POV CLARKE

Pour la première fois depuis que j'avais accouché, la nuit fût reposante. Hormis le réveil en fin de nuit pour les nourrir, les jumeaux avaient dormi comme de vrais loirs. Je ne sais pas si c'était la présence de Lexa ou alors mon apaisement de la savoir hors de danger, mais une chose était sûre, c'était qu'ils s'étaient rendormis aussitôt après la tétée.

Les enfants étaient réveillés depuis quelques minutes mais ma brune dormait toujours à poings fermés. Le bandage sur son visage avait légèrement bougé et je pouvais voir la brûlure importante sur la peau. Elle avait vraiment de la chance de s'en être sortie vivante...

— Clarke ? Qu'est-ce que tu fais là ?

— A ton avis Nyko ? Je ne pouvais pas rester loin d'elle en sachant qu'elle était réveillée. En plus j'ai une bonne nouvelle, elle a retrouvé la mémoire.

— Vraiment ? C'est super ça. Mais comment c'est possible ? Enfin si rapidement je veux dire.

— Ça va te sembler étrange dit comme ça, mais c'est grâce aux bébés.

— Elle m'étonnera toujours un peu plus chaque jour, sourit-il. Et toi aussi d'ailleurs. Tu as subi une césarienne mais tu es pourtant au chevet de Lexa.

— Je ne peux pas me passer d'elle, répondis-je tout simplement.

— Et j'ai l'impression qu'eux non plus, ne peuvent déjà plus se passer d'elle.

En effet, les jumeaux dormaient profondément tout contre leur deuxième maman. Je gravai cette sublime image dans ma mémoire pour pouvoir la retranscrire sur papier lorsque j'aurai un peu de temps.

— Est-ce que tu sais qui va être le prochain Heda ?

— Il semblerait que votre précédent Heda ait laissé des directives avant de partir. Abby m'a expliqué que normalement il y avait un Conclave avec tous les Natblida mais il semblerait que ce ne soit pas la voie qui a été choisi.

D'un côté j'étais heureuse de savoir qu'il n'y aurait pas de combat à mort entre les Natbilda. Je n'avais pas envie de voir mes petits protégés s'entretuer. Mais de l'autre, la nomination du nouvel Heda me laissait dans l'interrogation. S'il n'y avait pas de Conclave, comment Jaha avait-il nommé son successeur ?

— C'est d'ailleurs la raison de ma venue. Les Natblida doivent se réunir dans la salle du trône dans une heure pour la lecture des directives. Il va donc falloir que j'y emmène Lexa. Anya m'a donné ça pour elle.

— Je vais m'occuper de la réveiller et de la préparer, décidai-je en attrapant la pile de vêtements. Tu peux repasser d'ici une demi-heure ? Je te laisserai le soin de t'occuper de changer ses bandages.

— Pas de problème.

Il quitta la pièce et je commençais par déplacer les jumeaux dans leur berceau. Une fois fait, je m'installai sur le lit et commençai à caresser la joue non meurtrie de ma petite-amie.

— Mon cœur, réveilles toi.

Elle ronchonna et ça me fit rire, elle était vraiment trop mignonne, surtout que de nous deux, c'était moi la marmotte normalement.

— Je sais que c'est difficile mais Nyko est passé. Les Natblida ont une réunion dans une heure et tu dois y assister obligatoirement.

— Sérieusement ? Ils savent que je suis blessée.

— Ça concerne la nomination du nouvel Heda...

— Oh je vois.

Elle ouvrit son bel œil vert encore rempli de sommeil, ce qui m'arracha un petit sourire. Je me penchai pour lui embrasser le front et avant que je ne puisse me redresser, nos lèvres se trouvèrent amoureusement.

— Bonjour mon amour.

— Bonjour mon cœur. Tu as bien dormi ?

— Je suis tombée comme une masse je crois.

— Je veux bien te croire sachant que tu n'as même pas entendu les jumeaux pleurer.

— Désolée.

— Ne t'inquiètes pas, tu dois te reposer.

— Mais toi aussi. Tu gères les enfants seule depuis leur naissance...

— Tu auras tout le temps de t'en occuper lorsque tu seras rétablie. En attendant, est-ce que tu te sens de faire quelques pas jusqu'à la salle d'eau ?

— Je pense que oui si tu m'aides à y aller.

