mais voilà qu'elle la regardait depuis des mois
et que le soleil de plus en plus grand
brûlait sa peau
et que les nuits de plus en plus courtes embrassaient ses lèvres,
sans retour,
des yeux perdus dans la foule,
des yeux pendus à son visage,
elle savait qu'elle n'avait rien à gagner
à part des fractions de paradis par ci et par là
mais elle ne pouvait s'empêcher de sentir la puissance du ciel maussade quand elle se rappellait
qu'Elle ne savait pas
de toute façon personne au monde ne savait
seulement elle-même
et d'ailleurs elle en savait des choses,
tellement qu'elle pouvait voir son visage dans sa tête
deviner son sourire
rougir sous un éclat de rire
et elle n'avait pas vraiment mal du fait qu'Elle ne sache pas
mais quand même un peu
peut-être était-ce plus justement de la jalousie
quand elle la devinait des centaines de mètres à l'avance
quand elle l'entendait rire avec une autre

quand elle la savait si merveilleuse et si loin d'elle