*chapitre 4* - Rencontre

Mon cœur bat à tout rompre, je me demande si... non, en Fait, j'espère sincèrement lui faire une bonne impression. Qu'adviendrait-il si je ne suis pas la femme qu'il souhaite? Après tout, il ne m'a jamais vu...

Il a accepté de me prendre sans dot et ce, sans même savoir qu'elle sorte de femme je suis, n'y même à quoi je ressemble.

Pure bonté d'âme? Est-ce vraiment possible?
Je désire plus que tout être la femme qu'il veut. Je suis obnubilé, que dis-je, obsédé par ce qu'il va penser de moi. C'est légitime puisque, c'est ce qui détermineras l'avenir de ma famille.

C'est d'ailleurs dans ce même état d'esprit que je descend l'escalier principale.

La tête haute pour cacher mon trouble et la main gracieusement posée sur la main courante pour m'assurer de ne pas perdre pied.

Enfin, je vais le voir, lui mon futur époux.

Mon père et lui sont déjà en grande conversation. Je peux entendre le son de leurs voix.

La lourde porte de son bureau est légèrement entrouverte. J'avance de quelques pas de plus et il m'est à présent possible de discerner le reflet des lumières que projette le feux sur les murs de Pierre grise.
Les flammes semblent valser entre elles dans une danse hypnotique.

Je tend l'oreille mais je ne peux seulement qu'entendre  le murmure de leur conversation. Il m'est  impossible d'entendre plus que les intonations qui auraient pu me laisser savoir s'ils en étaient encore aux allocutions d'usage.

Je choisi tout de même ce moment pour entrer discrètement a l'intérieur. Comme ils sont près de la grande bibliothèque au fond de la Pièce, ils ne me virent pas dans l'immédiat, j'ai donc le loisir d'étudier le comte de Duharnais.

Il est debout face à mon père. C'est un homme assez grand. A vu de nez, je dirais qu'il a bien, une tête de plus que moi. Ses cheveux grisonnants sont attachés en une épaisse queue de cheval. Un nez assez pointu, bien encadré par un visage parfaitement symétrique.

Je remarque l'apparition d'un début de double menton même s'il est peut apparant derrière cette barbe presque entièrement blanche. Il est bien portant et semble en bonne santé. Il bouge légèrement et ça me permet de bien distinguer les traits de son visage tout en étant bien tapie dans l'ombre.

Des yeux d'un brun très foncés légèrement étirés, surplombés par d'épais sourcils sombres. plusieurs de ses kilos en trop sont concentrés sur un ventre légèrement proéminent.

Je suis sans mot, Pour tout dire, je m'attendais à quelqu'un de plus jeune ... Bien-sûr, je le savais plus âgé que moi, mais sûrement pas de plusieurs printemps.

J'avais déduis qu'il avait  autour de 45 ans. Je n'avais jamais eu vent qu'il ait contracté d'autres mariages ou même qu'il ait eu des enfants, donc je n'avais pas jugé bon de poser des questions sur les années qui nous séparait. J'ai pris pour acquis qu'il n'y avait pas un si grand écart entre nous.

J'essaye de l'imaginer à l'âge que j'ai maintenant, je me fait la réflexion que plus jeune, il devait sans doute être plus beau. Pas qu'il était laid, mais ses traits avaient quelque chose de sévères, voir dures.

Ce que je ne peux qu'attribuer aux temps qui s'écoulent et aux épreuves à laquelle la vie à certainement dû le confronter.

Je fus interrompue dans ma contemplation quand mon père me vit finalement dans l'embrasure de la porte.

- Ma très chère enfant, entrez que je vous présente le comte Henry de
Duharnais, votre fiancé pour l'heure, mais bientôt votre époux.

Mon père m'introduit maladroitement, comme un animal que l'ont veut vendre à un marchand. Je comprend mieux pourquoi en général, c'est plutôt le rôle de la mère.

Je m'avance vers lui en étant capable de ressentir chaque battements et chaque pulsations qu'émet mon cœur dans ma poitrine dans l'attente d'un sourire appréciateur sur son visage.

Je lui tend ma main pour se fameux baisemain qui est d'usage.  Il pose les yeux sur moi pour la première fois. Je retient mon souffle et cherche une réponse sur ce visage qui m'est inconnu.

Sans même un sourire, il prend ma main, la porte a ses minces lèvres pincés et y dépose un chaste et froid baiser avant de s'adresser enfin à moi d'un ton détaché.

-Bonsoir lady Breena. Il fait une petite révérence et pose ses yeux partout sur mon corps dans un silence malaisant.  Je suis très content de voir que vous valez la somme considérable que j'ai consentis à verser à votre père pour payer votre dote.Vous êtes ma foi, aussi jolie qu'on le prétendait. J'ai d'ailleurs déjà hâte de consommer cette union.
Ose-t-il ajouter, sans aucune bienséance avec même l'audace déplacée de faire un clin d'œil salace   et ce qui me semble être l'ombre d'un sourire.

Mais, quel homme sans éducation! Quel goujat ! Ne sait-il donc pas parler à une dame?  Je pense intérieurement.

Avant de pouvoir lui rendre la politesse comme il est de mise, il se tourne vers mon père en m'ignorant royalement.

- Monsieur le baron de Novgorod, je vous fais maintenant mes salutations. J'ai quelque "détails" à régler d'ici mon mariage avec cette charmante créature.

-Bien-sûr cher ami, allez sans souci, à votre retour, ma fille sera fin prête à  vous suivre sur vos terres donc je ne saurais me rappeler le nom et ce, dès que vous aurez célébré votre noces.

