Chapitre 2

Cela faisait un bon quart d'heure qu'une voiture attendait devant le lycée, un bon quart d'heure que la cloche de la fin des cours avait sonné, un bon quart d'heure qu'il tombait sur sa message, un bon quart d'heure qu'un père se faisait un sang d'encre pour sa fille. Celle ci devait être sortie des cours depuis déjà quinze minutes et dans la voiture comme tout les vendredi soir. C'était le rituel. Tout les vendredi, son père venait la chercher et ils allaient ensuite à la maison car son Grand Père venait manger. Mais ce soir, elle n'était pas là. Ce soir, Agathe Richard avait disparu.

- Papa, où est Agathe, demanda un enfant blond inquiet.

- Elle ne va pas tarder ne t'en fais pas, souffla le père essayant de rassurer son fils.

Mais son instinct paternel lui disait le contraire et Junior avait toujours apprit à faire confiance à son instinct. Cela faisait des siècles que c'était ainsi et ça ne changerait pas. Alors le brun fit signe à son fils de pas bouger et s'approcha du portail principal où il reconnue la professeur de latin de sa fille.

- Oh bonjour Monsieur Richard, sourit celle ci.

- Bonjour madame. J'aurais une question, est ce que ma fille était présente à votre cours ?

- Oui comme toujours ! C'est une très bonne élève même si elle est parfois un peu dissipée ! Elle a d'ailleurs oubliée son carnet de croquis.

- Dissipée vous dites, releva Junior en fronçant les sourcils. C'est à dire ?

- Rien de différent de d'habitude vous savez, simplement qu'elle accorde parfois un peu plus d'attention à ses dessins qu'au cours. Vous devriez réfléchir à l'inscrire à un cours de dessin, elle a énormément de talent.

- Je vois... Est ce que vous savez si elle est sortie du lycée ou pas ?

- Je n'en sais rien. Avec l'exercice incendie ça a été un peu le bazard et les élèves ont tous filé. Mais je crois l'avoir vu avec un jeune homme brun, son petit ami sans doute, vu qu'ils se tenaient la main.


Junior fronça les sourcils, cela l'étonnait que sa fille ait un petit ami sinon elle le lui aurait dû ou il aurait au moins relevé son mensonge quand elle parlait. C'était étrange mais après tout c'était une adolescente, peut être avait elle apprit à cacher ses mensonges. Le père de famille commença à scruter les dessins dans le carnet. Un oiseau de feu. Un arbre aux centaines de branches. Un chien à trois tête. Un marteau ancien. Rien d'extraordinaire. Pour le commun des mortels en tout cas. Mais pour quelqu'un ayant un esprit érudit cela avait un tout autre sens, pour le moins étonnant. Tout en continuant de feuilleter le carnet, le brun s'arrêta sur un dessin. Un visage. Inconnu au bataillon. Alors Junior désigna le croquis à la professeur en demandant :

- C'est lui le jeune homme avec qui vous l'avez vu ?

- Oui je crois. Pourquoi ?

- Pour rien. Merci madame et bon Week-End.

Junior sourit et fit demi tour ainsi que quelques pas avant de s'arrêter pour rebrousser chemin et retourner à hauteur de la professeure. Celle ci se retourna et s'apprête à reprendre la parole quand le brun plongea son regard dans le sien, son regard bien différent que celui qu'il avait quelques secondes auparavant. Ses pupilles rétrécirent et une aura noir apparu autour de ses yeux tandis ce qu'il chuchota à une professeure livide :

- Si quelqu'un d'autre que ma femme et moi viennent vous demander ce qu'il s'est passé, vous n'avez rien vu et rien entendu, et cette conversation n'a jamais existé. Bon Week-End madame.


Le brun sourit et retourna vers la voiture en sortant son portable pour appeler sa femme mais lorsqu'il arriva, une inconnue était adossée à son véhicule. Celle ci portait un long manteau noir ainsi que des lunettes de soleil. Elle semblait attendre quelque chose. Ou plutôt quelqu'un. Junior la toisa, peu serein de savoir une inconnue à côté de l'endroit où était son fils.

- Sinistros Nightmare Junior ?

- Qui le demande, déclara le brun

- Quelqu'un qui ne vous veut pas de mal, rétorqua l'inconnue en retirant ses lunettes. Pardonnez moi tout ce tralala mais je préfère qu'on ne me reconnaisse pas surtout ici, pour votre bien et le mien.

- Abrégeons le grands discours énigmatique. Qu'est ce que vous me voulez ? Qui vous envoie ? C'est vous qui avez ma fille ?

