Chapitre 1
L'adrénaline parcourrai mon sang comme un tsunami d'émotions. A l'affut je guettai ma proie qui se déplace félinement, la concentration me comprimai la tête. J'atteignis ma cible avec grâce en décochant un coup dans le ventre de mon adversaire, ce dernier se plia de douleur.
Néanmoins sa hargne n'en diminua pas pour autant, cherchant dans ses dernières forces il tenta de m'envoyer un dernier coup. Je réussis à le parer et mon assaillant s'écroula sur le sol froid, inerte mais la respiration courte.
Une lame de glace se matérialisa dans ma main droite, elle était blanche et étincelante sous la lumière artificielle. Je plantai ce bijou entre les côtes de l'homme paralysé, il disparût instantanément laissant une traînée de poudre dorée derrière lui. Cependant une sphère brûlante me percuta de plein fouet, une douleur insoutenable se répandit dans mon abdomen. Elle ne fut que de court instant mais assez puissante pour faire chuter. « Pas maintenant, grognai-je mentalement. Je dois gagner. »
Relevant la tête je vis mon second adversaire qui se préparait déjà à lancer une autre attaque, en effet je pouvais apercevoir une poussière scintillante flotter autour de lui. Je n'avais pas intérêt à rester là, ou je risquais de devenir vite aveuglé par les résidus.
Puisant dans mes dernières forces et ignorant la douleur, je roulai sur le côté et me relevai rapidement prête à envoyer mon ultime attaque : mentalement je me représentai une brume de dissimulation m'entourant tel un manteau de soie.
Ouvrant les yeux, je fus la seule à pouvoir dévisager mon opposant, ce dernier tenta d'ailleurs de contre-attaquer, en vain. L'assaut final fut lancé : l'orbe liquide que je lançai vint entourer mon assaillant de part et d'autre. Il se mit à suffoquer puis au bout de quelques secondes, il tomba à terre, inerte. Le calme revint et il disparût subitement.
Une douce alerte sonore retentit, résonnant dans l'immense pièce vide. Je respirai un coup puis me redressai fièrement, ignorant l'odeur de désinfectant qui embaumait l'endroit. Une voix stridente brisa le silence :
— Elève Kamalis Asté ASERY VALENCIA, citoyenne d'Ether, votre test vient d'être évalué par l'Université Zetrag de Ther. Votre note s'élève à une réussite de soixante-quinze pourcents, sachant que votre première note semestrielle s'élevait à quatre-vingts pourcents, votre note finale est arrondie à soixante-dix-huit pourcents.
Silence. Mes mains moites tremblaient d'excitation. La chaleur de la pièce additionnée à ma propre chaleur corporelle était quasiment insupportable. Mes cheveux blonds étaient couverts de sueur, ils retombaient devant mes yeux en désordre.
— Nous avons le plaisir de vous compter parmi nos meilleurs éléments ; vous êtes admise en troisième année d'étude en Magie Elémentaire de Niveau Trois. Veuillez prononcer intelligiblement votre valida¬tion orale.
— J'autorise la procédure de mon inscription en Troisième année d'étude en Magie Elémentaire de Niveau Trois, annonçai-je d'une voix claire.
— Nous sommes heureux de finaliser cette inscription, votre rentrée se fera le huit du neuvième mois. Bonnes vacances.
Un Bip sonore résonna puis le silence s'installa. Je n'en revenais pas, j'avais enfin validé mon examen pratique. D'ailleurs cette semaine avait été chargée ; j'avais subi des tests écrits en nombre, et aujourd'hui une épreuve physique pour conclure l'année. Un sourire se dessina sur mon visage ruisselant de sueur, c'était enfin fini. J'étais épuisé par cette dernière heure riche en émotions, j'avais juste envie de rejoindre ma chambre et de dormir durant des jours entiers.
Mais mon portable émit des vibrations continues, me tirant de mes fantasmes :
— Kama, amorça une voix masculine au téléphone.
— Papa !
Un immense sourire éclaira mon visage, j'étais heureuse qu'il m'appelle après cette toute dernière épreuve.
— Alors, cet examen ?
— Devine !
