Simon regardait par la fenêtre, inquiet, c'était trop calme pour que rien ne se passe par la suite, ce qu'avaient fait les Cavaliers du Destin avait sûrement dû pousser Molly à se montrer plus discrète mais cela ne l'arrêterait très certainement pas, et encore moins d'autres qui les traquent. Cet endroit n'était plus un lieu sur après tout ce qui venait de se passer, si Agathe ignorait encore ce qui venait de se produire, le jeune homme lui l'avait bien compris et cela lui faisait peur. Le feu créateur reprenant ses droits sur le monde, cela dépassait toutes les limites de ce que Simon connaissait et avait déjà vu. Bien évidemment, au cours de sa vie le siphonneur avait vu des dieux, des anges, des magiciens, des sorciers, des démons et toutes sortes de créatures surpuissante mais jamais une force aussi puissante, jamais une force originelle, née du Chaos et de l'Équilibre eux même. C'était donc à cela que ressemblait celui que les gens appelaient le Phoenix, le feu originel. Il était une légende pour bien des gens et les rares à l'avoir vu sont peu à avoir survécu ou à en avoir parlé et lui, Simon Hood l'avait vu de ses yeux. Le jeune homme lança un regard à Agathe qui dormait à moitié sur le canapé, la blonde était infiniment plus puissante que ce qu'il imaginait et il se rendait enfin compte la raison pour laquelle tans de gens voulaient s'emparer d'elle. Ils devaient partir et vite avant que quelqu'un ne les retrouvent, mais pour aller où ? Le brun soupira et regarda au loin, vers un quartier résidentiel, en soupirant. Il n'avait pas le choix, il devait demander de l'aide.

Saisissant un sac à dos, le siphonneur parti en quête d'objets à travers son appartement. Des vêtements de rechanges puisqu'il ignorait combien de temps il devrait s'absenter. De l'argent, ça pouvait toujours servir. Un kit de survie dans le monde surnaturel, à savoir des bougies, une lame en argent, du sel, de la craie, un briquet et un sceau. Enfin un portable prépayé, malgré l'existence de la magie Simon restait un homme du vingt et unième siècle et se devait d'avoir les moyens de son temps. Il soupira devant ses affaires rassemblées, s'il n'y avait une chose qui ne lui manquait pas c'était la cavale. Simon avait passé la moitié de son existence à fuir et l'autre moitié à se cacher et maintenant qu'il avait enfin la paix, le cycle devait recommencer. Sans mentir, durant un instant le brun avait pensé à laisser Agathe derrière lui en sécurité et partir pour essayer de sauver sa peau mais il s'était refusé à le faire. Toute sa vie, Simon James Hood avait été traîté le menteur, d'imposteur, de traître et de lâche alors aujourd'hui, il comptait bien montrer à tout le monde qu'il vallait quelque chose et qu'il pouvait faire au moins une chose bien. Le jeune homme enfila sa veste en cuir qui prenait sa place sur le dos d'une chaise et s'approcha de la sorcière blonde, il s'abaissa à la hauteur et la regarda quelques instants. Durant une longue seconde, Simon hésita, ne serait elle pas plus en sécurité loin de lui ? Ne devrait il pas plutôt assurer sa sécurité avant de s'occuper de celle d'une personne qui le fera sûrement tuer ? Après tout, c'est vrai, ses parents voudront sûrement voir sa tête sur un piquet après qu'il ait accidentellement kidnappé leur fille et le brun ne pourra même pas leur en vouloir pour ça, sa propre mère voulait sa tête. Cependant, Simon était un homme de parole, c'était une chose que Lidwin lui avait apprit, dans un monde de trahisons et de mensonges la parole d'un Homme doit être son bien le plus précieux car il pouvait tout perdre mais pas sa capacité à respecter ou non sa parole. Le brun avait promit à Agathe de la protéger et d'empêcher Molly de la récupérer et Simon n'avait qu'une parole.

Le brun approcha sa main de la joue de la sorcière Richard, encore à moitié endormi et passa sa main dans l'une de ses mèches. D'un coup, la jeune femme se réveilla en sursaut devant un Simon des plus mal à l'aise face à cette situation. Les deux jeunes gens se regardèrent tandis ce qu'un silence gênant passa et s'installa dans un coin de la pièce, jusqu'à ce que le siphonneur se racle la gorge et tourne la tête vers la fenêtre.

