Chapitre 4


POV LEXA

Nyko poussait mon fauteuil jusqu'à l'ascenseur, j'avais l'impression d'être une moins que rien qui ne pouvait rien faire de moi-même. Ça devait donner une sacrée image de faiblesse devant les autres... Cette constatation me fit souffler.

— Je sais ce que tu penses et arrête ça tout de suite. Si tu ne m'avais pas protégé, je serais certainement mort à l'heure actuelle. Alors non tu n'es pas faible, tu es une héroïne qui malgré le danger n'a pas hésité une seule seconde pour risquer sa vie. Et c'est comme cela que tout le monde doit te voir. S'ils pensent le contraire, c'est qu'ils n'ont rien compris à la vie. Alors je n'ai pas eu le temps de te le dire de vive voix, mais merci d'avoir pris ce risque pour moi, encore une fois... Tu passes ton temps à me sauver alors que ça devrait être mon rôle...

Je savais très bien à quoi il faisait allusion, puisque ce n'était pas la première fois que ça se passait de cette manière entre nous. Sur l'Arche aussi, je lui avais sauvé la mise avant d'être emprisonnée. Cependant, je n'avais pas envie de repenser à cette période qui était désormais très loin derrière moi. Et de toute façon, nous étions arrivés devant la salle du trône. Les Natblida déjà présents semblèrent soulagés de me voir, et je les saluai tous d'un mouvement de tête alors qu'ils s'éloignèrent pour me laisser m'enfoncer plus loin dans la pièce.

— Maintenant que tout le monde est là, nous allons pouvoir commencer.

Pike, actuel gardien de la flamme, se tenait sur l'estrade à côté du trône laissé vide par la mort de Jaha. Cet homme ne m'inspirait pas confiance et cela depuis notre première rencontre. Par bien des côtés, il me faisait penser à ce fourbe de Titus.

— Si je vous ai réuni ce matin c'est parce que Heda nous a laissé un message avant sa tragique mort. Il m'a confié le rôle d'en faire la lecture à tous les Natblida de la Tour. C'est donc ce que je vais faire immédiatement.

Un message d'Heda ? Qu'avait-il pu bien écrire pour que ce soit si important ? J'observai les visages des autres Natblida qui semblaient tout autant surpris que moi. J'accrochai le regard de Kiron qui me demandait silencieusement si j'allais bien. Depuis la mort des parents de Jaden et Ailyn, il passait régulièrement à la maison pendant son temps libre pour être avec Jaden. Ces deux là étaient très proches avant mais maintenant ils étaient devenus inséparables. Je lui fis un signe de tête pour le rassurer et reportai mon attention sur Pike qui venait de dérouler le rouleau qui contenait le message.

— " Mes chers Natblida, si vous entendez ces mots, cela signifie que mon heure est venue pour rejoindre ceux qui nous ont déjà quittés. La guerre contre les Skaikru s'annonce féroce et sans pitié mais j'espère que nous aurons vaincu ces envahisseurs et que ma mort n'aura pas été vaine."

Les images de sa mort me revenaient en mémoire et je ne pus m'empêcher de détourner le regard. J'étais son assassin et même si je savais que j'avais fait le bon choix, je ne pouvais m'empêcher de ressentir une certaine culpabilité.

— Je vais rejoindre mon fils qui me manque tous les jours. Depuis sa mort, j'ai pris conscience de quelque chose que j'avais toujours rejeté : l'amour n'est pas une faiblesse, jamais. Et je regrette de ne l'avoir compris que trop tard. Parce que oui j'ai aimé profondément et je l'ai abandonné parce que mes convictions étaient erronées.

Je revoyais Marcus et toute sa détresse lorsqu'il avait vu Jaha mort. Leur histoire aurait pu être totalement différente si les choses s'étaient passées autrement.

— C'est pourquoi, j'ai décidé qu'il y avait eu assez de morts, assez de malheur, assez de tristesse. Et tant que je le peux encore, j'abolis officiellement le Conclave. Les Natblida n'auront plus à s'entretuer pour déterminer un successeur. En tant que Heda, je prends la responsabilité de nommer celui qui me remplacera et il incombera au suivant de faire de même.

Je pouvais entendre l'étonnement dans la salle. J'imaginais sans mal que ça ne devait pas plaire à tout le monde, mais pour ma part, je trouvais que c'était une bonne décision.

