Chapitre 18


POV LEXA

Je cavalais avec rapidité sur mon fidèle destrier. Ouska suivait sans difficulté l'éclaireur qui nous ouvrait le chemin vers le village où il soupçonnait que les prisonniers s'étaient retranchés. Octavia était à mes côtés. Nous n'avions pas parlé depuis mon passage dans la chambre de mon frère et je savais qu'elle n'était pas entièrement avec moi. Elle aimait mon frère autant que je pouvais aimer Clarke alors je comprenais qu'une partie de son esprit puisse être restée auprès de lui. J'espérai en revanche qu'elle en ferait une force et pas une faiblesse...

La nuit noire ne facilitait pas notre avancée mais celle-ci nous donnait aussi l'avantage d'être « invisibles ». Le froid, lui en revanche, n'était pas un allié. Plus nous avancions vers le nord et plus mes mains et mon visage étaient mordus par cette température basse. Lorsque j'avais préparé mon départ, je n'avais pas du tout imaginé cette si grande différence entre Polis et ici.

L'éclaireur s'arrêta et nous fîmes la même chose à sa suite. Pourtant je ne distinguais absolument rien autour de nous. Je m'approchai alors de lui pour avoir des explications.

— Le village est derrière cette montagne et nous devons continuer à pied.

— Comment ça ?

— Il n'y a pas de moyens pour la contourner ou sinon ça nous prendrait des jours, alors il va falloir l'escalader. Il y a une grotte juste là pour garder les chevaux à l'abri.

Ok ! Alors là je ne m'étais pas du tout attendu à ça et en me concentrant, je parvins à distinguer la montagne devant nous. Elle n'était pas immense mais c'était un terrain que je ne connaissais pas du tout, les environs de Polis étant plutôt plat. J'espérai que ça n'allait pas être trop compliqué. Mais quoiqu'il arrivait, j'allais gravir cette montagne parce que mon fils se trouvait peut-être de l'autre côté.

Ça faisait une bonne heure que nous étions en train de gravir la montagne. Plus nous montions et plus le vent soufflait. Je ne sentais presque plus mes doigts et j'avais beaucoup de mal à appréhender les prises qui me permettaient de me hisser, ce qui ralentissait la montée.

— Un problème Lexa ? demanda Octavia qui se trouvait juste derrière moi.

— Non tout va bien ne t'en fait pas. J'ai juste pas l'habitude...

Je n'allais certainement pas avouer devant tout le monde qu'Heda avait merdé dans la préparation de ses affaires. J'aurai eu l'air de quoi sinon. Alors je serrai les dents et continuai l'ascension malgré la douleur.

Il fallut une heure supplémentaire pour atteindre le passage qui nous permettrait de basculer sur l'autre versant. A ce moment là, je pus distinguer un village où certaines cheminées fumaient, prouvant qu'il y avait des habitants. J'espérai que Ciaran était parmi eux.

— C'est ce village. Ils semblent être encore là puisqu'il y a des feux dans les maisons. La descente est moins abrupte et plus rapide mais il faudra faire attention aux éboulis de pierres, ça peut vite nous embarquer ces petites choses là et je ne vous conseille pas de tenter l'expérience si vous ne voulez pas vous fracasser sur les rochers en bas.

— D'accord, alors allons-y, ne perdons pas de temps. Mais surtout évitez de vous faire repérer.

Il nous fallut moitié de temps pour nous retrouver à la base de la montagne. Il ne restait qu'à peine deux cents mètres pour être à l'entrée du village. C'était le moment de donner les directives.

— Ils ne doivent pas s'enfuir, alors nous allons les encercler avant d'attaquer. Le village n'est pas très grand alors ça ne devrait pas être trop compliqué de les empêcher de fuir. Mais surtout faites attention de ne pas attaquer à l'aveugle, mon fils est certainement ici alors je ne veux pas qu'il soit blessé. C'est bien compris ?

Pour éviter de faire trop de bruit, mes hommes me répondirent par un hochement de tête avant de partir à leur poste. Pendant qu'ils partent se mettre en position, je regarde l'état de mes mains. Elles sont meurtries et à certains endroits je me même voir ma peau à vif. Elles ont vraiment morflé.

— Putain Lex mais comment ?

— J'ai oublié mes gants...et le froid ne pardonne pas ici, avouai-je honteusement à mon amie.