- Pitié le temps loin du monde surnaturel a atteint votre odorat, pesta la femme en roulant des yeux. Sachez que personne ne m'envoie, je ne suis le valet de personne, je viens à ma propre demande. Mais comme moi vous arrivez trop tard, en effet elle n'est plus ici. Mais bon ce n'est pas comme si ma soeur ne vous avait pas prévenue qu'il était dangereux de rester ici avec la menace qui gronde et de ne pas former votre fille. Maintenant elle a bien pire de petits démons à ses trousses, elle a les enfants de Circée et nous savons tout deux que les enfants de Circée ne font jamais les choses de leur propre chef, soit ils le font pour leur mère, soit pour plus puissant. Cependant il n'est guère le moment de vous blâmer, nous devons retrouver Agathe avant que quelque chose ne lui arrive et prier qu'un dieu bienveillant soit de son côté.

- Votre soeur...? Vous êtes l'une des soeur d'Alix, demanda le brun en essayant de comprendre.

- Une fille d'Odin ? Jamais ! Il faut vraiment que vous vous remettiez dans le bain Sinistros. Ce n'est pas de votre amie Alix dont je parle, elle n'est pas assez vieille. Je parle de Sameka. D'ailleurs cela m'étonne qu'elle ne soit pas encore ici. Elle doit être encore avec Gabriel à faire les dieux seuls savent quoi.

- Ils sont chez nous, rétorqua le père de famille. Comme tout les vendredi ils viennent manger à la maison Gabriel et elle.

- Et bien qu'est ce que vous attendez, pesta la femme. Appelez les, le temps nous est compté.


A peine quelques minutes plus tard, Emilie Richard, Sameka et Gabriel étaient arrivés. La femme du brun alla se mettre dans ses bras, paniquée de la disparition de son enfant. Les deux plus agés fixaient l'inconnu d'un air grave, celle ci avait par ailleurs laissé de côté les lunettes de soleil qui trônaient sur son nez révélant ainsi un visage au teint très basané, probablement maghrébin, des traits très fin, une mâchoire marqué et de grands yeux noirs. Personne n'aurait cru qu'elle était la soeur de Sameka, une blonde au visage plutôt rond avec une fossette au menton et des yeux bleus. Pourtant c'était le même sang qui coulait dans leur veines et cela depuis des millénaires. Aucuns des Cavaliers du Destin ne se ressemble et portants ce sont toutes des soeurs. C'est cela l'avantage d'être plus vieux que le temps lui même et être une créature céleste.

- Amara. Ma soeur, cela fait longtemps, fit Sameka en lui tendant la main. Que fais tu ici ?

- Sameka, passons la phase des longues embrassades après des siècles de séparation et allons directement à la raison de ma venue. Nous ne sommes pas sans savoir qu'en cas général, il est impensable que deux Cavaliers du Destin se retrouvent au même endroit au même moment. Pourtant nous venons de vous prouver que cela est possible mais malheureusement cela est aussi mauvaise augure.

- En effet ce que nous craignions est arrivé plus vite que prévu, reprit la blonde. Nous pensions que le sort de protection et ma présence suffiraient à dissuader les démons de s'en prendre à elle jusqu'à son dix huitième anniversaire mais visiblement ils avaient trop besoin d'elle. Alors ils ont profité de son inexpérience pour s'en prendre à elle à un endroit où vous la pensiez en sécurité. Cela veut dire qu'ils sont plus puissant que ce à quoi nous nous attendions. Il faut la retrouver et vite, avant qu'ils réussissent à mettre en œuvre leur plan.

- Mais je croyais que c'était moi qu'ils voulaient, souffla Emilie dans les bras de son mari.

- A l'époque oui. Mais plus maintenant, annonça Gabriel en s'approchant d'elle. Tu as donné une suite à ta lignée et pour eux le choix est vite fait entre une sorcière de ton niveau et de ton expérience ou une novice. Je pensais que les sorts de protection la rendraient invisible à leurs yeux mais visiblement cela n'a pas été le cas, j'en suis navré ma chérie.

- Ce n'est rien papa, reprit la sorcière en souriant légèrement. L'important est de retrouver Agathe le plus vite possible et avant que qui que ce soit ne lui fasse du mal.

- Avec Sameka, nous allons aller dans l'école pour voir si nous pouvons trouver de quoi nous aider, déclara la brune. Vous, appelez votre amie Alix Wonder, elle pourra peut être vous aider ou au moins vous envoyer vers quelqu'un qui peut le faire.