Avec mon soutien, nous parvînmes à la salle d'eau sans trop de difficulté. J'entrepris alors de la déshabiller doucement, prenant soin de lui ôter les bandages le plus délicatement possible pour ne pas aggraver ses blessures. Je l'entendis siffler de douleur régulièrement mais elle m'assura que ça allait malgré tout. L'ampleur des dégâts était bien plus étendue que je ne le pensais puisque son flanc était également touché en partie. La plaie par balle n'était même pas visible puisque cachée sous les brûlures.

— J'imagine que ce n'est pas beau à voir...

— Tu auras certainement des cicatrices. Ton sang d'ébène aide à la guérison mais je ne pense pas que ta peau redeviendra complètement intacte.

Son regard se voila l'espace d'un instant mais il ne m'échappa pas bien que Lexa ait tourné la tête.

— Parles moi mon cœur, tu sais que je suis là pour toi.

— Est-ce que...est-ce que tu m'aimes toujours malgré tout ça ?

— Tu plaisantes j'espère ? Tu es restée à mes côtés après tout ce que j'ai traversé et tu crois vraiment que je vais t'abandonner pour quelques cicatrices ? Je t'aime Lexa et rien ne pourra changer ça. Jamais.

Elle se laissa tomber dans mes bras et déposa sa tête dans le creux de mon cou. Elle était tellement vulnérable à cet instant que je la laissais profiter de la chaleur et de la sécurité que je pouvais lui apporter. Je lui caressai le dos jusqu'à ce qu'elle relève enfin la tête.

— Assieds-toi sur le tabouret je vais m'occuper de toi.

J'attrapai l'éponge et entrepris de la laver avec le plus de douceur et d'application possible. Je ne touchai pas ses blessures pour ne pas empirer la situation et je laisserai le soin à Nyko de faire le nécessaire. Après quelques minutes, je pris soin de la sécher et à l'aider à s'habiller de son sous-vêtement et de son pantalon. Bien évidemment, je la laissai torse nu pour que Nyko puisse lui refaire les bandages. Nous retournâmes ensuite dans la chambre.

— Comment s'est passé l'accouchement ? Ça n'a pas été trop difficile ? Avec ma perte de mémoire je n'ai même pas pris le temps de te le demander...

— Hmmm, j'ai dû subir une césarienne en urgence.

J'étais incapable de lui mentir et je préférai qu'elle sache la vérité de toute façon puisque tôt ou tard elle découvrirait l'immense cicatrice qui traversait mon ventre.

— Heureusement que ma mère était à Polis.

— Mais comment ça se fait que tu n'es pas allongée ? Toi aussi tu dois te reposer mon amour.

— Est-ce que tu as oublié que j'ai passé des semaines en étant alitée ? Parce que je crois que j'ai assez donné de ce côté-là. Mais je te promets que ça va et que je fais attention.

— Je te connais Clarke, tu dois certainement déjà trop en faire. La preuve, tu as débarqué avec les jumeaux en plein milieu de la nuit sans même demander de l'aide. Tu dois aussi prendre soin de toi. D'ailleurs...des jumeaux ? J'avais tout sauf envisagé être maman de deux bébés...

— Je te rassure moi non plus, mais ils sont là et on les aimera autant que s'il n'y en avait qu'un seul.

— Oui bien évidemment...c'est juste que ça fait beaucoup d'un coup et je ne peux même pas t'aider pour le moment.

— Ça va aller. De toute façon, nous n'avons pas le choix, il faut bien que quelqu'un s'occupe des enfants...Anya et Raven en ont déjà beaucoup fait, ton frère passe son temps à l'infirmerie au chevet d'Octavia...

— Comment va-t-elle d'ailleurs ? Que lui est-il arrivé ?

—Des débris du bunker se sont plantés dans son dos mais elle est hors de danger, expliqua Nyko qui venait d'entrer dans la chambre. Elle doit juste attendre la cicatrisation avant de pouvoir reprendre ses activités.

— Et est-ce qu'il y a eu beaucoup de victimes ?

— Beaucoup ont réussi à s'en sortir mais d'après les divers recensements...

Je fis un léger signe de négation vers Nyko pour qu'il n'aborde pas le sujet en profondeur. Elle devait rester calme et j'avais peur de sa réaction si elle apprenait ça maintenant. Je préférai m'en charger en temps et en heure.

— Bon, passons aux choses sérieuses. Est-ce que tu as mal ?

— Non pas trop.

— Ok alors ça veut dire que oui. Je te connais Lexa... D'ailleurs Clarke m'a dit que tu avais retrouvé la mémoire, c'est une bonne nouvelle.

— Comment tu expliques le fait que je l'ai perdue ?

