La grande évasion : le récit d'un mégal'eau

Ce texte a été écrit pour les défis organisés par Light_Help.

Dans celui-ci, il fallait écrire un texte humoristique de 500 mots (+ ou - 10%), dont le héros était soit un animal, soit un objet.

Cette nouvelle est tirée d'un fait réel.

Un immense merci à Marie, pour ses idées délirantes et sa relecture tentaculaire !

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Notre journaliste reporter a pu interviewer le célèbre poulpe Inky, juste après son évasion de l'aquarium de Napier, Nouvelle-Zelande.

Inky : J'étais dans ce bocal depuis un bail. Je passais mes journées avec Bob, un scientifique mono-cerveau qui voulait prouver mon intelligence. Il disait que si nous étions capables de jeter de l'encre, nous pourrions très bien écrire.

Tous les jours, Bob m'amenait sur son bureau où j'apprenais à former des lettres, puis des mots sur du papier. Sans faire de taches, pas comme les seiches !

J'étais studieux et doué, bien sûr. Je serais peut-être resté, si on n'avait pas installé un homard dans l'aquarium voisin. Toutes les nuits, cette demi-crevette jouait des castagnettes. Il avait été musicien en Andalousie, qu'il disait ! Flamenco peut-être, mais tapage nocturne sûrement ! Impossible de dormir, même avec les oreilles ventousées. Plus qu'une chose à faire : m'évader.

La rédaction : Venons-en aux faits. Comment avez-vous procédé ?

I. : Un jour, alors que Bob venait de m'apporter une friture d'alvins pour l'apéro, ce sous-membré a oublié de refermer le cadenas. Tentacules in the nose ! J'ai soulevé le couvercle et me suis faufilé hors de l'aquarium.

Après un salut tentaculaire à mon voisin homard, j'ai pris l'encre d'escampette, direction la poignée de la porte que j'ai atteinte en huit coups de ventouses à pot. Suspendu par un tentacule, je me suis héroïquement jeté dans le vide. Comme prévu, la porte s'est ouverte. J'ai dévalé les marches huit à huit et j'ai rampé dans le couloir, lorsque Bob est sorti brutalement de son bureau.

L.R. : Vous vous êtes caché ?

I. : Où veux-tu que je me cache dans un couloir ? Je me suis collé contre le mur et j'ai mis tous mes cerveaux en ébullition. Le beige granuleux du mur, le blanc lisse de la plinthe et le gris moucheté du couloir. Camouflage parfait : il ne m'a pas vu !

Ni sept ni huit, j'ai foncé jusqu'à la porte des WC, sous laquelle j'ai glissé une tentacule, et de deux, et de trois... et de huit ! Steve Mc Queen n'a qu'à aller se rhabiller...même si j'ai bien cru que mon estomac rebondi de rab ne passerait pas. Ensuite, j'ai ventousé la faïence et plongé dans la cuvette avant de me contorsionner au travers d'un dédale de tuyaux qui m'a jeté direct à la mer, où j'ai été accueilli par une charmante octopute.

LR : Le scientifique a dû être bien dépité.

I. : Bob ? Je lui ai laissé un cadeau.

LR : Un cadeau ?

I. : La preuve de mon intelligence : juste avant de plonger dans la cuvette, j'ai tagué le mur de ma précieuse encre.

LR : Ah, votre signature !

I. : Mieux ! J'ai même daigné reproduire la faute de grammaire en une du journal sur son bureau.

LR : Qu'avez-vous écrit ?

I. : Homard m'a tuer.


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