......

Cela fait plusieurs semaines que je n'ai pas revu Fergus et qu'Emeric me traite comme une personne traumatisée par la vie.... Je commence sérieusement à en avoir marre ! Je ne sais pas ce qu'il a bien pu lui dire, mais cela fait presque un mois que le jeune allemand n'est plus revenu à la maison.
Hier, sous mon oreiller, j'ai trouvé un poème. Il y avait deux écritures différents dessus. Comme si quelqu'un l'avait écrit avec des fautes d'orthographe pour  quelqu'un d'autre qui aurait corrigé ces fautes. J'ai reconnu l'écriture d'Emeric comme celle du "correcteur". J'aimerai bien savoir qui l'a aidé. Ce n'est pas que je ne connais pas son excellent niveau de français.... mais un poème c'est pas Emericien..... Si tant est qu'il est de lui ! La question paraît inévitable puisque l'on vit h24 sous le même toit. Comme je sais pas trop comment m'y prendre, je fais la fille niaise qui n'a pas compris le message.....
Je retourne dans ma chambre. Quelques minutes après, il frappe à ma porte.
"Je sais que t'as compris."
Je le regarde avec de grands yeux.
"Fais pas semblant. Tu es plus intelligente que tu n'en a l'air. Tu as compris pourquoi Fergus ne venait plus à la maison.....
- C'est pour ça que tu m'as sortie de là ?
- Non. À ce moment là tu n'étais qu'une fille comme les autres. Je voulais t'aider. C'est après.....
- Pourquoi ?
- Parce que même si tu fais semblant d'être forte tu es fragile....."
Je lui lance un regard noir
"Et cette fragilité m'émeut. Au bout de quelques semaines, je voulais tout savoir de toi. Toi que je ne conaissais pas. Toi que j'avais tirée de la galère. Toi qui m'étais redevable..... J'ai attendu qu'on devienne amis. Pour ne pas que tu te sentes obligée..... Et puis tu as revu le camp. J'ai cru que tu allais t'effondrer. Que j'allais te perdre à jamais...... Ces hommes t'ont brisée. Ils sont capables de te tuer. Et s'ils devaient le faire je prendrais ta place..... Parce que maintenant je ne peux pas t'imaginer dans un autre endroit que ma maison."
Je ne sais pas trop quoi lui dire..... Je sais que j'ai rougi et que je dois ressembler à une tomate farcie, mais je ne sais pas quoi lui dire.....
Un silence un peu gênant s'installe avant qu'il me dise :
"Le poème n'est pas de moi..... Il est de Fergus. C'est ironique quand même, non ? Une échappée du camp qui reçoit une déclaration d'amour écrié par un allemand....."
Il esquisse un pâle sourire avant de sortir de la chambre. Je me lève doucement et attrape sa main. Il la mienne presse dans la sienne.
"Tu n'es pas obligée de te forcer." Me dit-il.
"Je ne me force pas. Je te remercie." Lui répondis-je en déposant un baiser sur sa joue.

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