— Alors en ce jour de renouveau, je nomme Leksa kom Trikru, digne héritière au poste de Heda.

Moi ? Quoi ? Mais c'est impossible. Je remerciais intérieurement d'être coincée dans mon fauteuil roulant sinon j'aurai pu parier que je me serai écroulée sous l'annonce.

— Leksa, a su démontrer en quelques mois, qu'elle était une personne loyale et sur qui je pouvais compter. Je sais qu'elle a à cœur de l'avenir du peuple et je lui donne toute ma confiance pour prendre ma place.

Tous les regards étaient désormais sur moi et ça me mettait extrêmement mal à l'aise. J'avais chaud d'un seul coup et j'avais la tête qui me tournait. Je voulais du changement mais je ne m'attendais pas à avoir la responsabilité d'en être à l'origine.

— Lexa ? Tu te sens bien ?

— Il vaudrait mieux appeler Nyko, il doit l'attendre dans le couloir.

Les sons qui me parvenaient aux oreilles me semblaient lointain et j'étais incapable de répondre. Je venais d'avoir dix-huit ans depuis peu, j'étais maman depuis une journée, je venais de sortir d'une semaine d'inconscience et maintenant j'apprenais que j'étais le nouvel Heda. C'était trop, beaucoup trop pour une personne de mon âge. J'essayai de me lever sans faire attention à ce qui se passait autour de moi, il fallait que je sorte, j'étais en train d'étouffer ici. Malheureusement, mes jambes ne me portèrent pas bien longtemps et je m'effondrai dans les bras de Nyko.

— Ça va aller Lexa je suis là. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé ici mais je vais la reconduire dans sa chambre.

— Mais je n'ai pas terminé de lire ! Et il y a beaucoup de choses à préparer pour l'ascension d'Heda !

— Je m'en contrefiche, Lexa a été gravement blessée au Mont Weather et elle ne semble pas au meilleur de sa forme.

Je sentis qu'il me réinstalla dans le fauteuil et nous nous mîmes en mouvement. Rapidement, j'étais de nouveau allongée dans mon lit de convalescence. Je ne parvenais toujours pas à parler, incapable de prendre conscience de ce qui m'attendait.

— Reviens avec moi Lexa, respire profondément. Tu es en état de choc.

J'étais en état de choc ? En effet, ça me semblait être la bonne formulation. Et malgré mes efforts, je ne parvenais pas à me sortir de cet état. Mon cerveau travaillait à mille à l'heure et je ne distinguais même pas tous les sujets qu'il abordait, passant d'une thématique à l'autre sans s'arrêter. Je commençais à avoir mal à la tête par toute cette agitation et par reflexe, j'apportai ma main à ma tempe pour la masser un peu.

— J'ai l'impression que ma tête va exploser...parvins-je à dire malgré la douleur.

— Tiens, avale-le, me dit-il en me tendant un comprimé, ça devrait aller mieux rapidement.

Je l'avalai et fermai les yeux en attendant que le comprimé fasse effet.

— Chut...il ne faudrait pas réveiller maman...

— C'est trop tard pour ça, annonçai-je en entendant les bébés pleurer.

— Désolée, c'est l'heure de manger et comme tu peux l'entendre, l'heure c'est l'heure.

J'ouvris doucement mon œil et fus rassurée de voir que mon mal de tête m'avait quitté. Même si l'angoisse était toujours là, je parvenais à mieux gérer mes émotions.

— Tu veux que j'en prenne un des deux ?

— Tant que je peux, je les nourris en même temps pour éviter les crises, mais c'est gentil de proposer.

Elle s'installa à côté de moi, la poitrine découverte et rapidement les jumeaux trouvèrent chacun un sein. Cette vision était vraiment magnifique.

— Tu as des idées pour les prénoms des jumeaux ? demandai-je.

— Pas vraiment mais je sais juste que je veux qu'ils aient des prénoms originaux.

— Ok mais on oublie tous les gens que nous connaissons, je ne veux pas d'un prénom déjà connu de nos amis ou familles.

— Ça me va aussi. Et que dirais-tu si l'un avait son initiale en C et l'autre en L ?

— Ça ne fait pas trop égocentrique ? m'inquiétai-je.

— On ne va pas les appeler Lexa Junior ou Clarke Junior non plus, s'amusa-t-elle. Et puis j'aime bien l'idée qu'ils aient les mêmes initiales que nous.