— Et tu ne pouvais pas le dire avant ?

— De toute façon le mal est fait maintenant, ça sert à rien de t'énerver Octavia... Et ça ne m'empêchera pas de retrouver mon fils et de tuer tous ceux qui se mettront sur mon chemin.

— Alors on ferait mieux d'y aller, tout le monde doit être en place.

Je dégainai mes épées et nous parcourûmes la distance nous séparant de la première maison du village. Celui-ci semblait calme et c'était plutôt étrange s'il contenait vraiment les prisonniers. Ils devraient plutôt être sur leurs gardes et ne pas dormir sur leurs deux oreilles... Mais bon ça ne pouvait être qu'à notre avantage s'ils pensaient être tranquilles ici. Nous commençâmes par fouiller la première maison pour n'y trouver que désordre et sang...Ça avait dû être un véritable carnage ici. Mais malheureusement pour nous il n'y avait personne. Les deux prochaines maisons étaient dans le même état. Ils avaient vraiment fait un carnage dans ce village. La prochaine était occupée, c'était certain puisqu'il y avait de la fumée qui sortait de la cheminée.

— Prête ? chuchota Octavia pour éviter de nous faire repérer.

Après lui avoir donné mon approbation, elle ouvrit délicatement la porte. La lumière du feu parvint jusqu'à nous et je pus distinguer trois personnes réveillées. Heureusement pour nous, elles étaient dos à la porte et ne nous avaient pas vu. En franchissant le seuil, la chaleur de la demeure me fit le plus grand bien même si le contraste avec l'extérieur était un peu trop intense. Octavia et moi avançâmes le plus discrètement possible mais c'était sans imaginer qu'ils avaient installé des pièges puisque mon pied se prit dans un fil qui fit retentir des boîtes métalliques. Piège très simple mais qui faisait le boulot.

— Qui est là ?

Nous ne les laissâmes pas réagir plus que ça pour essayer de garer l'effet de surprise et fonçâmes sur eux. Cependant nous n'étions que deux et eux n'étaient finalement pas trois mais cinq.

— Bordel ils nous ont retrouvés ! Je croyais qu'ici ça ne craignait rien !

— Allez, vous aller sagement vous rendre, la cavale c'est terminé.

— Parce que vous pensez vraiment faire le poids face à nous ? J'ai bien l'impression que nous sommes plus nombreux que vous...

En un regard, Octavia et moi décidâmes de faire une attaque éclair. De toute façon, ils étaient voués à mourir donc maintenant ou plus tard, ça ne changeait pas grand-chose. Rapidement trois des hommes étaient allongés devant nous, transpercés par nos épées. Ils avaient de la gueule mais finalement ils n'étaient pas très résistants.

— J'ai bien l'impression que vous n'êtes pas à la hauteur... Qui veut être le prochain ?

Une porte au fond s'ouvrit pour voir un de mes pires cauchemars. Vinson était devant moi, avec son sourire sadique sur son visage. Ce mec était vraiment un taré.

— Oh ma petite Lexa, je ne pensais pas te revoir si vite...

— Où est-ce qu'il est ? demandai-je en serrant fortement les pommeaux de mes épées.

— Mais de qui tu parles Lexa chérie ?

— Tu sais très bien de qui je parle connard ! Où est mon fils ? lui crachai-je dessus.

— Oh tu as un enfant ? Je n'étais pas au courant. Mais peut-être que je pourrai jouer avec lui, quel âge il a ?

J'étais sur le point de lui foncer dessus lorsqu'il brandit un flingue vers moi, m'obligeant de rester à ma place.

— Alors quel âge il a ? Tu sais que je n'aime pas quand tu ne réponds pas à mes questions.

— C'est un bébé de quelques semaines. Je te jure que si tu lui as fait du mal.

— Voyons, voyons, tu sais bien que je ne fais de mal à personne.

— Laisse-moi en douter, répondis-je pleine de sarcasme. Alors dis-moi, où est-il ?

— Désolé Lexa chérie mais j'en ai aucune idée...

— Te fous pas de ma gueule Vinson ! Tu vas me dire que comme par hasard, vous vous échappez et mon fils se fait kidnapper au même moment. Tu me prends vraiment pour une débile ?

J'étais en train de perdre patience et j'étais à deux doigts de vriller. Ce connard faisait tout pour que je perde patience et que je fasse une erreur...et il était sur le point d'y arriver.