J'étais si légère après avoir passé ce fichu examen, j'allais enfin pouvoir me détendre et profiter de mes deux mois de vacances ensoleillés.
— Tu as eu la meilleure note, hasarda-t-il d'une voix joviale.
— J'ai eu une moyenne de soixante-dix-huit pourcents. J'ai eu mon année papa ! J'en peux plus, j'ai cru que j'allais mourir sous la tonne de révision qu'on a faites avec 'Laé.
— Je suis fière de toi ma chérie, tu rentres à Ether vers quelle heure ?
— Je pense que je vais fêter ça avec Amaël et Philaé ce soir. Je prendrais le premier portail à l'aube demain.
— D'accord ma chérie, faites attention à vous. Et je voulais savoir...
— Oui ? le questionnai-je cette fois plus sérieuse.
— Tu viens toujours au gala de charité que j'organise demain soir, n'est-ce pas ?
— Même si je déteste ce genre de conventionnalité, bien sûr papa.
— Merci. Aller, à demain ma puce.
— A demain !
Je raccrochai plongée dans un état d'enivrement total. Me dirigeant vers l'extérieur de la salle je croisai le prochain étudiant, il passerait la même épreuve que moi. Je lui adressai un petit sourire encourageant puis sortis.
Le monde semblait à porter de main, quand je mis un pied dehors le soleil réchauffa mon visage. Le ciel azur paraissait offrir milles et unes promesses, dehors les étudiants profitaient des derniers échanges avec leurs camarades avant la fin de l'année. Certains bronzaient au soleil pour se détendre avant les dernières épreuves tandis que d'autres révisaient à fond, dans l'espoir de boucler correctement leur année.
Je ramenai mes cheveux ensembles puis le nouaient à l'aide d'un élastique. Puis entrepris de retrouver mon amie qui devait elle aussi avoir terminée son test.
Tout à coup je sentis une main m'attraper le bras, je n'eu pas le temps de me retourner que je me retrouvai déjà au sol.
— Philaé ! m'écriai-je en me tordant de rire sous ses chatouilles. T'es pas possible !
— Alors miss Aséry comment s'est passé votre dernière épreuve ?
Elle stoppa le supplice et m'aida à me relever, son visage poupin affichait le même sourire que moi.
— Je l'ai eu évidemment. Et toi ma belle ?
— Pareil, tu crois quoi ? répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel, faisant mine d'être vexé.
— Oh ça va, je demande simplement par courtoisie hein.
Elle rejeta ses longs cheveux roux derrière elle à la manière d'une mannequin, et c'était maintenant à mon tour de lever les yeux au ciel.
— Bon et on se voit tous les trois ce soir ? la questionnai-je, excité par une probable soirée de décompression.
— C'est ce qu'on avait prévu. Je ne rentre pas à l'appartement tout de suite, mais on se préparera ensemble.
J'acquiesçai puis pris la direction de la sortie, je me retournai brièvement et lui fit un signe de la main. Le vent d'été souffla doucement, je pris le temps de savourer tout ça en marchant.
Passant devant le portail magistral de l'université, je pouvais apercevoir la capitale briller de mille feux sous le soleil. On appelait Ther, la capitale, la Ville Cristal en raison de ses immenses bâtiments fait de verre. L'éclat de cette cité était visible à des kilomètres à la ronde, c'était tout bonnement magnifique.
***
L'appartement que je partageai avec Philaé Orami était assez grand pour deux personnes, nous avions opté pour un logement proche de l'université. C'était plus simple que d'habiter chez mon père, à Ether qui se situait à plus de quelques centaines de kilomètre de la capitale.
Je saisi une tasse qui traînait pour la placer dans le lave-tout -un appareil très utile qui, comme son nom l'indiquait, lavait tout et n'importe quoi.
J'enclenchai la machine à café puis ôtai mes chaussures d'un geste brusque. Maintenant que l'adrénaline était tombée, mon ventre me faisait souffrir. J'y jetai un coup d'œil et y vit une grande tâche bleutée s'épanouir mais rien ne montrait que quelque chose fût cassé ou endommagé. La machine à café bipa et j'attrapai ma tasse pour boire le contenu. Le goût amer emplit ma bouche et les arômes épicés et fumés la pièce.
