Chapitre 4
Jimin se sentit étrange au réveil.
L'esprit brumeux, le corps alangui, comme incapable de saisir le jour qui commençait. Pourtant, il était de ceux qui se levaient d'un bond, d'habitude, à peine le réveil sonnait-il. Mais là, c'était différent. Comme si tout son être refusait de rejoindre la réalité, comme si Jimin voulait rester dans le monde du rêve, dans...
De quoi avait-il rêvé ? Il ne se souvenait de rien, à peine quelques impressions, à peine...
Il se figea tout à coup, alors qu'il prenait conscience du poisseux sur sa peau, qu'il comprenait le bien-être, les muscles détendus, et cette sensation, là, qui perdurait.
Le reste de plaisir.
Jimin avait rêvé de sexe.
C'est chamboulant, pensa-t-il alors qu'il restait encore un peu allongé, à instinctivement prolonger l'état dans lequel il se trouvait.
C'était chamboulant car ça faisait si longtemps que ça ne lui était pas arrivé. En rêve et dans la vie.
Parce que Jimin vivait en moine, depuis quelques mois. Même depuis quelques années, s'il était honnête. Trop de travail, argumentait-il à Jungkook et Taehyung qui le pressaient de trouver quelqu'un.
Dans les faits, depuis que Jimin avait rompu avec son ex, juste au moment où sa chaîne YouTube commençait à avoir du succès, il avait tourné le dos à l'amour. Trop douloureux.
Alors il s'était plongé dans le travail, s'était donné des objectifs à tenir, des deadlines à respecter, tout un tas de choses qui empêchaient les sorties du samedi soir, qui donnaient des raisons à opposer aux invitations.
C'était compliqué d'oser. C'était compliqué de chercher. C'était compliqué de se livrer, aussi. Lorsqu'on devenait un peu célèbre, on ne savait jamais ce que l'autre aimait en nous.
Alors Jimin restait seul, c'était plus simple. Peu à peu, son corps avait cessé de réclamer, se contentait du peu qu'il lui donnait.
Jusqu'à lui.
Jusqu'à cette voix, qui l'avait d'abord saisi, puis peu à peu séduit. Complètement. Éperdument.
Jimin était devenu fou de la voix de Min Yoongi.
Il était devenu fou de ces mots dans sa bouche.
Il l'écoutait chaque soir, désormais, écouteurs aux oreilles et enfoui dans son lit. Il enchaînait les podcasts des anciennes émissions, l'un après l'autre, à se gorger des mots, des intonations, de la moindre inflexion de cette voix si grave. Jimin rêvait aux poèmes déclamés, se laissait porter par la mélodie des vers, était pris de frissons incontrôlables à certaines expressions, certains souffles de cet homme sur le micro. À certains sourires, aussi, qu'il entendait sous les mots.
Hier soir, dans l'épisode 53, Min Yoongi avait lu Pasolini, et ses mots avaient pris une intensité toute particulière, lorsqu'il avait d'abord lu la traduction en français, puis avait relu le poème en italien. Ce n'était pas la première fois, Min Yoongi aimait à jouer sur les langues, à faire connaître des poètes du monde entier, dont Jimin ignorait toute existence mais qui désormais rejoignaient une longue liste d'écrivains plus classiques qu'il apprenait à tolérer, voire à aimer.
Mais c'était la voix, qui faisait ça, cette voix qu'il entendait maintenant chaque heure du jour et de la nuit, en écho dans ses pensées, rendant l'absence supportable jusqu'aux retrouvailles du soir.
C'était la voix de Min Yoongi qui rendait l'ennuyeux délectable, et Jimin s'en était rendu accro. Accro d'entendre sa voix. Accro de se laisser bercer, éveiller, interpeller par les mots, séduire par cette voix au grain si particulier, cette voix si vivante qu'elle était à elle seule un être.
Jimin était transi d'amour pour la voix de Min Yoongi.
Alors hier, en italien, cette voix avait simplement fait quelque chose de plus, encore.
Elle avait éveillé le désir.
Et Jimin s'était retrouvé à respirer plus vite, alors qu'il gardait les yeux obstinément clos à se laisser envelopper par la voix. Il s'était retrouvé à se tendre, vers une présence imaginaire, à appeler de ses vœux des caresses sur son corps, un souffle sur sa peau, le même qu'il entendait entre les mots, le même que Min Yoongi se plaisait à laisser traîner, parfois. Sa main avait fait son chemin seule, à venir apaiser le besoin, et Jimin avait trouvé ça tellement bon, tellement plus intense que tout ce à quoi il s'était parfois laissé aller, qu'il avait immédiatement stoppé, interloqué par les sommets qu'il devinait pouvoir atteindre.
La honte l'avait foudroyé, mêlée à cette obscure culpabilité qui ne le quittait jamais.