Le comte sourcille à peine avant de reprendre mon père.

- Marseille. Il lui répond avec une légère exaspération dans la voix.

Si la réaction quasi-inexistante de mon père m'a tristement surprise au vue de la façon vulgaire dont le comte ma abordé,  la suite quant à elle, me brise littéralement le cœur.

J'ai à ce moment retenus mes larmes le plus fort que je le pouvais.  Personne n'avait jugé bon de me dire que j'allais être désormais si loin de chez moi. Bien sûr sotte comme je suis, je n'y avait même pas songé. C'était évident pourtant!

Toutefois, malgré mon trouble, je ne montre pas mon désarrois, ce n'est pas digne de la bonne épouse que je me dois d'être.

À moins bien sûr que je ne montre mon désaccord et par la force des choses, ce petit accord tombe à l'eau. Cette idée me séduit seulement le temps d'une seconde car, je dois me ressaisir.

Bien que la distance me chagrine au plus au point ce qui m'achève, est que notre dîner de fiançailles semble moins important que ses affaires courantes à régler.

Je chasse rapidement cette idée saugrenue pour dire au revoir au compte comme il se doit. J'aurais bien le temps d'y penser plus tard.

-Au revoir comte Duharnais, Faites bonne route et sachez qu'il ne me tarde déjà de vous revoir.

Je gratifie le tout d'un sourire timide et d'une révérence gracieuse, digne de mon rang pour lui montrer que moi, je connais la bienséance et son bon usage.

Il prit ensuite son congé et j'entrepris de parler à mon père, d'avoir enfin quelques réponses. Je me montre excessivement  téméraire, mais ça m'indiffère presque . J'ai tellement besoin de savoir, de me préparer et surtout de ne plus être surprise par une clause aussi importante. Je me lance donc.

Il est déjà assis à son bureau le nez dans les document posés devant lui.

-père?  Il ne lève pas les yeux vers moi et émet seulement un bruit de gorge. Je lutte contre l'envie de rebrousser chemin. Je sais très bien qu'insister pourrait avoir des répercussions plus que négatives.

-puis-je vous entretenir quelques minutes? Je demande d'une petite voix.

-Oui mais seulement quelques minutes, j'ai à faire.Il soupire bruyamment avant de déposer sa plume et de lever ses yeux vers moi.

Décidément ont semble s'être donné le mot pour me démontrer a quel point mes opinions ne comptes pas.

Quoique en y repensant bien, mon père me traite comme ça depuis la gifle qui avait suivis le comportement irrespectueux que j'avais eu envers lui quelques temps au paravent.

-je...heu...enfin. Je dit en bafouillant, lui donnant par le fait même raison sur mon manque de contenu. Je poursuis néanmoins. Je me demande quel âge a le comte. Comme il n'a jamais été marié je m'attendais à un homme plus...

Je n'ai pas le temps d'aller au bout de ma pensée, mon père émit un rire tonitruant qui résonne dans la pièces jusque-là silencieuse. Je ne comprend pas ce qui dans ma phrase, a bien pu déclencher son hilarité.

Seulement quelques secondes qui pourtant me semble durer plus d'une éternité. Il réussit vraisemblablement à calmer son amusement et émet quelques hoquets avant de reprendre sa prestance habituelle.

-Ma chère enfant, cette homme a déjà été marié! Quel idée, un comte qui n'assurerait pas ça descendance! Le gens parleraient voyons. Il a même déjà eu une fille à ce qu'on ma dit. Bien que cela ne change rien pour votre situation, je vais tout de même satisfaire votre curiosité, il a 48 ans.

-Marié! Je m'exclame avec beaucoup trop de surprise. Mais, qu'est donc devenue sa première femme? Je sais, que cette question est de trop, je sais que j'outrepasse ma condition de simple femme, mais l'inquiétude me gagne peu à peu.

-Une maladie, elle est décédée quelques années après son mariage avec le comte et sa fille aussi, mais je ne sais pour qu'elle raison. Dieu ait son âme!

- C'est si horrible, je prierais pour elle dès demain. je lui répond consciente que c'est ce qu'on attend de moi.

Il replonge le nez dans ses registres. Sans même prendre congé. Je tente à nouveau ma chance car il semble que ma curiosité est plus forte que mon désir de vivre
Ces terres dont vous avez parlé plus tôt, abritent-elles sa résidence d'été ?

Il frappe du poing sur la table. Avant de hausser le ton de façon à ce qu'il n'y ait pas de quiproquos possibles.

-Non ma fille! Ma foi votre mère ne vous a telle pas expliquée tout ça?
Mon temps est précieux, je n'ai en aucun cas le loisir ou même l'envie de vous exposer toute la situation.

-si, Mère m'en a entretenue  c'est simplement que ma rencontre à suscitée quelque questions supplémentaires. Mais, ne soyez plus inquiet je cesse de vous importuner immédiatement père. Merci du temps précieux que vous m'avez déjà accordé.

Je comprend qu'il vaut mieux arrêter notre conversation à ce moment précis.

À cet instant précis, la cloche qui annonce l'heure du dîner retentit.
Je remercie donc une seconde fois  mon père  m'avoir accordé son temps et je quitte la pièce. Je ne peux retenir mes larmes plus longtemps. On m'a vendu, mentis, on me laisse à un homme qui à presque le double de mon âge et tout autant d'expérience. Il ne sait pas se tenir et on m'exile  seule au loin avec ce goujat.


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