Quand mon café fut terminé je décidai qu'une bonne douche ne serait pas de refus. J'entrai dans la cabine et l'eau brûlante me mordit la peau, mes muscles se détendirent petit à petit. Ma douche terminée, j'attrapai un peignoir suspendu à la porte de la salle de bain et l'enfilai rapidement.
D'un bâillement je me pressai vers le salon et allumai la télé de ma main gauche pour me poser dans le canapé. La première chaîne parlait des conflits Zétras-Humains en Gema, je zappai pour tomber sur ma chaîne favorite. Cette dernière abordait l'histoire de la Terre depuis sa création, aujourd'hui le titre du programme en cours était « De la Troisième Guerre Mondiale à l'apparition des Zétras ».
Je connaissais les évènements sur le bout des doigts mais une longue sieste s'imposait et je n'avais pas la tête à regarder autre chose.
— Deux mille quatre-vingt-huit : une cyber-attaque d'origine inconnue coupe le monde de l'Internet. S'ensuit la panique et l'anarchie. Les Etats-Unis sont accusés par la Chine et la Russie d'avoir coupé ce contact à des fins de pouvoirs.
Le son de la télé devint mon centre d'attention, les photos d'époques se succédaient pour dépeindre une atmosphère terrible.
— Des terroristes Russes prennent la Statue de la Liberté pour cible, quelques heures plus tard c'est New York entier qui saute. Le gouvernement Américain lance une bombe nucléaire sur la Russie, et cette dernière disparaît entièrement. La Chine et le Japon sont touchés par les ravages de l'explosion meurtrière, ils décident de former une coalition contre les Etats-Unis dans l'espoir de stopper le massacre en proférant des mises en gardes. La suite des évènements reste assez floue aujourd'hui. Mais l'Amérique du Nord trépasse dans un nuage de cendres. La guerre a durée trois ans.
La fatigue s'installa entraînant mon esprit dans un recoin plus brumeux. Les paroles du documentaliste se perdirent peu à peu, malgré ça je pouvais discerner des brides d'informations :
— En deux mille cent un, les dirigeants du monde décident de renommer les continents, les pays ainsi que les villes. L'objectif est de repartir à zéro après les derniers évènements. L'humanité s'en sort avec cinq virgule quatre milliards d'êtres encore vivants ; la moitié de la population a été décimée. [...]. En deux mille cent-neuf une centrale européenne explose libérant un gaz mis au point pendant la troisième guerre mondiale : Le « Projet Zétra ». Mis au point par les scientifiques Mevens Zétra et sa femme Karrem Zétra. Ce gaz diffuse un virus très virulent, mais il faut attendre un an plus tard pour comprendre que ce gaz cause une épidémie très importante. Des mutations ont lieux, les Hommes sont touchés et mutent en « créature » dotés de pouvoirs spéciaux.
Le documentaliste continuait de déblatérer ses informations alors que je sombrais dans les ténèbres.
***
Je me réveillai dans un sursaut, la porte d'entrée venait de claquer. Je n'avais qu'à me retourner pour l'apercevoir, l'entrée donnait sur la cuisine où se trouvait également le salon. En découvrant mon amie entrer les bras pleins de sacs, je me laissai aller contre le canapé.
— Tu rigoles j'espères ! Tu étais vraiment entrain de dormir à cette heure-ci ? s'exclama-t-elle en haussant un sourcil.
— Quoi, j'ai passé une semaine assez longue. D'ailleurs quel genre de monstre es-tu pour encaisser tout ça et trouver le temps pour faire les magasins ?
Mon marmonnement se perdit dans la pièce, je me frottais les yeux pour tenter de me réveiller plus vite.
— Il nous fallait une nouvelle tenue pour fêter notre diplôme. Même s'il nous reste quelques années à l'université, c'est important la réussite !
— Laé... Arrête de courir partout, tu vas me rendre malade.
— Est-ce que tu étais entrain de regarder cette cochonnerie de chaîne documentaire ? Comment tu fais, on voit déjà tout ça en cours, tu vas t'assommer d'ennuie.