Celle d'avoir mis fin à tout cela, à tous ces trésors de voix, par sa simple existence.
Si Jimin n'avait pas parlé de livres, lui aussi, s'il n'avait pas été là, Min Yoongi déverserait-il encore sa voix rocailleuse sur les ondes ?
Il avait eu peur de répondre à cette question, s'était replongé dans le podcast, attentif désormais à ne pas trop se laisser aller, à garder une distance raisonnable.
Le sommeil l'avait happé dès que les mots s'étaient tus.
Mais la voix de Min Yoongi, elle, l'avait rattrapé. Dans les songes.
Jimin s'en souvenait bien plus clairement maintenant, de ces mots qui chuchotaient à son oreille, de ce souffle sur son cou, de ces mains, longues et fines comme sur la photo du site, qui parcouraient lentement son corps. Il se souvenait de ces yeux qui le fixaient, qui l'avaient accompagné de leur voix jusqu'au bout, jusqu'à l'apogée de l'orgasme, avant de sourire et de disparaître quand l'intensité du plaisir l'avait réveillé.
Autour de lui, tout était normal.
Sa chambre s'éclairait des rayons du jour à travers les volets, on entendait les oiseaux s'affairer à chanter, dans la rue.
Tout était calme, peu de circulation, il devait être encore tôt. Jimin devrait bientôt se lever, bientôt se mettre au travail avant de rejoindre la radio dans l'après-midi.
C'était étrange de revenir à ce monde.
Il avait aussi une vidéo à tourner, avant, une vidéo qui lui tenait particulièrement à cœur. Il fallait y aller, se lever.
Malgré la nuit. Malgré la voix, le plaisir.
Jimin soupira, ferma les yeux une dernière fois, à l'écoute de son corps. Il tenta de rejoindre le sourire, de réveiller la voix à son oreille.
Les mots étaient si excitants qu'ils lui firent subitement honte. Il se redressa, minuscule à nouveau, se leva rapidement pour se rendre dans la salle de bain.
En plus de prendre la place de cet homme, Jimin s'appropriait son corps et sa voix.
Qu'est-ce qui n'allait pas chez lui ?
***
— Vous êtes nombreux à répondre à mon challenge "Lundi poésie", je suis trop content, c'est vraiment super !
Jimin était tout sourire face à la caméra qui tournait, à rayonner d'enthousiasme.
Il avait hésité, vraiment hésité, à lancer cette idée : lire un peu de poésie chaque lundi, pour s'ouvrir au genre et le faire connaître à son public. Pour oser passer cette frontière entre les livres de pur plaisir qu'il proposait généralement, et un aspect plus classique de la littérature.
Bien sûr, c'était lui qui l'avait incité à le faire : le plaisir que Jimin ressentait à se plonger dans sa voix, les mots qui restaient gravés à son oreille tant et tant il les avait écoutés. Alors Jimin s'était dit qu'il pourrait essayer de transmettre un peu de tout ça, lui aussi, de remettre la poésie à l'honneur.
Un moyen de se faire pardonner, aussi, un peu, certainement.
Bien sûr, il ne parlait pas de la même poésie que Min Yoongi. La poésie classique, la poésie littéraire lui restait bien trop obscure, encore trop ennuyeuse pour qu'il ait envie d'en parler. Celle-là, il l'écoutait, et c'était parfait ainsi.
Alors Jimin avait cherché et était tombé sur cette poétesse contemporaine, Rupi Kaur, dont les poèmes, si simples à première vue, avaient été traduits.
Et ils étaient parfaits. Jimin avait absolument adoré sa lecture, comme il l'expliquait maintenant à la caméra, au point de ne plus pouvoir lâcher le livre jusqu'à la fin. Lait et miel, ça s'appelait en traduction, c'était disponible en format poche, orné de dessins de l'autrice, et ça abordait, mine de rien, des sujets graves sous couvert de mots simples.
— J'ai cherché, et j'ai trouvé d'autres livres de poésie contemporaine, qui semblent vraiment intéressants. D'abord il y a les autres recueils de Rupi Kaur, bien sûr, que vous pouvez sans peine vous procurer partout. Home body par exemple. Et puis d'autres poètes encore, comme Lucie Lelong, qui a écrit un recueil entier sur son rapport au ventre, ça semble génial ! Regardez la mise en page ! Il y a aussi le recueil d'Hortense Raynal, Bouche-fumier, tous ceux de Rim Battal. Oui oui, ne vous inquiétez pas, je mettrai toutes les références en description de la vidéo. Et je ferai un post instagram sur Rupi Kaur. Et sur Rim Battal aussi certainement. Vous, en échange, n'hésitez pas à me donner des recommandations en commentaire, hein ! C'est un échange ! On découvre ça ensemble et on échange. Ah, je suis trop content qu'on fasse ça, et surtout que ça vous plaise ! Merci de me faire confiance et de me suivre dans cette nouvelle idée, je vous aime.