— D'accord, alors comme ça, on va pouvoir réduire les possibilités.

— Alors en L que dirais-tu de Laika ?

— Euh...je ne veux pas que notre fille s'appelle comme le chien qui a été envoyé dans l'espace il y a de nombreuses années.

— Oh vraiment ? je ne connais pas cette histoire.

— Venant de l'espace, c'est une histoire qui nous a été raconté lorsque nous étions enfants. En plus la fin de sa vie n'a pas été des plus joyeuses...

— Alors on oublie, je ne veux pas que notre fille soit associée à cette histoire tragique...

— Et que penses-tu de Linoa ou Leyan ?

— J'aime beaucoup les deux mais j'ai une petite préférence pour Leyan.

La petite se mit à gigoter dans les bras de sa mère. Même si ce n'était qu'une impression, elle semblait apprécier ce prénom.

— Bon je pense que l'on peut définitivement choisir Leyan. Passons à son frère. Alors en C...

— J'aimerai bien que la consonnance soit la même donc dans l'idéal, une terminaison en "an".

— Cillian...Conan...Cyrian...

— Tu vas dire que je fais ma chiante mais il n'y en a aucun qui me plaît...m'annonça-t-elle avec une légère grimace, ce qui accentua son propos.

— Mais non tu n'es pas chiante. C'est important de bien choisir le prénom de ses enfants, ils vont quand même le porter toute leur vie. Et que dis-tu de Ciaran ?

— Ah oui celui là est parfait !

— Alors nous pouvons dire officiellement que nos enfants s'appellent Leyan et Ciaran.

Un sourire apparut sur le visage de Clarke, elle était heureuse qu'ils aient enfin un prénom. Il faut dire qu'après plus d'une semaine, ça devait être long de ne pas pouvoir répondre aux interrogations.

Les jumeaux avaient fini de téter leur mère et ils s'étaient endormis dans ses bras. Je caressai la joue de Ciaran, étant le plus proche de moi. Son visage était un peu plus rond que celui de sa sœur, mais ça devait être normal puisque c'était un garçon. Sa peau était incroyablement douce et blanche. Je savais que la couleur de leurs peaux pouvait changer puisqu'Anya m'avait toujours dit que ses traits asiatiques n'étaient apparus que quelques temps après sa naissance. Je ne pouvais donc pas encore deviner qui était le géniteur de mes enfants. Mais j'aurai bien le temps de penser à tout ça le moment venu de tout façon. Et puis l'important était qu'ils étaient tous les trois en bonne santé.

— Je t'aime.

— Pourquoi maintenant ?

— Parce qu'il faut un moment particulier pour te le dire ? J'en avais envie, c'est tout, répondis-je en haussant difficilement des épaules, ce qui me fit lâcher une grimace.

— Tu as mal ? s'inquiéta immédiatement ma petite-amie.

— Mon sang noir fait plutôt des miracles mais se prendre une balle, ça fait mal quand même. Mais ça va aller, d'ici quelques jours je serai sur pied. Peut-être pas comme neuve, mais sur pied.

— Ton courage me surprendra toujours...

— Tu dis ça alors que tu as dû mettre au monde deux bébés ? C'est plutôt moi qui devrait être impressionnée.

Elle se pencha pour m'embrasser avant de me murmurer qu'elle m'aimait aussi. Cependant, son sourire finit par se faner et une lueur d'inquiétude s'empara de son regard azur. Mon regard dû trahir mon questionnement puisqu'elle ne me laissa pas le temps de réfléchir davantage.

— Au fait, Nyko m'a dit que tu avais eu un problème à la réunion, que s'est-il passé ?

Pendant ce petit instant en famille, j'avais temporairement occulté cette décision... Et ce fût comme si un énorme poids venait de s'abattre sur mes épaules.

— Oh...euh...Je...je vais être le nouvel Heda.

*********

Hello ! Oui je sais je suis en retard...mais on est toujours dimanche donc techniquement je suis toujours dans les temps :p Non en vrai, j'ai complétement perdu la notion des jours depuis que je suis en vacances et je viens seulement de me rendre compte que nous étions dimanche...

Alors que pensez vous de la nouvelle de ce chapitre ? Vous vous y attendiez ? Ca vous plaît ?

Je ne vous embête pas plus longtemps et vous souhaite une bonne semaine ^^

Nestam !

Celia

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