Chapitre 4

26 Juillet 1996
Poudlard,
Ecosse

J'ai passé toute la nuit près de lui, je n'en été pas obligé mais c'était comme si une alarme s'était déclanchée dans ma tête, qu'il fallait que je le protége...
Ce n'était pas de la pitié mais plus une sorte d'affection sortie de nulle part.
Je n'y réfléchis pas trop, je préfère suivre mon instinct.
Tout est plus simple ainsi.

Je suis assis près de son lit, sa main dans la mienne et je détaille son visage.
Ses yeux sont toujours fermés, cachant ses iris et son visage s'est affiné, perdant le côté Potter. Son nez est plus allongé, mais reste fin et le nez en trompette de Lily n'est qu'un lointain souvenir...
Ses cheveux sont d'une couleur plus foncée, d'un noir d'encre.
Ils ont aussi poussé, lui arrivant mi-épaule.
Je me pose de plus en plus de questions sur son apparence. Je ne trouve plus aucune ressemble avec ses parents, comme si il avait perdu tout son patrimoine génétique, qu'un charme s'était annulé.

Non, cela ne pouvait être ça ! Et puis pourquoi ? Quel aurait été l'intérêt de lui mettre un charme ?
Surtout un charme permanent.
Enfin, pas totalement au final.

Je connais qu'une personne capable de faire ça :

Dumbledore.

Ce vieux bouc manipule son monde pour le "Plus Grand Bien" et il est capable de tout pour arriver à ses fins. Et il est surtout toujours au courant de tout.

Après, ce n'est qu'une supposition mais il doit avoir des réponses, et si je les veux, je les aurai, foi de Severus !

Dumbledore rentre demain et je le cuisinerai à ma façon quand j'en aurai l'occasion. Je ne veux pas me précipiter, je préfère avoir un plan fiable avant. Cela ne sera peut-être pas légale mais depuis quand un mangemort se soucit de la loi ?
Je veux juste comprendre. Et il est la meilleure personne pour cela.

Je repose mon regard sur lui. En 24 heures, toute haine s'est évaporée. De le voir dans cette chambre m'a retourné, j'avais l'impression de revoir sur lui les blessures qui ont jonchées mon corps, enfant.
Son apparence n'y était pas pour rien non plus.
Ce n'était plus Potter. Les illusions sont brisées.

Comment n'avais-je pu voir qu'il était battu ? Comment avais-je pu le rabaisser plus bas que terre alors qu'il subissait cela pendant les vacances ?
Parce que maintenant que j'ai la vérité sous les yeux, je ne peux plus me voiler la face et ne pas voir tous les signaux qui m'étaient envoyé !
Dumbledore est-il au courant ?

Mais je le protégerai. Je promets de le protéger. Il n'aura plus à subir aucune violence.
Ces Moldus payeront, oh oui ils payeront. Mais pas avant de connaître tout les détails.

Je lâche sa main et remonte le drap jusqu'à ses épaules.
Je me lève, pose mon regard une dernière fois sur lui et sors de la pièce.
Tout va trop vite, tout se bouscule dans ma tête.
J'attends demain pour y voir plus clair.

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Le lendemain,
27 Juillet 1996,
Poudlard


La nuit a été longue. Mes insomnies m'ont rattrapé et j'ai fini à deux heures du matin dans mon laboratoire derrière trois chaudrons fumant.

Et forcément, ce matin, je ne tiens que grâce au café et à l'adrénaline de tous ces mystères.
Dumbledore revient pour midi et m'a convoqué à l'heure du thé pour avoir le rapport de ces quinze derniers jours d'absence.

Enfin, avant ça, j'ai des choses à faire. Mme Pomfresh m'a demandé de lui refaire quelques potions qu'elle avait utilisé hier pour soigner Harry. Enfin Potter.
Bref.

Je m'y mets tout de suite, n'ayant absolument rien à faire d'autre.
Parfois, deux mois d'été sont vraiment long...

Après avoir été derrière mon chaudron pendant près de quatre heures, j'appelle un elfe de maison pour préparer mon déjeuner et l'apporter sur la table de ma salle à manger.
Je me restaure et part vers l'infirmerie avec mes flacons de potions de soins avec moi.

J'ouvre la porte en grand, ma cape noire volant derrière moi et cherche du regard Poppy.
Elle est près d'un lit et passe sa baguette sur "l'Elu".

Je m'approche :

- « Bonjour Poppy, comment allez-vous ? »

Elle se retourne, me montrant son visage épuisé.

- « Bien, je suppose. Enfin pour moi. Ce qu'on lui a fait est tellement cruel. Je... Il cachait si bien tout cela. C'est horrible. Il a été maltraité certe mais je pense que ça va bien plus loin. Il... Comment dire cela.» Elle étouffe un sanglot et je pose une main sur son épaule pour l'encourager. « Je pense que cela va jusqu'à quelque chose d'ordre... Sexuel... »

Je la regarde dans les yeux avec une expression horrifié. Le cauchemars va donc encore plus loin. Un poids s'installe dans mon cœur et je repose mon regard sur Harry.
Parce que ça ne peut être que Harry maintenant.
Qu'est-ce que j'ai manqué pendant toute ces années pour ne pas voir ça ?!

Je replonge mon regard dans celui de Poppy. Elle est au bord des larmes.

- « Y a-t-il autre chose ? »

Elle soupire. « Il a fait rechute. J'ai cru le perdre cette nuit. Un de ses poumons a commencé a s'infecté, celui qui a été perforé. J'ai dû l'opérer à la façon Moldu, je les mis dans un coma magique.
J'avais espéré ne pas avoir à aller jusque là mais son cerveau a manqué d'oxygène pendant un moment.
Maintenant, il faut attendre qu'il se réveille. En espérant qu'il se réveille.»

