La cour d'école

Un petit texte sur mes souvenirs de la cour d'école...


Tout ces sourires. Cette tendresse. Du bonheur, gratuit. Ces rires, qui résonnaient dans mon cœur. Cette agitation, si brusque, et douce à la fois. Tout ce bruit, qui en devenait presque silencieux.

Des milliers de sentiments me parcouraient, là bas. La solitude. Solitude de voir les autres bien entourés, alors que soi même on ne l'est pas. La peur. Peur, qu'un jour, je ne sois plus acceptée, en ce lieu. La tristesse. Tristesse de devoir rester dans mon coin, paraître transparente, pour ne pas les gêner. Mais... Aussi l'amour. L'amour qui recouvre l'oxygène, dans cet endroit. Amour qui est transmis par chaque protagoniste présent. Amour, qui me manquera, plus tard.

Des dizaines d'arbres embellissaient le paysage. Ils avaient toutes les tailles et formes possibles et imaginables. Ils m'ont toujours émerveillée, ces beaux êtres vivants. Ils sont si peu respectés, mais si important...

Je suis comme eux, moi. J'étais comme eux. Si peu respectée, mais pas si différente. Je l'étais.

Un ballon, deux, ou trois fendaient l'air. Ils volaient, joyeusement, bruyamment, fortement... Ils portaient sur eux la frustration des enfants qui shootaient dedans. Leur forces ou faiblesses. Ils étaient importants, pour le bon déroulement du temps passé en cet endroit. Indispensables, dirais-je.

Des cordes frappaient le sol. Toutes les une, deux, trois seconde... Ce qui épuisait les fillettes qui s'en servaient joyeusement. Ces cordes étaient incroyables, pour ces fillette. Alors qu'aujourd'hui, elles ne pensent plus qu'à celles-ci pour mettre fin à leur vie. Drôle d'humanité.

Les oiseaux, si peu soient-ils, piaillaient dans lesdits arbres. D'amour au printemps, de froid en hiver...

Ils étaient gris, vert, noirs, blancs... Et bien d'autres couleurs encore. Toute cette panoplie de couleur faisait briller mes yeux, avant. Avant que mon cœur ne s'habitue à l'horreur. Quand je n'étais encore qu'une petite fille innocente.

Mon odorat captait mille et une senteurs. La fraîcheur de l'air, la brume, et le brouillard, l'odeur des feuilles, douces, qui tombent lentement, sans geste brusque.

Tout ces enfants, qui jouaient, n'étaient autre que mes camarades, de classe. Ils étaient tous ensemble, unis...

Et moi, seule tâche dans leur joli tableau, j'étais déjà seule. Mais ce n'était qu'un début de solitude... Car, quand on y est un jour, on y est toujours.


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