Mon amie virevoltait avec grâce entre la cuisine et le salon, elle se fit un café puis éteint la télé pour venir s'asseoir près de moi. J'attrapai un coussin que je calai dans mes bras et lui lançai un regard joueur.
— Kama c'est pas vraiment le moment pour une bataille de polochon.
— Ce n'était pas mon attention, jubilai-je avec une moue innocente. Enfaite je voulais simplement t'entendre dire le mot « polochon ». C'est trop mignon de ta bouche.
Elle leva une énième fois les yeux au ciel, j'en profitais pour me placer en tailleur de façon à être face à elle.
— Tu vas rentrer chez toi ?
— Je ne sais pas, souffla Philaé en fixant sa tasse fumante. Je ne vais pas avoir le choix, on doit rendre l'appartement. Et mes parents m'attendent pour que je leur file un coup de mains pendant les vacances.
J'hochai la tête sans savoir quoi dire, mon amie faisait partie d'une modeste famille qui habitait loin de la capitale dans les campagnes de Luxance. Elle avait pourtant la chance de fréquenter la seule université du pays qui offrait aux Zétra un enseignement exemplaire. Le prix était loin d'être accessible, mais c'était la seule chance pour qu'un Zétra s'intègre correctement dans la société. Et les aucuns parents ne souhaiterait que son enfant devienne un marginal, en somme détesté et rejeté par les Humains. Le diplôme offrait aux jeunes Zétras un contrôle de ses pouvoirs quasi-total, ainsi qu'une culture identique aux Hommes.
— Ça va passer vite deux mois, septembre arrivera plus vite que tu ne le crois. On pourra rester en contact, et si tes parents acceptent tu pourras même venir squatter chez moi à Ether.
— Kamalis Aséry, tu es trop aimable.
Philaé avait dit cela accompagné d'un sourire jovial, elle se leva et parti se préparer dans la salle de bain.
— Tu trouveras la tenue que je t'ai prises dans le sac là-bas, ajouta-t-elle en pointant le-dis sac près du frigo.
Me levant, j'attrapai le sac et alla rejoindre ma chambre. Cette dernière était sobre, les murs immaculés soutenaient le ton froid de la pièce. Tandis que la couette écarlate ajoutait une touche de chaleur et de vie à l'endroit. Je fermai les yeux en me laissant tomber sur le lit, le tissu était d'une douceur infinie me demandant de rester allongée. Mais je devais me préparer, il était déjà dix-sept heures et Amaël n'allait pas tarder à venir nous rejoindre.
En ouvrant le sac je découvris un textile synthétique sombre, en sortant l'étoffe je compris que c'était une robe. Cependant le peu de tissu laissait deviner qu'il recouvrerait à peine mes cuisses. Je lâchai un soupire, m'installai à ma coiffeuse pour attraper ma brosse et démêler mes cheveux blonds. Le miroir renvoyait l'image d'un visage fatigué mais déterminé, des yeux bleu pâle pétillants de vie soulignés par de vilaines cernes violettes.
J'avais l'air mal en point, ces dernières semaines avaient été fatigantes et me dire que je vivrai cet enfer pendant encore trois ans ne me redonnai pas le moral.
Je pensai à mon paternel, un homme très influent du monde Zétra, qui m'avait fortement encouragé à suivre le chemin des études. Il m'avait converti pendant ma tendre enfance aux joies de la musique, de l'art et de l'histoire. Selon lui rien n'était plus important que de voir le monde avec des yeux objectifs, de distinguer le bien et le mal.
— Kama tu es prêtes ? brailla Philaé en entrouvrant la porte de ma chambre. Oh, vraiment donc la mode peignoir c'est tendance ?
— J'étais perdu dans mes pensées...
— Aller vient, je vais te transformer en vrais princesse de la nuit.
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Publication : 01/04/2020
Bonjour à tous !
Heureuse que vous soyez tombez sur "Descendants de l'Espoir". J'espère que ce premier chapitre vous donnera l'envie de continuer.
N'hésitez pas à me laisser votre avis !
~☀️~
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