— Certainement le contre coup de ce que tu as subis. Mais finalement ce n'était que temporaire.

Tout en nourrissant un des jumeaux qui s'était réveillé, j'observais la relation entre ma petite-amie et Nyko. Je voyais clairement l'amour d'un père pour sa fille, même si j'étais bien consciente qu'il n'était pas son père biologique puisque je connaissais leur histoire. Et si Nyko m'avait effrayé lors de notre première rencontre, il était vraiment d'une extrême douceur.

— Clarke, tu m'écoutes ?

— Pas du tout, rigolai-je, désolée.

— Je disais que j'avais terminé et que ta mère avait réussi à me trouver un fauteuil roulant pour emmener Lexa mais elle refuse de l'utiliser. Est-ce que tu pourrais la convaincre ?

Je regardai Lexa sévèrement, ou tout du moins j'essayai de paraitre sévère car ce n'était pas mon point fort. Au contraire, j'étais faible face à cette femme. Mais Nyko avait raison, elle ne pouvait pas se déplacer jusqu'à la salle du trône dans son état.

— Mon cœur...tu sais que ça ne serait pas raisonnable. Tu tiens à peine sur tes jambes, tu as bien vu que j'ai dû te soutenir jusqu'à la salle d'eau. Ça serait le comble de tomber alors que tu as un fauteuil à disposition.

— Je ne veux pas paraitre faible devant les autres, m'avoua-t-elle.

— Tu n'es pas faible Lexa, tu es blessée ! Alors arrête de faire ta tête de mule ! Je veux que tu puisses rentrer à la maison dès que possible alors s'il faut que tu poses tes fesses dans ce fauteuil, tu le feras. Alors s'il te plaît, si tu ne le fais pas pour toi, fais-le pour moi.

Elle commença à ouvrir la bouche mais mon regard sembla être suffisant pour qu'elle s'abstienne de prononcer le moindre mot. Mon regard n'avait plus aucune once de colère ou de sévérité, mais elle comprit que j'avais besoin d'elle.

— D'accord, abdiqua-t-elle.

— Je vais repasser à la maison pendant que tu seras à la réunion. Nyko, tu penses qu'elle devra rester ici combien de temps ?

— Avec son sang d'ébène elle cicatrise plutôt vite mais je pense tout de même qu'il faudra au moins une semaine avant qu'on ne l'autorise à quitter la Tour.

J'entendis ma brune souffler de dépit. Je savais que, comme moi, elle détestait être coincée et ne rien pouvoir faire. Mais je ne comptais pas l'abandonner, surtout après qu'elle m'ait fait part de ses craintes la nuit dernière.

— Mais tu reviens ensuite ? Non parce que j'ai déjà raté une semaine avec les jumeaux, je ne voudrais pas...

— Ne t'inquiète pas, je ne fais que l'aller-retour pour aller chercher des affaires puisqu'il n'y a plus rien ici. Et de toute façon, nous devons leur trouver un prénom.

Ma réponse sembla la soulager, c'était dans ces moments là que je me rendais compte qu'elle était à peine une adulte, même si elle avait déjà vécu beaucoup de chose dans sa vie, il restait tout de même un petit côté enfantin qui avait besoin d'être rassuré.

— Bon aller, ça va être l'heure. Si Princesse Lexa veut bien monter dans son carrosse...

— Nyko ! Tu sais bien que je déteste quand tu m'appelles comme ça !

— Je sais et c'est bien pour ça que je le fais, s'amusa-t-il. Aller, dépêche-toi si tu ne veux pas que l'on soit en retard.

J'aidai Lexa à enfiler son haut puis à se lever pour qu'elle s'installe sur le fauteuil roulant. Je caressai sa joue non couverte par le bandage pour la rassurer sur son état et lui embrassai les lèvres une dernière fois avant qu'elle ne quitte la chambre. Une fois seule, je sentis la pression de mes épaules se relâcher parce que même si j'avais tout fait pour ne rien montrer, ça se bousculait dans tous les sens à l'intérieur. Une larme s'échappa et roula sur ma joue mais je ne pus m'apitoyer sur mon sort bien longtemps puisque les jumeaux se réveillèrent.

— Les prochains jours nevont pas être faciles je crois...

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Bonjour tout le monde ! J'espère que vous avez passé une bonne semaine ^^

J'espère que vous avez apprécié ce nouveau chapitre et on se retrouve la semaine prochaine avec un POV Lexa pour découvrir ce qu'il va se passer dans cette réunion :D

Bonne semaine à tous !

Nestam !

Celia