- On va partir d'ici, ce n'est pas un endroit sûr après ce qu'il s'est passé tout à l'heure, fit le jeune homme aux aguets. Ce n'est qu'une question de temps avant que Molly nous retrouve.

La blonde hocha la tête en se redressant et s'étira, Simon avait raison : ils n'étaient plus en sécurité. Mais où iraient ils ? Ca, elle l'ignorait. Agathe devait placer l'entièreté de sa confiance en un garçon qu'elle venait de rencontrer et ça ne la rassurait pas beaucoup. Ses parents lui ont toujours apprit de ne jamais suivre ou faire confiance à des inconnus. Mais quelque chose en elle, comme uen voix intérieure, lui disait que Simon était une personne de confiance et qu'elle pouvait croire en lui. Après tout, il lui avait approximativement sauvé la vie deux fois et au péril de la sienne qui plus est. De plus, s'il avait voulu lui faire du mal il aurait pu le faire depuis longtemps. La blonde souffla et se leva du canapé en regardant vers où Simon avait tourné la tête.

- On va où alors ?

- Je n'ai plus beaucoup de planques où on pourrait être en sécurité, beaucoup sont soit déjà connues de ceux qui nous cherchent, soit trop loin, soupira le jeune Hood. Alors on va faire quelque chose que je déteste plus que tout mais qui est notre seule option actuellement : demander de l'aide.

Agathe observa la réaction du siphonneur à ses propres paroles, il semblait vraiment n'être que très peu en accord avec sa propre décision. Mais cela semblait visiblement être leur seule solution alors la blonde ne posa pas plus de questions pour éviter de tourne le couteau dans la plaie. Elle se leva du canapé et remit son manteau tandis ce que son aîné ajustait son sac à dos, prêt à partir. D'un regard, les deux jeunes gens se firent comprendre qu'ils étaient prêt, alors Simon s'approcha de la porte qu'il ouvrit, laissant ainsi sortir sa cadette et refermant à clé derrière lui.

Les deux jeunes gens avançaient dans la ville, très peu assuré, aux aguets et les nerfs à vif tandis ce qu'ils se dirigeaient vers un quartier résidentiel des plus banal. Ils avaient peur, peur que quelque chose les attaque, que Molly revienne, qu'un nouvel ennemi se montre, que des choses encore inconnues s'en prennent à eux. Le duo était à la mercie du monde et de ses dangers dans les rues vides et eux même ignoraient ce qui pourraient leur arriver. Simon s'arrêta soudainement devant une maison, tout ce qu'il y a de plus banal, avec même un nain dans le jardin. Le jeune homme sourit et posa sa main sur la clôture, il revoyait dans l'étendue d'herbe trois enfants jouer au loup mais son sourire disparu lorsqu'il vit le rideau de la pièce qu'il savait être la cuisine bouger. Les ennuis ne faisaient que commencer. Le brun lança un regard à Agathe qui suivait chaque miette de ce qui se passait en se demandant pourquoi il ne sonnait pas encore mais sa question fut répondue une demi seconde plus tard lorsqu'une femme aux cheveux noir et à la peau foncée ouvrit la porte d'entrée avec un air grave. Celle ci s'avança vers le portail où se tenait Simon d'un pas déterminé et se figea devant celui ci en croisant les bras devant sa poitrine.

- Simon qu'est ce que tu fais ici, fit la femme.

- Bonjour tante Luna comment vas tu depuis le temps, lança Simon en faisant mine d'être détendu. J'étais en ville pour venir voir des amis et je me suis dis que j'allais profiter de l'occasion pour vous dire bonjour. D'ailleurs je te présente mon amie, Agathe Richard.

