Partie 6 - Par Juliabakura

Partie 6

Par Juliabakura

Afin de pousser une certaine force de persuasion, pour convaincre le Seigneur Delenor de leur laisser la possibilité d'interroger l'élémentaire capturé, Théo avait utilisé son pouvoir psychique, l'épée de Damoclès. Cependant, n'ayant pas réussi à bien mesurer la puissance de son pouvoir, il avait littéralement étranglé le pauvre Seigneur Delenor, qui selon Théo avait un manque de Foi qui l'avait consterné.

Les dernières paroles du seigneur résonnaient encore dans leurs esprits :

— Arrêtez les. Arrêtez les. Saisissez vous d'eux. Tuez les...

Puis il s'était évanoui. Maintenant, les aventuriers se retrouvaient dans la merde. Théo leva les mains vers le ciel en hurlant :

— Ce n'est pas moi !

Malheureusement, cela n'arriva pas à convaincre le reste des troupes, qui pouvait constater l'aura maléfique qui se dégageait du guerrier ainsi que les chaînes étranges autour de lui. De son côté, B.O.B regarda ses doigts, observant les alentours en murmurant également :

— Ce n'est pas moi non plus, je vous assure que non.

Shin se frappa le front de la main, et Grunlek observa à droite et à gauche, nerveux, pour voir les gardes se retournaient vers eux. Au même moment Shaydan arrivait dans la cour, les yeux écarquillés devant le carnage.

Le cerveau de Théo se trouva fort dépourvu face à l'ordre qu'avait donné Sir Delenor. Attaquer était une chose, assumer en était une autre. Rapidement, il se tourna vers l'élémentaire assaillant encore en vie, pour essayer un coup de bluff, en tentant de faire croire aux gardes, que l'ordre d'exécution était dirigé vers la créature. Cependant, le paladin n'avait pas l'éloquence pour lui, et son injonction ressembla à celle d'un enfant accusant un autre de la bêtise qu'il avait commise. Avec un petit « Allez » ajouté à la fin, pour essayer de les convaincre.

Balthazar soupira. Il devait encore rattrapper les bourdes de son inquisiteur. En pleine baston, il allait devoir faire porter sa voix et plus encore les faire revenir à la raison, afin d'éviter leur exécution imminente. Cependant, et heureusement pour les autres, le mage adorait se mettre en scène. Il savait que les gardes l'avaient écouté précédemment, il était sûr qu'il pouvait réitérer cet exploit.

— Je suis Balthazar Octavius Barnabé, mage de la Tour Rouge. Votre seigneur est blessé ! Portez-le chez un soigneur et nous verrons se que nous ferons ensuite.

Le mage était plus convaincu que réellement convainquant. Plusieurs soldats dégainèrent leurs armes.

Grunlek soupira encore une fois. L'avenir de son équipe reposait encore une fois sur ses épaules. Il retint Shin par le bras, déjà prêt à s'enfuir. Le nain s'éclaircit la gorge pour essayer de calmer la foule après les discours ratés de ses deux collègues :

— Nous avons été vos alliés pendant ce combat. Est-ce que vous avez vraiment envie de nous attaquer ?

En même temps qu'il parlait, le naingénieur mit son bras en l'air afin de déployer son bouclier, de manière bien visible, afin de faire comprendre qu'il n'allait pas attaquer, mais bien se défendre si une nouvelle bataille s'engagerait. Mais encore une fois, le discours n'eut pas d'effet escompté. Peut être juste un sourcil levé pour l'un des gardes et encore.

Balthazar se rendit compte qu'ils n'avaient jamais eu de vrai alliés. Ce n'était que des alliés forcés, parce qu'ils avaient reçu l'ordre de les aider, mais ils se fichaient bien de leur sort. Théo, toujours déterminé, chercha lui du regard la personne la plus gradée après Sir Delenor afin de tenter de les convaincre. Shin n'était pas loin de la sortie, il savait qu'il avait un moyen de fuir si lui aussi échouait. Cette hypothétique fuite devenait de plus en plus pressante alors qu'il vit Théo fronce les sourcils pour utiliser le seul muscle de son corps qui n'avait jamais fonctionné correctement depuis le début de leurs aventures : son cerveau. Il savait que l'inquisiteur allait encore mettre à exécution une de ses stupides idées : prendre en otage quelqu'un pour demander de sortir de ce pétrin.