Elle passe une main dans les cheveux défait de son chignon.
J'ai l'impression que l'on m'a renversé un sceau d'eau sur la tête.
Il a failli mourir cette nuit.
Et je n'étais pas là.

- « Allez-vous reposer, Poppy. Je le surveille. J'ai fait un peu de Médicomagie et je vous appelle si il y a un problème.
J'ai rendez-vous avec le professeur Dumbledore à cinq heures, je vous réveillerai à ce moment là. »

- « Merci beaucoup Severus. Occupez-vous bien de lui, je vous en prie. Ce petit n'a pas fini de se battre...» et elle part sur cette note, laissant l'infirmerie dans le silence.

Je prends une chaise et la tire près de son lit avec une impression de déjà-vu.
Je lui reprends la main. Elle est glaciale.
Je lui prends la température sur son front. Il est brûlant de fièvre.
Ça me noue le ventre un peu plus.

Je reste jusqu'à quatre heures et demi. Tout c'est bien passé, Harry est toujours aussi blanc mais sa fièvre a baissé.
Je me lève et va chercher Mme Pomfresh qui doit dormir sur son lit de camp dans son bureau.
Et effectivement, elle est bien là. Je lui secoue gentiment l'épaule pour la réveiller.
Elle papillonne des yeux.

- « Merci Severus, j'avais vraiment besoin de ça. Il n'y a rien à signaler ? »

- « Non, il n'y a rien. Sa fièvre a baissé. Je vais voir Dumbledore, je reviendrai voir l'évolution de son état après.» dit-je en me retournant vers la porte.

Je sors et me dirige vers le bureau du Directeur.
Je lance un Tempus pour voir que je suis pile à l'heure.

- « Fizwizbiz »

Dumbledore a repris ses fonctions et je n'est donc plus un accès direct à son bureau. Je monte les escaliers et toque à la porte.

- « Entrez Severus, je vous attendez ! »

J'ouvre donc la porte, donne un coup sec de la tête et m'assois sur un des fauteuils fait pour les visiteurs.

- « Un peu de thé ? Ou des bonbons au citron ? » me demande-t-il avec un air enjoué de papy gâteau.

- « Juste du thé, je vous remercie. Puis je connaître le sujet de cette discussion ? »

Il claque des doigts et deux tasses apparaissent.

- « Earl Grey avec un sucre comme d'habitude ? »

- « Oui, merci. » je réponds, sec.

Il reclaque des doigts et les tasses se remplissent de nos thés respectifs.

- « Bien, maintenant que cela est fait, j'aimerai parler du jeune Harry. Il me semble qu'il est arrivé hier soir en mauvais état. »

- « En effet. »

Une rage sourde monte en moi. Je n'ai peut-être rien vu mais notre cher directeur non plus.
Je me risque à un coup de tonnerre dont je n'ai pas l'habitude mais un sentiment de protection monte en moi.
Je me fiche que mon masque de froideur se fissure.

- « Vous le saviez, n'est-ce pas ? Vous le saviez qu'il était battu chez ces Moldus ?! Et bien si vous ne le savez pas encore, moi je vais vous le dire : votre petit protéger est abusé physiquement et certainement sexuellement par ses tuteurs et vous, vous avez absolument rien fait ni, je l'espère pour vous, rien vu !! » commence-je a crier.

Il me coupe dans mon élan :

- « Enfin mon garçon, vous ne savez pas ce que vous dites. Harry m'avait déjà fait par de ces affabulations. Il ne voulait pas y retourner. Juste un caprice de star car ses tuteurs ne sont pas assez riche à mon avis.
Allons, Severus, vous n'allez pas croire cette enfant. »

- « Je n'ai même pas eu besoin de lui demander, voyez-vous » je lui crache. « Son corps parle de lui même et Poppy vous le confirmera. Je l'ai retrouvé dans une marre de sang, il est enfermé dans une chambre plus qu'insalubre et ses affaires "magiques" sont dans un placard fermé à double tour. Vous voulez d'autre preuves ? »

Son aveuglement me révulse. Dumbledore est toujours dans son éternel optimiste et manque les problèmes.
Ou il le fait exprès.
Ce qui me révulse encore plus.

- « Enfin, il a du se battre et être puni pour cela. De toute façon, nous le soignerons et il sera de retour là-bas dès qu'il sera sur pied. Il le faut pour la protection de sang. »

Il me fait un regard contrit et en un coup de main me montre que l'entretien est terminée. Je suis dégouté.
Je me lève, avise un signe de tête sec avec mes yeux les plus glaçant et sort de la pièce.
Je ne lui est pas parler du changement d'apparence. Vu le rendez-vous, je ne pense pas que ce soit une bonne idée.

Mais je ne le laisserai pas faire.
Harry ne retournera jamais là-bas, j'en fait la promesse.
Je réfléchis à tout cela, cherchant une solution.

Et elle m'arrive en un éclair.
Qui est la personne la plus proche de Potter encore en vie ?
Er surtout qui est celui à qui le rôle de tuteur reviendrait en droit ?

En un mot :

Rémus.

Il faut que le contact, il est à Square Grimmaurd, au QG de l'ordre, comme à chaque lendemain de l'anniversaire sinistre qui nous lie.
Il faut au moins l'avertir de l'état de son presque filleul.
Et ça me permettra aussi de le voir. Notre relation est peut être morte mais je l'aime encore.
Et je l'aimerai sans aucun doute à jamais.

Avis ? ❤️

@plumes-rouges

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