Simon fit un sourire très gêné tandis ce que les yeux de Luna semblèrent sortir de leurs orbites en fixant la petite blonde qui fit un salut de la main tout aussi mal à l'aise que le siphonneur. La femme sembla hésiter quelques secondes avant de secouer la tête, désespérée, et de claquer des doigts, il n'en fallu pas plus à Simon pour ouvrir le portail et sauter dans le jardin en prenant Agathe avec lui. Le brun leva la tête vers sa tante et croisa son regard dur, avant que celle ci ouvre la bouche le jeune homme renchérit :

- Pour répondre aux question que tu te poses, oui c'est la fille de Emilie Richard. Oui elle est au courant pour notre monde. Oui je sais que c'était une mauvaise idée de venir ici. Et sur l'échelle de un à dix d'être dans la merde, on est à onze. Donc si tu veux bien nous offrir ton hospitalité le temps que j'ai une mince idée de ce que je peux faire pour sauver nos peaux, je t'en serais éternellement reconnaissant.

Luna observa un moment les deux jeunes gens d'un air dépité, pourquoi à chaque fois que Simon revenait dans leur vie c'était avec des problèmes ? Il risquait de mettre en péril sa famille, leur vie et tout ce qu'avec son mari ils avaient construit. Mais Simon était leur famille aussi, son neveu, la chair et le sang de son époux et intérieurement Luna savait que si le jeune homme était ici c'était qu'ils étaient dans une situation beaucoup trop grande pour elle et ils l'avaient déjà fait tomber une fois, elle ne le laisserait pas derrière à nouveau. Alors la mère de famille soupira et fit signe aux nouveaux venus d'entrer.

- Tu as de la chance que ton oncle cuisine pour dix à chaque fois qu'il fait un poulet au curry, fit la femme en rentrant.

Les deux jeunes gens se lancèrent un regard plus détendu tandis ce qu'ils suivaient Luna vers l'intérieur, Agathe était sereine mais Simon lui savait qu'une partie du pire serait à venir dans la maison. Le petit groupe arriva dans le salon dans lequel se trouvait un homme de l'âge de Luna, aux cheveux chatain clair légèrement long portant un costume. Celui ci sortait des verres d'un placard tandis ce que deux jeunes de l'âge de Simon et Agathe étaient entrain de disposer les assiettes et les couverts sur une table. Leurs traits étaient très ressemblant même s'ils étaient différent. L'un avait des cheveux court brun et le teint pâle. L'autre était une jeune femme métisse aux long cheveux noir frisé et au style plutôt sportif. Les deux hommes regardèrent Simon avec étonnement et plutôt tendu, aucun ne dit rien, mais quand ce fut la jeune brune qui se tourna vers son cousin, le temps sembla s'arrêter. Le siphonneur s'apprêta à ouvrir la bouche pour dire bonjour ou quelque chose y ressemblant mais il fut stopper par l'adolescente allant dans sa direction. Celle ci se figea devant Simon durant de longues secondes avant que le jeune homme sente une vive douleur au nez qui le fit tomber au sol, face à lui, sa cousine se tenait le poing et lui lançait un regard assassin. Il ne fallut qu'une seconde pour qu'elle se baisse et lui frappe la joue tandis ce que le jeune homme essayait de se défendre au sol, derrière elle Luna essayait de l'attraper par les bras pour la retenir.

- Kiara calme toi, fit Luna en essayant de l'attraper.

- Non je ne me calmerais pas, vociféra l'adolescente. Qu'est ce qu'il fait ici ? Je t'avais dit de ne plus jamais revenir ici !

- J'avais pas d'autres choix, fit Simon en hoquetant en essayant de se défendre. Crois moi, j'ai fais ce qu'il y avait de mieux.

- C'est ça, lança Kiara. Tu fuyais quoi ? Le père Noel ? Le lapin de paque ? Le croque mitaines ? La fée des dents ? Ou peut être le père fouettard si tu n'as pas été un bon garçon cette année et tu l'as sûrement été. Encore des mensonges, tu ne sais faire que ça.

- Lâche le, l'interrompit Agathe en saisissant un poignet de la cousine de son ami de fortune. Simon ne ferait de mal à personne.

Un nouveau silence de mort s'installa dans la pièce, Kiara laissa tomber Simon dont le nez était une fontaine de sang et se tourna vers la petite blonde. Celle ci ne frémis aucunement lorsque le regard de braise de la jeune Hood se posa sur elle, Agathe Richard avait vécu trop de choses aujourd'hui pour se faire impressionner par une vulgaire brute. La brune s'éloigna de sa mère, qui essayait de la retenir, en enjambant Simon et se posta devant la nouvelle venue dans sa maison.