Jimin se sentait fier. Fier d'avoir osé sortir des sentiers battus de ce qui se faisait habituellement en recommandations de livres. Fier de sa communauté, qui n'avait pas hésité et avait sauté avec lui dans l'inconnu de ce genre assez effrayant à première vue. Fier de leur engouement, des retours qu'il recevait sur les réseaux sociaux. Son hashtag #LundiPoesie décollait de semaine en semaine.
Jimin se demandait ce qu'il penserait, lui, de son initiative. La trouverait-il intéressante ? Ridicule ? Après tout, Jimin n'abordait pas les "grands poètes", contrairement à son prédécesseur - il aimait maintenant utiliser ce mot quand il pensait à lui, ça créait une relation entre eux, une connexion.
— Ah, et il faut que je vous parle aussi de ça !
Il se pencha et brandit fièrement un livre en format poche, à la couverture blanche barrée d'un bandeau de petites photos.
— Quelqu'un m'a envoyé ce recueil de poèmes de Pablo Neruda ! Alors lui c'est un très grand poète, pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, un classique de la littérature. Le recueil s'appelle la Centaine d'Amour et c'est drôle parce que...
Jimin s'interrompit, se tortilla un peu sur son canapé. Il sentait qu'il allait rougir à penser ainsi à lui au milieu d'un tournage, il espérait qu'il n'aurait pas besoin de couper ce passage.
— C'est drôle parce que j'écoutais récemment des poèmes de cet auteur en podcast...
Sa voix s'était faite rêveuse malgré lui, il repensait à cet épisode, dans les premiers qu'il avait écoutés, à cette voix qui lisait les poèmes, en français et en espagnol.
S'apercevant de son égarement, Jimin se secoua, adressa un grand sourire à la caméra.
— Enfin bref, ça m'a fait super plaisir ! Je ne sais pas qui m'a envoyé ce livre pour le challenge "Lundi poésie", ce n'était pas signé, mais vraiment, ça m'a fait très plaisir, merci ! Je vais le lire.
Il serra le livre contre son cœur, en un geste instinctif.
— Bon, on se retrouve bientôt, et d'ici là n'hésitez pas à aller voir sur mes autres réseaux sociaux, et à laisser des commentaires ! Qu'on continue à partager nos lectures ! Je vous embrasse !
Après un sourire qu'il garda figé pendant quelques secondes, Jimin se leva et éteignit la caméra. Il ferait le montage le lendemain.
Il s'affaira à ranger les livres éparpillés ça et là puis alla poser les poèmes de Pablo Neruda sur sa table de nuit, après une dernière caresse sur la couverture.
Il les commencerait ce soir.
*****
C'était la fin de l'émission et, dans le petit studio d'où elle était retransmise sur les ondes, Jimin sentait son corps se détendre peu à peu. Le plus stressant, le plus exigeant était derrière lui : parler seul face au micro pendant plus d'une demi-heure, sans lasser l'auditoire et sans trop bafouiller. Restaient maintenant les quelques minutes dédiées aux interventions des auditeurs, que Jimin appréciait toujours beaucoup, et ce serait terminé. Il pourrait tranquillement rentrer chez lui et se reposer de sa journée. Les lundis étaient éreintants.
— 10 secondes.
La voix dans le casque le ramena à la réalité. La plage de publicité s'achevait.
Jimin ferma les yeux un instant, se concentra alors que le décompte commençait et enchaîna au signal :
— Nous revoilà pour "Les livres de Jimin" ! J'espère que le début de l'émission d'aujourd'hui vous a plu et que ce thème "spécial romans historiques" vous a inspirés. Je vais maintenant accueillir 2 auditeurs pour qu'ils nous parlent d'un livre qui leur plaît particulièrement. D'abord, Amélie. Bonjour Amélie, vous m'entendez ?
L'auditrice lui répondit et Jimin entama avec elle un dialogue régulièrement ponctué de rires, alors qu'elle conseillait un livre que Jimin avait déjà lu et adoré.
Elle raccrocha finalement et ce fut la personne suivante. Il restait 5 minutes d'émission, Jimin devrait être attentif à ne pas dépasser l'heure sinon il risquait de se faire gentiment reprendre comme la semaine dernière.
— Bonjour Monsieur. Je suis désolé, je ne réussis pas à relire votre nom. Est-ce que vous êtes là ?
— Oui, je suis là. Bonjour.
Jimin sentit un grand frisson lui parcourir l'échine, à la voix grave qui venait de répondre. C'était une voix exactement comme il les aimait. Un peu comme celle de Min Yoongi, vibrante dans ses graves et riche de nuances.
— Bonjour ! Pouvez-vous nous présenter votre recommandation ?
