Je n'ai pas rêvé. Il vient de m'avouer officiellement qu'il m'aimait. Même si je m'en doutais, il ne me l'avait jamais dit. Pas comme ça. Il me l'avait déjà montré maintes et une fois, rien que par exemple avec la patience dont il fait preuve à mon égard ou avec le fait qu'il REPONDE à mes messages contrairement à ceux des autres auxquels il ne répond absolument jamais. Mais là, là c'est différent, il l'a avoué et je me doute de ce que ça a pu lui coûter intérieurement. Il a tout de même rajouté pauvre con pour sauver son honneur mais tout de même.

Alors me voilà, béat à le regarder sans savoir quoi lui dire, toujours couché sur lui.

-Pousse toi je vais me rhabiller.

Toujours sans capable d'en placer une, je m'exécute et roule sur le côté pour le laisser s'échapper de mon emprise.

Sans un mot il se lève et récupère ses fringues posés au sol. Je le suis du regard, il a encore la peau un peu humide de transpiration. j'esquisse un petit sourire en le voyant ainsi. Punaise. J'ai pété le cul de Katsuki Bakugo. Je peux mourir en paix.

Je me décide à me lever également pour également remettre mes vêtements, bien que je suis sûr que ça ne le dérange pas forcément plus que ça de me voir comme ça.

J'ai bien raison de penser ça puisque je sens ses yeux rouges me regarder pendant qu'il est assis sur son lit, habillé.

Nous voilà rhabiller, comme deux idiots.

-Dit Kat?

-Hm?

-T'as pas mal?

Ses joues redeviennent rouge, comme elles l'étaient tout à l'heure, c'était peut-être un peu tôt pour la question.

-Un peu.

Je m'allonge sur le lit derrière lui, comme avant mes les vêtements en plus, tandis qu'il reste assis au bord, les coudes sur les genoux.

J'avoue me sentir un peu coupable, lui faire mal était vraiment le dernier des objectifs mais bon, j'en déduis que ça valait quand même le coup.

-Désolé, j'espère que ça ira.

-Ca ira.

Je souris, forcément avec lui ça ne peut que aller.

Il s'allonge à côté de moi. On se retrouve donc couché sur le dos, l'un à côté de l'autre.

-Faudra juste pas recommencer tout de suite.

On rit tous les deux, c'est rare qu'il se veuille volontairement drôle, mais il a bien raison, je crois qu'il faudra laisser au moins un ou deux jours, histoire que ça aille mieux pour lui ça c'est clair.

-T'es beau quand tu rigoles.

-Ca tombe bien je le fais quasiment jamais.

-Justement, ça fait de ça un événement rare, genre comme les aurores boréales du vois.

Il me donne un coup dans les côtes en guise de réponse auquel je réplique par un éclat de rire.

Je reprends assez vite le peu de sérieux que j'ai pour lui poser une question qui me taraude.

-Finalement, on fait quoi alors pour le reste de la classe? Tu crois que c'est une bonne idée de le dire?

Il soupire longuement, il n'a pas du encore y réfléchir.

-Tu crois pas qu'ils comprendront d'eux-mêmes?

-si peut-être, mais oublie pas que ces des idiots, comme tu passes ton temps à le dire!

-Ouais ouais mais je sais pas, on est peut-être pas obligé de...

Il avait dit le reste de la phrase en parlant tellement bas que je n'avais pas entendu. Je me tourne sur le côté pour le regarder, lui continue de regarder le plafond, il semble légèrement mal à l'aise.

-Pas obligé de quoi?

Il cherche ses mots.

-De continuer à totalement se cacher.

Mon visage s'illumine, s'il savait à quel point ça me fait plaisir d'entendre ça.

-Ca veut pas dire qu'on va se balader mains dans la main crétin.

-Je m'en doute! Et c'est loin d'être ce que je veux! Mais quand même, ça veut dire beaucoup pour moi Kat.

-Je sais, je le fais pour quoi à ton avis.

Je passe mon bas autour de lui.

-Mais quel romantisme dis donc!

-Tch.

-Promis je te brusquerai pas, on a cas voir petit à petit pour que les gens comprennent plus naturellement sans pour autant d'annonce ou quoi disons.

-Ouais. On verra. Au pire on s'en tape. Le premier qui moufte je le flingue de toute manière.

-Je sais ça t'en fais pas.