- Je ne sais absolument pas qui tu es et je m'en contre fiche mais ceci est une affaire de famille entre mon cousin et moi, vociféra la jeune femme. Si j'étais toi j'en resterais éloigné, tout comme je te conseille de mettre au minimum deux états de différence entre toi et cet abrutit avant que tout ce qu'il y a de pourris en lui te pourrisse aussi.

- Écoute Cocotte j'ai vraiment passé une sale journée aujourd'hui et tu peux pas imaginer à quel point. On a essayé de me tuer, oui je sais ce n'est pas très courant pourtant ça m'est arrivé et croit moi c'est pas agréable du tout ! Donc on a essayé de me tuer, ou de me kidnapper je ne sais pas trop, parce que visiblement ma mère est une sorcière, très puissante si j'ai tout compris et des gens veulent s'emparer de moi pour essayer de l'atteindre. Ensuite j'ai fini ici, alors qu'à la base j'habite dans l'Oregon, parce que un putain d'arc en ciel géant l'a décidé. Après ça j'ai failli brûlé l'endroit où j'étais cachée, avec Simon, parce que il est venu me sauver de l'autre là qui a essayé de me tuer, donc j'ai failli tout brûler parce que j'ai visiblement fabriqué un oiseau de feu géant qui a essayé de faire de nous son barbecue. Alors Simon m'a emmené ici pour qu'on trouve un moyen de nous en sortir et de sauver nos culs parce que je ne supporterais pas une autre tentative de meurtre, un autre oiseau géant ou un voyage en arc en ciel, s'énerva Agathe tendit que ses yeux prenaient une tinte de flamme et que la chaleur dans la pièce commençait à monter. Maintenant si tu es toujours d'humeur à frapper la seule personne qui a essayé de m'aider durant cette journée de merde, tu risques vraiment d'attirer sur toi des choses que je ne pourrais ou ne voudrais pas contrôler.

La blonde se calma une fois sa phrase terminé et les flammes dans ses yeux disparurent tandis ce que les visages de Luna et son mari, Martin, se décomposaient sous l'incompréhension de leurs enfants. Simon se releva en tenant son nez en sang et passa mis son autre main sur l'épaule de la jeune Richard en chuchotant :

- Ils n'étaient pas au courant.

- Au courant de quoi, demanda Agathe.

- De la vérité, fit le brun en regardant son oncle et sa tante d'un air froid.

- C'est quoi encore cette blague débile Simon, lança Kiara. On dirait que tu as trouvé une amie aussi bizarre que toi, ce qui se ressemble s'assemble comme on dit.

- Kiara arrête, déclara Martin d'un air sec qu'il était rare pour lui d'avoir.

La jeune Hood se tourna vers son père, interloquée par ce ton si étrange venant de lui, et regarda son jumeau avec incompréhension. Le père de famille fixa durant quelques instant sa femme qui finit par hocher la tête en soupirant puis fit de même en portant son attention sur ses enfants. Derrière tout cela, Simon avait cessé de respirer, fixant l'action pour ne pas en manquer une miette aux côté d'une Agathe qui semblait être plus inquiète par son nez que la situation. Martin laissa un instant passer avant de s'éclaircit la voix tout en passant sa main sur son visage pour ensuite prendre la parole.

- Il y a des choses pour lesquelles, avec votre mère, nous n'avons pas trouvé les mots justes pour vous parler. Parce que ce sont des choses que même nous, qui avons passé une partie de nos vies ou même nos vies entières dedans, nous ne comprenons pas encore réellement. Ces choses, nous ne vous en avons aussi pas parlé parce que ce sont des choses que l'on ne dit pas à des enfants sans qu'ils prennent des risques pour leur vie. Il y a longtemps avec votre mère, nous travaillions pour le FBI dans une unité spécialisé top secrète. Le contenu de nos enquêtes était tellement classé secret que seul le président et une poignée de hauts gradés étaient au courant de ce que nous faisions. Cette unité était composée de gens spéciaux pour des enquêtes tout aussi spéciales. Nous traquions le surnaturel. Nous étions en quelque sorte des spécialistes des sciences occultes.

