma mère serrait très fort la main de mon père.
— Il y a quelque chose qui ne va pas ? tentai-je.
—Non, tout va bien ou voulait juste te parler. dis ma mère d'une voix enrouée en frottant des larmes qui coulaient le long de ses joues.
— Maman, tu pleures ? m'étonnai-je.
Ma mère se leva d'un bond et m'enlaca en sanglotant.
—C'est juste que... elle se décala et passa son pouce sur ma joue, se dire que ma petite fille va partir en voyage à travers tout le pays c'est... elle renifla et une larme coula sur sa joue, c'est difficile voilà tout.
Je la saisis dans mes bras et lui rendis son étreinte.
—Ne t'inquiète pas maman, tout va bien se passer.
— Promets-moi de nous donner de tes nouvelles !
— Promis.
— Oh ! fit ma mère en se relevant soudain et en essuyant ses larmes en vitesse, je t'ai préparé un casse-croûte comme tu n'en n'as jamais mangé auparavant ! dit-elle en se relevant, je vais le chercher.
Et sur ces mots elle partit dans la cuisine en me laissant seule avec mon père. Une grand silence s'installa. Silence que mon père brisa.
— Allez viens dire au revoir à ton papounet. fit-il en écartant les bras avec un grand sourire sur les lèvres.
J'accourus dans ses bras et l'étreignis.
— Un petit détail, je ne t'ai jamais appelé Papounet. plaisantai-je.
Il rit.
— Bah c'est bien dommage !
Il se décala et m'observa avec une grande fierté dans les yeux.
—Surtout, fais-toi des amis et fais route avec eux, voyager seul c'est moins marrant.
—Oui, j'essaierai.
Il sourit.
— Bien. il observa dehors, Oulha tu as vu l'heure ?! Le bateau va partir dans une vingtaine de minutes !
Je jetai un œil dehors à mon tour, il avait raison, le soleil était en train de se coucher. Je me levai et au même moment, ma mère revint avec un petit sac et un bout de papier qu'elle fourra dans mon sac avant de me le donner.
—Bon, faut que j'y aille... fis-je en me dirigeant vers la porte.
Je jetai un dernier regard derrière moi avant de quitter la maison. Mes deux parents restèrent sur le seuil de la porte, bras dessus dessous en me faisant de grand signe. Je m'avançai dans la rue quand soudain, une voix retentit à mes pieds.
—Crustaaaa !
Crustababy se tenait là, à côté de mon pied, les yeux larmoyants.
—Crustababy, je t'ai déjà dit de ne pas sortir de la maison seul. fit ma mère qui se dirigeait vers nous en courant.
Une fois arrivée, elle prit Crustababy qui se mit à pleurer.
—Il voulait absolument te dire au revoir je suppose. fit ma mère en lui caressant la tête, le calmant par la même occasion.
Je le caressai à mon tour. Et croisai le regard de ma mère.
—Bon voyage. dit-elle simplement.
— Merci.
Elle sourit et posa sa main sur ma joue avant de se retourner et de repartir. J'aurais juré l'avoir entendu dire : "Rhooo Lara m'a donné moins de fil à retordre quand elle était petite !" alors que Crustababy pleurait bruyamment dans ses bras, ce qui me fit sourire avant de repartir dans la direction opposée.
Une fois arrivée au port, je vis un immense bateau à voiles blanches, prêt à partir. Je laissai mon regard vagabonder autour et vis Baptiste, assis sur un banc, fixant le bateau.
Je m'approchai de lui. En me voyant, il se leva et m'observa. On n'avait même pas encore parlé que je sentais les larmes monter.
—Hey ! commença-t-il en souriant, Prête pour ton voyage ?
Je me précipitai dans ses bras et me mis à sangloter. Je ne pouvais plus faire semblant que tout allait bien, voyager sans lui hantait mes rêves et les transformaient en cauchemars.
— Eh bien, quels adieux ! Je suis honoré !
— Je ne peux pas, je ne peux pas partir sans mon meilleur ami !
Il me saisit les épaules, me repoussa légèrement et plongea à nouveau ses yeux dans les miens.
—Je n'arrive pas encore à croire que tu utilises encore ce mot ! fit-il avec un sourire en coin.
—Comment ça ? Quel mot ? demandai-je, perdue, en essuyant mes larmes.
—Meilleur ami.
Et sur ces mots, il approcha son visage du mien et m'embrassa.
Heeeeeeeyyyyyyyy
A partir de maintenant, je posterai des petites notes d'auteurs ! 😊😀
Très long chapitre ! Plus de 1700 mots quand même ! Mais bon, je voulais absolument arriver à ce baiser !
Alors ? Vous attendiez-vous à ce baiser de départ ?
Que pensez-vous de Lara ?
De Baptiste ?
Que pensez-vous qu'il va se passer ?
Voilà, je voulais juste vous remercier, seulement 6 (maintenant 7) chapitres publiés et les retours sont vraiment oufs ! ❤️❤️❤️❤️❤️
Je vous dis à bientôt pour la suite ! 😉😘
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