J'ouvre grand la bouche pour bailler, tout ça m'a plus que fatigué, c'est vraiment une journée... comment dire... pleine de vagues. Mais bon je vais pas me plaindre du déroulement de mon après-midi.

-Tu sens le soja au fait.

Je ricane, je suis grillé.

-Disons que j'ai quitté la table en plein repas pour venir sonner chez toi pendant une discussion avec ma mère.

-A propos de?

-Dis donc monsieur s'intéresse à ma vie! Mais quel prodige.

Il m'appuie fortement sur la tête pour me faire taire.

-Dis moi ce que je veux savoir au lieu de dire ce genre de conneries.

Je ricane.

-D'accord, d'accord. Et bien comment dire.. Je lui ait demandé comment se faire pardonner de quelqu'un qu'on aime et du coup elle a compris que c'était une histoire de coeur et du coup elle m'a demandé qui était en question et du coup après on a parlé de toi et du coup elle m'a dit qu'il fallait que je te parle et résultat j'ai quitté la table à toute vitesse pour venir te voir et après bah tu étais là pour la suite quoi... Bref en résumé j'ai mangé des nouilles au soja et je me sui pas brossé les dents et bref zut.

Il se moque évidemment de moi.

-Et tu pouvais pas attendre de finir de manger ou quoi?

-Bah non...

-T'es trop con.

-C'est pour ça que tu m'aimes!

-Me fais pas regretter ce que j'ai dit.

Je ris et baille à nouveau, je suis sincèrement esquinté.

-Dors je te réveillerais plus tard.

Mais quelle bienveillance épatante... Je lui fais un bisous sur la joue en guise de réponse et me recouche comme avant, sur le côté, la tête sur un de ses deux oreillers et le bras posé sur lui.

Je le sens chercher son casque et son téléphone sur la table de chevet.

Sans plus attendre je ferme les yeux et me laisse emporter par l'odeur de son oreiller.

-Shitty hair...

Je sens quelqu'un me secouer par l'épaule mais n'y prêtes aucune attention, je suis trop fatigué pour ça.

-Il est 19h30..

J'ouvre les yeux en sursaut. 19h30? Comment ça 19h30? Je me suis endormi à quoi? 16h30? 17h peut-être?

-Ah bah tiens, bonjour le flemmard.

Il était debout à côté de moi, il a du se lever pendant que je dormais.

-Il est déjà 19h30 vraiment?

-Ouais.

-Faut que je prévienne ma mère!

-Elle t'a appelé, j'ai répondu et j'ai dit que tu restais manger. Elle est d'accord et m'a dit de bien te tenir à table.

C'est bien son genre ça...

-Merci tu me sauves! Elle m'aurait harceler pour que je réponde sinon.

-Du coup on mange avec mes darons.

En plus de 3 mois de "relations", j'avais encore jamais mangé vraiment avec eux, ça s'annonce stressant.

-Ca marche, j'espère juste être présentable.

-Ca va c'est pas toi qui va avoir une sale démarche.

Je ris immédiatement. J'avoue qu'à ce niveau là, j'ai plutôt de la chance.

-C'est vrai tu as gagné tu as gagné.

-bref vient manger, ma mère a dit que ça serait prêt pour 19h30.

-C'est que je dormais vraiment bien pour pas vous avoir entendu crié.

-Elle m'a envoyé un message, c'est plus simple et ça évite de "crier" justement.

-Ingénieux, ingénieux.

Je me lève en même temps et me met devant le miroir de son armoire pour m'arranger les cheveux.

-Et d'ailleurs sur le groupe ils veulent aller au niveau du ponton ce soir. J'ai répondu qu'on venait.

-Toi? Tu as répondu à un message positivement?

-Tch. On ira c'est tout.

Je me moque encore un peu de lui avant qu'on se mette en direction de la cuisine.

On descend alors les escaliers pour rejoindre la salle à manger. Mon coeur bat de plus en plus vite, bien que ses parents m'apprécient, on parle quand même d'un repas avec ma "belle famille".

-Ca va aller, c'est pas comme si ils te connaissaient pas. C'est que mes darons.

Il a visiblement remarqué que j'étais légèrement paniqué.

-Ouais mais quand même.

On arrive donc en bas et ses parents sont en train de ramener les plats sur la table.

-Bonsoir les jeunes, ce soir c'est curry de porc, courgette et riz.

-Ca sent super bon! C'est vous qui cuisinez monsieur?