Les jumeaux échangèrent un regard mutuel d'incompréhension, ils ignoraient s'ils devaient ou non croire ce que leur disait leur père. D'un côté, celui ci n'avait jamais menti et n'était pas du genre à le faire, surtout pour inventer ce genre de chose. Mais de l'autre tout cela semblait si irréaliste pour être vrai. En regardant son mari et ses enfants, Luna se doutait bien de la situation qui se jouait, la vérité était difficile à envisager pour des gens qui ont vécu sans elle. La mère de famille prit une grande inspiration avant de murmurer quelque chose et soudainement, les quelques bougies de la pièce s'allumèrent sous l'étonnement de Kiara et Matthew. Agathe se détourna un moment de Simon pour regarder les jumeaux, comprenant qu'il leur faudrait peut être une nouvelle preuve alors la petite blonde ferma les yeux et se concentra. L'adolescente essaya tout d'abord de visualiser mentalement les flammes présente dans les bougies posées sur le buffet, ensuite elle les imagina grandir et se développer, enfin la blonde se concentra sur l'énergie qui se baladait à travers tout son corps pour la canaliser au bout de ses doigts et dans son image mental. Lorsqu'elle réouvrit les yeux, Agathe vit en face d'elle que les flammes des bougies étaient à présent bien plus vive et importantes, grossissant encore plus de façon démesurées. Face à ce spectacle, les jumeaux se regardaient avec fascination et peur dans les yeux, tout d'abord ce spectacle était impressionnant : les flammes allaient et venaient comme si elles avaient leur volonté propre mais de l'autre celles ci grossissaient de plus en plus en devenant ainsi de plus en plus dangereuses. La sorcière Richard leva le bras pour faire disparaître les flammes mais l'action échoua, alors une grande peur prit place dans le coeur de la petite blonde. A côté d'elle, Simon observait la scène, les flammes grandissantes dans le salon des Hood, bien vite il comprit que Agathe n'avait plus le contrôle de la situation alors le brun posa la main sur son épaule et leva la main devant lui. Petit à petit, les flammes rétrécirent tandis que la blonde tenait de plus en plus Simon, pour lui absorber une énergie aussi puissante était une tâche bien plus complexe qu'il n'y semble.

Soudainement les flammes s'éteignirent suivit d'un bruit sourd de chute au sol qui fit se tourner la famille Hood vers Agathe qui essayait de retenir Simon pour ne pas qu'il s'effondre au sol. Il ne fallut pas plus longtemps à Martin et sa femme pour s'avancer vers leur neveux pour le redresser, Luna fit passer son bras sur son épaule tandis ce que la petite blonde tenait l'autre. Le couple échangea un regard et la mère de famille, accompagnée de la sorcière Richard, se dirigèrent doucement vers l'étage, Martin lui se tourna vers ses enfants. Il voulu ouvrir la bouche pour trouver les mots à leurs dire pour qu'ils comprennent, pour qu'ils sachent, pour qu'ils entendent ce qu'il avait à dire mais Kiara ne lui laissa pas le temps :

- Alors c'est ça la vérité ?

- Oui, soupira lentement Martin après un silence.

- Pourquoi ? Pourquoi vous ne nous avez pas dit, demanda la jeune femme. Je croyais que nous ne devions pas nous mentir et avoir des secrets les uns pour les autres ! Qu'est ce que vous nous avez caché d'autre ?

- Kiara calme toi, fit son père d'un ton calme. Avec ta mère nous voulions vous protéger. Vous protéger de ce qu'il s'est passé. Vous protéger de nos ennemis. Vous protéger d'une guerre qui n'est pas la vôtre. Je comprends que vous soyez en colère mais comprenez que votre mère et moi avons passé notre vie à nous battre contre des choses que vous ne pouvez imaginer et nous ne voulions pas vous faire prendre de risques. Nous voulions que vous ayez l'enfance de n'importe qu'elle personne du commun des mortels, sans magie, sans surnaturel et sans danger. Que vous soyez des gens normaux.