— Et qui est ton amie ? Peut-être qu'elle aussi aimerait jouer avec nous ?

— Ferme ta gueule ! J'aurai dû te crever quand j'en ai eu l'occasion. Mais je te promets que cette fois ci je ne laisserai pas ma chance passer.

— Pourtant c'est moi qui tiens le flingue ! Alors tu vas gentiment poser tes armes et ta copine aussi.

Mes mains serrèrent encore plus fort mes épées, c'était hors de question que je m'en sépare. J'entendis un bruit métallique sur ma droite et en regardant, je vis l'épée d'Octavia au sol. Elle avait baissé son arme.

— Lexa, fais ce qu'il dit. Il a un flingue...

Je connaissais Octavia mais pourtant je ne comprenais pas sa réaction. Elle n'aurait jamais abdiqué si rapidement d'habitude...ou alors peut-être qu'elle avait un plan.

— Je peux pas O...il faut que je le retrouve...

— Mais tu ne le retrouveras pas si tu es criblée de balles. Wich ai in [Fais moi confiance]

A contre cœur, je desserrai ma poigne et mes épées s'échouèrent sur le sol dans un bruit fracassant. J'avais confiance en Octavia alors j'espérais qu'elle avait raison.

— Bien...maintenant jouons... Attache les !

Le cinquième homme attrapa une corde qui trainait et nous attacha solidement dos à dos. Je n'aimais pas du tout ce qui était en train de se passer... Je ne savais pas quel pouvait être le plan de mon amie mais la situation semblait mal engagée. J'essayais de ne pas quitter Vinson des yeux, je connaissais son côté sadique et je savais qu'il était capable de tout.

— Va surveiller la porte ! Je ne voudrais pas être dérangé.

Le prisonnier ne se posa pas de question et alla se poster devant l'entrée de la maison. Il avait pris une de mes épées avec lui et je n'aimais pas que quelqu'un touche à mes affaires. Je tentai de me dégager de la corde mais il avait plutôt bien serré et je ne parvins pas à bouger.

— Ce mec est un ancien matelot Flikou, Froufrou...enfin j'ai pas retenu le nom de son clan. Mais c'est un expert en nœuds alors ça ne sert à rien d'essayer de te libérer.

— Qu'est-ce que tu veux de nous ?

— Juste jouer un peu. Ça fait longtemps et comme je te l'ai déjà dit, tu m'as manquée Lexa chérie.

Il attrapa mon poignard que son sbire m'avait enlevé de la ceinture un peu plus tôt puis il s'approcha de nous. Mais alors que je pensais qu'il allait venir vers moi, il alla derrière moi pour se retrouver devant Octavia.

— Je te promet que si tu la touches, t'es un homme mort !

— On verra ça alors...

J'étais complètement aveugle de l'action, je sentais juste la petite amie de mon frère essayer de se débattre en vain avant qu'elle ne se mette à crier de douleur.

— Lâche là connard !

— Ne t'en fais pas, ton tour viendra Lexa chérie...

Un nouveau cri retentit dans mon dos, qu'est-ce qu'il était en train de lui faire ? J'étais totalement impuissante et ça me rendait folle. Mais alors que j'étais sur le point de lui gueuler dessus une nouvelle fois, je sentis la main d'Octavia dans la mienne. Elle y déposa un objet et je reconnu rapidement un de ses petits couteaux de lancer. Je savais qu'elle en cachait un peu partout sur elle. Par contre, je n'avais aucune idée de ce que j'allais pouvoir faire avec ça... Mais j'imaginais que ça faisait partie de son plan, alors je n'avais qu'à attendre la suite des événements...

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Hello tout le monde ! Les vacances s'achèvent pour moi ce soir (ce qui explique le post tardif de ce chapitre car je vous avoue que j'ai eu la flemme d'écrire cette semaine...) et donc je vais reprendre sur les chapeaux de roues demain avec une de mes collègues absentes :(

J'espère que vous avez apprécié ce chapitre ^^ Je l'ai écrit dans la journée et je ne suis pas certaine qu'il soit parfait...mais j'espère qu'il vous convient tout de même :D

Je vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour la suite (en espérant avoir le temps d'écrire et de ne pas être trop débordée au boulot).

Nestam !

Celia

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