-Combien de fois on va devoir te dire de nous appeler par nos prénoms et de nous tutoyer Eijiro! Mais oui c'est moi qui cuisine.

-Pardon pardon, je n'arrive pas à m'y faire!

Je m'installe donc. La mère de Katsuki est à ma gauche et lui en face de moi, à côté de son père.

Je tend mon assiette à Mitsuki qui me sert généreusement.

-Je t'en ai mis assez?

-Largement oui!

-Il faut bien nourrir un garçon en pleine croissance comme toi!

-C'est vrai c'est vrai mais ça suffira pour le moment.

Une fois toutes les assiettes servit je me mets donc à manger.

-C'est délicieux Masaru, vraiment.

-Tu m'en voit flatté.

-C'est pas notre fils qui dirait ça.

Ouch je sens que la remarque de sa mère va faire mouche.

-Tch. T'es relou la sorcière.

-Tu vas arrêter de me parler comme ça oui?

-Si je veux.

-Bon sang Katsuki tu es vraiment insupportable comme gamin.

Je regarde mon assiette déjà bien entamé pour ne pas m'immiscer dans la discussion. Masaru n'a aucune réaction, il doit avoir plus que l'habitude.

-La faute à qui si je suis comme ça?

-Tu ferais mieux de te taire, je sais vraiment pas comment Eijiro fait pour rester ami avec toi!

Etonnamment il ne répond pas à ca, il se contente de prendre son air renfrogné et de continuer à manger.

-Tiens c'est vrai, vous vous engueuler pas trop Eijiro?

Mistuki avait retrouvé son air joviale habituel et sa voix bien plus douce.

-Non ça va! On s'entend vraiment bien vo... enfin tu sais.

Je n'arrive vraiment pas à me faire au fait de les tutoyer mais bon.

-T'en mieux! En espérant que ça dure, Katsuki n'avait pas ramené quelqu'un comme ça depuis Izuku à l'école primaire.

J'avoue que ça me plaît pas mal d'être aussi privilégié à ses yeux. Je regarde Kat sans pouvoir m'empêcher de sourire. Lui, détourne les yeux directement, ça ne m'étonne pas, c'est pas son genre de parler de ça.

-J'espère que vous conserverez cette relation longtemps alors.

-Moi aussi!

J'ai peut-être répondu un peu trop vite et un peu trop joyeusement à la réplique de Masaru.

-Quel enthousiasme dis donc Eijiro, tu as pas peur qu'il finisse pas te tuer?

-Tch je ferais jamais ça m'man.

Ca laisse un petit blanc, c'est la première fois qu'il dit quelque chose comme ça devant ses parents avec moi.

Ses parents ont l'air encore plus étonné que moi.

Kat en revanche, a toujours l'air stoïque et finis la dernière bouchée de son assiette.

-Bah quoi?

Il n'a pas l'air de comprendre la portée de ses mots aux yeux des gens autour de cette table.

-C'est simplement... étonnant de t'entendre dire ça au sujet de quelqu'un.

-C'est mon mec je vois pas pourquoi je serais mauvais avec lui comme avec les autres.

Je m'étouffe avec ma dernière courgette. Pardon? Genre comme ça?

Je regarde par automatisme mon assiette vide. Mon dieu qu'elle angoisse.

Ses parents restent sur le cul, ils avaient pas l'air de s'y attendre.

Sa mère passe son bras sur mes épaules.

-Ah bah voilà! Ravie de t'avoir comme beau-fils tu vas pouvoir le supporter un peu à notre place! Heureusement que tu as les épaules assez large pour tenir avec lui! Tu as entendu Masaru? Notre fils ne va pas rester seul toute sa vie!

-Je te rappelle que tes parents avaient dit la même chose pour moi avec toi Mitsuki!

Faut croire qu'on répète un schéma similaire à celui de ses parents.

Je souris, il y avait pas de raison de s'inquiéter finalement.

-On sort.

Je n'ai même pas le temps de me remettre de mes émotions que Katsuki met nos assiettes dans l'évier et quitte la pièce.

Je le suis par réflexe.

-Merci beaucoup pour le repas en tout cas c'était très bon!

-Mais je t'en pris, reviens quand tu veux!

Je leur fait un grand sourire avant de quitter la pièce, à croire qu'ils m'ont accepté dans la famille.

Je rejoins Kat dans le couloir qui a déjà ses chaussures aux pieds.

-Tu vois, il avait pas de quoi en faire un plat.