- Mais nous ne le sommes pas, fit Kiara. Visiblement de ce que tu me dis nous ne le sommes pas et nous ne le serons sûrement jamais. Peut-être que vous avez voulu nous protéger mais vous nous avez surtout menti, papa. La seule personne qui a voulu nous dire la vérité c'est probablement Simon ! Tu te rends quand même compte que la seule personne qui a voulu être honnête avec nous est un lâche doublé d'un menteur et d'un traître !

La petite brune bouillonnait de colère face à un Martin désemparé et son frère silencieux. Kiara serra les poings avant de se diriger vers l'étage. En la voyant s'en aller, son père passa ses mains devant son visage avec désespoir, intérieurement il maudissait les décisions que sa femme et lui avaient prit dix sept ans auparavant à la naissance de leurs enfants. Ils ont voulu les protéger d'un monde dont ils n'avaient vu que le mal mais peut être qu'eux y auraient vu du bon. Le père de famille s'assit sur une chaise en passant ses mains sur son visage avant de s'adresser à son fils :

- Tu as aussi le droit de m'en vouloir Matthew, il est vrai que nous vous avons menti. Mais très sincèrement, nous pensions vous protéger et faire ce qu'il y a de mieux pour vous. Lorsque votre mère était enceinte, nous avons dû affronter une fin du monde qui va sûrement revenir et qui a failli nous coûter la vie alors nous avons pensé que vous cacher loin de tout vous protègerait. Tout allait bien, vous étiez jeune et au courant de rien, protégé de ce monde et là, la police nous appelle en disant qu'ils ont trouvé un enfant qui disait être notre neveu. Simon. Tout a changé, nous nous sommes trouvé démuni face à ce petit qui semblait avoir vu des choses horribles et qui maîtrisait déjà la magie comme personne pour son âge et face à ça, nous qui voulions justement nous en éloigner le plus possible et votre mère voyait sans cesse en lui l'image de son père. Nous avons essayé de faire ce que nous pouvions mais malheureusement ce n'était pas assez et il s'est passé ce qui est arrivé.

- Qui est le père de Simon, questionna Matthew en s'asseyant en face de Martin. Qui est oncle Thomas ?

- Thomas, souffla le père de famille. Thomas était mon frère. Enfin il l'est toujours même s'il n'est plus là. Il y a longtemps, nous travaillions tous ensemble dans une équipe appelée la Légion des ombres pour les services secrets. Nous étions en charge des enquêtes relevant de près ou de loin au surnaturel, nous travaillons aussi bien officiellement que officieusement. Thomas était parmi nous mais il faisait d'autres choses en parallèle, des recherches, il essayait de se servir de ses connaissances sur le surnaturel pour essayer de guérir certaines de nos maladies mais rapidement, cela a tourné à la manipulation génétique flirtant avec le légal et l'éthique. J'ai essayé de le raisonner, de lui faire entendre raison, mais il était persuadé que ce qu'il faisait sauverait l'humanité toute entière. L'une de ses expériences a échoué et des centaines de personnes sont mortes, dans d'affreuses souffrances, votre mère et moi avons vu les conséquences des choix de Thomas et depuis ce jour, elle ne veut plus entendre parler de lui. Nous ne l'avons revu qu'une fois. Le jour de sa mort. Il a voulu partir comme il l'a toujours voulu : en martyr, homme de conviction d'une foi qui nous dépasse. Après cela, nous avons voulu laisser tout ce qui nous est arrivé derrière nous et recommencer une nouvelle vie, avec vous deux. Nous avons réussit à nous tenir éloigné des problèmes durant des années jusqu'au jour où on nous a appelé pour nous dire qu'un garçon demandait après nous en disant que nous étions sa famille. C'est comme ça que Simon est entré dans nos vies. Avec un grand fracas. Nous avions tout fait pour vous garder le plus loin du surnaturel possible et là, Simon est venu avec ses connaissances en magie et ses pouvoirs. Pour être très honnête, oui, nous avions peur de lui. Peur de ce qu'il savait, peur de ce qu'il pouvait faire et peur de ce qu'il pouvait dire, vous dire. Nous l'avions vu comme une menace pour l'équilibre que nous avions créé, nous en avions vu un nouveau Thomas...