En panique, Shin tenta à son tour de calmer la foule. Après tout, il avait réussi à mettre un carreau dans la tête d'un des élémentaire qui avait attaqué le seigneur. Mais le demi-élémentaire, encore moins sociable que l'inquisiteur, baragouina des mots sans aucune cohérence, trop timide pour cette tâche. Il n'y avait plus de place à la parole. La diplomatie avait échoué.

Les arbalétriers pointèrent leurs armes vers les aventuriers. Les hommes dégainèrent leur épées, et ceux désarmés attrapèrent des fourches et des torches. La foule commença à avancer vers eux.

B.O.B et Grunlek étaient les plus exposés face à la nouvelle menace environnante. Balthazar n'était pas le plus doué au combat, mais il pouvait compter sur l'ingéniosité du Naingénieur. Si les paroles ne suffisaient plus, Grunlek voulait tenter de les impressionner par la force. Il s'apprêta à frapper le sol pour les renverser d'une secousse.

Du coin de l'oeil Balthazar put remarquer des petits geste de Shin. L'archer cria silencieusement :

— Tu veux que je révèle ma nature ?

Balthazar comprit que ce dernier était prêt à mettre toute la troupe à sa poursuite pour leur permettre une échappatoire. Il observa les alentours pour décider si son plan valait le coup ou non.

Le Nain utilisa sa force vitale pour frapper violemment au sol. Son bras se disloqua. Des filaments énergétiques s'étendirent sous terre et les pavés de la place se lèvèrent par endroit. Les gardes qui étaient près de lui, firent un pas en arrière et ceux qui ne firent pas attention, tombèrent à la renverse. Son attaque permit de dégager un espace.

Balthazar soupira une énième fois. Comment s'étaient-ils encore retrouvés dans cette situation ? À se faire de nouveaux ennemis ? À chaque fois que le paladin ouvrait la bouche, ça partait en cacahuète. Ils avaient pourtant bien géré la situation à la base, comme de vrais héros. Ils auraient pu gagner tellement d'or, d'argent, de luxe... Mais non. Comme d'habitude, le paladin les avait provoquer « sans faire exprès » et maintenant ils risquaient tous de se faire tuer parce qu'il était incapable d'exercer son métier correctement.

Les aventuriers entendirent une voix, à travers le silence qui avait suivi l'attaque de Grunlek. Derrière Shin, à la porte de la place, se tenait Shaydan.

— Si vous les touchez, vous êtes tous morts ! cria-t-elle.

La remarque arracha quelques rires dans l'assemblée.

Shin, cependant, ne la regarda pas. Il remarqua une silhouette non loin des tuiles au-dessus d'elle, semblable aux créatures qui étaient sorties du puits. Visiblement, un élémentaire d'eau s'était caché au-dessus et s'apprêtait à bondir. Shin avait deux solutions : éliminer l'intru ou sauver la demoiselle. La décision était déjà prise pour le rôdeur.

La créature bondit, Shin courut vers Shaydan pour la pousser de côté, avant de voir la créature à quatre mètres en face de lui. Elle était plus massive et puissante que les autres. Le demi-élémentaire observa en arrière pour voir si un de ses coéquipiers pourrait lui venir en aide. Grunlek vit de loin la situation. Il se dirigea vers Shin et Shaydan pour essayer de les protéger avec son bouclier déployer. Malheureusement, il savait qu'il n'allait pas arriver à temps.

Balthazar se mit à hurler :

— Baissez-vous !

Près ou non, il lança une boule de feu au-dessus de l'assemblée pour sauver la vie de Shaydan, plutôt que celle Shin (encore une fois s'attirer toute la gloire). La flamme traversa la cour, les gens firent un pas en arrière. Le feu frappa la créature. Le bras de la créature s'enflamma.

Malgré cette attaque, la créature donna un violent coup sur Shaydan. Shin qui avait pris l'initiative de la protéger, encaissa également le coup. Les aventuriers entendirent une sorte de « crac » du côté de Shaydan et Shin, et ils tombèrent sur le côté. Balthazar pria pour qu'ils ne soient pas morts.

Théo se tourna vers les gardes et hurla :

— Mais qu'est-ce que vous attendez ? Arrêtez le ! Aidez-nous, bande d'incapables !

Théo brandit son épée en direction de la créature en hurlant :

— À l'attaque !

Il chargea. Il espéra que l'armée suivent enfin son mouvement pour accompagner son attaque. 

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top