Tandis ce que le couple Richard essayait de joindre Alix Wonder à l'extérieur, Sameka et sa soeur avaient réussi, sans peine, à s'infiltrer dans l'établissement. Les deux femmes étaient très silencieuses, trop peut être, mais la situation ne prêtait pas de temps à la discussion. Etant donné que le bâtiment était fermé, elles risquent de ne croiser personne et même si les lumières étaient éteintes elles voyaient comme en plein jour. Soudainement, Sameka passa son bras devant sa soeur, elle avait entendu un bruit dans le couloir adjacent. A ce moment une créature au corps de chèvre, avec une tête d'ours et une tête de tigre arriva à toute vitesse vers elles. Sameka dégaina son épée qui apparut dans sa main mais avant même qu'elle ait pu faire quoi que ce soit, sa soeur avait fait tomber son manteau et avait lancé deux dagues recourbées sur la chimère qui avait disparu dans un nuage de poussières. Du soufre. Comme toutes les autres créatures de l'Enfer. Cela prouvait donc aux deux cavalières du Destin que c'était des forces bien plus obscure qu'un simple enfant de Circée un peu trop zélé voulant offrir un présent de choix à sa mère. Pour obtenir une chimère, enfin plusieurs vu comme ce lieu empestait le soufre, il ne fallait pas être né de la dernière pluie. Les deux femmes s'avançaient dans les couloirs, guidées par les vestiges de magie s'y trouvant. C'était l'un des avantages des Cavaliers du Destins, ils ont le don de pouvoir détecter très facilement la magie et l'aura de la personne qui l'a créé. Deux enfants de Circée ont été ici, en plus de la jeune Richard, leur force résonne encore parmis les murs de pierre. C'est pour cela que l'on dit que les murs ont des oreilles. La pierre et beaucoup de roches retiennent la magie. Cependant, assez rapidement, les deux soeurs se regardèrent étonnées. Il n'y avait que trois traces de magies ici et des traces de combat.

- Toi aussi tu sens ça, demanda de façon rhétorique Amara à sa soeur.

- Oui. Il y a eu des affrontements ici, des affrontements assez virulents et émotionnels, souffla Sameka. Deux personnes qui se connaissaient se sont combattu dans ses murs.

- Tu connais la jeune Richard, fit la brune. La penses tu capables de cela ?

- J'en doute. Elle n'a même pas un entraînement basique. La seule chose qu'il pourrait se passer c'est que la magie prenne le dessus et riposte toute seule dans un cas où sa vie serait menacée.

- Alors il ne nous reste qu'une option pour comprendre ce qu'il s'est passé...

Sameka hocha la tête et se baissa, mettant sa main sur le sol. Le seul moyen pour comprendre ce qui a pu se passer est de sonder la mémoire de la pierre. Mais cela ferait aussi perdre toute trace de magie à ce lieu et préviendrait que les Cavaliers du Destin sont passé par ici. La guerrière ferma les yeux et se concentra, tout en prononçant une incantation dans une langue abandonnée des Hommes depuis longtemps. De minuscules gouttelettes sortaient de la pierre avant de prendre une apparence de tourbillon de lumière et reconstruire la scène qui s'était déroulée quelques temps plus tôt. A l'exception que les corps n'étaient que des masses informes sans visage. Les deux femmes observèrent la scène se rejouer sous leurs yeux. La sorcière vêtu de noir attaquant et son cadet ripostant pour se protéger. Lui et la jeune Richard. Mais autre chose souleva l'attention des Cavaliers du Destin. Quelque chose d'autre que le jeune inconnu protégeant la petite blonde. La marque d'une présence. Extrêmement puissante. Bien plus puissante qu'un humain. Une puissance que n'importe quel mortel n'aurait pu sentir mais que des gens comme Sameka et Amara peuvent remarquer. Les soeurs se regardèrent.

- Toi aussi tu as senti ça, souffla la brune.

- Oui. Tu penses que quelqu'un d'autre est venu avant nous ?

- Non. Je pense que cette personne était là quand tout ça s'est passé.

- Mais quel éternel observerait tout ça sans rien faire, souffla Sameka. Avec tout ce qu'il se passe en ce moment, les éternels ont beaucoup trop de choses à s'occuper pour simplement venir ici sans rien faire. Nous sommes en guerre Amara. Bien plus que ce que les mortels peuvent imaginer.

- Je ne pense que cette personne était physiquement là. Je pense que nous sommes face à une projection. Les enfants de Circée ne sont peut être pas des éternels à proprement parler mais il reste qu'ils savent quand ils sont en présence d'un dieu.

Soudain les deux femmes tournèrent la tête. Elles pensaient la projection terminée mais non. Une décharge avait eu lieu plusieurs mètres plus loin. Alors les Cavalières du Destin s'y rendirent en courant. Cette chose était infiniment plus puissante que ce qu'elles avaient pu voir dans le reste de l'affrontement. Les sœurs pénétrèrent dans une salle de classe avec des restes d'écriture au tableau mais surtout des murs traversés de fissures noirs. La marque d'un âme corrompue par la colère et la haine. Mais ce n'était pas ça qui avait appelé les deux Cavalières. C'était une forme d'énergie beaucoup plus noble et beaucoup plus fort que l'énergie de la haine.

- Ils étaient ici, commença la brune.

- Puis ont disparu, fini Sameka. Mais ils n'ont pas utilisé la magie. En tout cas, pas la leur.

- Parce qu'ils n'en ont pas eu besoin. Quelqu'un de plus puissant qu'eux l'a fait.

- Le messager ?

- Oui mais pas n'importe quel messager, souffla Amara.

- Le Gardien de l'Arc en Ciel.

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