— Oui. Le livre s'intitule "Pietra Viva", de Leonor de Recondo.
Leonor de Recondo. Jimin aurait juré ne jamais avoir lu de livres de cette autrice, pourtant le nom ne sonnait pas inconnu. Et cette voix, mon Dieu, elle ressemblait vraiment à...
— Ce nom me dit quelque chose mais je ne réussis pas à mettre le doigt dessus. Y a-t-il d'autres livres de la même autrice ? C'est peut-être par ça que je connais.
— Oui bien sûr, c'est une grande autrice contemporaine de littérature. Elle a écrit notamment "Le grand feu", sa dernière parution, "Amours", au pluriel dans le titre, et...
— "Amours" ! C'est ça ! Oui oui, j'ai déjà entendu parler d'elle !
L'auditeur sembla réprimer un rire.
— Comment avez-vous entendu parler de ce livre ?
Jimin resta un instant désarçonné. D'habitude c'était lui qui posait les question.
— J'ai... J'ai écouté un podcast qui en parlait.
Le podcast de Min Yoongi, mais jamais Jimin n'aurait osé en parler, reconnaître qu'il écoutait celui qu'il avait évincé.
— Vous avez bon goût, pour les podcasts.
Avait-il rêvé ou l'homme avait fait une minuscule pause au milieu de sa phrase ? Jimin fronça les sourcils, il commençait à trouver cet auditeur étrange.
— J'espère que vous trouvez que j'ai aussi bon goût pour les livres !
— Puis-je présenter le livre dont je veux parler ? Lisez-le et je pourrai ensuite vous répondre.
Jimin resta un instant interloqué. L'auditeur semblait se moquer ouvertement de lui.
— Je vous en prie, autorisa-t-il d'un ton légèrement pincé.
Cette fois, le rire de l'auditeur fut clairement audible.
Jimin sentit le rouge lui monter aux joues d'un coup et ses oreilles bourdonner, alors qu'il ouvrait la bouche en grand de surprise, sans égard pour la caméra qui tournait et retransmettait tout en direct sur YouTube.
Car ce rire, il le connaissait.
Il l'avait entendu, à peine une ou deux fois, mais en avait été tellement subjugué qu'il avait épinglé l'épisode pour pouvoir le retrouver et s'en gorger aussi souvent que nécessaire.
L'épisode 23 des "Mots à lire" trônait donc sur l'écran d'accueil de son téléphone.
Et maintenant, tout faisait sens, mais rien ne faisait sens en même temps, alors que l'auditeur commençait à présenter le livre, racontant brièvement l'histoire puis expliquant ce qui le rendait si unique.
Tout faisait sens, oui : cette voix chaude qui lui semblait si familière, ce rire, Leonor de Recondo. La légère moquerie, aussi. Après tout, lui parlait de vraie littérature, alors que Jimin...
Mais en même temps, rien ne faisait sens.
Pourquoi cet appel ? Pourquoi cette participation à son émission ? Pourquoi cet intérêt soudain pour Jimin ? Au point de venir présenter un livre en tant que simple auditeur.
Au téléphone, la voix s'était tue, attendait une réaction que Jimin était incapable de donner.
— Jimin ? demanda l'homme après un moment.
C'est son prénom dans sa bouche qui sortit Jimin de son état d'hébétude. Il toussota, s'excusa.
— Merci pour ce partage, Monsieur... Pouvez-vous me rappeler votre nom ?
Il y eut un instant de flottement.
— Pessoa.
— Et bien, merci Monsieur Pessoa.
Et Jimin appuya bien sur les syllabes du nom. L'homme avait hésité, avant de le donner.
Il entendit le clic de la communication qui se coupait, enchaîna immédiatement avec sa phrase de clôture.
Surtout, ne pas penser maintenant.
— Merci à toutes et à tous de m'avoir écouté, merci aux auditeurs qui ont participé. Vous pouvez me retrouver sur instagram, TikTok ou YouTube. Et ici, on se retrouve la semaine prochaine !
Ne pas penser aux incohérences. Attendre de rentrer chez lui. Là, il pourrait réfléchir, là il pourrait essayer de comprendre l'inconcevable.
Car, il en était certain, ce n'était pas le nom Pessoa qui était gribouillé sur le papier. Non, pas Pessoa, ce poète portugais connu pour ses différentes personnalités d'auteur. Jimin le savait, Min Yoongi en avait parlé dans un de ses podcasts et le principe l'avait amusé.
La scène qui venait de se dérouler l'amuserait peut-être un jour, aussi. Mais pour l'instant Jimin était incapable de la voir autrement que comme le ciel qui lui tombait sur la tête.
Il en était certain, c'était la voix de Min Yoongi qu'il venait d'entendre.
C'était Min Yoongi qui venait de l'appeler.
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