-Oui tu as sûrement raison.

J'enfile également les mienne puis on sort en claquant la porte derrière nous.

On part donc en direction du ponton. Je regarde mon téléphone, selon les messages du groupe, ils sont déjà tous là-bas.

Je me reconcentre sur Katsuki.

-Dis donc, tu marche plutôt normalement!

-Ouais c'est passé.

-C'est que c'est pas aussi terrible que ce qui est raconté habituellement.

-On verra quand ça sera ton tour.

Je prend une couleur rouge pivoine. Il a déjà prévu le sort qu'il allait me réserver alors.

-En tout cas, je suis content que tu aies dit ça à tes parents, ils ont réagit plus que bien.

-Ils étaient persuadé que j'aurais un mal fou à trouver quelqu'un donc vaut mieux un mec que rien du tout.

-C'est vrai tu as pas tord.

On continue notre route en direction du ponton, on est plus qu'à une minute environ vu qu'on le voit déjà de loin. Les têtes de nos amis apparaissent ou loin.

On continue le reste du chemin en silence.

-Salut les gars! Vous avez mis le temps!

-On mangeait avec ses parents désolé Denki!

On s'assoie après que les autres nous ait fait une place. Je passe mon bras autour de ses épaules.

-Faut croire que vous vous êtes réconcilié. Katsuki a rien voulu nous dire sur le groupe et toi tu répondais pas...

-Ouais.

Pauvre Mina, elle s'attendait certainement à mieux comme réponse.

-J'ai suivi tes conseils et je suis allé le voir. Monsieur a décidé de me pardonner de bon coeur.

-Ce que tu sais pas Eijiro, c'est qu'il t'a déjà pardonné depuis samedi lorsqu'on en a parlé tous les deux il a simplement réagit à chaud et a paniqué. Je l'ai convaincu que c'était pas si grave comme connerie mais il voulait quand même te le faire payer un peu.

-Espèce de traîtresse Kyoka il était pas censé savoir ça.

-Il a bien le droit de savoir quand même!

Quel enfoiré, il m'a donc laissé sans nouvelle volontairement pour me faire "mariner". J'enlève mon bras des épaules de Kat pour pouvoir le regarder bien dans les yeux.

-Tu m'as laissé me ridiculiser dans mes excuses cette après-midi pour rien?

-Ouais.

-Espèce d'enfoiré...

Evidemment il se laisse pas insulté et me donne comme toujours un coup de coude dans les côtés. Les autres en profitent bien pour se moquer de nous.

-En tout cas les mecs, ça fait plaisir de vous voir à nouveau heureux comme ça. Vous avez pas intérêt à nous refaire encore une fois le coup de "on se parle plus", 2 fois c'est suffisant! Bien que la 2e était courte ça compte quand même.

-Promis Sero promis!

Kat roule simplement des yeux en guise de réponse.

-N'empêche, Sero, on est les deux seuls célibataires de la bande, la loose...

Mina s'étale sur lui en disant ça, pour dramatiser comme à son habitude.

-Ouais la loose, mais au moins on est libre comme l'air!

Tout le monde se moque évidemment d'eux, en même temps, il y a un peu de quoi.

Mina se désintéresse de Sero et vient de jeter sur moi.

-N'empêche tu as intérêt à tout me raconter toi!

-Oui oui mais j'arrive plus à respirer là!

Elle s'enlève en m'ébouriffant les cheveux.

-je compte sur toi en tout cas.

Je lui fait un clin d'oeil et un pouce en l'air pour lui répondre.

-Et du coup au lycée vous allez faire comment?

-Très bonne question Denki. On va simplement laisser les choses se faire naturellement sans pour autant faire d'annonce à la noix ou quoi.

-C'est vrai que c'est pas bête.

-Mais après on sait pas exactement comment faire pour que ce soit "naturel" mais bon.

-On va faire au jour le jour et on verra.

Je regarde Katsuki. Il avait dit ça avec une voix calme, en regardant le ciel qui s'assombrit minute après minute.

Je pose ma main sur la sienne.

-OK.

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Et voilà, c'était le dernier "vrai" chapitre de Des Vagues à l'âme, qui finit donc à l'endroit ou tout à commencé. Il y aura encore l'épilogue et l'histoire sera close. Honnêtement, je trouve cette histoire trop "plate" et je ne sais pas quoi en penser mais bon, avec un peu de chance ce n'est pas votre avis!

Kisssss

Galou